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À propos de ce blog

là où le regard porte sur l'âme.

Billets dans ce blog

Une vie presque vraie.

Ce qui s’est passé cette nuit m’a forcé à écrire. Je ne sais pas comment pouvoir l’aborder ni encore l’interpréter, mais j’ai bien vu cette chose. Il devait être autour de dix heures, et comme à mon habitude, j’étais encore au bureau à passer mon temps seule dans une pièce que j’avais moi-même aménagé comme une chambre. Ainsi, deux fois par semaine je m’arrangeais pour rester dans ce petit cocon chaleureusement calme, doux, embaumé de parfums floraux. À cette époque j’étais célibataire, je n’av

Circeenne

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Une vie moderne

J'avais prévu de me lever tôt ce matin-là, déterminée à aller courir aux aurores, cependant, la veille, je m'étais attardée au téléphone avec une amie pour ne parler qu'avec hypocrisie de rien si ce n'est de tout. Nous avions discuté deux heures et demi. Avant ca, j'avais erré sur le net, en quête d'une vidéo drôle ou de quelque chose dans le genre qui aurait pu me mettre hors de ma coutumière banalité, hors des carcans de ma monotonie, hors de ma tristesse. Ce soir là, il y avait du vent, je m'

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Spasmodique.

En versant ces mots sur un miroir taché de caféine, une question abyssale vient froidement raidir la souplesse de mon cou et me souffle une vapeur blanchâtre qui me redresse promptement. Pourquoi. Je suspends l’écriture et regarde avec attention le reflet de cette brume idée. Il est vrai, à quoi bon vouloir exorciser une maladie dont la tumeur est au fond du cœur cérébral ? Car nul bistouri, nul scalpel, nul remède n’existe pour ce genre de souffrance paradoxale que la réalité maquille chaque jo

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Sous-sol.

Agence nationale du renseignement extérieur – 24 mars 1988 *** 0046021 *** SNIE * 11/37 * 88 NI * 0010 * 88 DDI REGISTRE /// 785690. DDI ***** & NIE DISSEMINATION. HQS - CONFIDENTIEL. PROCHAIN RETRAIT SOVIETIQUE DE L’AFGHANISTAN. Le prochain retrait des forces soviétiques, comme annoncé par Gorbatchev lui-même lors de la rencontre non officielle avec Ahmed Massoud, aura de nombreu

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Sous-sol XII

Nous arrivâmes à Tchernobyl autour de 7 h 00. Une sombre végétation avait complètement recouvert la ville. Tout semblait si abandonné, si apocalyptique mais tellement paisible. Je devinais le fleuve Pripiat sous cette épaisse brume qui masquait aussi un sol gluant. Mes bottes s’empêtraient dans une boue épaisse et le froid mordait tendrement mes os. Petrov avait l’habitude, il soupira une longue condensation tout en se montrant résistant au froid. Il était comme taillé pour ça. Ses hommes l’imit

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Sous-sol XI

Au lever, le réveil fut difficile. Dans une blanchâtre obscurité, je contemplais depuis je ne sais quand le plafond, avec par endroits, des tâches capillaires d’infiltration que je devinais être d’un jaune paille. Là elles étaient sombres, ténébreuses et dessinaient des formes évoquant toutes la mort. Ou alors c’était ma tête qui interprétait mal ce que l’eau avait laissé dans son sillage passé. Ma pensée fut interrompue lorsque Sarah avait très délicatement posé sa main chaude sur mon épaule

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Sous-sol X

L’enquête menait nulle part, les vidéos étaient inexploitables, la moisissure en était pour quelque chose et le matériel limité dont disposait la section de police sur la base ne pouvait en soutirer une once d’éléments intéressants. Je me sentais véritablement coincée. L’unique piste sérieuse dont nous disposions, c’était le carnet de Romain. Sa dernière prise de notes mentionne Pripiat qu’il aurait visitée. Il raconte de manière assez intime et confuse ce qu’il y a vécu. Il évoque un Alexander

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Sous-sol VIII

Je vis Petrov au bout d’un couloir qui discutait avec deux hommes en civil, le teint très sérieux. La scène avait quelque chose de très lugubre. La lumière artificielle s’exerçait au-dessus du triangle qu’ils formaient. L’un était adossé au mur se caressant le menton, très à l’écoute de ce qui se disait, les deux autres parlaient au centre du couloir. Ils usaient de leur main à mesure qu’ils s’exprimaient à tour de rôle. Le fond du couloir était plongé dans une profonde noirceur. La pluie lumine

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Sous-sol VII

Petrov ordonna d’appeler une ambulance. Je parlais en même temps que lui pour dire d’éviter de marcher tout près du corps afin de relever d’éventuelles empreintes. Personne ne tint compte de ma suggestion ou presque. Les soldats commençaient à regarder divers éléments dans et autour du véhicule. Sarah était partie avec deux hommes vers la forêt d’où nous étions venus. Ils ne remarquèrent aucunes traces autres que celles que nous avions faites en venant. À leur retour, un violent éclair projeta f

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Sous-sol VI

Nous nous enfonçâmes avec précaution dans la forêt où la bruine nous surprit. Nous nous arrêtâmes tous les dix pas pour scruter l’environ à l’aide de nos torches mais la visibilité était très mauvaise et le sol glissant. Il m’arrivait de finir sur la cuisse en foulant une mousse trop humidifiée. Malgré les conditions, nous continuâmes à avancer. Je découvris alors une sorte de fosse naturelle qui serpentait sur plusieurs mètres et jusqu’à disparaître dans le brouillard. Je me disais qu’autrefois

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Sous-sol V

Sarah dormait encore quand le réveil se mit à vibrer nerveusement. D’un coup imprécis et brusque, j’y mis fin. La lune avait disparu. Il gisait dans la chambre un silence bleuté et une vapeur de souvenirs étranges. J’étais restée quasiment éveillée toute la nuit en regardant le plafond, songeant aux soupirs rêveurs de Sarah ou en m’attardant les yeux fermés sur un bruit extérieur de provenance inconnue, parfois les pas lents et crépitants d’une sentinelle sur un gravier voué à signaler la présen

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Sous-sol IX

Ce matin-là, la brume était épaisse et les nuages bas. J’avais une très mauvaise mine, ce que me fit remarquer Sarah. Je ne bus qu’un café. Durant le trajet, je n’eus de cesse de penser au cauchemar de la veille. Je n’étais pas superstitieuse mais ma mère m’avait élevée avec certaines croyances, et notamment le fait qu’il est bien plus de choses imperceptibles que de choses visibles. Une sorte d’iceberg métaphysique. Tellement convaincue de cela, que Saint-Exupéry me susurra que l’essentiel est

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Sous-sol IV

Prêtes, nous nous rendîmes pour le dîner au mess, d’un pas lassé et lourd. Nous traversâmes un couloir vitré qui permettait à la lumière naturelle d’éclairer le passage. Ensuite, nous descendîmes avec fracas des escaliers métalliques où l’obscurité s’abritait. Il fallait encore ouvrir une porte qui débouchait sur une cour et c’est là que nous vîmes la lune dont le rayonnement était quasi solaire, avant d’arriver devant le réfectoire qui était vidé de son tumulte quotidien. Nous étions les premiè

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Sous-sol III

Sarah me réveillait délicatement en secouant légèrement mon épaule tout en me murmurant que nous étions arrivés. Groggy, je décollais alors ma joue pâteuse de la vitre d’où je voyais mal mon reflet. On ne voyait rien au loin, si ce n’est une intrigante masse noire accentuée par l’intensité des rayons de lumière que diffusaient les projecteurs depuis le mirador. J’ai pu remarquer cependant l’inscription cyrillique doublée de sa traduction en anglais, sur un panneau blanc rouillé posé devant le po

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Sous-sol II

L’imposante végétation ravivait notre regard et ralentissait notre pas. Elle avait repris possession des lieux en son bon droit, là où jadis tout devait être aseptisé. Les murs jusqu’au plafond étaient recouverts de lierres où s’enchevêtraient de grandes clématites et du sarment aux feuilles noircies et jaunies par endroits. Tout le couloir avait un air de désolation pesante, les vitres étaient brisées et les carreaux qui avaient tenu n’étaient plus transparents, ils avaient une teinte laiteuse

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Saint Ponge.

Cramère en le ciel gris, trônait sur un royaume céleste. De sa bouche embourrée de verbes aux couleurs biliaires, Il châtiait tout infidèle, ennemis amère de la cornière. Sur tout l'horizon désert, où ne règnent que les hyènes, Ce dieu fiel emplissait ses vides d'une ambition noirâtre. Répandre sa bible, établir sa loi, étendre son cadastre. Sous le joug, prospéraient alors tant de poésies normalisées. La littérature et le bon mot ? Une prescription qu'il faisait. Ordonnances sur Ordonna

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S U C R E PUR L U C R E

Ce billet est destiné à ceux qui voudront craquer le code. Objectif : Dépasser l'apparence textuel pour rendre l'image cachée. Critères: 1. Montrer le cheminement vers le résultat en détail. 2. Expliquer l'interprétation qui y a conduit. 3. Conserver l'allitération. Outil: l'agencement des lettres du mot résultat, dépend fortement de la sémantique qu'il faut déduire, non pas de ces mots mais de la poésie où ils couchent et lèvent la lumière des alexandrins. Indice : Distant(e), ép

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Nymphe.

Un chemin de terre parsemé de pierres plates, devenues lisses sous l'effet du temps et du souffle ensablé, mène dans un désert vert, autrefois cité romaine. Cette nature crépitante de vivacité sous le soleil ocre de la méditerranée, nourrit l'intensité du ciel bleu d'un reflet brillant, et comme un duvet d'été dans les collines lançonnaises de Provence, elle s'anime au gré des éléments. Seuls les massifs calcaires sur lesquels se sont enracinés Cyprès, Pin d'Alep, Micocoulier donnent l'illusion

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News

https://francais.rt.com/opinions/20092-amiral-merer--a-hebron

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Longue vie au Roi !

Ce matin, je regarde du haut de mon balcon la pâleur du ciel froid qui revêt une teinture limpide, bigarrée d’azur, d’ocre et de carmin clairs. Peinture sublimement funeste. Toutes ces nuances diffuses sont comme des gouttes d’encre suspendues dans un temps rompu, dilatées langoureusement sur l’atmosphère aqueuse. Le bouffant vaporeux des nuages, blanc ou gris, est banni par le vent de cette toile où le soleil se fait célébrer en seigneur de guerre. La scène est solennelle. Tout joue avec pesan

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Les affairés.

Dans la rue d'un soir d'été, des marcheurs égarés n'ont d'yeux que dans la lumière bleuâtre de leurs écrans scintillants. Ils ne voient ni visages ni l'ombre naissante, prélude de la nuit, seule la fraicheur les maintient en vie. Les pas pressés résonnent sur le pavé et se coupent nettement au sons des cloches ou à l'aigreur des vibrations qui rythmes la cadence des passants. Le temps leur est indifférent, il n'existe pas là où ils sont. Et comme les chiens de Pavlov, au tintement cuivré, ils se

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Le temps d'un rêve.

J'ai encore rêvé de lui et pourtant je suis sûre de ne plus l'aimer. Je l'ai bien jeté depuis la falaise de l'oubli. Je l'ai vu tomber en pluie, dévoré par des requins. Mais il y a des souvenirs qui plissent, qui froissent, qui déchirent les entrailles de votre mémoire comme un violent coup de poignard. Et pour être blessée si durement, il ne m'a fallu que d'une seule nuit, longue, tendre et tiède. Je sonde mon cœur. Il prétend qu'il est sec et hermétique à toutes les prochaines promesses que pe

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La soif en noir et blanc.

J'ai toujours souhaité avoir une robe bleu porcelaine avec de sublimes motifs floraux, Évasée, dont la forme creuse des stries réguliers évoque pudiquement certaines rondeurs. Reluire son corps d'un charme parfumé n'est pas un caprice féminin c'est une condition d'être. Encore faut-il qu'être soit l'art du savoir vivre. Car une robe est le chant du silence que les contours entonnent, Voyez-vous ce froissé, ce pli ou cet élan qui agite les parcelles de soie, de coton, ou de li

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La seringue.

Les yeux clos, le cœur agité, le sang bouilli, l’esprit s’essouffle, enchevêtré dans un sommeil obscur et sinueux. Ronde, la chambre qui tournoie, comme un manège affreusement blanc, semble dresser une spirale de janthine. L’âme s’y enfièvre dans le silence. Un grabat jauni et mal cousu sur lequel un livre de Shakespeare est ouvert à une page que je ne parviens pas à déchiffrer, attire mon attention. De là, j’y observe un verre laiteux, embrumé par le temps, posé sur une table de bois ronde dont

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La fièvre contemplative.

S’il est bien des vagues dans l’âme auxquelles on ne peut résister, c’est l’amour du beau. Celles-ci n’ont point de masse, ne sont en rien des trompes d’eau qui s’abattraient sur un rocher dénudé avec férocité, non. Celles dont je parle ici, ne sont que des fragrances de douceur qui vous affaissent aussi promptement que ne le fait le soleil avec la glace. De votre force, il n’en reste qu’une sueur perlée à mesure que monte l’ivresse, vos membres se lient au charme de l’image et progressivement l

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