Des ingénieurs belges trouvent une source d’hydrogène vert inépuisable

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Des ingénieurs belges trouvent une source d’hydrogène vert inépuisable

 

MIS EN LIGNE LE 27/02/2019 À 21:22

 PAR FRÉDÉRIC SOUMOIS

De l’eau et du soleil produisent de l’hydrogène sans effet de serre et aisément stockable. Les premiers tests à l’échelle d’une habitation commencent aujourd’hui.

 

Des chercheurs de la KU Leuven ont annoncé ce mercredi avoir mis au point un appareil qui sépare les molécules d’eau H2O contenues dans l’air ambiant en hydrogène (H2) et en oxygène (O). Ce serait banal si cet appareil, dont ils gardent précieusement secrets les mécanismes détaillés, fonctionnait avec de l’électricité produite par de l’énergie fossile ou nucléaire. Mais l’appareil fabriqué par les chercheurs louvanistes fonctionne exclusivement à l’énergie solaire. A tel point qu’il pourrait être installé au milieu du désert pour produire une énergie puissante et régulière. Après tout, notre soleil est lui aussi très largement composé d’hydrogène.

Il a fallu dix ans de mise au point pour que l’appareil atteigne la production de 250 litres d’hydrogène par jour. Ce qui, selon les chercheurs, constitue un record mondial et permet des applications directement pratiques. «  Nous pensons que nous avons franchi une étape importante dans la résolution du problème des émissions de CO2, qui sont à l’origine du changement climatique actuel », explique le professeur Johan Martens, qui collabore au Centre de chimie et de catalyse des surfaces de la KUL. « Vingt panneaux solaires de ce type pourraient fournir suffisamment d’hydrogène chaque jour pour alimenter une famille en électricité et en chaleur pendant un an. Car le gaz est facile à stocker dans les réservoirs existants. Il pourrait par exemple être utilisé durant les mois d’hiver, lorsqu’il devient difficile de se débrouiller avec la seule énergie des panneaux solaires classiques ».

Produit par de l’électricité, il n’est pas renouvelable

Mais pour l’instant personne ne se chauffe encore avec cette invention. Les chercheurs de Louvain vont bientôt lancer un projet test chez un spécialiste de l’énergie à Oud-Heverlee, où 20 appareils de ce type seront installés. « Ces équipements ne sont pas destinés à fournir de l’énergie à une seule maison, nous visons à approvisionner en énergie tout un immeuble, voire même tout un quartier ».

L’hydrogène est actuellement utilisé dans de nombreux processus de production. En principe, c’est un carburant « écologique » car il ne produit pas de gaz à effet de serre lorsqu’il est utilisé. Mais l’écrasante majorité de l’hydrogène actuellement disponible dans le commerce provient d’une origine fossile, telle que le pétrole et le gaz, et ne peut donc pas être considérée comme une matière première renouvelable. Il est dit « gris », contrairement à l’hydrogène vert produit avec des sources renouvelables.

 

Aujourd’hui, notre pays ne compte que trente voitures fonctionnant à l’hydrogène, une seule pompe publique, mais l’entreprise de bus Van Hool est le plus grand producteur d’autobus à hydrogène en Europe. En plus de la mobilité, les chercheurs de Leuven envisagent de nombreuses autres applications. Johan Martens : « Un fruiticulteur a besoin de plus d’énergie pour conserver ses pommes en automne qu’en été, il peut stocker de l’hydrogène en été pour générer de la chaleur en automne. » Les panneaux peuvent également être utiles dans les hôpitaux. « L’hydrogène peut fournir de l’énergie dans le bâtiment, tandis que l’oxygène peut être utilisé par les patients ».

Le prix ? Encore inconnu

Mais quel est le coût de ces panneaux miracles ? Ici, pas encore de réponse. Le panneau hydrogène n’est qu’un premier prototype et les chercheurs ne veulent rien dire sur le prix possible. Logiquement, cela dépendra aussi des matériaux utilisés. « Je pense que le prix baissera automatiquement une fois que nous aurons une production de masse  », reconnaît Martens. Pour lui, un projet pilote comme celui d’Oud-Heverlee est l’aboutissement d’un travail mené pendant des années. « Nous voulions concevoir quelque chose de durable, abordable et utilisable partout. Nous travaillons avec des matières premières bon marché et nous n’avons pas besoin de métaux précieux ni d’autres composants coûteux. »

Adwin Martens, de WaterstofNet, considère que l’infrastructure représentera le plus gros investissement. « Cela nécessite des changements radicaux, car nous aurons besoin d’ajuster nos gazoducs et nos stations-service. Les trente voitures équipées dans notre pays ne peuvent se remplir qu’à Hal et Zaventem pour le moment ». La semaine dernière, le constructeur automobile Toyota a annoncé qu’il souhaitait produire de l’hydrogène avec un prototype 2014 de l’équipe Martens. C’est un panneau de 10 centimètres carrés qui produit 0,1 gramme de gaz en une journée.

Et si ça fait boum ?

Dans les maisons aussi, cela nécessitera des modifications en profondeur du réseau de gaz. Le professeur Martens croit en l’application de cette énergie au niveau du quartier ou dans les immeubles d’habitation. « Vous pouvez combiner les panneaux d’hydrogène pour un groupe de maisons, en tant que réservoir de carburant, ce qui est une application à petite échelle avec un investissement partagé ». Les chercheurs ont calculé qu’un réservoir de la taille de quatre mètres cubes, c’est-à-dire du style des réservoirs à mazout toujours détenus par de nombreux ménages belges, suffit à compenser la baisse de la production de panneaux solaires traditionnels en hiver.

Dernier point, non négligeable. L’hydrogène est un gaz hautement inflammable. « Vous pouvez être assurés que des conditions assez strictes seront établies et que cela sera suffisamment testé. Si Van Hool laisse les bus à hydrogène circuler dans le centre-ville, ils n’exploseront certainement pas », avance Adwin Martens. Pour lui, il n’y a de toute façon pas d’alternative. « Les gouvernements ont tendance à optimiser le gaz naturel. Mais l’histoire du gaz naturel sera un jour terminée, tandis que vous aurez toujours de l’eau ».

https://plus.lesoir.be/209329/article/2019-02-27/des-ingenieurs-belges-trouvent-une-source-dhydrogene-vert-inepuisable#_ga=2.94359773.1336626808.1551079923-1246888339.1541600222

 

[Niou 1 717]

C'est fantastique !!

Si j'ai bien compris, l'appareil dissocie l'eau en dihydrogène et oxygène. Le dihydrogène serait utilisé comme source d'énergie et l'oxygène renvoyé dans l'air pour lutter contre la pollution.

C'est bien ça @azed1967? 

[pila 6 925]

[Loopy 2 048]

Une belle avancée (quoique les prémisses date effectivement de 2014) et sur un principe pas si secret que cela : vous trouverez la publication original des auteur (edit : 2012 2014) ici :

https://pubs.rsc.org/en/content/getauthorversionpdf/c4ra05371k

Comme toujours, on est loin de l'optimisme exacerbé des médias grand public qui ont tendance un petit peu à exagérer en parlant de "source verte inépuisable" mais bon... Disons qu'on ne leur en veut qu'à moitié...

Bien sûr, la techno exacte qui permis de passer le cap du prototype à la production reste quant à elle probablement secrète, effectivement, et on peut attendre à ce qu'un grand groupe industriel rachète d'ici peu le brevet...

 

[Répy 22 787]

Comme toute invention dans le domaine, elle a déjà été trouvée il y a bientôt 1 siècle.

Pour dissocier l'eau en ses deux éléments constituants, il faut fournir de l'énergie ( celle que donne ces deux éléments en se combinant.

Mais il y a une autre condition, il faut que la température soit élevée ( plus de 2000°C).

Donc dans un "four solaire" cela est possible d'atteindre de très hautes températures. Un autre moyen d'avoir de l'hydrogène pur est de combiner l'oxygène à une substance qui en est avide. Il ne reste alors que l'hydrogène.

Mais pour passer au stade industriel il y a l'obstacle du rendement et du coût du kg d'hydrogène par rapport à l'investissement.

Faire une "démonstrateur" est une chose mais faire de la production industrielle présente d'autres difficultés !

En général les annonces à grand renfort de pub c'est souvent pour lever des fonds pour la recherche.

[Hérisson_ 442]

il y a une heure, Niou a dit :

Si j'ai bien compris, l'appareil dissocie l'eau en dihydrogène et  dioxygène

Il ne faut pas faire aveuglément confiance aux articles de journaux.

Il intervient la dissociation de l'eau en corps simples (H2) et (O2), si l'on s'en tient aux premières informations données; elle est représentée par l'équation:

2 H2O  ────>  2 H2 + O2 (tant pis pour la typographie)

et non pas d'une manière primaire:  H2O  ────>   H2 + O  .

Et l'auteur du texte ne paraît pas excessivement surdoué, d'après l'ânerie qu'on lit plus loin:

il y a une heure, azed1967 a dit :

A tel point qu’il pourrait être installé au milieu du désert pour produire une énergie puissante et régulière. Après tout, notre soleil est lui aussi très largement composé d’hydrogène.

Mais de tout cela, Niou et Azed1967 ne sont évidemment pas responsables !

il y a 56 minutes, Loopy a dit :

Comme toujours, on est loin de l'optimisme exacerbé des médias grand public qui ont tendance un petit peu à exagérer en parlant de "source verte inépuisable" mais bon... Disons qu'on ne leur en veut qu'à moitié...

Il faut effectivement se méfier des scoops, surtout quand ils paraissent dans la presse non spécialisée.

 

[Loopy 2 048]

il y a 26 minutes, Hérisson_ a dit :

Et l'auteur du texte ne paraît pas excessivement surdoué, d'après l'ânerie qu'on lit plus loin

Effectivement le soleil n'a pas vraiment de rapport... par contre soulignons que le texte original mentionne en conclusion l'utilisation d'un tel systeme dans le désert, en précisant que même dans le désert plus sec, la quantité d'eau présente dans l'air n'est pas négligeable et rend le dispositif utilisable. Le tout, bien sûr, chiffré sur la base de références sérieuses.

Parce que faut bien dire qu'en terme de taux d'humidité, la Belgique n'est pas suffisamment représentative de l'ensemble de la planète 

[Hérisson_ 442]

il y a 9 minutes, Loopy a dit :

par contre soulignons que le texte original mentionne en conclusion l'utilisation d'un tel systeme dans le désert, en précisant que même dans le désert plus sec, la quantité d'eau présente dans l'air n'est pas négligeable et rend le dispositif utilisable.

Et à la décharge du journaliste, il est bien possible que celui-ci n'ait pas eu à sa disposition de documentation simple et facile à comprendre.

J'ai parcouru le document que tu as mis en lien, et il faut vraiment s'accrocher pour en saisir le contenu ...

 

 

 

 

 

 

 

[Loopy 2 048]

il y a 16 minutes, Hérisson_ a dit :

Et à la décharge du journaliste, il est bien possible que celui-ci n'ait pas eu à sa disposition de documentation simple et facile à comprendre. J'ai parcouru le document que tu as mis en lien, et il faut vraiment s'accrocher pour en saisir le contenu ... 

C'est malheureusement le propre d'une publication scientifique tout ce qu'il y a de plus standard, et tu mets le doigt sur un vrai problème. Cette forme de communication n'est pas destinée à instruire mais à communiquer au sein d'un groupe d'expert, ce qui la rend assez étanche. Mais l'introduction et la conclusion sont parfaitement claires je trouve.

[carnifex 883]

Il y a 3 heures, azed1967 a dit :

 « Vingt panneaux solaires de ce type pourraient fournir suffisamment d’hydrogène chaque jour pour alimenter une famille en électricité et en chaleur pendant un an.

 

 

Une (la) question essentielle n’est pas abordée dans cet article.

Quels métaux et en quelles quantités sont nécessaires pour produire les 20 panneaux en question (pour 1 famille) ?

Quelle est la durée de vie des panneaux et sont-ils recyclables, et à quel coût en énergie ?

Les technologies " vertes ", à mon grand regret, ne sont bien souvent plus du tout vertes, lorsque l’on répond à ces questions.

La voiture électrique étant la caricature de la technologie "verte" pas verte du tout.