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Fraction

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Billets posté(e)s par Fraction

  1. Fraction
    Bonjour,
    Les sciences réalistes s'appréhendent par les instruments de mesure et l'interprétation objective, alors que la science de la conscientisation s'appréhende par la conscience elle-même.
    En effet, quel instrument de mesure serait capable de mesurer le goût en tant que goût, la couleur en tant que couleur, mais même un concept en tant que pensée ?
    En effet, il n’existe pas, par exemple de couleur en-soi : ni dans la lumière, qui n’est qu’une onde, ni dans votre rétine, ni dans le flux nerveux qui la transmet.
    Vous allez comprendre cette auto-référence des modes d'existence par un exposé simple, complémentaire de mes autres billets.
     
    Il est intuitivement reconnaissable que la conscience est une grammaire systématique, c’est-à-dire qu’elle met en scène un sujet (adaptable) et un objet (variable).
    Le sujet est un système de références dont une des propriétés essentielles est d’être vigilant gratuitement et en permanence.
    Cela permet, par exemple, de reconnaître spontanément n’importe quel objet même lorsque sa mémoire est présumée off, éteinte.
    Lorsque le verbe est passif, le complément d’objet est une contrainte, mais lorsque le verbe est actif, le complément d’objet est plastique.
    On pourrait ainsi réduire l’existence consciente à un rapport de contrainte et de plasticité entre le « sujet » et ses « objets », qu’il serait judicieux de requalifier en « neurone » et en « média ».
     
    La conscience s’appréhende comme un tout dont toute analyse est dénaturante.
    L’immanence la plus directe de la conscience, ce sont les notions.
    Qu’est-ce qu’une notion ?
    Une notion est une dimension auto-référente, ou récursive.
    C’est-à-dire que la notion du bien, par exemple, ne peut se définir que par elle-même :
    Pourquoi le Bien est-il bien ?
    Parce que le meilleur est mieux que le pire ! C’est irréductible, on appelle cela la récursivité, ou l’auto-référence.
    La conscience du bien (propre) est innée, elle existait dès la conception de la conscience, sans formalisme, et la culture a tendance à extrapoler ce bien « animal » en bien « personnel ».
    La conscience du bien propre est logiquement équivalente à la conscience d’avoir conscience, elle aussi auto-référente.
    Notons que la conscience d'avoir conscience est gratuite de formalisme et de concentration et que sa composition circulaire est donc gratuitement infinie.
    Notons également que les verbes fondamentaux de la conscience sont également récursifs : j’aime aimer, je veux vouloir, je me fais faire, je crois croire, …
     
    Puis la notion matricielle du bien (propre) implose en une grammaire vertueuse :
    1 _ La récursivité de la volonté : il nous est ontologiquement impossible de ne pas « vouloir vouloir », ou de vouloir contrer notre propre volonté, sauf à créer une volonté transcendante.
    2 _ La récursivité de la légitimité (et de son complément d’objet naturel : la vérité) : il nous est ontologiquement impossible de douter de notre véracité (même si nous pouvons douter de son COD : la proposition vraie).
    3 _ La récursivité du réalisme (et de sa valeur essentielle : le pragmatisme) : il nous est ontologiquement impossible de dénier notre réalisme (même si nous pouvons douter de son COD : la réalité).
     Toutes ces récursivités sont symptomatiques d’un inceste transcendant-immanent, que je nomme « Moteur paradoxal », tout comme avoir conscience d’avoir conscience est un inceste entre le neurone et le média.
    La conscience c’est le moteur notionnel d’elle-même.
    Cette circularité est extrapolative, comme la circularité qu’il existe lorsqu’on croit ce qu’on voit et qu’on voit ce qu’on croit simultanément, dans la création, l’imagination, ou le rêve.
    Cette circularité extrapolative n’a pas de limite plastique dès lors que le formalisme et le perçu (mêmes imaginaires) sont transcendés par le cru.
    L’auto-référence a donc une vertu circulaire extrapolative, qui incarne la création (tantôt maîtresse, tantôt géniale) dans son paroxysme.
     
    Analysons maintenant la physiologie et la psychologie des notions : pour cela il vaut mieux préalablement visualiser la dimension, et il n’y a, en cela, pas d’illustration plus objectivante que le darwinisme.
    Soyons bref : la patte antérieure du primate devient préhensile, ce qui induit un verbe inédit, et c’est ensuite ce verbe qui prend la main sur l’évolution de l’organe : c’est un déterminisme dimensionnel (ici mécaniste).
    On retrouve le pseudo-inceste « immanent-transcendant » et sa circularité extrapolative.
    En ce qui concerne le déterminisme notionnel, il faut concevoir que c’est justement cet argument de préhension qui est poussé à son paroxysme, à sa systématicité, et à sa totipotence.
    Je vous suggère ici de concevoir l’organisme non pas comme un accident de l’évolution, mais comme une nécessité de cette extrapolation, et l’organisme humain comme une singularité des possibles : un aboutissement évolutif.
    Les notions sont anthropomorphes, même s’il s’agit d’un anthropomorphisme fonctionnel et non anatomique.
    Les trois notions récursives que je vous ai évoquées ont ainsi des homothétiques anatomiques.
    1 _ La volonté se transpose dans deux homothétiques anatomiques : l’estomac (contenant) et le cœur-sexe (contenus).
    Mais il faut faire abstraction de leur fonction organique reconnue : le sucre n’a pas le goût de l’énergie mais de l’euphorie (d’une plasticité), alors que le sel est une contrainte plus angoissante, et le sexe n’a pas le goût de la reproduction mais de la subordination (bilatérale).
    Il faut également, un peu façon Freud, considérer l’homothétie sexualité-communication pour bien cerner l’homothétie sexe-cœur dont la clé de transposition est analogue à l’animal qui s’extrapole en personne.
    2 _ La légitimité se transpose dans deux homothétiques :  le cerveau (contenant) et la perception-signalétique (contenus), en précisant que la perception n’est pas analytique et objective, mais synthétique et interprétative.
    Il faut considérer que la reconnaissance, la tautologie, l’implication ou l’équivalence sont intimement motorisées par une « jouissance froide » qui offre un sens cognitif à la démarche rationnelle et la démarche de reconnaissance.
    C’est par cette jouissance froide que l’esprit n’est pas un strict égoïsme, mais un macrocosme complet, un Tout.
    3 _ Le réalisme se transpose dans deux homothétiques : les mains (contenant) et la locomotion (contenue).
     
    L’idée de contenance signale le sens de l’implication, c’est-à-dire du déterminisme, sachant qu’en vérité la relation étant incestueuse, elle est bilatérale, et que dans le cas du sexe il y a ambivalence perceptive et perversité interprétative.
     
    Dans l’esprit, il n’y a non pas une causalité, mais un triple déterminisme.
    Trois déterminismes pour trois natures d’implications :
    1 _ Le déterminisme référentiel : je suis à Paris donc je suis en France ; Je possède la France donc je possède Paris. (c’est une double implication non équivalente, parce que qualifiée asymétriquement)
    2 _ Le déterminisme causal : La cause suffit à l’effet, l’effet nécessite la cause.
    3 _ Le déterminisme analogique, homothétique : Le PIB est au marché ce que la décision est à la volonté.
    Ces trois déterminismes offrent aux notions fondamentales (les trois dimensions auto-référentes primaires dont je vous ai parlé) un langage logico-mathématique élémentaire.
    Ces trois formes d’implications sont visualisables dans l’art fractal : l’arborescence, le nid de bulles, et l'homothétie, vous voyez bien que je ne sors pas cela de mon chapeau.
    Chaque neurone analogique a donc trois qualités synaptiques, si bien que si le rationnel Pythagore n'avait ni synapse objective ni synapse subjective, alors nous finirions par l'oublier comme on oublie un rêve sitôt son irréalisme signifié.
     
    Il n’existe pas de mémoire morte.
    Mêmes les neurones offs, non conscientisés, sont vigilants en permanence parce qu’ils sont tous rétroactifs : ils sont vigilants même lorsqu’ils sont « éteints », par latence.
    Le parallélisme rétroactif équivaut à une totipotence.
    Je ne parle pas ici du neurone biologique du cerveau, mais du neurone analogique de l’esprit.
    La conscience est une grammaire systématique tendue par la polarisation entre le sujet et son objet.
    La définition de l'énergie est réductible à un rapport de contrainte et de plasticité entre ce sujet et cet objet : c'est le verbe.
    Le verbe devient scénario en murissant : le scénario est un verbe macro.
    Votre vie n’a pas de scénario, car la vie n’est pas une vie mais un éveil, donc une extrapolation notionnelle, et la vie n’est initialement qu’une intendance de l’éveil :
    Globalement, ce sont les verbes "reconnaître" et "représenter" qui conditionnent vos autres verbes : votre verbe "faire" est immanent à votre représentation et votre reconnaissance.
    Même si vous croyez au scénario du Big bang, vous pouvez concevoir que la notion de « précédence » peut être chronologique comme elle peut être ontologique, tout comme le verbe « faire » est précédé par le verbe « être » dans son processus ontologique (par implosion et non par explosion).
    Pour un scientifique éclairé que je ne suis pas, il est envisageable de concevoir le Big Bang comme une précédence chronologique et le Principe Anthropique comme une précédence ontologique, ou encore référentielle.
     
    A la question "pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ?" je réponds "parce que le bien est intrinsèquement rentable" en sa seule qualité de notion.
    A la question morale qui en découle "alors pourquoi le mal ressenti existe-t-il ?", "parce que ce mal est le coût disciplinaire de ce bien" et que la discipline a une valeur structurante alors que la débauche de plaisir et de facilité n'en a pas.
    La conscience est globalement néguentropique, mais toutes ses objectivations sont entropiques, qu'elles soient créées ou invoquées : elle consomme de l’énergie et de l’ordre à ses environnements, ses médias, mêmes intimes, et son formalisme pessimiste et anxiogène peut même devenir destructeur. Or, votre vie sur Terre, y compris votre mental, est une monades objectivante entropique, qui a donc un début et une fin.
    La subjectivité est globalement animée par une ondulation confiance-doute qui, sous l’effet psychotrope par exemple, peut gagner en amplitude vers une ondulation euphorie-anxiété, ou encore démence-dépression.
    Cette ondulation n’est initialement ni rationnelle ni objective, mais elle est susceptible de se conjuguer avec le rationnel et le factuel.
    Il est envisageable que dans un système pluriel, les subjectivités se synchronisent non seulement mécaniquement, mais rétroactivement par l’effet d’une suggestion a posteriori.                                                                                                                                                                                    
    Cordialement, Fraction
  2. Fraction
    Bonjour,
    La nature n’aime pas le vide, et l’athéisme mature est une religion à part entière, et non un anarchisme naturaliste.
    L’athéisme n’a pas vocation à reconnaître la loi des poussières, et les astéroïdes n’ont pas toujours raison.
    L’athéisme est un anthropocentrisme métaphysique.
    Le monde ne répond pas à une formule, il n’a pas de moteur central, il répond à 7 milliards de moteurs, susceptibles d’induire des moteurs invariants, des délégués institutionnels, mais qui leur seront toujours ontologiquement secondaires.
    Le monde est une communion induite, un écran génial que nos esprits ont invoqué simultanément, car le temps est d’une plasticité inouïe, c'est un parallélisme hiérarchisé, comme l'esprit.
    Les environnements ne sont pas centralisés, mais malheureusement, la constante schizophrénique de l’humanité fait jouer l’automatisme mental anthropomorphique et centralisateur.
    Le monde ne doit pas nous impressionner, c’est un monstre gentil, mais il sent notre peur et s’insinue dans notre doute, et plus nous croyons dénoncer son égoïsme et son estomac avide, plus nous les justifions, car la croyance est une invocation.
    Ne nous faisons pas subtiliser notre principe vital, n’offrons pas notre temps mental au Klu klux Klan ou quelconque conspiration fantaisiste, ne laissons pas le monde nous précéder et ainsi phagocyter notre éternité.
    Et si la schizophrénie nous a promis un empire, c’est un piège à neuneu pour mieux voler notre vie, en nous appliquant une réciprocité.
    Tous ce que je vous dis là est irrationnel, mais à juste titre, car l’origine de la vie n’est pas strictement rationnelle, c’est un impressionnisme, et la morale n’est pas immanente à l’équation, la morale fait partie de l’équation.
    Parce que l’équation c’est nous.
    Déléguez, contractez, échangez, mais évitez de trop déléguer votre jugement, car l’énergie mentale se dissipe dans la composition « je pense que tu penses… », un peu comme lorsqu’on transforme de l’énergie nucléaire en chaleur, puis en énergie mécanique, puis en électricité...
     
    Le pouvoir de l’autosuggestion n’a pas de limite théorique, mais le réalisme stabilise notre système dans une inertie sécurisante.
    La magie est cantonnée aux coïncidences du destin et du génie cognitif et créatif.
    Ouvrir le champ des possibles est très risqué, la singularité est toxique, et la gratuité immorale.
    Le coût de la vie est une contrainte saine, imaginez la toxicité, l’entropie, le désordre inhérents d’une énergie gratuite, ou d’un taux d’intérêts nul.
    Un jeu sans contrainte n’a pas de sens, il n’est que création, il ne consolide pas nos moteurs, il ne rationnalise pas la rareté.
    Une espèce sans contrainte n’évolue pas, ou alors d’une façon chaotique.
    Ne cherchons pas la malveillance alors que notre pire ennemi c’est nous-mêmes, le procès en sorcellerie doit rester l’ultime présomption, là où toutes les autres ont échoué.
     
    La conscience est équivalente au bien propre, l’âme est un bien personnifié.
    Le bien propre est censé mûrir en bien commun, absolu, général au contact de la civilisation.
    La civilisation est notre sélectionneur et le sélectionneur de nos comportements, ce n’est pas un « quoi » mais un « qui » environnemental.
    Elle tue le singe pour faire émerger l’homme.
    Mais la relation est bilatérale.
    Le bien mature a la faculté d’induire le bien mondial.
    La paranoïa a créé le manichéisme, notamment du 20ème siècle, puis elle a développé des amortisseurs, elle a acquis une certaine foi en l’étranger, et en l’étrangeté du monde.
    Le design mondial devient multipolaire et commence à s’inscrire dans l’expression de l’immanence du bien, car le bien ne saurait être cristallin, péremptoire, il est constitué de choix civilisationnels et individuels.
    Je ne redescends pas du Mont Sinaï, je remonte des abysses du doute, mais en terme de valeur ajoutée structurante, c'est néanmoins respectable.
     
    Soyons sages, donc envisageons la folie comme un matériau et le sophisme comme un échafaudage.
    Les dinosaures étaient des rentiers, leur inertie ne justifiait pas leur protéines.
    Si un observateur avait étudié la trajectoire de la comète qui les a exterminés, alors il aurait conclu qu'il s'agissait d'un phénomène parfaitement naturel.
    Et pourtant ce phénomène n'a rien de naturel, c'est de la psychophysique rétroactive, c'est le fruit du parallélisme des mammifères à naître.
    Si les gafas deviennent maîtres du monde, alors le monde deviendra une rente.
    Or c'est ontologiquement régressif.
    Et le parallélisme humain invoquera à son tour une crise financière pour dé-cristalliser la rente. 
     
    Cordialement, Fraction
  3. Fraction
    Bonjour, 
    Vous croyez tout savoir du doute ? 
    Et si on jouait à un jeu ? 
    C’est un jeu de plasticité mentale qui va vous plonger dans une cosmologie surréaliste. 
    I) Dans la série "on ne nous dit pas tout", voici ce que vous ne pourrez jamais percevoir, ce qu'on ne pourra jamais vous dire, et qui pourtant vous conditionne dans une précarité totale.

    Je vais vous énoncer des propositions apparemment absurdes et vous allez les modéliser, envisager leur vérité, concevoir leur déterminisme global. 

    1_ Vous êtes dans une bibliothèque, vous fixez un livre, vous faites un tour sur vous-même, et tous les livres ont changé d’apparence, à l’exception de celui que vous avez mémorisé. 
    Seulement, il vous est, par définition, impossible de le savoir. 
    Vous comprenez le principe ? Allons plus loin.
     
    2_ Un hypnotiseur vous a convaincu que vous vous appeliez Claude. Ensuite, de retour chez vous, tout votre entourage s’est mis à vous appeler Claude spontanément. 
    Seulement, au moment où on vous appelle Claude, vous êtes persuadé de vous appeler ainsi. 
    3_ Votre mère a appris la langue française en même temps que vous. Elle n’avait qu’une seule leçon d’avance : celle dont vous aviez besoin pour devenir. Le reste de son discours, celui qui vous était incompréhensible alors, était constitué d'onomatopées.
    Seulement, vous ne pouviez évidemment pas le déduire. 
    4_ Lorsque vous faites la vaisselle, que votre esprit est concentré ailleurs, la télévision, restée en bruit de fond, prononce des phrases incohérentes. 
    La télévision émet dans votre spectre mental, elle est toujours là où vous l’attendez, elle peut difficilement vous empêcher de dormir ou saturer vos conduits, puisque vous l'avalisez.
    Là où vous n’avez rien vu, il n’y a rien, et là où vous avez vu du flou, il n’y a que du flou. Rien ne s’explique en amont, tout se justifie en aval.
    Seulement, votre manque de vigilance ne vous permet tautologiquement pas de le percevoir.
    5_ Lorsque vous étiez enfant et que vous lanciez un ballon en l’air, sa trajectoire décrivait un triangle. Puis votre conscience scientifique a mûri, et le ballon a fini par décrire une parabole. Vos médias ont également mûri avec vous, avec votre capacité de reconnaître. 
    Seulement, vous n’auriez pas pu filmer ce phénomène, car votre rétroaction l’aurait censuré. 
    6_ Avec votre femme, la guerre est ouverte, c'est l'enfer des nerfs. Elle s’est assise à côté de vous alors qu’elle était enrhumée, puis elle a éternué dans votre direction. Un peu parano, vous en avez interprété qu’elle l’a fait exprès pour vous contaminer. C’est faux, elle n’est pas suffisamment perverse. En revanche, si vous n’aviez pas dû interpréter cela, elle ne se serait jamais assise à côté de vous !
    C’est le tort majeur et la raison mineure du schizophrène incompris.
    7_ Votre ami a vu un film au cinéma, il vous en a fait la description. Mais, au moment d’aller voir le film, vous avez oublié ce résumé. Le résultat est sans appel : la description n’a rien à voir avec le film.
    "Ce que tu me dis ne peux pas être vrai puisque je vais l'oublier."
    Vous commencez à cerner : vous êtes la seule référence de vos environnements. Vous, vos mémoires et vos sens critiques.
    8_ Vous êtes assis sur une chaise. Mais la chaise que vous touchez et celle que vous voyez sont différentes. C’est votre système interprétatif qui les synchronise en aval, rétroactivement. Un peu comme le cinéaste synchronise le son et l’image initialement dissociés. Ainsi, l’interprétation a posteriori précède votre perception si docile.
    Et puisque votre interprétation moule votre perception, elle est définitivement piégée par l’illusion de cette matrice objectivante.
     
    9_ Vous êtes critique ? Vous croyez ce que vous voyez ? Mais sachez que l’inverse est vrai aussi : vous voyez ce que vous croyez. Et voilà ! Le circuit est bouclé. Ce processus circulaire est extrapolatif. C’est-à-dire que votre environnement est, dans une large mesure, une extrapolation de vos croyances (mais pas que). Vous identifiez une réalité, vous la conscientisez, vous la formalisez, et le moteur inconscient l’extrapole et vous la représente encore plus aboutie. La réalité reconnaissable est devenue encore plus réelle et mature qu’avant votre conscientisation. Vos environnements sont des microcosmes culturels intrinsèquement cohérents, mais sans réelle cohésion globale.
    Seulement, vous ne pouvez pas en douter sans devenir paradoxal.
    10_ Si vous tombez accidentellement sur le journal intime de votre femme, alors le vice de la curiosité intrusive vous prendra peut-être les tripes. Intuitivement, vous vous direz que le contenu de ce journal est déjà déterminé, et qu'il ne vous reste plus qu'à l'observer, le lire objectivement. C'est une grave erreur : dans le temps propre de votre femme, ce journal est effectivement déterminé, mais pas dans le vôtre. Aussi, ce que vous y trouverez se déterminera au fur et à mesure de votre lecture, et peut-être y trouverez-vous vos propres ténèbres, alors que votre abstinence les en aurait exclus. Voilà une extrapolation quantique contre-intuitive bien difficile, voire impossible, à prouver expérimentalement.
    11_ Si vous mettez votre professeur de mathématiques en échec, il utilisera l’argument d’autorité, ou une posture condescendante pour ne pas perdre la face. Jusque-là, on reste dans une humanité cohérente. Lorsque vous contredites vos supérieurs, un scénario transcendantal vous fera perdre votre répartie : votre mémoire, votre vigilance, votre posture, vos nerfs, parce que si vos transcendantaux perdent la face à vos yeux, alors vos environnements deviendront chaotiques, voire un peu gogols.
    Seulement, en dépit de votre violence ressentie envers les institutions, les transcendantaux, vous avez comme signé un contrat inconscient de reconnaissance envers eux, qui vous protège davantage qu’il ne vous contraint.
    12_ Lorsque vous regardez une lumière rouge un certain temps, puis que vous fixez un mur blanc, vous pouvez apercevoir une couleur cyan sur ce mur : c’est son opposée. Les scientifiques vous expliqueront qu’il s’agit de l’activité normale de vos cônes photorécepteurs. Mais cette propriété est réductible en coût subjectif : c’est votre sensibilité, négative, qui vous inflige un coût, le cyan étant le coût subjectif du rouge. Et c’est l’ensemble de votre épreuve consciente qui fonctionne ainsi, ainsi le coût de la démence est la dépression, comme les lendemains de fêtes arrosées. Les lois, les prix et les causalités de vos environnements ne sont que des régulateurs géniaux et formels de ce principe premier. C'est un peu comme si vous jouiez au flipper, en mode action-réaction, ou que vous écoutiez un jukebox qui serait branché sur vos ondes.
    13_ Maintenant que vous avez visualisé votre exclusivité référentielle, je vais vous demander un effort d’abstraction et d’extra-temporalité.
    Ce que vous ont appris vos professeurs à l’école étaient les évidences de votre expérience perceptive à venir. En gros, ils ont rempli les cases interrogatives de votre perception finale du monde.
    Mais, reconnaissez-le rétrospectivement, vos professeurs étaient alors incapables de conceptualiser leur discipline.
    On ne vous a pas appris les mathématiques ni les sciences, mais leurs éléments de langage et leurs tautologies directement reconnaissables.
    On vous a appris, par exemple, les équations différentielles comme un signifiant, un langage, tout en ignorant leur signifié et leur champ d’application.
    L’école ne vous a rien appris d’autre que du langage, dont vous avez le quasi-monopole grammatical et l’exclusivité conceptuelle, parce que seule votre conscience est capable d’organiser cette grammaire inductive et transcendantale.
    Et plus vous mûrissez, plus le langage environnemental élémentaire se complexifie.
     

    Le Soleil ne peut pas voir son ombre, et votre éveil ne peut pas voir l’incohérence de votre environnement, comme lorsque vous rêvez et que votre rêve s’adapte à votre vigilance, à votre discernement mental, votre spectre. 
    Réalité / Rêve = Vigilance mentale !!!
    Malheureusement, dans une vie gratuite, il ne faut pas vous attendre à tomber sur des agrégés de philosophie. Le maître des clés du roman de votre vie ne possède pas la clé de la bibliothèque dans laquelle vous êtes enfermé.
    Moi-même je ne peux vous offrir qu’une brève émancipation d’observateur, qui, si vous m’assimilez, absorbera votre acteur en immersion.
    En outre, rien de ce que votre esprit a exprimé ou invoqué ne peut vous tuer, et ça va même plus loin : vos médias et vos environnements ne peuvent pas vous faire régresser, entendez par là que c'est seulement en leur qualité de complément d'objet endogène qu'ils peuvent le faire localement.
     
     
    II) Obsolescence du repère

    _ Comment avez-vous pu croire que la matière organique qui vous compose aie pu bâtir spontanément la cathédrale qu’est votre organisme ?
    L’ADN, ce n’est jamais que 100 000 gènes sans aucune coordination autre qu’une chimie chaotique, ni aucune motricité autre que la chaleur.
    _ Comment avez-vous pu croire qu’avec seulement 100 milliards de neurones, vous auriez pu modéliser l’ensemble de votre être et de vos objets mentaux ?
    Essayez de visualiser le nombre incommensurable de caractères de vos mémoires, sans parler de leur structure ultra-plastique.
    _ Comment avez-vous pu croire que les milliards d’objets autour de vous ont été conçus par des humains ?
    Imaginez le nombre de machines qu’il faut, ne serait-ce que pour construire votre réveil matin, et de surcroît le nombre de machines constructrices de machines, …
    Avouez-le, vous y avez cru parce que, dans votre environnement, vous avez rencontré des gens d’une grande qualité intellectuelle, et qui y croient aussi.
    Vous leur avez délégué votre esprit critique.
    Mais maintenant que vous savez que ce sont des génies, dont le relief n’est qu’illusion, qui croient ce que leur scénario leur dit de croire, vous vous retrouvez bien seul face à votre faculté de juger. 
     
    Si vous avez compris ce que j’ai dit, si vous avez réussi à le justifier, il est déjà trop tard : vous êtes contaminé. 
    Vous êtes soit trop idiot soit trop intelligent pour ce monde. 
    Vous disposez maintenant d’un moteur à représentations en singularité formelle, c’est-à-dire que toutes les représentations, tous les concepts, vous sont devenus possibles.
     
    III) Rupture dualiste

    Ce qui est autour de vous n’est qu’une interface, et ce n’est pas un « quoi », mais un « pour qui ».
    Vous allez comprendre.
    Les scientifiques qui vous environnent ont su minorer une vérité criante : les couleurs n’existent pas.
    Ni l’onde électromagnétique (la lumière), ni vos cônes photorécepteurs (votre rétine), ni vos flux nerveux ne contiennent une quelconque couleur en-soi.
    La couleur n’est pas un « quoi » mais un « pour qui ».
    Or, si votre environnement a su vous cacher la vraie nature de l’énergie visuelle, pourquoi pas l'ensemble de votre expérience, qui est du même acabit ?
    Mon discours n'est donc pas nihiliste mais anthropocentrique, et il abolit la peur de tout que le matérialisme nous a suggéré.
    Mais il n’y a pas de conspiration, pas de complot environnemental, pas de Dieu trompeur, pas d’esprit démoniaque, le couple neurone-média évolue dans une parfaite autogestion.
    Il a cristallisé dans le scientisme, il a absolutisé la vérité de l’interface, parce qu’elle est intuitivement suffisante et d’une simplicité enfantine.
     
    IV) Déterminisme dimensionnel
     
    Il manque un cadre à tout cela, et je vais vous le simplifier.
    Ce cadre, c’est le dimensionnement de votre conscience.
    Je vous en offre une énumération avec une autorité que je vais justifier.
    Il vous est techniquement impossible de douter de votre véracité, c’est-à-dire de votre sens du vrai, car ce serait paradoxal.
    De la même manière, il vous est impossible de décider contre votre volonté, par définition.
    De la même manière, il vous est impossible de dénier votre réalisme, ça tombe sous le sens.
    Voici les trois dimensions paradoxales qui animent votre éveil depuis toujours, c’est la matrice de votre existence, c'est la grammaire de votre expérience.
    Et ces trois dimensions proviennent d’une seule : votre bien propre.
    Parce que, synthétiquement, il vous est impossible de vous administrer votre mal propre, celui que vous conscientisez.
    Votre bien propre, c’est votre « qui », et votre environnement c’est votre « pour qui ».
    Votre « pour qui » navigue dans les sillons de votre « qui » final.
    Votre « qui » répond à une formule simple : la conscience d’avoir conscience.
    Cette formule est circulaire, récursive, gratuite, explosive et sans limite de plasticité.
    C'est ce que j'appelle le moteur paradoxal, mon livre, que je vous invite à lire.
     
    Ça y est, maintenant vous pouvez dire que vous en savez sur le doute, mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin.
    S'il existait la moindre réalité, un Tout, alors cette réalité aurait une infinité de sœurs jumelles, parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
    Or l'infini n'est qu'une notion, et l'ineptie d'un tel ensemble de clones peut nous interroger sur la notion même de réalité, qui ne saurait qu'être d'une incarnation prototypique et idéelle, et en aucun cas charnelle. 
     
    La Vérité est un absolu, alors que nous, nous ne sommes que des réels. Il va donc sans dire que nous sommes tous des imposteurs. Mais nos dimensions, projetées dans notre plasticité, peuvent faire de nous des hôtes circonstanciels de la Vérité.

    Cordialement, Fraction
  4. Fraction
    Équations différentielles et rétroaction
     
    "Si notre cerveau était suffisamment simple pour que nous le comprenions, nous serions si simples d'esprit que nous ne le comprendrions pas." Lyall Watson
     
    Voilà une expression paroxysmique de ce à quoi peut ressembler une équation différentielle.
    Des équations différentielles, il y en a partout, dans tous les systèmes qui recèlent une rétroaction, c’est-à-dire où le sujet et son objet décrivent une circularité, ou pseudo-circularité, causale.
     
    _ Prenons un exemple simple, la rétroaction exponentielle étant-étant :
    La combustion génère de la chaleur, et la chaleur crée de la combustion.
    Voilà une rétroaction basique au comportement exponentiel, bien qu’elle soit limitée par une capacité maximale : la quantité de combustible.
    On retrouve ce même schéma dans la rétroaction fleurs-abeilles ou encore fruits-primates.
    _ Deuxième exemple analogue, la symbiose contractuelle :
    Les français achètent énormément de produits chinois, ce qui a pour effet d’industrialiser la Chine et de désindustrialiser la France.
    Mais cette relation est contractuelle et bilatérale : la consommation française offre de la solvabilité à la Chine, ainsi, ils peuvent à leur tour importer, puis nous réindustrialiser.
    Ainsi, par sa bilatéralité contractuelle, ce n’est pas la Chine mais le couple France-Chine qui, sur le long terme, répond d’un comportement exponentiel.
     
    _ Passons maintenant à un comportement cyclique, la rétroaction étant-néant :
    Pourquoi le Soleil n’explose-t-il pas, alors que c’est une bombe nucléaire ?
    La rétroaction chaleur-combustion, ici plutôt chaleur-fusion, devrait également répondre à un comportement exponentiel.
    La raison, c’est qu’en vérité, le Soleil explose en permanence, mais lorsqu’il explose, il se dilate, donc ses atomes d’hydrogène s’éloignent, ce qui raréfie leur probabilité de rencontre et donc la fusion.
    Cette fusion raréfiée, le Soleil se refroidit puis se rétracte, alors la fusion redevient plus probable et il explose à nouveau, ainsi de suite…
    Comme un cœur qui bat.
    _ Deuxième exemple analogue :
    Les lions mangent des gazelles, et ce faisant, ils peuvent ainsi survivre, se reproduire, et se multiplier.
    Mais alors, il s’agit d’un comportement exponentiel, et pourquoi donc les lions ne finissent pas par décimer l’ensemble des gazelles ?
    Et bien, parce que lorsque les gazelles se raréfient, la probabilité de rencontre entre un lion et une gazelle décroit, donc les gazelles survivent, se reproduisent, et se multiplient, ainsi de suite…
    _ Troisième exemple, qui vous parlera plus, l'inflation :
    Vous êtes un commerçant novice, vous n'avez pas encore de clients. Vous décidez de casser les prix, - 50% pour vous faire une clientèle.
    Une fois que cette clientèle vous est devenue fidèle, vous pouvez augmenter votre marge de 10 points et ainsi rentabiliser votre promotion.
    Idem si vous êtes une banque centrale : vous minimisez l'inflation pour que votre monnaie inspire confiance.
    Une fois la confiance établie, vous devenez une monnaie de réserve chez vos partenaires, et ils amortiront votre inflation, rapportée cette fois à une masse plus grande.
     
    Maintenant que le principe est clair, j’aimerais attirer votre attention sur une propriété inédite de la rétroaction : la création.
    Lorsque le peintre, le cinéaste, ou le programmeur, interagit avec son plastique, son matériau, il entre dans une circularité intemporelle : le futur (l’observation) peut agir sur le passé (l’action).
    Il s’en suit un comportement extrapolatif de la création : je crois ce que je vois, mais je vois aussi ce que je crois.
    Cette circularité extrapolative atemporelle c’est le principe même de la création.
    Ainsi, le pathos de l’artiste ou le projet du programmeur extrapole une ébauche en création, comme l’embryon s’extrapole en fœtus.
    Ce principe, c’est la magie de la vie.
    Et votre vie, c’est l’extrapolation de votre pathos, initiée par un cogito circulaire : la conscience de la conscience, la conscience en tant que neurone qui extrapole une conscience en tant que média.
    Le neurone et le média, le transcendant et le transcendé, font corps.
     
    Cordialement, Fraction.
  5. Fraction
    Bonsoir,
    L’élévation philosophico-scientifique passe par l’assimilation de principes, plus ou moins créateurs.
    Ces principes sont des inductions rationnelles qui puisent leurs ressources dans les racines du particulier pour en synthétiser du général.
    Une fois ce général formalisé et mature, il devient fécond et capable de représenter à son tour du particulier, ou même d’anticiper, de prédire le particulier existant.
    Bref, il devient (cognitivement) transcendantal.
    On peut envisager accessoirement une stratification verticale des principes, et je vais vous en évoquer une, la plus synthétique possible, non exhaustive :
    Newton, biologique, Darwin, Principe anthropique, moteur paradoxal.
     
    L’unité de mesure de cette stratification verticale est la « complexité fonctionnelle ».
    Or, intuitivement, il paraît évident que cette mesure fonctionnelle évolue sur une échelle logarithmique, c’est-à-dire exponentielle.
    Ainsi, par ordre de grandeur :
    1 biologique = 1000 Newton (de complexité fonctionnelle)
    1 Darwin = 1000 biologiques
    1 Principe anthropique = 1000 Darwin
    1 moteur paradoxal = 1000 Principe anthropique
     
    Mais alors, que se passe-t-il lorsqu’on a atteint l’hypothétique point culminant des inductions : le principe créateur ?
    Il se produit ce que j’appelle la singularité mentale, c’est-à-dire que l’esprit hôte devient capable de tout se représenter.
    1 modèle = 1000 propositions
    1 concept = 1000 modèles
    1 thèse = 1000 concepts
    Vous pouvez discerner ainsi l’homothétie caractérisée (« l’analogie ») entre « déterminisme » et « cognition », ainsi que la bilatéralité induction <=> transcendance (« je pense donc je peux écrire, c’est déterminé donc c’est prédictible »).
    Techniquement, la relation induction / transcendance est une double implication « asymétrique », c’est-à-dire non-équivalente, comme je l’ai évoqué dans un autre billet.
     
    La singularité mentale est à la singularité des possibles ce que la représentation est au réel.
    La singularité mentale est capable non pas de prédire, ce qui serait présomptueux dans une causalité si ouverte que la nôtre, mais de référencer tout ce qui est, et de lui imputer un cadre et une immanence, dimensionnels notamment.
     
    Maintenant que les tchateurs ont décroché, j’aimerais vous faire part de l’aspect moral et métaphysique de la singularité mentale, ainsi que d’un certain nihilisme intime et résigné, bien qu’exempt de toute violence.
    Étrangement, plus je comprends les choses, plus je me dis que tout est vain et inepte, que rien n’est possible sauf ce qui existe, que l’effort n’est pas assez solvable pour capitaliser son destin, que tout est du pareil au même.
    _ Hourra, le président a doublé tous les salaires ! Bouh, les prix aussi ont doublé ! » C’est systémique et incontrôlable.
    _ Youpi, tout le monde est devenu rentier ! Grrr, mais alors la rente ne vaut plus rien, et patatras, il faut retourner travailler ! 
    Les exemples sont aussi innombrables que les macrocosmes sont tous différentiels, et que les systèmes différentiels cycliques conjuguent étant et néant comme les deux faces d’une même pièce, comme je l’ai développé dans un autre billet.
    L’équilibrage génial de notre système a une ombre, une ombre qui s’oppose au choix et au possible. Pas de bétail sans clôture spatiale, mentale, et arbitrale.
    Et puisque cette clôture est autogérée, anonyme, spontanée, aucune tête amovible ni complot fantasmatique ne pourrait la représenter : c’est l’invulnérable ligne de flottaison du navire.
    L'émancipation financière et administrative semble donc quelque peu hors de propos dans un monde à la fois si ouvert et si cohérent, et où celui qui s'isole perd 90% de son accélération.
     
    Mais l'émancipation financière et administrative n'est pas la quintessence de l'émancipation : je possède mon million mais je suis possédé par mon milliard.
    Une poule ne peut ontologiquement pas acquérir l’intelligence du couteau.
    Parce que, pour que l’esprit face circuler l’énergie de l’appétit vers le rêve, de la charge vers le projet, il faut un espoir qui conduise cette énergie.
    Cet espoir, dans sa réduction cognitive, est une causalité :
    « Appétit + espoir => rêve »,
    <=>
    « Charge + causalité => projet ».
    Il faut donc utiliser nos environnements, par osmose neuro-médiatique, embrasser la vérité pour mieux juger et rédiger.
    Pour concourir à la singularité mentale, il nous faut objectiver un dessein avec nos macrocosmes.
     
    La singularité mentale est une sorte de dissidence envers notre condition existentielle, qui est résignante plutôt que révoltante.
    C’est un capitalisme conceptuel, un affranchissement ontologique qui utilise un biais plus fondamental encore que l’émancipation financière.
    Le Golden Boy fait tout ce qu’il veut, mais il ne sait pas ce qu’il est.
    Or, le verbe « faire » n’est que le moteur du verbe « vouloir », et le verbe « vouloir » n’est que le pathos du verbe « être ».
    Le tout-puissant est celui qui sait être.
    Si le Président sait devenir la France, alors son génie ne connaîtra aucune limite égotique ni corporatiste, car c’est un rôle d’incarnation.
    Pour qu’un conducteur soit totipotent, c’est-à-dire d’une fonctionnalité optimale, il doit non pas maîtriser son véhicule, mais devenir son véhicule : transposer son système nerveux et moteur.
    La singularité mentale est la dimension cognitive et représentative de cette toute-puissance incarnative, ontologique.
    Nos élites les énarques, du temps de leur existence, étaient censés administrer les moteurs, certes, mais surtout incarner n’importe quelle personne morale.
    Cordialement, Fraction
  6. Fraction
    Bonjour,
     
    Le Principe anthropique est une théorie susceptible de participer à l’identification de l’univers : sa dimension matricielle, ses propriétés essentielles.
     
    Le principe anthropique, dans sa forme faible, est tautologique, bien que peu éloquent.
    Il dit à peu près : « Je pense, donc les conditions nécessaires à cette pensée existent ».
    Et « je pense » devient le préalable de l'étude : notre cosmos a subi la sélection de ce préalable, car il lui est tautologiquement impossible de ne pas héberger notre pensée.
    Autrement dit, la probabilité, la certitude du « je pense » étant de 100%, puisqu’il n’y aurait pas d’étude sinon, l’inventaire des Tout possibles en subit une sélection caractérisée.
    Le "je pense" et l'étude sont équivalents et certains.
     
    C’est un peu comme en logique formelle :
    _ Le lieu « Paris » implique le lieu « France » (je suis à Paris, donc je suis en France), mais la chose « France » implique la chose « Paris » (je possède la France, donc je possède Paris).
    _ La cause suffit à l’effet (cause donc effet), mais l’effet nécessite la cause (effet donc cause).
    L’implication change de sens sitôt qu’on passe d’une approche empirique à une approche rationnelle, entre "je pense" et "la condition existe".
    C’est donc dans une arborescence « rétrocausale » que l’identité du Tout s’appréhende, à partir de l’unique certitude « je pense ».
     
    Mais le principe anthropique n'a pas qu'un effet nourricier ou sécuritaire, il a aussi un effet précarisant.
    Dans cette édification théorique, la probabilité structurelle de ce cosmos, de cet univers, subit l'érosion théorique de son minimalisme suffisant, moins coûteux en « si », en hypothèses, et donc en improbabilités.
    C’est un principe de simplicité très intuitif : si on découvre un tournevis sur Mars, l'explication la plus plausible a priori est aussi la moins coûteuse en conditions, en « si » (on s'est fait doubler par les chinois 😊).
    La composition des « si » en « et » multiplie les improbabilités entre elles :
    « SI ma tante en avait ET que mon oncle n’en avait pas » est une expression qui multiplie ces deux improbabilités entre elles.
    La conséquence est un peu décevante : notre univers est probablement le moins généreux possible pour justifier le préalable « je pense ».
    Ainsi, la pomme ne serait pas une générosité de la nature, mais une dérivation extrapolée des nécessités anthropiques, de la généalogie du « je pense ».
     
    C’est très intéressant pour ce qui va suivre.
    La mutation du principe anthropique en moteur paradoxal débouche sur une conception plus dynamique : « plus ma pensée est rentable, plus la condition de cette pensée est probable, et plus cette condition se plastifie et se médiatise ».
    Ce n'est plus l'éveil précaire, ponctuel, mais la rentabilisation cognitive qui fait partie du préalable de l'étude.
    L’enjeu est maintenant de savoir jusqu’à quel point la rentabilisation cognitive peut se passer, par son minimalisme suffisant, du coût en « SI… ET SI… » de sa condition.
    L’enjeu secondaire est de comprendre jusqu’à quel niveau de dualisme le médiatique peut phagocyter le physique, et pourquoi pas, même, s’en dispenser.
    Ainsi, la théorie médiatique soumet la théorie physique à sa propre digestion, jusqu’à la réduire à sa qualité de signal.
    Reste à savoir si le médiatique (et le neurologique) sont capables d'entrer en ignition, en rentabilité énergétique, sachant que l'énergie est réductible à un infinitésimal rapport de plasticité (entre un sujet et son objet, entre le neurone et son média).
    Cordialement, Fraction.
  7. Fraction
    Bonjour,
    Le discours qui va suivre est anxiogène et psychiatriquement transgressif, il remonte des abysses de l’existence et de leur nuit noire.
    On n’a pas le droit moral d’envisager, de formaliser, d’objectiver, le neurone du mal en tant que neurone transcendantal, à cause de l’effet suggestif qui en découle.
    Mais les faits sont si éloquents que le tabou doit sauter.
     
    Analytiquement, le mal n’existe pas.
    Ce n’est que le frottement indésirable entre deux biens, l’un digne l’autre pas, l’un légitime l’autre contrevenant, délictueux, criminel, selon les circonstances.
    Le bien commun consiste alors à rédiger un code de la route entre les biens individuels, pour faire valoir la priorité des uns par rapport aux autres.
    Le neurone du mal est exclu par mille et un dispositifs, mécanistes comme finalistes, mais il s’agit là plutôt d’un neurone d'acteur, moteur, que d’un neurone observateur, de reconnaissance.
    Al Capone n'aime pas la guerre, ni les larmes des enfants, ni les pédophiles, ce n'est pas un monstre, ce n'est qu'un commerçant transgressif, par circonstance.
    Mais la spiritualité, comme Hollywood, l’humour, la philosophie, la religion,..., reconnait l’existence du mal.
    Qu’en est-il de sa dignité ontologique, de sa justification causale ?
     
    Un de mes amis fantasme sur les fachos, il voit des fachos partout, tout le monde est facho sauf lui.
    Un autre fantasme sur les arabes, il en appréhende un message apocalyptique et ultra-violent.
    Mon père fantasme sur l’oligarchie mafieuse, il croit que le monde est entre les mains d’une poignée de rentiers.
    Mon beau-père fantasmait sur les francs-maçons et les juifs, il y interprétait une main invisible, coordonnée et insidieuse.
    Moi-même, je fantasme sur le Capitaine Crochet, le destructeur de rêves, ainsi que sur tout un tas de pieds-nickelés machiavéliques et impérialistes, porteurs du gène de l’échec.
    Un des hommes les plus intelligents du monde, Stephen Hawking, fantasme sur l’intelligence artificielle et sa fulgurance destructrice.
    Éric Zemmour fantasme sur mai 68, il incombe implicitement à un adolescent qui avait juste envie de baiser, Daniel Cohn-Bendit, la responsabilité de la décadence occidentale.
    Personne n’est épargné, et ce sont paradoxalement les esprits les plus éveillés et les plus critiques qui sont les plus manichéens et les plus complotistes.
    On dirait un transfert, une transposition, mais la transposition de quoi ?
     
    Voilà pour le tour d’horizon individuel, mais maintenant, passons à une échelle macrocosmique.
    Depuis maintenant un siècle, les Etats-Unis protègent le monde de la folie meurtrière des impérialistes, des nazis, des communistes, des djihadistes.
    Il n’y a aucun point commun réaliste entre tous ces ennemis malades.
    Le mal et la maladie n'ont pas d'arbre généalogique, c'est un manque à être.
    Si l’on devait induire un invariant, un point commun, quel serait-il, sinon le mal ?
    Les individus induisent des neurones invariants dans leur esprit, puis ces invariants deviennent transcendantaux.
     Par un processus comparable, tout se passe comme si les peuples et les groupes induisaient également, dans un inconscient collectif dissocié et parallélisé, des neurones transcendantaux.
    Ce parallélisme des biens peut converger en bien personnifié, en divinités, en causalités, en réalités, en moralités, …, macrocosmiques.
     
    Envisageons, virtuellement, le pire des mondes possibles.
    Si la Nature nous avait formatés, si elle avait procédé à une « inception », si elle nous avait inséminé le neurone du mal, pour accélérer économiquement notre ontogénèse, par exemple.
    La conséquence serait tragique : elle serait analogue à un accélérateur de particules dont le dessein consisterait à accélérer les biens et les maux au maximum pour les collisionner et compter les morts.
    Prions pour que ce manichéisme métaphysique ne soit pas vrai, mais avouez que le doute est possible.
    Réjouissons-nous de l'émergence d'un monde multipolaire, plutôt représentatif de l'immanence du bien, et qui semble faire mentir le manichéisme sous-jacent du 20 ème siècle.
     
     
    Maintenant, je vous propose un neurone qui a toutes les propriétés du mal, mais sans jamais le formaliser.
    Ce neurone, c’est la réciprocité.
    La réciprocité est une causalité transcendantale, un automatisme mental : elle est en nous sans être formelle.
    C’est un peu comme la transposition, l’homothétie, de la réciprocité des forces de Newton : toutes les forces, toutes les accélérations de l’univers vont par paires, en s’opposant.
    Si vous offrez un euro à quelqu’un, il vous le rendra un jour.
    Mais si ce n’est pas lui, ce sera votre destin, qui ne connait pas la contrainte du temps.
    Vous offrez un euro à l’Etat, et il vous le rendra par osmose, par son service indirect, sans que vous ne le conscientisiez.
    Vous offrez une calorie à votre environnement, il vous rendra de l’optimisme, de la bienveillance, de l’espoir.
    On pourrait également parler de la réciprocité commerciale : si tu me boycottes, alors je te boycotterai.
     
    La réciprocité stabilise le système.
    Ce n’est pas une moralité (un violeur ne mérite pas d’être violé), c’est une causalité amorale.
    Si votre environnement ne vous opposait aucune contrainte pénale potentielle, ni aucune résistance séductrice, alors votre équation se déstabiliserait.
    C’est un peu comme un pourrissement monopolistique : le neurone administrateur pourrit dans l’exclusivité, dans le monopole, sans même rien y pouvoir.
    Et le paroxysme de cette déstabilisation, c’est le trou noir : la singularité, le dévoreur de mondes, l’ogre infanticide. C’est le vice absolu.
    La réciprocité est alors une sécurité universelle, or la sécurité et l’énergie sont les deux mamelles de l’ontogénèse, de la maturation.
    Si la réciprocité n’existait pas, alors notre démon ne ferait qu’abuser de notre faiblesse, extrapoler nos peurs, sachant qu’un homme se définit par sa faiblesse bien plus que par sa force.
    Parce que le premier principe consiste, entre autre, à extrapoler vos croyances, et donc vos doutes et vos peurs, pour vous les soumettre, il faut un régulateur pour ne pas vous faire massacrer, bien que ces extrapolations vous soient immanentes, donc fondamentalement inoffensives.
     
    Mais malheureusement, la réciprocité souffre d’une maladie inhérente : son évènementiel ne reconnait majoritairement que le mal, et il le surinterprète, un peu comme le JT de 20H.
    C’est incontrôlable.
    Aussi, lorsque vous reconnaîtrez votre démon, il est probable que ce soit le fruit d’un miroir déformant et strictement péjoratif.
    Si Stephen Hawking a reconnu le démon de l’intelligence artificielle, c’est probablement parce que sa propre intelligence lui fait peur, comme dans une projection asymétrique.
    C’est son complément d’objet qui absorbe son être pour l’amoraliser et le lui opposer.
    Cordialement, Fraction
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