L'art Précolombien
L'art précolombien se développe sur le continent américain avant l'arrivée de Christophe Colomb et la conquête espagnole.
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Les Trois Civilisations
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Les Incas en Amérique du Sud
Tissus d' Art, parce qu'il demande beaucoup de savoir-faire et une patience infinie, le tissage est l'art majeur des Andes. Pour les Incas, tout l'or du monde ne vaut pas un beau cumbi ! La fabrication des étoffes et la confection des vêtements sont la grande affaire des femmes. Dès leur plus jeune âge, les petites filles apprennent à filer, à tisser et à broder ; devenues femmes, elles se chargent de l'habillement de toutes leur famille et tissent pour la mita ; à leur mort, elles sont inhumées avec leurs outils à filer et à tisser. L'activité textile concerne toutes les femmes de l'Empire, quel que soit leur rang social.
Les femmes fabriquent toutes sortes de tissus, allant de la simple cotonnade au cumbi, une étoffe de luxe, tissée finement avec des poils de vigogne et ornée de savants motifs colorés.
Les tissus les plus somptueux sont décorés de tocapu, des motifs géométriques enfermés dans des carrés disposés en damier.
L'Art de l'or
Au nord des Andes, le sol regorge d'or. Pour le récupérer, les Amérindiens fouillent le sol, descendent dans des mines ou bien tamisent le lit des rivières. Cet or leur sert à réaliser de magiques œuvres d'art travaillées par ciselure, gravure, moulage à la cire perdue, martelage.... Pour fabriquer un masque funéraire par exemple, un orfèvre peut utiliser les techniques suivantes : il concasse les pépites d'or avec un grosse pierre, puis place les morceaux obtenus dans des creusets d'argile posés sur un lit de charbon de bois, ; il active le feu en soufflant dans un tube étroit jusqu'à ce que l'or fonde, vers 1060°C ; puis, il récupère le lingot d'or et le martèle pour obtenir une feuille mince qu'il découpe en forme de masque ; enfin il la travaille au "repoussé sur l'envers pour lui donner le relief d'un visage.
Masque funéraire
Cette pièce en or calima est un pectoral, c'est à dire un ornement couvrant la poitrine.
La plupart de ces objets ont été retrouvés dans des tombes. Ils témoignent de la haute maitrise technique des orfèvres de l'époque, mais ils soulignent surtout l'importance de ce métal et de sa force symbolique pour les manifestations rituelles. L'or n'avait aucune valeur numéraire pour les peuples andins mais était un matériau étroitement associé à la divinité solaire. L'or faisait parties intégrante du décorum impérial inca, l'empereur étant considéré comme l'incarnation vivante du soleil appelé Inti (a). Si les Incas ont mis au premier plan la vénération du soleil au point d'un faire une religion d'Etat, ce culte existe dans les Andes depuis des temps immémoriaux. L'or était plus généralement le privilège des classes dirigeantes et un support essentiel de toute création artistique.
Ils les travaillent, démontrant leur savoir-faire. Ainsi, les Incas étaient passés maitre dans le travail de l'or, c'est-à-dire l'orfèvrerie. Avant d'être considérés comme des artistes, les créateurs de ces objets étaient des artisans. L'absence de signature est compensée par une identification stylistique. Mais c'est l'analyse iconographique (b) qui enrichit le plus nos connaissances sur les rituels précolombiens et la cosmogonie andine.
Couteau de sacrifice inca, vers X-XIè siècle
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Le grand art des Mayas est la taille de la pierre. Qu'elle soit dure ou tendre, précieuse ou ordinaire, cette matière sert à la construction, permet la fabrication de multiples sculptures et fournit l'essentiel des outils, des armes, des bijoux et des ustensiles quotidiens.
- le silex et l'obsidienne sont les deux matériaux principaux de l'outillage maya.
- le basalte, une roche volcanique, sert à la fabrication de pierres de modules, de broyeurs, de mortiers et de pilons.
- Vert, translucide ou non, le jade évoque l'eau et la végétation. Il est considéré comme un symbole de fertilité et de vie. Les Mayas en sont fous et l'utilisent pour réaliser de nombreux objets de luxe : masques, colliers, boucles d'oreilles....
Grosse Tête
A Atlun Ha, au Belize, les archéologues ont découvert une tête en jade du dieux soleil, Kinich Ahau, pesant 4.42 kg. C'est la plus grosse sculpture en jade de Mésoamérique.
- Outre le jade, les Mayas utilisent bien d'autres pierres semi-précieuses comme la serpentine, d'un beau vert pâle, et la turquoise, importée tardivement des régions du nord. Ils travaillent également l'os et divers produits de la mer : le corail aux tons orangés et les coquillages, parfois nacrés.
Conque incisée, coquillage - 250-1000 après JC, époque classique - Kaminaljuyú, Hautes terres, Guatemala
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Les Aztèques en Amérique centrale ont réalisé de nombreux objets que l'histoire de l'Art a hissé au rang d'œuvre d'art.
Les Aztèques sont des artisans adroits et pleins de ressources qui savent à merveille exploiter les capacités techniques et artistiques des peuples conquis. Toltèque, un gage de qualité
Artisans les plus reconnus, ceux qui fabriquent des objets d'art, sont appelés tolteca, en l'honneur des Toltèques. En effet, les Aztèques admirent les Toltèques et pensent qu'ils étaient doués de capacités artistiques exceptionnelles. Il faut dire que, selon la légende, ils auraient été formés par l'inventeur des arts et des techniques, le dieu Quetzalcóatl en personne. Les tolteca s'illustrent principalement dans les plumasserie, l'orfèvrerie, la peinture de codex, la gravure sur bois et la taille des pierres précieuses.
Face sculptée d'un teponaztle, tambour horizontal en bois frappé avec des baguettes.
Plumes
Maitres dans l'art de la mosaïque de plumes, les plumassiers utilisent toutes sortes de plumes aux couleurs vives, dont les plumes vertes du quetzal. Ils les cousent ou les collent pour fabriquer des manteaux de luxe, des boucliers d'apparat, des bannières, des éventails et des coiffes.
Dans cet atelier de plumasserie, des artisans s'affairent pendant qu'un client choisit un nouvel éventail.
Le domaine mixtèque
Inclus dans l'empire aztèque, de nombreux artisans mixtèques vivent à Tenochtitlan et travaillent pour la cour. Orfèvres de talent, peintres de codex renommés, ils excellent également comme mosaïstes de turquoises. Ils utilisent des petits morceaux de turquoise, ainsi que des fragments d'obsidienne, de coquillage et de pyrite, pour décorer toutes sortes d'objets : des masques, des couteaux, des boucliers, et même des cranes humains.
Ce très beau serpent à deux têtes en mosaïque de turquoise mesure 42 cm de large.
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Les Mixtèques, peuple des nuages sont des artisans particulièrement habiles. Maîtres en orfèvrerie (1), ils produisent des bijoux en or (2) et en argent de grande qualité. Ils ont appris leurs techniques au contact de populations du Costa Rica et du Panama. Les Mixtèques sculptent également avec talent des pierres semi-précieuses comme le jade, le cristal de roche et la turquoise. Ils utilisent aussi ces pierres pour réaliser des bijoux et des masques (3) recouverts de mosaïques. Ils manipulent aussi l'art des codex (4) où ils fabriquent des livres sur peau de cerf appelés "codex" : ils polissent les peaux puis les cousent entre elles pour former une longue bande qu'ils plient en accordéon ; ensuite, ils enduisent les surfaces de stuc © afin de les rendre bien lisses. Excellents dessinateurs, ils illustrent ces codex de scènes très colorées et racontent sous forme de bande dessinée les mythes mettant en scène les dieux ou les hauts faits des seigneurs.
(1) Technique d'Orfèvrerie
(2) Bijou mixtèque en or, trouvé dans la tombe 7 de Monte Alban.
(3) Ce masque en mosaïque de turquoise vient de Monte Alban.
« Serpent plume précieuse ». Sans doute la figure dominante du panthéon aztèque. Inventeur des arts, des techniques et de la pensée philosophique.
(4) Dépliés, certains codex atteignent 10 à 12 mètres de long.
Les codices sont écrits également sur de l´écorce d´arbre ou fabriqués à base de fibre végétale comme le maguey (d). On trouve également des codices en toile de coton tissée. Sur cette surface, les aztèques enduisaient une couche d’amidon ou de calcaire. Cette matière servait à faire de longues bandes que l´on repliait en accordéon.
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Lexique :
a) Inti est la manifestation inca/panandine du soleil, connu aussi sous le nom de Tahuantinsuyu. C'est une force divine reconnue par tous les peuples andins. Son origine n'est pas connue de manière certaine : selon certains, il pourrait avoir été un totem de nature du Quechua ou bien celui d'un dieu d'une autre tribu. Il est représenté par un disque solaire à face humaine et entouré de rayons lumineux. Selon la mythologie inca, il est le fils de Viracocha, dieu de la civilisation inca. Chaque jour Inti parcours le ciel vers l'ouest puis plonge dans la mer pour nager et revenir le lendemain matin à l'est et reprendre sa course céleste. Les incas avaient peur lors du coucher du soleil à l'ouest qu'il ne puisse pas nager pour réapparaître le matin suivant à l'est. Source Wikipédia
Inti "Dieu" soleil Inca
La tunique était utilisé pour les incrustations dans les yeux, les colliers, les couvres-oreilles et les vêtements.
b) Etude des représentations artistiques d'un même sujet, parfois sur divers supports, peinture, sculpture...
c) Le stuc est un mélange de chaux et de plâtre. Les charges peuvent être le sable ou la poudre de marbre. On y trouve aussi des colles animales ou végétales, éventuellement armées de cheveux ou de treillis.
d) Le maguey une espère de cactus très courante au Mexique.
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