Aller au contenu
  • billets
    117
  • commentaires
    381
  • vues
    695 402

Différence entre croyance et confiance


existence

3 484 vues

Peut-être que l'on va penser que je coupe les cheveux en quatre, mais il me semble essentiel de faire la différence entre ces deux notions. En effet, il se dégage du discours religieux l'idée que l'on ne pourrait pas avoir confiance sans avoir de croyance. L'utilisation du mot "foi" montre cette ambiguïté. Avoir la foi, ce serait être croyant, et ne pas avoir la foi, ce serait être athée et triste.

Je ne suis pas d'accord. Que dis-je, je m'insurge. Comment est-ce que de telles idées peuvent encore proliférer au XXIème siècle ? Je m'insurge pas vraiment en fait. Mais je suis quand même un peu abasourdi. Reprenons les choses tranquillement.

On peut avoir confiance en l'avenir, sans pour autant être croyant. En effet, quoi qu'il arrive, on peut souhaiter et espérer vivre de bons moments dans le futur. Dans ce sens-là, on ne peut pas contredire les croyants d'avoir la foi. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. A part des cas extrêmes, il n'y a pas de raison que notre vie s'arrête ou qu'elle devienne complètement invivable irrémédiablement. On peut donc avoir foi en l'avenir sans être croyant.

On peut avoir foi en l'autre, foi en l'humanité. Si l'on pense que les humains peuvent s'améliorer et apprendre, on peut souhaiter et espérer que l'humanité trouve la paix et l'harmonie. Bref que le bonheur soit possible pour le plus grand nombre. Cela inclut de mieux vivre spirituellement sans avoir besoin d'être croyant (si le terme "spirituel" vous gêne, remplacez par "mental"). On peut donc avoir la foi en l'humanité, sans pour autant être croyant.

Tiens, puisqu'on y est, on peut avoir la foi qu'on va trouver le bonheur spirituel, dans cette vie, sans qu'il y ait besoin d'un autre monde. D'ailleurs, c'est peut-être cela qui semble le plus impossible pour ces incrédules de croyants. Ben moi je dis que si, cela me semble possible, et cela vaut la peine d'essayer.

Je pense qu'il ne faut pas confondre le bonheur et une béatitude complète et permanente. Non non, le bonheur, c'est plutôt une joie et une tranquillité qui ne nous quitte pas, qui se transforme en réconfort en cas de tristesse. Il me semble que le plus évident, qui est pourtant souvent oublié, c'est de relativiser un peu. Beaucoup de personnes sont tristes parce qu'elles donnent trop d'importance à une chose en particulier. Mais ce billet n'est pas sur le bonheur, il est sur la foi.

Il est possible d'avoir confiance, d'avoir confiance en l'avenir, en l'humanité, dans l'idée du bonheur, sans pour autant être croyant. La foi ne dépend pas d'une croyance métaphysique.

Et si des gens n'ont pas foi en l'humanité, eh bien laissez-les en paix. On a le droit de ne pas être optimiste, et même si l'on souhaite le devenir, cela ne se fait pas en un quart d'heure.

9 Commentaires


Commentaires recommandés

Question de vocabulaire, en partie, que les nuance que tu poses ici.

Mais, effectivement, avoir la foi ne se limite pas au domaine purement spirituel. On peut avoir foi en de nombreuses choses sans pour autant adhérer à un ailleurs.

Je dirais même qu'un croyant dont la foi n'est pas assurée pourrait ne pas être confiant. L'association de croyant et confiant est possible, mais n'est en rien, je pense, présent dans tous les cas de figures.

Par contre, si on parle de foi, je pense que, oui, la confiance est nécessaire, puisqu'elle sous-entend une confiance absolue (?) en quelque chose.

Lien vers le commentaire

Est-ce que tu voulais dire "un croyant dont la foi est assurée pourrait ne pas être confiant" ? Si c'est cela, je ne pense pas que ce soit possible. A moins bien entendu de ne pas être confiant au sujet de quelque chose qui n'est rien à voir avec la foi en question. Mais il me semble que par définition, un croyant qui a la foi a confiance dans la doctrine. Sinon, c'est qu'il n'a pas la foi. C'est justement le fait qu'il s'agisse d'une confiance et pas d'une simple croyance qui fait qu'on a tendance à ne pas se comprendre quand on parle de ce sujet.

Je ne sais pas si c'est cela que tu veux dire, mais il faut avoir confiance dans les livres sacrés et dans les représentants d'une religion pour croire les doctrines. Par exemple, un chrétien a un minimum confiance dans la Bible ou dans le clergé (pas forcément les deux) parce que sinon il ne penserait pas que Jésus existe. De même un musulman a confiance dans le Coran ou dans un imam. Je suppose que sans cette confiance, il est peu probable qu'on croit des doctrines qui affirment des choses assez en contradiction avec notre expérience perceptive quotidienne.

Cela dit à l'inverse, il n'est pas nécessaire d'être particulièrement méfiant pour ne pas croire un texte ou une personne. Il suffit que ce qui est énoncé soit trop différent des croyances qu'on a déjà ou de ce qu'on perçoit pour que l'on ne croit pas une source d'information. Si quelqu'un dit que le ciel est violet, on ne le croit pas, puisque visiblement il est bleu (ou orange).

Lien vers le commentaire

Non, je parle bien d'un croyant dont la foi n'est pas encore assurée, forte, certaine. Sinon, la foi n'a plus le moindre sens, oui. Donc, je suis d'accord avec le premier paragraphe :)

C'est certain. Le principe de la foi est de considérer pour vrai les Ecritures, quand bien même elles sembles paradoxales. L'épreuve de la foi, en quelque sorte.

Possible. Mais, n'est-il pas possible d'imaginer que nous ayons raisons, et que l'autre aussi? Par exemple, un daltonien rencontrant un autre homme qui n'en sait rien pourrait, en décrivant les couleurs d'un paysage, tomber en désaccord. Et pourtant, même si leurs croyances (leurs perceptions, ici, mais c'est une "image") sont différentes, ils peuvent malgré tout conclure sur le fait que, ce qui les différencie l'un de l'autre ne les empêche pas, au fond, d'avoir tous les deux un peu raisons, à leurs façons.

Je ne sais pas si c'est clair. J'ai l'impression que Non. Mais, aujourd'hui, je ne saurais pas mieux l'exprimer.

Lien vers le commentaire

J'ai bien compris ce que tu veux dire.

Au sujet du daltonien et du non daltonien, le fait qu'ils ne soient pas d'accord est possible parce qu'ils ne parlent pas de la même chose. Ils parlent de leur perception, or le daltonien et le non daltonien s'appellent comme cela justement parce qu'ils ont un système de perception différent. De façon semblable, un papillon ne serait pas d'accord avec aucun des deux parce qu'il peut voir des longueurs d'ondes qu'on ne peut pas voir.

Donc, dans ce cas, les deux ont raison, parce qu'ils sont chacun mieux placé que l'autre pour savoir comment ils perçoivent. On ne peut pas à ce niveau déterminer qui aurait raison ou tort. Cela dit, on peut déterminer des informations, par exemple une différence de couleur indique une différence de stimulus. Donc le daltonien et le non daltonien peuvent s'accorder que certains objets provoque des stimuli différents ou semblables. Dans le cas où le daltonien ne voit pas la différence, il est dans l'erreur s'il pense que le stimulus est le même.

De façon analogue, le non daltonien est dans l'erreur s'il confond une stimulation jaune et une superposition de stimulation rouge et vert, qui ont la même apparence pour la majorité des humains. En d'autres termes, la sensation de couleur n'est qu'un reflet de la réalité. Si le reflet est différent, c'est généralement que le stimulus est différent. Mais si le reflet est le même, on ne peut pas en déduire que le stimulus est le même.

Je ne sais pas si cela a un rapport avec le sujet.

Lien vers le commentaire

Sur le coup, je pensais que si. Mais, je commence à douter aussi.

Disons que je pensais à un croyant dont la foi est, disons, inébranlable, et un croyant qui serait capable de douter. En fait, je pense pas mal à l'épreuve d'Abraham que lui impose Dieu. Comme quoi il doit sacrifier son fils. La cause, c'est-à-dire l'épreuve demandée, serait la même, mais la réaction, pas nécessairement. Quelqu'un qui a la foi ne doutera pas. L'autre, par contre... Pourquoi pas?

Mais il est vrai qu'on s'éloigne peut-être un peu, là.

Lien vers le commentaire

Ben dans le cas de tuer son fils, c'est de l'obéissance, pas de la confiance, parce qu'il est évident que c'est une action négative et qu'un père ne veut pas faire (à moins de ne pas aimer son fils).

La confiance se pose seulement dans le cas d'une incertitude, non ? Par exemple, la foi dans la vie après la mort se pose seulement parce qu'il y a une incertitude. Celui qui a la foi croit ce que disent les écritures qui disent qu'après la mort il y a ceci et cela, parce qu'il a une certaine confiance dans ces écritures ou bien dans ce que lui dit son référent religieux (prêtre, imam, rabbin etc.) ou bien dans ses parents ou bien dans sa culture, etc.

Lien vers le commentaire
Invité
Ajouter un commentaire…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×