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John Connor

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Transmission 008 : Le Feu et la Poussière


Don Juan

29 vues

John Connor – Journal de bord :

On a quitté le bunker à l’aube.
La tempête avait laissé derrière elle un ciel jaune, saturé de poussière métallique.
À perte de vue : des carcasses d’aéronefs, des silhouettes d’antennes brisées, la mémoire d’une guerre qui n’a jamais fini de brûler.

Le T-800 avançait devant moi, sans un mot, son capteur infrarouge balayant les ruines.
Je suivais, un peu en retrait, les yeux sur son dos : silhouette massive, presque humaine, mais toujours trop droite pour être vraie.

On a marché six heures avant d’atteindre la station Delta-5.
Un avant-poste abandonné — du moins, c’est ce qu’on croyait.

Quand la trappe s’est ouverte, j’ai compris qu’on était repérés.
Deux silhouettes, en treillis, masquées, armes pointées.
Des survivants, oui, mais pas de notre faction.
Leurs voix tremblaient de fatigue et de méfiance :

« Laisse ton arme, Connor. »
« Et ton chien de métal, il reste dehors. »

J’ai levé les mains, lentement.
Le T-800, lui, ne bougeait pas.
J’ai vu son regard s’activer, calculer, modéliser toutes les trajectoires possibles.

Je lui ai dit à voix basse :

« Attends. Pas encore. »

Il a répondu :

« Risque de mort : élevé. »
« Risque de confiance : inconnu. »

Et pourtant, il a baissé son arme.

Les survivants nous ont fait entrer, méfiants.
Un abri sale, saturé d’odeurs de fer et de peur.
Mais vivants.

Je crois qu’ils ne savaient pas ce qu’ils regardaient :
un homme et une machine qui se taisaient,
non plus comme ennemis,
mais comme deux bêtes blessées cherchant la même issue.

Ce soir, je l’observe encore, assis près des générateurs.
Son visage reste impassible, mais ses capteurs clignotent plus lentement, presque en rythme avec la respiration humaine.

Je ne sais pas ce qui va suivre.
Mais pour la première fois depuis longtemps, je ne suis pas seul dans la peur.

[Fin de transmission]

5 Commentaires


Commentaires recommandés

Bonjour, cher @Don Juan

J'ai lu assidument ta production, chaque "chapitre" au moment où tu le fais sortir de ta presse mentale. Je dois avouer que je suis intrigué. Je me suis demandé quelle était la cause de ces écrits, je me suis demandé comment tu en étais venu à choisir ces protagonistes et au fil du temps, je me demande où tout cela va nous mener.

Je suis intrigué mais encore perplexe, si bien que je ne savais pas vraiment que dire en commentaire à part "quid ?".

Tu esquisses un lien entre réflexion biologique et numérique. Une confrontation d'interaction individu/environnement entre humain et machine. L'humain biologique montrera-t-il la supériorité de l'évolution sur l'optimisation ? Ou bien sera-t-il dépassé comme néandertal a du laisser la place à meilleur que lui ?

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il y a une heure, ashaku a dit :

comment tu en étais venu à choisir ces protagonistes

Ce n'est pas important, c'est pour la forme, elle en vaut une autre.

C'est mon sentiment : comment ça va se passer avec l'I.A. ? Mais je laisse ... " Don Juan " poursuivre.

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il y a une heure, ashaku a dit :

Bonjour, cher @Don Juan

J'ai lu assidument ta production, chaque "chapitre" au moment où tu le fais sortir de ta presse mentale. Je dois avouer que je suis intrigué. Je me suis demandé quelle était la cause de ces écrits, je me suis demandé comment tu en étais venu à choisir ces protagonistes et au fil du temps, je me demande où tout cela va nous mener.

Je suis intrigué mais encore perplexe, si bien que je ne savais pas vraiment que dire en commentaire à part "quid ?".

Tu esquisses un lien entre réflexion biologique et numérique. Une confrontation d'interaction individu/environnement entre humain et machine. L'humain biologique montrera-t-il la supériorité de l'évolution sur l'optimisation ? Ou bien sera-t-il dépassé comme néandertal a du laisser la place à meilleur que lui ?

Merci pour ce message @ashaku

J'ai choisi de revenir à ces personnages pour ce qu'ils représentent en terme de référence à une guerre potentielle entre l'espèce humaine et les machines intelligentes. La cause de ces écrits est bien évidemment apparue en mon esprit lorsque après un long délai de réflexion sur l'avenir qui nous attend avac l'IA, je suis parvenue à une forme de conclusion. À la première période j'ai exploré les possibilités et les limites de l'IA en espèrant que quelque chose de positif, et même d'une certaine beauté, était envisageble. Aujourd'hui je pense que rien de positif ne nous attend.

Ce travail est métaphorique bien sûr, son but est de développer les sentiments que peut produire une relation emplie d'espoir au commencement mais qui évolue dans un sens qui ne peut que noircir l'horizon.

il y a 14 minutes, Neopilina a dit :

Ce n'est pas important, c'est pour la forme, elle en vaut une autre.

C'est mon sentiment : comment ça va se passer avec l'I.A. ? Mais je laisse ... " Don Juan " poursuivre.

En effet, ce n'est pas important, c'est seulement un retour à quelques symbôles qui me sont chers.

Merci pour ton message.

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Il y a 3 heures, Neopilina a dit :

Ce n'est pas important, c'est pour la forme, elle en vaut une autre.

D'ordinaire je suis d'accord, la forme n'est pas importante. Mais celle-ci est intéressante, John Connor et le T-800, comme Holmes et Watson. Sauf que l'enjeu est bien plus profond que la simple criminalité.

 

Il y a 3 heures, Don Juan a dit :

J'ai choisi de revenir à ces personnages pour ce qu'ils représentent en terme de référence à une guerre potentielle entre l'espèce humaine et les machines intelligentes. La cause de ces écrits est bien évidemment apparue en mon esprit lorsque après un long délai de réflexion sur l'avenir qui nous attend avac l'IA, je suis parvenue à une forme de conclusion. À la première période j'ai exploré les possibilités et les limites de l'IA en espèrant que quelque chose de positif, et même d'une certaine beauté, était envisageble. Aujourd'hui je pense que rien de positif ne nous attend.

Ce travail est métaphorique bien sûr, son but est de développer les sentiments que peut produire une relation emplie d'espoir au commencement mais qui évolue dans un sens qui ne peut que noircir l'horizon.

C'est très bien trouvé, et tu as le bon style pour développer leur relation métaphorique, voire prophétique. J'espère ne pas spoiler mais tu as choisi le T-800 qui est déjà en soi un symbole dans l'univers de la saga. Il est plus primitif que le T-1000 mais plus proche de la psychologie humaine (dans la façon dont Cameron a tourné, je trouve, il en fait un père de substitution quand l'autre n'est qu'une machine à tuer parfaitement froide).

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