Prison intracrânienne
Je connais la prison sans être un criminel,
Si j'ai fait une erreur, c'est celle d'exister,
Et je la paie un temps qui me semble éternel,
Chronos, c'est fort probable, a dû se désister.
Dans ce pénitencier, tout esprit rationnel
Songeant à s'évader hésite à insister
Devant un paradoxe au prix exceptionnel,
Car tenter d'en sortir, c'est vouloir y rester.
Ce n'est qu'au revolver qu'on y creuse un tunnel
Qui donn
Ma muse est légion
Ma muse est semblable à l'hydre de Lerne,
Mais c'est moi qui perds la tête avant elle,
Ma muse est semblable à l'hydre de Lerne,
J'ai peur qu'elle soit aussi immortelle.
Ma muse est semblable à l'hydre de Lerne,
Mais moi seul reçois des traits enflammés,
Ma muse est semblable à l'hydre de Lerne,
Ses cous se refont sitôt dégommés.
Ma muse est légion, a mille visages,
Si j'en oublie un, deux autres émergent
Ma
Tout bousillé
Veuillez, je vous en prie, ouïr mon plaidoyer ;
Même s'il n'est jamais trop tard pour essayer,
Mon baptême du feu, pourquoi le dilayer ?
Je suis bon à jeter aux flammes du foyer.
Mes piles sont à plat, mes circuits ont grillé,
On faillit me sécher, j'en suis toujours mouillé,
J'ai pris l'eau si souvent que je suis tout rouillé,
Je suis bon à jeter, je suis tout bousillé.
La fleur du péché
Le test est négatif comme à son habitude,
Diane l'est tout autant, maintenant convaincue
Que le rêve est fichu, ses espoirs ont vécu
Pour laisser place aux peurs, doutes et inquiétudes.
Ce tracas-là n'est pas des soucis qu'on enterre,
Sa première pensée accuse le pistil
Mais donner vie n'est pas qu'exercice de style,
Peut-être s'agit-il d'un problème d'anthère.
Trahissant son bourdon pour un drôle d'oiseau
Cru apt
Partenaire particulaire
En électron libre, je sais
Où je suis mais pas où je vais,
Heisenberg m'avait prévenu 1 ;
Je gravite autour de l'envie,
Et, patient, jamais n'en dévie,
De voir un beau jour la venue
De l'idéale particule
Avec qui l'énergie cloison
Entre faible et forte liaisons
Nous paraîtra bien ridicule.
Partenaire particulier
Cherche électron célibataire ;
Partenaire particulaire
Cherche électron non-appari
Le cafard du lendemain de soirée bien arrosée mais pas assez pour l'avoir oubliée
Levé tôt dans l'après-midi
Souffrant d'une toute petite
Encéphaloxylopathie *,
Un pas plus près de l'hépatite,
Soulagé de m'apercevoir
Que j'ai pas de trous de mémoire,
Cette fois, y'a pas de remords ;
J'étais même pas ivre-mort.
Pensant aux autres invités,
Obsédé par cette idée que
Je n'ai pas su en profiter
De manière aussi pleine qu'eux,
La rançon de la gloire
Elle n'a pas de don mais des envies de gloire,
Elle est assez gonflée, même au niveau des seins,
Pour avoir bon espoir d'assouvir ses desseins
Et sans talent aucun, être une star-mouchoir.
Elle joue la gourde que l'audimat veut voir,
S'abrutit et oublie combien font un plus un,
Offrant à qui en veut un spectacle malsain,
Ne devenant pas plus qu'une bête de foire *.
De la réalité, cette télé futile
Et superfic
J'écris plus haut que ma main
En duel à mort contre la déprime,
Comme un chevalier qui croise l'airain,
Ma plume se doit de croiser les rimes
Contre tout ce qui m'en met plein les reins,
Des calculs foireux aux espoirs infimes
Et sans oublier les doutes sans fin,
Les projets que moi et mon ego fimes
Qui ne sortirent jamais du couffin.
S'il faut ramener tous ses vers à soi,
Cela dit, je file un mauvais coton
Si j'en crois chaque clo
Terrible chimère que de croire mes mots
Uniques, inédits, et pour persister à
Entretenir le songe, il faut résister à
Susurrer les termes hantant comme un mémo
Mon esprit remué dès lors que je te vois.
Au risque de paraître insensible aux appas 1
Généreux, délicieux dont Vénus te drapa,
Ne pouvant me résoudre à prêter de ma voix
Indocile à ces mots grossiers sonnant sans doute
Futiles à l'oreille habituée aux miels
Indistincts des aras 2 ne connaissant du ciel
Qu'ils visent pleins d'e
Je suis un couple d'amoureux
Le second principe 1 émis par Carnot aidant,
L'appartement est un boxon sans précédent,
Les fringues au sol s'effacent sous la poussière,
L'évier plein déborde encore un peu plus qu'hier.
Comme l'entropie m'insupporte au plus haut point,
Devant ce spectacle hideux, je tape du poing
Sur le mur, la table étant trop congestionnée :
"'Tain ! tu n' vis plus seul, il est temps d'être ordonné !"
J'attendrai demain pour
Pour le 102e billet, rebelote :
Entre R et L
Ce soir, même s'il pleut comme vache qui pisse,
Écrire des cordes ne sonne pas bandant,
Il me faudra attendre une humeur plus propice
Pour me pendre à des vers et rendre l'âme dans
Des rimes croisées pour qui Jérusalem,
Loin d'une terre sainte ou d'un champ de bataille,
N'est qu'un ECG 1 plat qui sonne l'heure blême
Où la Grande Faux te réduit à une entaille.
Ce soir, je tien
Bon, c'est mon 101e billet donc j'ai décidé de faire du racolage à l'aide de bébés dalmatiens :
Les miroirs déformants
Il y a le miroir rikiki
De la nana qui se remaquille,
Et le matin quand elle s'habille
Elle en a un de son acabit.
Il y a le miroir déformant
De cette anorexique en surpoids
Mais ma catapulte à petits pois
En est aussi un, moins déprimant.
Il y a le miroir convexe et
Celui qui tient à nous
Pour mon centième billet, je me suis dit que j'allais faire quelque chose de spécial. Puis, je me suis rappelé que j'avais la flemmite aiguë alors tant pis.
Je suis un chat !
Je cours les souris d'enrobés ministres
De la justice 1 ; chuis certes greffier
Mais c'est pas de moi qu'il faut se méfier,
Mon taux de capture est des plus sinistres.
Je cours les souris dès potron-minet
En m'arrangeant pour pas les rattraper,
L'idée d'en prendre un m
Autodestruction
Chaque jour, je ne peux faire sans ma ration
De pensées morbides, c'est facile à bitter,
Ma vie sentimentale est aussi habitée
Que Krypton l'est depuis sa désintégration.
Alors que je m'apprête à rejoindre le fond
Des abysses sombres de cette solitude,
Le téléthon voudrait de ma sollicitude,
Me sachant pathétique à en lever des fonds
Mais je dis non merci au misérabilisme 1,
La pitié restera le soin des incapables ;
De t
Le coût de l'autonomie
Avec Roger Taylor derrière un' batterie,
Brian May au synthé, John Deacon à la basse
Et Whirlpool* au tambour, tout le groupe est en place,
Prêt à porter la voix de Freddie Mercury ;
Un vrai concert de rock dans cette laverie
Où chaque mois je perds deux samedis matin
En pensant : "chez mes vieux, je serais en patins",
En écoutant en boucle : "Oh, I want to break free".
J'ai les cartes en main , j'y crois dur comme fer
Crève-moi les yeux
Seul manutentionnaire à la prod des usines
À testérone tournant suite au décret
Les sommant de croire dégommer Mélusine*
Même le samedi et malgré son secret,
J'entends bien finir sourd car habitué à
Commander l'endorphine à la main trop souvent
Depuis que ma morale a quitté le couvent
Avec l'ambition de s'infecter le méat.
Ça m'est déjà kif-kif, onirisme, onanisme,
Sauf quand ma fantaisie a chopé une otite,
Et c'
Je m'appelle Juste Leblanc
Dur de choisir un prénom parmi ceux qu'existent,
Pour pas se casser le cul, mes vieux égoïstes
Ont tiré des lettr's au pif dans un jeu de Scrabble,
Essayé de composer un prénom probable.
On me fait me répéter quand je me présente,
Les gens croient que je me plante ou que je plaisante
Avançant et à raison : "c'est pas un prénom"
Et du coup, je leur réponds : "non, bien sûr que non,
En réalité, je m'appelle Juste Leb
J'en veux à la terre entière
J'en veux au mec du d'ssus d'avoir une gonzesse,
J'en veux à sa nana d'accéder au rideau ;
J'en veux à mes voisins, en rabattant les fesses*
Ils crient à tous les coups plus fort que mon porno.
J'en veux à ma mère de m'avoir mis au monde,
J'en veux à mon père de l'avoir fécondée ;
J'en veux à mes parents sans qui à la seconde
Je me déglinguerais sous un métro bondé.
J'en veux au spermato qui a gagné la cours
Voilà ce que ça me fait quand j'écoute Orelsan (notamment
Des trous dans la tête,
et
) en boucle :
Adulescence J'approche les gonzesses que sous cocaïne Et quand j'ouvre la bouche, pas un mot ne vient Comme si j'avais sniffé de la vraie farine Donc je détale en courant comme un vrai vaurien ; Si jamais une donzelle ose m'aborder, Je lui demande à combien elle fait la pipe Ou dis que sa caméra est très bien fardée Mais qu'elle essaie sa blague sur un autre type. "Et
Hiversatile
Son sol s'est revêtu d'un manteau des plus beaux ;
Fier comme il est, têtu, il l'a pris couleur chaux,
Certain de battre ainsi d'avance les rais chauds
De Râ qui s'évertue, ce faucon, vrai corbeau,
À le déshabiller.
Mais au fur que le temps s'enfuit, les météos
Ne se ressemblent pas et Râ passe bientôt
Le relais au dieu Min qui rouille les métaux
À coup de déluges et qui de son fléau
Ferait fondre l'Arctique.
Maint
Premier pas sur la Lune
Ce n'est pas bien planant d'avoir les pieds sur terre,
Je ne vise plus que la Lune désormais,
J'ai déjà expédié ma chère cafetière,
La faisant surchauffer, j'espère et me promets
Qu'une idée va fuser
Pour que mes pieds suivent et atteignent la blonde
Lumière rayonnant au zénith de ma folle
Envie voire illusion que prochainement l'onde
Voyage à double sens et que le propofol
Qui me garde sous coupe
Soit
Que veux-tu que je te dise ?
Non satisfaite de m'accuser de couardise,
Tu me reproches de ne pas m'être excusé,
D'être indifférent au mal que je t'ai causé ;
Mais raconte-moi, que veux-tu que je te dise ?
Les mea culpa, je pourrais m'y adonner
Mais suffirait-il d'en faire voir la couleur,
En dosant mes mots comme des anti-douleurs,
Pour que tu puisses franchement me pardonner ?
"Je ne t'aime plus, t'en informe avec franchise
Et ave
Quand tu seras prête
Trois tout petits mots se bousculent dans ma tête,
Sitôt qu'ils te voient, ils veulent en sortir de suite ;
Mais je ne saurais tolérer aucune fuite,
L'heure opportune n'est, je crois, pas de la fête.
Trois tout petits mots que je souffre de n'avoir
De toute ma vie pas encore prononcés ;
À chaque occasion, trop lâche, j'ai renoncé,
Mais je me jure de te les faire savoir.
Trois tout petits mots que je ne sais quand lâ
Pas de regrets
Lorsqu'Éros ne sait plus où donner de la flèche,
Il s'amuse à placer des cœurs en porte-à-faux,
Souvent à mon grand dam ;
Moi, la cinquième roue arrimée au calèche
De jeunes mariés s'aimant tout comme il faut,
Je suis le pion qu'on dame.
Aujourd'hui, un connard de génie se pourlèche
D'avoir avant moi mis ses fins doigts triomphaux
Sur le cœur de la dame
À qui, et ce n'est pas pour faire de la lèche,
Je suis incapable de t
Enfourcher Pégase
J'avais oublié jusqu'au mot passion,
Et là j'inspire la vie à pleins gaz ;
Moi qui n'ai jamais fait d'équitation,
Voilà qu'aujourd'hui j'enfourche Pégase.
Les pieds défilent au triple galop
À la poursuite de cette chimère
Que prend en chasse tout bon mégalo,
Celle qui détient la plume d'Homère.
Je me satisfais, en attendant, d'une
Piquée à l'aile de mon cheval blanc ;
J'ai bon espoir qu'il n'ait pas de rancun