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30 000 manifestants anti-austérité à Francfort


economic dream

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

En voilà des gens qui ont du courage et qui s'opposent à cette Europe ultra-libérale.

"

A Francfort, les marchés financiers se barricadent face aux mouvements sociaux européens

PAR SOPHIE CHAPELLE (18 MAI 2012)

Ce week-end, des milliers de manifestants venus de toute l’Europe envahiront les rues de Francfort, épicentre des marchés financiers européens, pour contester les politiques d’austérité et le futur « Pacte budgétaire ». Après la victoire de la gauche radicale en Grèce, les mouvements sociaux tournent leur regard vers les Irlandais qui devront se prononcer sur le Pacte budgétaire par référendum le 31 mai. Face au néolibéralisme des institutions européennes, la riposte transcende les frontières.

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Le quartier d’affaires de Francfort, haut-lieu de la finance allemande et européenne, se barricade. La banque Barclays y a démonté le sigle qui orne sa façade. L’immeuble de la Commerzbank, l’une des plus hautes tours d’Europe, est fermé. Tout autour, les agences bancaires, mais aussi la Bourse allemande et la Banque centrale européenne (BCE) se sont claquemurées. De qui ont-ils peur ? Des mouvements sociaux qui appellent à l’occupation du quartier des banques et de la BCE du 17 au 19 mai. « La manifestation du 19 mai est autorisée suite au recours déposé par Attac Allemagne contre l’interdiction des autorités. On a au moins gagné ça », lâche Verveine Angeli, membre d’Attac France et de l’Union syndicale Solidaires. « En revanche, les dizaines d’indignés qui campaient depuis octobre devant la BCE ont été délogés mercredi ».

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Le 16 mai, le tribunal administratif de Francfort a décidé l’évacuation du camp « Occupy Francfort », en assurant qu’ils pourraient regagner leurs tentes à partir du 20 mai. « Les manifestants qui arrivaient à la gare ont été directement arrêtés en masse, contrôlés un à un, et se sont vus remettre un ordre d’interdiction de présence dans le centre-ville jusqu’à vendredi soir », témoigne Florent Schaeffer, du réseau altermondialiste Ipam. Par leur réaction sécuritaire et les atteintes aux libertés, les autorités allemandes semblent prêtes à tout pour protéger la BCE et les banques qui profitent de ses généreux prêts.

Des banques qui arnaquent les États avec l’aide de la BCE

Pour les mouvements sociaux, la BCE est une des trois composantes de la Troïka, avec le Fonds monétaire international et la Commission européenne, qui généralisent les politiques d’austérité en Europe « La BCE ne prête pas directement aux États mais aux banques privées, pour presque rien », explique Verveine Angeli. « Celles-ci prêtent à leur tour aux États les plus endettés à des taux prohibitifs ». Fin 2011 et début 2012, la BCE a inondé les banques privées européennes avec des prêts s’élevant à 1000 milliards d’euros sur trois ans, au taux amical de 1 %. Des sommes faramineuses qui sont en partie prêtées aux États qui payent des taux d’intérêt de 2 à 8 fois plus élevées ! « C’est un symbole, les banques ont créé la crise, mais ces banques la font payer aux peuples. »

A l’initiative de cette mobilisation, des mouvements de type Occupy, Attac Allemagne, la gauche radicale, des organisations politiques allant de l’extrême gauche à Die Linke, mais aussi des comités citoyens de lutte contre l’austérité.« Le fait que l’on assiste à une contestation du modèle allemand de l’intérieur est très significatif, ajoute Verveine Angeli, alors même qu’on essaie de faire de l’Allemagne la référence en Europe » (lire aussi notre entretien avec Birgit Mahnkopf, d’Attac Allemagne).

Pacte budgétaire : l’austérité à perpétuité

Jusque là, très peu de mobilisations ont été organisées face aux institutions européennes, grèves et manifestations prenant pour cible les gouvernements grec, espagnol ou portugais. « Cette mobilisation à Francfort est aussi une réponse à ce niveau là, renchérit Verveine Angeli. On a besoin de mobilisations nationales fortes s’articulant à des mobilisations européennes, y compris pour que les gens se rencontrent. » Au niveau européen, seule la Confédération européenne des syndicats (CES) avait marqué dès janvier 2012 sa désapprobation au nouveau traité européen, également appelé « Pacte budgétaire », mais sans un grand appui populaire. « Ce Traité rassure peut-être les amis politiques de la Chancelière Merkel, mais sûrement pas les millions de chômeurs, de travailleurs pauvres et précaires en Europe, qui attendent en vain un véritable soutien de la part des institutions européennes. C’est pourquoi nous y sommes opposés », explique Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES.

En quoi consiste cet obscur Pacte budgétaire ? Le 1er mars dernier, 25 chefs d’États sur 27 [1] ont signé un nouveau traité, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’Union économique et monétaire (TSCG), qui devrait entrer en vigueur au début de l’année 2013. Ce traité, dénommé « Pacte budgétaire », est présenté comme un remède à la crise par les gouvernements européens et la « Troïka ». Il prône la discipline budgétaire et un contrôle plus étroit des finances publiques via l’introduction dans les pays membres de la « règle d’or ». Le Pacte budgétaire impose ainsi aux États signataires d’engager des réformes immédiates pour réduire leur « déficit structurel » [2] sous la barre de 0,5 %. Un concept fortement controversé qui n’a de sens que dans une optique néolibérale.

L’équivalent de dix réformes des retraites en France

Le Pacte budgétaire met l’accent sur la réduction des dépenses, comme s’il s’agissait de la seule méthode envisageable. Ce n’est pas nouveau. En mars 2011 déjà, les gouvernements européens adoptaient le Pacte pour l’euro qui stipule que l’« équilibre des finances publiques » présuppose des coupes drastiques dans les retraites, les dépenses de santé et allocations sociales (lire notre analyse). « Ce pacte budgétaire représente un moyen de contraintes a priori sur les politiques de dépenses des États, et du coup sur toutes les politiques publiques, relève Verveine Angeli. Il pèse de façon importante et sur le long terme sur ces politiques. » Ou comment tirer une croix sur tout levier budgétaire pour financer une transition écologique et sociale.

Pour la France, le déficit total était prévu à 5,7 % du PIB en 2011, pour un déficit structurel calculé à 3,8 % du PIB. En application du Pacte budgétaire, il faudrait donc réduire le déficit de 3,3 points, soit 66 milliards d’euros ! En comparaison, selon le projet de budget du gouvernement, la réforme des retraites aurait permis de réduire les dépenses publiques à hauteur de 7 milliards en 2012. Il s’agirait donc approximativement d’effectuer l’équivalent d’une dizaine de réformes des retraites. Les États qui ne s’y soumettraient pas devront payer des amendes significatives, à hauteur de 0,1 % du PIB (ce qui représente pour la France 2 milliards d’euros environ). Ce Pacte budgétaire s’articule avec le Mécanisme européen de stabilité (MES), antidémocratique et jouant le jeu des marchés et de la spéculation financière (lire notre analyse du MES).

La croissance, pour quoi faire ?

François Hollande réclame une renégociation du traité de discipline budgétaire, pour y ajouter des mesures de croissance. « Qu’elle soit fondée sur la dépense publique et la demande ou sur la compétitivité par l’abaissement du coût du travail et les "réformes structurelles" (selon la vision d’Angela Merkel), la croissance en soi n’est aucunement un gage de progrès social et encore moins environnemental », souligne Attac France. « La croissance est un problème, pas une solution », affirme de son côté Pierre Rabhi, paysan-philosophe. « Notre modèle de société montre son inadéquation, son incapacité à continuer. Si nous nous y accrochons, ce sera le dépôt de bilan planétaire. »

Cette « croissance » ne serait par ailleurs en rien suffisante pour résorber les dettes publiques. Plusieurs organisations prônent notamment l’engagement d’une réforme fiscale de grande ampleur et le besoin de sortir les États de la dépendance des marchés financiers en leur permettant d’emprunter directement à la BCE à des taux faibles. « Une croissance est possible, souligne Verveine Angeli, celle de la reprise du fonctionnement des services publics en Grèce pour remettre le pays à flots ».

De la Grèce à l’Irlande, la contestation progresse

Un appel d’air pourrait venir de l’Irlande. Les Irlandais sont invités à se prononcer par référendum sur le traité le 31 mai. Or, le Pacte budgétaire n’entrera pas en vigueur tant que 12 des 17 États de la zone euro ne l’auront pas ratifié. Et le « oui » n’est pas sur de l’emporter en Irlande. D’après un sondage du 17 mai, un tiers des électeurs irlandais n’ont pas encore fait leur choix, et 37 % des personnes interrogées prévoient pour le moment de voter « oui ». Par le passé, l’Irlande a rejeté à deux reprises des traités européens, Nice en 2001 et Lisbonne en 2008.

A l’autre bout de l’Europe, en Grèce, le succès remporté par Syriza, coalition de mouvements politiques de gauche, lors des législatives du 6 mai constitue également un événement de taille face aux politiques de la Troïka. « A la faveur de ce qui se passe en Grèce, et des reculs de Merkel au niveau électoral, il y a semble t-il une ouverture dans le débat public qui n’existait pas jusqu’à maintenant, analyse Verveine Angeli. Désormais on peut interroger l’efficacité de l’austérité appliquée en Grèce. » L’ouverture d’un débat, inimaginable il y a quelques mois, est désormais envisageable. Mais cela suppose d’établir des passerelles entre l’ensemble des mouvements. Pour Verveine Angeli, « malgré le changement de gouvernement en France, notre sort ici est tout autant lié à ce qui va se passer en Grèce demain, qu’à ce qui se joue strictement en France dans les prochaines semaines. »

Sophie Chapelle"

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Membre, Budweiser addict, 33ans Posté(e)
US_eyes Membre 2 785 messages
33ans‚ Budweiser addict,
Posté(e)

C'est, je pense, le début d'une longue série de manifestations qui nous attend ces prochaines années !

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 67ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
67ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Merkel.

Lâchée par Obama ...

Dépassée par Hollande ...

Haïe par toute l'Europe du Sud ...

Battue à chaque élection régionale ...

Mais toujours imperturbable dans sa morgue germanique.

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Membre, Posté(e)
dihyia Membre 9 023 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est, je pense, le début d'une longue série de manifestations qui nous attend ces prochaines années !

c'est certain

les années de plomb reviennent, sauve qui peut !

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Membre, Posté(e)
dihyia Membre 9 023 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

où ? d'où je viens !

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Membre, 116ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 116ans‚
Posté(e)

Merkel.

Haïe par toute l'Europe du Sud ...

Battue à chaque élection régionale ...

Mais toujours imperturbable dans sa morgue germanique.

Je le pense et pourtant l'Allemagne a une dette, à 1.5% d'intérêts contre 20 pour la Grèce, la finance est tombée sur la tête.

Je suis lasse du modèle allemand,.

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Membre, Posté(e)
nana89 Membre 902 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Tout mon respect pour cette initiative de solidarité Européenne, que les peuples soient entendus et qu'enfin on reconnaisse le respect et les droits de la dignité humaine !!!

:coeur:

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Membre, Con de Sysiphe, 47ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
47ans‚ Con de Sysiphe,
Posté(e)

Parler de dignité humaine et de droit avec un avatar arborant le drapeau de l'URSS, faut oser quand même :smile2:

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 67ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
67ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Quel rapport ? On ne pourrait pas éviter de parler des intervenants ?

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Membre, Con de Sysiphe, 47ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
47ans‚ Con de Sysiphe,
Posté(e)

Vu comme je suis généralement épargné : tu peux te brosser Martine.

Le rapport c'est tout simplement de se sentir le droit de converger vers des valeurs humanistes en abhorrant une iconographie qui ne l'est pas. Tu ferais la même remarque à quelqu'un parlant de vertueuse pensées avec un T-Shirt faisant l'apologie du IIIème Reich.

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 67ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
67ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Désolé de ne pas te répondre. Pour moi maintenant c'est "no flood".

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Membre, Posté(e)
nana89 Membre 902 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Parler de dignité humaine et de droit avec un avatar arborant le drapeau de l'URSS, faut oser quand même :smile2:

Salut Aaltar, je trouve cet avatar amusant c'est tout il n'y a aucun message politique à y voir ! En revanche le tien si "mignon" n' empèche en rien la dureté de certains de tes propos :smile2:

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Membre, Con de Sysiphe, 47ans Posté(e)
Aaltar Membre 11 523 messages
47ans‚ Con de Sysiphe,
Posté(e)

J'en conviens, des fois je mange même des enfants. :smile2:

(j'arrête le flood ;) )

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Membre, 30ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 30ans‚
Posté(e)

Magnifique discours d'une enseignante grecque à Francfort:

"

Discours de Sonia Mitralia prononcé à la grande manifestation anticapitaliste de Frankfort, le 19 mai 2012

Camarades,

Je viens de Grèce, un pays détruit et désespéré, un pays en ruine mais qui reste debout. De cette Grèce qui résiste et qui vient de dire un énorme Nonmagnifique à ses bourreaux : la Troïka (le FMI, la Commission de Bruxelles, la BCE) et vos Merkel et Schauble, les Barroso, les Sarkozy et les banquiers. En somme, à ceux qui nous gouvernent et nous imposent des politiques inhumaines et barbares. Ces politiques qui provoquent déjà la malnutrition des enfants et même la faim dans les grandes villes grecques. Et tout ça où ? Non pas quelque part au Tiers Monde, mais ici, au cœur de la riche Europe. Et quand ? Au moment de l’histoire où l’humanité n’a jamais produit autant des richesses que maintenant !...

Camarades,

Les résultats des élections du 6 mai ne laissent pas le moindre doute : une énorme majorité de citoyens grecs a rejeté les politiques d’austérité. C’est un véritable séisme politique ! Le pays qui a été choisi pour être le laboratoire des politiques d’austérité, est maintenant en révolte ouverte contre ceux qui l’affament et l’humilient, ceux qui ferment ses hôpitaux et ses écoles, ceux qui détruisent et vendent ce beau pays pour rien, contre ses bourreaux grecs et étrangers.

Mais attention : les Grecs en révolte ne doivent pas être laissés seuls au moment où ils sont en train de transformer leur colère en mouvement conscient et libérateur, maintenant que la perspective d’un gouvernement grec de gauche commence à poindre à l’horizon, à devenir possible et réaliste. Si les Merkel et Sarkozy, le FMI et la Commission de Bruxelles ont fait des Grecs des cobayes et de la Grèce un laboratoire de leurs politiques barbares, c’est à nous, peuples d’Europe, de faire de même en faisant de la Grèce l’avant poste de nos combats communs contre ceux qui détruisent nos vies et la nature. Car la résistance des Grecs est notre résistance, leurs luttes sont nos luttes…

Camarades,

Je viens d’un pays qui tourne aujourd’hui son regard vers vous, en attendant des actes concrets de solidarité. Maintenant et pas demain. Car c’est maintenant plus que jamais, que les Grecs en révolte sont menacés directement d’extinction par tous ceux qui craignent que leur exemple fasse des émules, et se répande comme tache d’huile partout en Europe. Et je vous assure, ces Grecs en révolte sont persuadés que la meilleure solidarité envers eux c’est que vous les imitiez. Que vous imitiez leur exemple chez vous, dans vos pays. En développant et en coordonnant les résistances contre les politiques inhumaines d’austérité et de destruction. D’ailleurs, c’est exactement cela que craignent le plus nos ennemis communs : LA CONTAGION ! La contagion des luttes partout en Europe.

Alors, oui, faisons-le, CRÉONS UNE, DEUX, TROIS, PLUSIEURS GRÈCES ! Mettons-nous en réseaux, coordonnons nos luttes, organisons méthodiquement un mouvement unitaire et radical, de masse et démocratique, sur tout notre vieux continent, partout en Europe, de Roumanie en Irlande et d’Italie en Islande. Un mouvement de longue haleine et de grandes ambitions émancipatrices, qui combine l’unité la plus large avec la radicalité libératrice. Maintenant c’est le moment. Car…United we stand - Divided we fall !! Ou en français de lutte : Tous ensemble-tous ensemble, oué oué…"

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