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FFr Mag' 2.0

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Cinéma... Au bonheur des Dames, par Noisettes


Tequila Moor

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Bonjour cher amis lecteurs, ce mois-ci ma chronique «Cinéma» nous transportera de nouveau à l'époque du muet et le film que j'ai choisi est l'un des derniers films muets du cinéma français. Il s'agit du film de Julien Duvivier, Au bonheur des Dames, librement inspiré de l’œuvre d’Émile Zola. Le film prend pour décor Paris et le chantier d'agrandissements du magasin Les Galeries Lafayette qui avaient débutés à la fin des années 20. Les intérieurs du magasins servent également de décor au film et plus particulièrement le grand hall avec sa coupole en verre. Le film, dont le rôle principal est tenu par une jeune actrice allemande, Dita Parlo, n'a pas vraiment suscité l'engouement du public car le cinéma parlant vient de faire son entrée dans les salles de cinéma françaises. Cependant, il ne signe pas l'arrêt de la carrière de Julien Duvivier en tant que réalisateur.

Denise, une jeune provinciale, débarque à Paris suite à une lettre que son oncle Baudu, drapier à Paris, lui a adressée au décès de son père l'invitant à le rejoindre pour faire fonctionner sa petite boutique. Elle arrive dans une ville en effervescence et fourmillant d'activité autour de la gare. Cela s'explique par la présence d'un grand magasin, Au bonheur des Dames aux abords de la gare qui attire les gens, et plus particulièrement les femmes de la bonne société. De plus, une grande opération publicitaire pour le grand magasin est organisée dans les rues de Paris afin de le faire connaître. Denise, qui doit se rendre dans la boutique son oncle, traverse cette foule compacte et dense avec ses bagages et elle-même est éblouie par la présence du grand magasin, surtout qu'il est en face de la petite boutique de draps tenue par son oncle.

Elle entre dans la boutique de son oncle qui essaie de vendre un drap à une cliente mais celle-ci préfère se rendre Au bonheur des Dames car les prix y sont plus attractifs. Baudu voit une fois de plus sa clientèle s'effacer mais il est à la fois surpris et heureux de voir sa nièce. Il l'invite à prendre un bon repas et ferme la boutique le temps de la pause déjeuner. Il la présente à sa fille, Geneviève, et au fiancé de cette dernière, Colomban, qui est aussi son bras droit. Il lui explique qu'au moment où il lui a écrit cette lettre, les affaires allaient et qu'il pouvait l'accueillir afin qu'elle puisse travailler avec lui. Mais avec la présence d'Au bonheur des dames, les affaires se sont effondrées et il est au bord de la faillite. S'il peut l'accueillir, il n'est pas en mesure de lui garantir un emploi dans sa boutique et il demande à sa nièce d'aller chercher un emploi afin d'assurer sa subsistance. C'est ce qu'elle fera en traversant la rue pour voir si elle peut trouver un emploi.

En se rendant Au bonheur des Dames, Denise découvre un magnifique magasin avec de nombreux produits dont les prix défient toute concurrence. Les clientes appartiennent aux classes aisées. Or ce qu'elle cherche, ce n'est pas des biens de consommation mais un emploi, et elle demande à une vendeuse où elle doit s'adresser. Elle se présente devant le bureau du chef du personnel et en attendant qu'elle soit reçue, elle sympathise avec un homme peu attirant et timide qui, lui aussi, est à la recherche d'un emploi au sein du grand magasin. Le chef du personnel la fait entrer dans son bureau et quand elle lui demande s'il y un emploi de disponible, il lui dit qu'il doit y avoir un poste comme mannequin. Ils sortent du bureau et Denise intervient auprès du chef du personnel afin que l'homme avec lequel elle a sympathisé puisse avoir un poste au sein du magasin. Ils se dirigent vers la salle où se trouvent les mannequins et le chef du personnel discute avec la femme qui gère le secteur. Elle demande à Denise de se déshabiller afin de voir sa silhouette et comment elle se déplace. Denise s’exécute et elle devient la cause des railleries de certaines jeunes femmes à cause des sous-vêtements qu'elle porte et qui sont loin d'être à la mode. Elle est gênée de se trouver en petite tenue et elle commence à défiler devant la femme gérant ce secteur du magasin et le chef du personnel. Ce n'est pas un succès et la femme dit au chef du personnel qu'elle n'a pas sa place parmi les mannequins. Entre temps, Denise remarque que l'une des filles, Clara, fait de l’œil à Colomban et fait savoir à Clara que ce dernier est fiancé. Clara dit simplement à Denise de se mêler de ses affaires. Suite à cette altercation, la femme explique au chef du personnel que la jeune femme ne fait pas l'affaire pour le poste de mannequin.

Pendant ce temps, le directeur du grand magasin, monsieur Mouret, fait le tour des différents secteurs, accompagné d'un homme à qui il explique son ambition d'agrandir son magasin sur les terrains environnants. Il explique qu'il doit rencontrer le soir même un investisseur qui pourra financer son projet mais l'homme qui l'accompagne lui fait savoir que la boutique du drapier Baudu ne se laissera pas faire. Mouret lui explique que c'est un homme pris dans les dettes, menacé par les huissiers, que c'est une question de temps avant que la petite boutique ferme. En arrivant dans la pièce dédiée aux mannequins, il assiste à l'altercation entre Denise et Clara et quand il entre dans la salle, Denise est toujours gênée de se trouver en sous-vêtements. Il tombe sous son charme et, prenant le chef du personnel à part, lui dit qu'il veut qu'on engage la jeune femme. Il va le dire à la femme gérant ce secteur ainsi qu'à Denise qui est heureuse.

Le soir même, le jeune homme avec lequel Denise avait sympathisé le matin lui apprend que, grâce à elle, il a été engagé comme vendeur au rayon produits de beauté. Monsieur Mouret veut aller à la rencontre de Denise après le jeune homme, et c'est là qu'il découvre qu'elle est la nièce de Baudu. Une fois rentrée chez son oncle, elle lui annonce la bonne nouvelle. Même s'il est ravie pour sa nièce, il ne peut s’empêcher de penser à sa propre banqueroute causée par la proximité d'Au bonheur des Dames. Monsieur Mouret se rend à une réception à laquelle il est convié par madame Desforges afin qu'elle lui présente l'homme qui pourra investir dans l'agrandissement de son grand magasin, le baron Hartmann, qui a une grosse fortune qu'il n'est pas capable d'évaluer. Il lui explique son projet d'agrandissement et celui-ci accepte de le financer mais, avant de s'engager complètement, voudrait savoir à quelles fins. Mouret harangue les femmes présentes à la réception pour dire qu'il travaille pour elles et qu'elles doivent lui donner son soutien. Cependant, le baron lui dit de faire attention car son attrait pour la gente féminine pourrait causer sa chute. Le plan d'agrandissement se fait autour de la boutique de Baudu.

Quelques jours plus tard, les travaux commencent autour de la boutique de Baudu qui font fuir les éventuels clients. Lui et sa famille vivent sur un chantier permanent avec le bruit et la poussière. Alors que sa famille vit dans la crainte de perdre sa boutique, Denise, faisant partie du personnel du grand magasin bénéficie des nombreux avantages qu'ont les employés, dont l'accès au réfectoire. Denise, une collègue qui l'a prise en amitié suite à son altercation avec Clara, et le jeune homme du rayons produits de beauté accèdent ensemble au réfectoire. Une fois leur plateau pris, ils vont s'asseoir chacun à leur place : dans le réfectoire, existe une séparation homme-femme. Alors que Denise s'avance avec son plateau, Clara se lève brusquement de sa chaise, faisant tomber le plateau de Denise, cherchant la confrontation avec la jeune provinciale. Ses deux amis prennent sa défense, ce que ne supporte pas Clara qui va du côté des hommes pour remettre l'ami de Denise à sa place. Les hommes parviennent à la calmer pendant que Denise, à l'aide de son autre amie, ramasse son plateau et va prendre place plus loin. L'agitation dans le réfectoire attire le chef du personnel qui vient voir ce qui se passe et Clara lui fait de l’œil, indiquant que tout va bien.

Le repas prend fin et le réfectoire se vide rapidement. Denise s'y retrouve seule et le chef du personnel vient à sa rencontre, pas dans un cadre amical. Il essaie d'abuser d'elle mais elle se défend en lui échappant, arrive Mouret qui demande ce qu'il se passe, tous les deux disent qu'il n'y a rien. Le chef du personnel quitte les lieux. Mouret est seul avec Denise, qui ignore toujours qu'il est le directeur du magasin, il lui annonce que le directeur va offrir aux employés du magasin un jour de congé à l'Isle-Adam pour célébrer l'anniversaire de l'enseigne et il veut savoir si elle sera du voyage. Elle ne lui répond pas et retourne au travail. Alors qu'elle défile, madame Desforges est présente dans la salle pour voir le défilé et le chef du personnel attire son attention sur la proximité de Denise avec Mouret et lui disant qu'il l'a employée suite à une recommandation, attisant ainsi la jalousie de madame Desforges envers la jeune femme. Quand cette dernière s'approche, elle fait fait tomber intentionnellement son éventail et Denise le lui ramasse. Elle le fait de nouveau tomber et Mouret, qui a vu la scène, s'approche de madame Desforges, demande pourquoi elle fait cela avant de lui rendre l'éventail qu'il a ramassé, prenant ainsi la défense de son employée, ce qui déçoit madame Desforges. Par une collègue, Denise apprend qu'il est le directeur du magasin. C'est un choc pour elle car elle éprouve de tendres sentiments pour cet homme dont elle ignorait la véritable fonction au sein du magasin, mais elle est troublée car son entreprise mène à la ruine celle de son oncle.

Quelques temps plus tard, tous les employés se trouvent à l'Isle-Adam pour la célébration de l'anniversaire du magasin. Alors que les employés s'amusent, Denise est plongée dans ses pensées. Mouret est également présent. Elle sort de ses pensées quand une annonce est faite d'une prime exceptionnelle pour le premier employé se présentant en costume de bain devant la piscine. Tous les employés s’exécutent dans la joie et la bonne humeur. Denise se retrouve nez-à-nez avec Mouret, alors qu'elle est en tenue de bain, et il lui demande pourquoi elle le fuit. Elle ne répond pas directement à sa question, se sentant mal à l'aise en étant devant lui en costume de bain. Colomban, le fiancé de Geneviève, a suivi Clara dont il est éperdument amoureux et il lui annonce qu'il va quitter tout ce qu'il a pour vivre avec elle et ne tardera pas à quitter le domicile des Baudu. Une violente discute éclate entre lui et Baudu qui lui en veut de les quitter pour aller travailler ailleurs, après l'avoir formé au métier de vendeur et lui avoir ouvert son foyer. Colomban dit au vieil homme qu'il veut une vie meilleure, ce dernier lui réplique que sa fille également. Geneviève est anéantie par cette rupture, ce qui la rend malade. Denise arrive et essaie de convaincre Colomban de ne pas quitter Geneviève qui ne s'en remettra pas. Il n'écoute personne et quitte le domicile des Baudu qui est au centre des travaux d'agrandissement du magasin Au bonheur des Dames.

L'état de santé de Geneviève se dégrade. Son père et sa cousine sont à son chevet et elle exprime un souhait à sa cousine : revoir Colomban avant que la vie ne la quitte. Denise se prépare à aller le chercher. Cependant, au magasin, le chef du personnel annonce, non sans une certaine joie dissimulée, l'absence de Denise, ce qui contrarie Mouret et celui-ci sort du magasin pour aller chez Denise quand il la voit sortir de chez elle. Il décide de la suivre jusqu'à un hôtel. Il l'attend dehors lors qu'elle y rentre. Elle arrive à convaincre Colomban, qui a compris que la belle Clara s'était jouée de lui, de l'accompagner chez son oncle afin que Geneviève, qui est est mourante, puisse le voir une dernière fois. C'est en sortant de l'hôtel, main dans la main, que Mouret les intercepte, demande une explication à Denise qui lui dit de les suivre. Il arrive, pénètre avec Denise et Colomban dans la chambre de la jeune mourante et se tient en retrait, alors que Colomban est au chevet de Geneviève qui pousse son dernier soupir, auprès de son bien-aimé. Baudu pleure la disparition de sa fille et, voyant le directeur du grand magasin, lui ordonne violemment de quitter son domicile. Mouret s’exécute mais semble troublé par les événements. Quelques minutes plus tard, Baudu trouve trois huissiers dans sa boutique qui lui annoncent son expulsion pour diverses dettes non réglées et, pris dans une fureur incontrôlable, il les chasse à coup de chaises et de tabourets qu'il leur jette à la figure. Sans demander leur reste, les huissiers quittent les lieux. Lors de sa fureur, il se cogne la tête après s'être pris les pieds dans une étoffe qui traînait par terre. Il se relève et prend une arme qu'il gardait dans un tiroir.

Il sort de sa boutique, traverse la rue et se rend Au Bonheur des Dames pour régler ses comptes avec l'enseigne. Comme il est blessé à la tête et que du sang coule de sa blessure, il attire l'attention des hommes en charge de la sécurité qui se dirigent à sa rencontre. Les hommes n'ont pas le temps d'arriver sur lui qu'il tire sur les personnes présentes, les accusant de les avoir conduit à la ruine. Il ne fait pas de différence entre le personnel et les clients, les estimant tous coupables, et le chef du personnel se fait tirer dessus en voulant l'empêcher de se rendre dans les locaux de la direction. Cela crée un mouvement de panique parmi clientèle et personnel qui quitte le magasin. Les hommes chargés de la sécurité essaient de l'arrêter et, au cours de cette arrestation, Baudu se fait renverser par une voiture de l'enseigne. Mouret est présent mais est impuissant à empêcher l'accident, Denise, qui était partie à la recherche de son oncle est dévastée de le voir mourir sous les roues d'une voiture, elle dit à Mouret qu'elle le hait car son magasin est responsable de la mort de sa cousine et de son oncle.

Alors que Denise doit faire face à la disparition de son oncle et de sa cousine, les créanciers de son oncle viennent récupérer tout ce qu'il y a dans la boutique et dans l'appartement. Mouret, depuis cette tragédie, se désintéresse de son entreprise et des travaux d'agrandissement, au grand dam du baron Hartmann qui a investi des fortunes dans le projet. Il lui dit de se reprendre avant de rejoindre madame Desforges, qui pense avoir un ascendant quelconque sur le directeur du magasin qu'elle a aidé dans son entreprise. Mouret évoque une démission probable et se décide à aller rendre visite à Denise. Cette dernière, ayant mené des réflexions sur le grand magasin et les sentiments qu'elle a pour Mouret, lui dit qu'il ne doit pas abandonner le rêve qu'il a façonné et que ses drames à elles ne sont pas dus à lui mais au progrès. Il œuvre pour le progrès alors que sa famille était à l'opposé mais elle peut l'aider à réaliser ses rêves. Il comprend qu'il peut compter sur Denise, et madame Desforges qui pensait le tenir, ne peut que voir l'échec de son emprise sur le directeur d'Au bonheur des Dames.

 

« Au Bonheur des Dames », film complet :

https://www.youtube.com/watch?v=lzLuXlX4Z34

2 Commentaires


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Invité Yokkie

Posté(e) (modifié)

Et bien, pour ma part, à l'inverse... ce livre a fait travailler mon imaginaire de petite fille.

Je rêvais de déambuler dans cette Caverne d'Ali-Baba... 

Modifié par Yokkie
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