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Le capitalisme de surveillance, maître des marionnettes


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20150216-dusseldorf.jpg

Pour l’économiste Shoshana Zuboff, auteur de L’Âge du capitalisme de surveillance paru aux États-Unis, le danger que font courir les géants du Web est bien plus grand qu’on ne l’imagine. En siphonnant les données personnelles pour modifier à leur insu les comportements de leurs utilisateurs, ils menacent la démocratie elle-même.

En s’appropriant nos données personnelles, les entrepreneurs du « capitalisme de surveillance » mettent en danger rien de moins que la démocratie, par la manipulation de notre libre arbitre. Telle est la thèse défendue par Shoshana Zuboff dans un volumineux ouvrage qui vient de paraître, L’Âge du capitalisme de surveillance (éditions Public Affairs, en anglais).

Le capitalisme est entré dans une nouvelle ère, explique l’autrice et, pour le comprendre et le combattre, il nous faudra chausser de nouvelles lunettes, car les anciennes n’opèrent plus devant un changement à la fois si radical et si rapide – une révolution survenue en moins de vingt ans. Une « nouvelle planète », une situation « sans précédent » dont on aurait tort de penser qu’il s’agit d’une simple continuation du passé.

Tout à la crainte du totalitarisme étatique, « nous n’avons pas vu venir les entreprises aux noms imaginatifs dirigées par de jeunes génies qui semblaient pouvoir fournir gratuitement exactement ce que nous voulions ». C’est l’une des principales nouveautés, et par là une source de cécité, de la situation actuelle : la surveillance, et le danger, sont passés entre les mains d’entreprises privées.

 

 

...

https://www.mediapart.fr/journal/economie/020319/le-capitalisme-de-surveillance-maitre-des-marionnettes

 

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Les 30 ans du Web : de l’utopie à un capitalisme de surveillance

Son inventeur, l’informaticien britannique Tim Berners-Lee, ne s’y résout pas : sa créature lui a échappé, l’utopie d’Internet a déraillé.

...

Cette appropriation, cette marchandisation et cette connaissance fine de l’autre lui fait dire que nous ne sommes pas dans le contrôle total des comportements « à la Big Brother », mais à la « Big Other » : « Big Other est un régime institutionnel, omniprésent, qui enregistre, modifie, commercialise l’expérience quotidienne, du grille-pain au corps biologique, de la communication à la pensée, de manière à établir de nouveaux chemins vers les bénéfices et les profits » (Journal of Information Technology, vol. 30, 2015).

C’est la nouvelle loi du capitalisme numérique, qui a fait du Web rêvé par Tim Berners-Lee un immense magasin en ligne, une gigantesque Matrix commerciale où nous évoluons, connectés, géolocalisés, recommandés, déchiffrés par les algorithmes, tous nos désirs les plus intimes traqués, flattés, devancés et assouvis.

 

 

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/14/les-30-ans-du-web-de-l-utopie-a-un-capitalisme-de-surveillance_5423578_4408996.html

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Membre, Obsédé textuel, 72ans Posté(e)
Gouderien Membre 34 688 messages
72ans‚ Obsédé textuel,
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Dans la série : "Les grandes découvertes". Je pense que tous les gens dotés d'un minimum de bon sens ce sont déjà fait cette réflexion. Après on nous dira : mais vous voyez des complots partout… Non, pas partout; juste là où ils sont.

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Membre, Posté(e)
Géo Membre 993 messages
Forumeur forcené ‚
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Après les œillères il y a bien sûr la traçabilité des cheptels ! :D

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Niou Membre 9 573 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 3 heures, fx. a dit :

En siphonnant les données personnelles pour modifier à leur insu les comportements de leurs utilisateurs, ils menacent la démocratie elle-même.

Je me demande comment ils parviennent à influencer notre comportement.

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il y a une heure, Niou a dit :

Je me demande comment ils parviennent à influencer notre comportement.

Tu n'as pas tort de poser la question, ce ne sont pas des formules magiques qui permettent de laver le cerveau d'untel ou d'une telle. Il faut déjà être sensible à un type de discours pour se faire influencer à la base. En fait le big data permet de découvrir les tendances, les fantasmes et les désirs des uns ou des autres, mais beaucoup moins de modifier leurs préférences profondes en tant que telles.

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En fait jamais il n'y a eu le moindre cas ou la moindre trace de manipulation d'un comportement lié au big data. Le meilleur exemple que je connaisse c'est l'affaire cambridge analytica, une entreprise anglaise qui fournit des outils d'influence basés sur le big data. Mais si j'ai bien compris le principe, il s'agit surtout de mieux cibler les récepteurs des messages qu'on veut faire passer, afin de communiquer au mieux avec les personnes qui seront sensibles à notre discours, pour s'assurer notamment qu'elles l'ont bien reçu (puisque personne n'est omniprésent et omniscient). J'aimerais un réel exemple de manipulation des comportements qui soit concret mais je n'en trouve pas.

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Pour les anglophones (je n'ai pas trouvé d'article équivalent en français pour l'instant), voici une démystification du fonctionnement de cambridge analytica : https://medium.com/privacy-international/cambridge-analytica-explained-data-and-elections-6d4e06549491

D'autant comme ils l'expliquent dans l'article, que les concurrents de Donald Trump ont certainement tout aussi bien usé des outils d'influence et de profilage du même type. C'est inhérent à une campagne présidentielle digne de ce nom.

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Cambridge analytica n'est très certainement qu'une infime partie emergée de l'iceberg, ce que l'on veut bien nous montrer comme toujours. Les implications sont autant politiques qu'économiques ou cultutelles. Les influenceurs ont du soucis à se faire. 

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Géo Membre 993 messages
Forumeur forcené ‚
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Il y a 2 heures, Niou a dit :

Je me demande comment ils parviennent à influencer notre comportement.

Voici un petit exemple :

La mouche dans l’urinoir ! :smile2::D

la-mouche-et-le-papillon.jpg

Pour ceux que cela intéresse :

https://www.franceinter.fr/emissions/la-tete-au-carre/la-tete-au-carre-06-decembre-2017

A partir de 13:58

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Tandis que la course aux profits générés par la surveillance s’exacerbe, les capitalistes s’aperçoivent que les économies de gamme ne suffisent pas. Certes, l’excédent de données doit être abondant et varié ; mais le moyen le plus sûr de prédire le comportement reste d’intervenir à la source : en le façonnant. J’appelle « économies de l’action » ces processus inventés pour y parvenir : des logiciels configurés pour intervenir dans des situations réelles sur des personnes et des choses réelles. Toute l’architecture numérique de connexion et de communication est désormais mobilisée au service de ce nouvel objectif. Ces interventions visent à augmenter la certitude en influençant certaines attitudes : elles ajustent, adaptent, manipulent, enrôlent par effet de groupe, donnent un coup de pouce. Elles infléchissent nos conduites dans des directions particulières, par exemple en insérant une phrase précise dans notre fil d’actualités, en programmant l’apparition au moment opportun d’un bouton « achat » sur notre téléphone, en coupant le moteur de notre voiture si le paiement de l’assurance tarde trop, ou encore en nous orientant par GPS dans notre quête de Pokémon. « Nous apprenons à écrire la musique, explique un concepteur de logiciels. Ensuite, nous laissons la musique les faire danser. Nous pouvons mettre au point le contexte qui entoure un comportement particulier afin d’imposer un changement... Nous pouvons dire au réfrigérateur : “Verrouille-toi parce qu’il ne devrait pas manger”, ou ordonner à la télé de s’éteindre pour que vous vous couchiez plus tôt. »

 

...

Il ne peut y avoir de revenus assurés si on ne s’en donne pas les moyens. Les nouveaux instruments internationaux de modification comportementale inaugurent une ère réactionnaire où le capital est autonome et les individus hétéronomes ; la possibilité même d’un épanouissement démocratique et humain exigerait le contraire. Ce sinistre paradoxe est au cœur du capitalisme de surveillance : une économie d’un nouveau genre qui nous réinvente au prisme de son propre pouvoir. Quel est ce nouveau pouvoir et comment transforme-t-il la nature humaine au nom de ses certitudes lucratives ?

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/ZUBOFF/59443

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