Quand Rat vit Souris, ravi, il lui sourit,
Rêvant de partager avec elle un gruyère
En son trou — haras futur si Souris s'y erre.
Ce n'est pas ainsi qu'on attire amie Souris
Donc elle, plus fromage à tiramisu, rit.
Mascarpone elle veut, mascarpone elle aura,
Alors Rat, gaillard, dit à la belle chafouine,
Mais d'une voix suraiguë car Rat qui dragu'couine :
« Tu manqueras de rien avec ton lascar Rat »,
Sur ce, Souris sans sourciller démasqua Rat.
Car enfin Souris a l'nez f
Demain ne naît jamais
J'ai jamais su conjuguer plus d'un verbe au futur
Et je compte pas m'y mettre, à quoi bon gamberger ?
Infoutu de projeter ne serait c'que mon ombre
Dans cette nuit noir artère encore bien trop sombre
Pour tirer des plans décents sur l'étoil' du berger.
Je ne trouve plus de sens dans les épistémès
Qu'ont su me persuader que le ciel s'allumait ;
Si je sais où j'mets les pieds, c'est à force d'ampoules,
L'oiseau de nuit le plus sûr se couche avec les
La lune est d'astreinte et il pleut des cordes,
Personne ne bat le pavé pluvieux
Sinon des joggeurs qui courent en hordes
Et des clébards qui promènent des vieux.
Sous le reflet dansant des réverbères
La rivière donne l'air de pétiller,
Un couple de cygnes pour tous cerbères,
Qui le veut y entre sans s'habiller.
Un quignon de pain sème la discorde
Chez des palmipèdes plus belliqueux,
Des corbeaux en ayant scruté l'exorde
Entendent bien ne l'être pas moins qu'eux.
Le tour du lac
Rester cloîtré des mois à rien branler
Contre toute attente n'est pas si chouette,
Ça soumet l'amour-propre et la silhouette
À des ennuis qu'on n'a pas calculés.
Mes fringues ont l'air d'avoir rétréci,
Je suis même à l'étroit dans mes godasses
Donc soit mon moral y prend trop de place,
Soit mes pieds ont dû enfler eux aussi.
Fini de manger comme quatre porcs,
Surveiller sa ligne, ce n'est pas digne
Que des pêc
Parait que t’es morte
Ça fait du bien d’être rentré, on en est à peine au lundi,
Je suis déjà fin fatigué malgré ma sieste entre midi.
Tu ne devineras jamais le dernier ragot qu’on colporte
Au taf, je n’en revenais pas, tiens-toi bien : parait que t’es morte.
J’arrive en tombant sur mon chef qui a l’air de voir un fantôme,
Bouche bée, yeux écarquillés, figé jusqu’au dernier atome,
Il est dix heures mais se dit surpris de me « revoir si tôt »,
Je
36 nuances d’aigri
Ce grison renfrogné de cinquante ans
N’a pas toujours été loup solitaire,
Ni eu le caractère aussi austère,
Mais est devenu dur du palpitant.
Ce n’est pas la bonté qui le menace
De l’étouffer en mâchant son mépris
Quand il débat avec son mistigri
De ces femmes qu’il appelle connasses,
Passé par trent’-six nuances d’aigri.
Ce taciturne âgé de quarante ans
Accepte sans relent contestataire
D’avoir son chat pou
Dans l'esprit de That look you give that guy de l'excellent groupe Eels :
Faute de bons sentiments
Je n’ai pas la volonté de raconter des foutaises,
Encore moins la bonté de prétendre être tout aise
Du fait de te deviner heureuse avec ce gars-là.
Je pourrais couper, coller sur ma face son visage
Pour rien qu’une fois me voir destiné cet apanage
De tendresse dans tes yeux, comme un regard de gala.
Mais tout en le maudissant du haut de ma suffisanc
Vieux maux en rires (On n’apprend qu’en saignant)
Sans vouloir offenser Newton et Galilée,
La gravité n’avait rien de secret pour nous
Quand hauts de trois Golden on s’niquait les genoux
À vélo après cette indignation gonflée :
Marr’ des p’tit’ roues, des p’tit’ roues, toujours des p’tit’ roues !
À force de s’casser la gueule, on sait qu’il faut
Que jaunasse se fasse avant qu’un bleu s’efface,
Qu’une croûte grattée aime à laisser des traces,
Les pages blanches ont leurs aléas,
Si j’y ai trouvé le bon patronyme,
J’ai pu avoir pioché une homonyme
En envoyant cette lettre…
À Léa,
Cela fait plus d’un lustre montre en main
Qu’au hasard d’un carrefour nos chemins
Se sont dit un ciao sans doute ultime.
Ce serait joindre deux mots mensongers
De dire que, hors de moments songés,
Nous fûmes alors des amis intimes.
Et le temps semant l’oubli sous ses pas,
Cela ne
Saint putain de Valentin
Au diable le radin qui se découvre
Anti société de consommation
Tous les ans le jour où Cupidon couvre
Sa gueuse de roses rouge-passion.
Bonjour bouquets, bijoux et ballotins,
On fait fi des comptes d’apothicaire,
Fume simplement la carte bancaire
Et se ruine pour la Saint-Valentin.
Exit l’adepte aigri de la branlette
Fustigeant cet étalage indécent,
Qui, sitôt sa solitude obsolète,
Suivra le comp
Comment je n'ai pas rencontré votre mère
Du temps où je piquais du nez dans les études,
Je me réalisai pris par la solitude
Le jour où je le levai sur
Une nymphe excentrique aux longs cheveux framboise
Qu’elle teignait parfois en plus noir qu’une ardoise,
Ou l'inverse, comment, c’est sûr ?
Les cours de portugais pour seul lieu de rencontre,
Je n’y eus d’attention que pour elle à l’encontre
De Pessoa, et cetera.
Je disais en mon for : exit la
La course aux petites culottes
Nous venons juste d’entrer au lycée,
Un camarade un petit peu vantard
Nous raconte sa récente odyssée
Dans l’incroyable univers des queutards,
Nous faisant passer, nous autres puceaux,
Pour des incultes à la candeur crasse,
Nous encourage à faire le grand saut
Avec la première fille qui passe ;
Par une démo de première classe
Convainc bien vite ma bande d’ados
À grand renfort de mimes dégueulasses
Malheureuse qui comme Pénélope
Malheureuse qui comme Pénélope
Se fait chier comme un diable au Vatican
Après que son mec a levé le camp
Sous prétexte de tâter du cyclope.
Malheureuse qui comme Pénélope
Repousse pléthore de prétendants,
Se tuant à la tâche en attendant
L’homme à l’absence pourtant interlope.
Malheureuse qui comme Pénélope
Douanière au contrôle des va-et-vient
Ne veut d’autres coups de main que les siens
Po
Bernard
Il n’était pas volubile à la façon d’un Renard,
Disait à peine bonjour, au revoir à la limite
Et comme il avait toujours vécu seul tel un ermite,
À l’usine automobile, on le surnommait Bernard.
Nul n’aurait pu le surprendre à conter dans le détail
Les périples anodins d’une existence rangée,
Ce n’est pas que ce gredin en eût eu l’humeur changée,
Mais il n’avait su apprendre à se confondre au bétail.
Les quelques soirs de virée a
Premier volet d'une éventuelle suite de chroniques mensuelles comme le titre le suggère. J'ose penser que cette précision sera inutile mais mieux vaut prévenir que guérir : il ne faut pas tout prendre ce qui suit au premier degré. Seulement les trucs méchants. Chroniques hebdomadaires, merci, je vois qu'y en a qui suivent.
Le traître
Nous étions trois jeunes jobards
Unis comme cul et chemise,
Les copains d’abord pour devise ;
Soir après soir, bar après bar,
Tissions un lien indémodable
Trinquant autour d’un formidable.
Mais le plus faible d’entre nous,
Brisant la promesse que onques
Ne viendrait s’intrure quiconque,
Chut stricto sensu à genoux
Pour une femme des plus bêtes
Dont seuls s’éprennent les esthètes.
La diablesse mit le grappi
Drogues dures
Chais pas si le dernier a déjà fait effet
Ni s’il fera effet, étant devenu norme,
Mais je me sens si loin du top de ma forme,
J’en suis pas à un près, je reprends un café.
Je m’en voudrai ce soir, trouvant manquer d’espace
Dans les bras de Morphée, écœuré de compter
Des moutons par milliers, pensif et agité,
Ne pouvant pas fermer les yeux sur cette tasse.
Mais la caféine est une drogue si douce…
Paraît qu’avec l
Verglas
Ce jour-là, je marchais contre grands vents et froid
Me pressant pour rentrer au plus vite chez moi
Puissamment animé par une humeur fougueuse
Dont un bête accident voulut sonner le glas
Quand par inattention, glissant sur le verglas,
Je me suis rétamé la gueule,
Je me suis rétamé la gueule.
Une passante me surprenant sur le cul
Me tendit une main que j’acceptai vaincu
Par ce temps où Goldman n’oserait marcher seul,
Et me r
Yo,
Après presque trois semaines à tenter en vain de renouer avec Erato, ou à défaut avec Pégase, j'en viens à la conclusion, évidente à crever les yeux d'un cyclope borgne, que je risque fort de me heurter à une page blanche pendant encore quelque temps avant de pouvoir enfin écrire la suite de Douze mois d'avril. Comme j'imagine, ironiquement parlant bien entendu, que vous brûlez de découvrir le fin mot de l'histoire, je vais glisser la solution en spoiler en commentaire dudit poème.
A la re
Page blanche
On tourne la page et puis on commence
Une nouvelle, d'accord mais comment ?
J'étais parti pour écrire un roman,
Mais tout ce que j'ai c'est une romance
Et le syndrome de la page blanche.
On croit dans la vie avoir le contrôle,
C'est un film dont on écrit le scénar,
Mais qu'il soit un chef d'œuvre ou un nanar,
Les acteurs ne voudront pas jouer leur rôle.
Disons, tant qu'à pointer un responsable,
Que c'est une erreur de distribution,
Que j'ai lésiné sur les auditions
En c
Comme ça s'est peut-être entendu au silence de mort qui règne sur ce blog depuis quelques mois, je ne suis pas des plus inspirés dernièrement. D'ailleurs, le machin qui suit n'est même pas fini (je n'en ai encore écrit qu'une moitié). Après divers remaniements qui ne m'apportent toujours pas satisfaction, j'hésite entre le continuer et tout bazarder ; je le poste dans le doute.
Est-ce un symptôme de l'accoutumance ?
Mes mots ne m'ont jamais semblé si creux ;
Je me suis certes connu mo
Le sac à main
« Chéri, j'ai oublié ma clé USB avec mon Powerpoint pour ma putain de réunion, il me la faut absolument ! J'arrive, je suis sur le chemin, mais je suis carrément à la bourre...
— OK, j'ai compris. Dis-moi juste où chercher.
— Dans mon grand sac à main. Je serai là d'ici 10-15 minutes.
— Si on t'arrête pas pour portable au volant.
— Ou excès de vitesse.
— Je t'attendrai dehors. »
Merde ! je viendrais pas de lui promettre,
Non pas seu
Les derniers pétales de Rose
Quelque chose cloche avec Rose,
Je n’ai plus peur du lendemain
Pour peu qu’elle me tienne la main ;
Mes sentiments à l’eau-de-rose
Ont cessé leur sauve-qui-peut,
Faut dire que j’aime un peu.
Qu’arrive-t-il tout d’un coup ? j’ai chaud
Et mes tempes perdent les eaux,
Ça doit être un début de fièvre.
Je suis peut-être contagieux,
Il vaudrait probablement mieux
Qu’elle se mêle de ses lèvres.
Je t'aime, connasse
« Je n'ai d'yeux que pour toi. » Tristes fadaises !
Y a pas plus con comme banalité,
Comme il n'y a pas de courage à l'aise,
Sans tentation, pas de fidélité.
Je laisse les œillères aux chevaux
Et aux Casanova des caniveaux,
Si aucune rivale te menace,
C'est simplement que je t'aime, connasse.
Tu te fais du souci pour des loucheries,
Jalousant des regards superficiels,
Fantasmant des vaines coucheries,
De to
Self-mad man
L'été de ma vie commençant,
Me voilà paumé en pensant
Rien en foutre en vingt ans comme en cent.
Rien qui me mette vraiment sang
Dessus dessous... Ah si ! mes triques,
Foutus bobards asymétriques
Où le moindre châssis m'étrique
Jusque dans mes ramassis métriques.
Du plomb dans l'aile et Éros clinque,
Tchin ! ma santé mentale trinque,
La raison ? bof, rien à tringler,
Je suis peut-être un brin cinglé.
Mais je