L'Anarchie et l'église

élisée Reclus* ¿L'Anarchie et l'église¿

La conduite de l'anarchiste envers l'homme d'Eglise est tracée d'avance. Aussi longtemps que les prêtres, moines et tous les détenteurs d'un pouvoir prétendu divin seront constitués en ligue de domination, il faut les combattre sans répit de toute l'énergie de sa volonté et de toutes les ressources de son intelligence et de sa force. D'ailleurs, cette lutte acharnée ne doit empêcher nullement que nous gardions le respect personnel et toute la sympathie humaine pour chaque individu chrétien, bouddhiste ou fétichiste dès que sa puissance d'attaque et de domination aura été rompue. Nous commencerons par nous affranchir, puis nous travaillerons à l'affranchissement du ci-devant adversaire.

Nous ne songeons point à nous venger quand viendra le jour où nous serons les plus forts : les échafauds et les bûchers n'y suffiraient point, tant les Eglises ont massacré d'infidèles au nom de leurs dieux respectifs, tant l'Eglise chrétienne tout spécialement a fait de victimes pendant quinze cent années de domination. La vengeance n'est point dans nos principes, car la haine appelle la haine et nous avons hâte d'entrer dans une ère nouvelle de paix sociale. Le ferme propos que voulons réaliser n'est point d'employer ¿ les boyaux du dernier prêtre à tordre le cou du dernier roi ! ¿, mais de faire en sorte que ni prêtres ni rois ne puissent naître dans l'atmosphère purifiée de notre société nouvelle.

Nous, les anarchistes qui travaillons à l'émancipation complète de notre individu, collaborons par cela même à la liberté de tous les autres, même à celle du mauvais riche quand nous l'aurons allégé de ses richesses, et nous leur assurons le profit solidaire de chacun de nos efforts.

Chez la plupart des catholiques, la foi même est morte : il ne leur reste plus que la gesticulation pieuse, les prosternements et les ornements, l'égrenage du chapelet, le ronronnement du bréviaire. Les meilleurs parmi les prêtres sont obligés de fuir l'Eglise pour trouver un asile chez les profanes, c'est-à-dire chez les confesseurs de la foi nouvelle, chez nous, anarchistes et révolutionnaires, qui marchons vers un idéal, et qui travaillons à le réaliser.

- (extraits choisis) -

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* élisée Reclus (1830-1905) a toute sa vie cheminé hors des sentiers battus. Anarchiste, communard, certes discret mais néanmoins banni 10 années durant, il est avant tout géographe. Grand voyageur, polyglotte autodidacte, il a été un des premiers écologistes : il accordait à l'homme et à la société une place centrale dans ses recherches et préoccupations, et pour certains il est un des pères de l'écologie politique.

L'anarchie c'est ce qu'il y avait au début, ensuite un type est arrivé et a tapé plus fort que les autres en disant c'est moi qui commande c'était la dictature. Ensuite les fils du dictateur ont dit qu'ils méritaient d'être les nouveaux chefs, c'était la monarchie.

Certains dictateurs étaient des idéalistes qui pensaient qu'on pouvait tout partager également et que tout le monde serait heureux, c'était les communistes. Le peuple a fini par se rebeller, ça a donné la démocratie. Les entreprises ont pris le contrôle de l'Etat avec leur fric c'est une oligarchie. Pour la suite on verra dans quelques temps...

Je pense que c'est le contraire. L'a,archie est peut-être le stade ultime de la civilisation, c'est à dire résister au concepts animal de l'homme : domination, loi du plus fort... tout en englobant la part naturelle de la vie...

Le concept est difficile mais non dénué de plaisir.

L'hédonisme en est une forme.

L'anarchie c'est l'ordre parfait et dans beaucoups de religions il est dit: "dieu déteste le désordre"!!!

Maintenant, ce terme fait peur aux gens car ils ne comprennent pas le réel sens (au point d'en déduire l'invers...). De plus, ils ont peur de "l'autre" et ca n'arrange rien!

Quoiqu'il en soit, ce post aurait mieux été à sa place dans la rubrique "philosophique" car l'anarchie est plus que politique!