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Le témoignage : enjeux et désir(s)


Anna Kronisme

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Membre, [Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible], Posté(e)
Anna Kronisme Membre 2 134 messages
[Sans sous-titre - Version Originale Intraduisible],
Posté(e)

Se raconter, témoigner, être témoin... !

Il revient souvent, ce témoignage, pour appuyer un propos dans une discussion. Un peu comme une preuve.

Mais preuve de quoi, finalement ?

D'avoir "compris" la conversation qui se déroule ?

Le témoignage serait-il la manifestation d'une nécessité de s'extraire d'un vécu, d'une expérience qui engendre la souffrance d'être tue ?

Quels en sont les enjeux et cachent-ils ou dévoilent-ils un ou plusieurs désirs ?

Vous avez 10 ans pour répondre... Tic tac, tic tac, tic tac...

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Membre, 63ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

J'aime bien les gens qui témoignent ( honnêtement ) d'une expérience qu'ils ont vécus .... par exemple .... ceux qui ont vécu l'enfer des camps de concentrations .

N'ayant pas vécu moi même cette époque ..... j'estime que les témoignages de ces gens sont indispensables ( en tout cas pour moi ) .... pour essayer de comprendre ce qui peut pousser des gens à faire certains choix ..... et pas d'autres .

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Membre, 31ans Posté(e)
Mélanie Membre 1 842 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Le problème avec ce type de témoignage (à mon avis), c'est qu'ils sont pris, déformés de toute manière avec le temps, puis redits par d'autres. Ce qui fait qu'on ne peut pas toujours être sûr que ce dit témoignage reste -d'une, exact de A à Z; -de deux, "neutres", j'entends par là sans émotions qui pourrait "trahir", "fausser" le jugement d'autrui. Par exemple, les médias et autres relayeurs peuvent facilement donner une information appuyée par un témoignage d'un certain point de vue, mais d'autres existent bel et bien.

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Membre, 106ans Posté(e)
eclipsepartielle Membre 4 565 messages
Baby Forumeur‚ 106ans‚
Posté(e)

Lorsque j'ai du réaliser mon premier mémoire d'étude, je me suis rendue compte de l'importance du témoignage. A partir de mes lectures, échanges avec des professionnelles ou autre, il me manquait "l'âme" du sujet, le côté humain. Le témoignage vécu d'une personne, ça te prend aux tripes parce que c'est la réalité. J'ai toujours utilisé des témoignages écrits pour ne pas travestir les mots parce que chaque mot à son importance.

J'ai obtenu une trentaine de témoignage et j'en ai utilisé moins de 5 % pour la réalisation du mémoire. Mais chaque témoignage a été important pour m'orienter sur des réflexions.

Si je n'avais réalisé mon mémoire qu'à partir de mes lectures, il n'aurait pas été aussi riche et je n'aurais pas eu assez de recul pour me permettre la critique de certains auteurs d'ouvrages pourtant très populaires.

Le témoignage, ça rend vivant ce que l'on souhaite transmettre.

Lorsque je dois aider une personne dans le cadre de mes activités, je n'hésite pas à partir de témoignages personnels ou vécu par d'autres.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Se raconter, témoigner, être témoin... !

Il revient souvent, ce témoignage, pour appuyer un propos dans une discussion. Un peu comme une preuve.

Mais preuve de quoi, finalement ?

D'avoir "compris" la conversation qui se déroule ?

Le témoignage serait-il la manifestation d'une nécessité de s'extraire d'un vécu, d'une expérience qui engendre la souffrance d'être tue ?

Quels en sont les enjeux et cachent-ils ou dévoilent-ils un ou plusieurs désirs ?

L'œuvre de Montaigne est assez remarquable pour cette propension qu'il a à livrer son propre témoignage après avoir traité d'une manière plus théorique des sujets qu'il aborde dans ses Essais. L'approche est à la fois triviale et révolutionnaire: il n'était pas un héros, il n'était pas un grand homme, au sens moral du terme, mais cette façon de déshabiller la philosophie de son contenu théorique pour remonter jusqu'aux racines de l'homme derrière l'auteur nous rapproche de lui. Nous n'avons pas l'impression d'écouter les jérémiades ésotériques de quelque sage perché sur sa colline ou dans sa tour d'ivoire, mais plutôt d'écouter les chaleureuses paroles de sagesse d'un ami.

Le témoignage est donc un gage d'authenticité. Il nous donne l'indication que l'auteur prend sa philosophie au sérieux puisqu'il se place lui-même dans l'équation. Sa vie pèse dans la balance de la réflexion que le philosophe offre à ses lecteurs ou auditeurs. Ensuite, de savoir qu'un philosophe réfléchit à partir des conditions de sa vie réelle - donc à partir de matériaux tangibles, augmente certainement la valeur de sa réflexion à nos yeux. Nous sentons instinctivement lorsqu'un homme ne fait que spéculer, ne fait que pelleter des nuages, et sa parole devient alors vaine pour nous.

Le témoignage se veut donc un essentiel trait d'union entre l'expérience intime du philosophe et sa réflexion lorsqu'elle a atteint un statut d'universalité tel que l'on puisse dire qu'il s'agit effectivement d'une réflexion philosophique. Le témoignage est le moyen terme de cette trajectoire, il est, comme tu le dis si bien Anna, l'amorce du mouvement de recul qui permet à l'esprit d'atteindre à un discours ayant les traits de l'universalité.

Je parle bien de trait d'union, autrement dit d'une chose qui n'a de raison d'être que parce qu'elle est liée à un terme qui le précède et à un terme qui le suit. Parce que si le philosophe se contente de livrer un témoignage sans s'élever jusqu'à l'universalité, alors il ne s'agit pas de philosophie - à moins que ce témoignage ne soit livré qu’à titre de pièce à conviction provisoire, le temps que la réflexion se construise dans le dialogue avec les autres. Et je parle bien d'universalité, et non de vérité. Atteindre à l'universalité consiste à hisser son discours à une élévation telle qu'il soit délié de ce que j'appellerais son « contenu fermé », pour se transmuer en un « contenu ouvert ». Par exemple, lorsque l'on raconte une anecdote à quelqu'un, il s'agit d'un discours à « contenu fermé », qui ne laisse pas d'espace à notre interlocuteur pour réfléchir. Nous lui livrons un contenu prêt à être ingurgité et digéré. Tandis que le discours philosophique, qui tend à l'universalité, est rempli d'interstices où le lecteur doit nécessairement s'engouffrer pour en restituer le sens. Comme dans le texte que j'écris présentement: il faut assurément que la personne qui me lit s'approprie ce discours et le fasse tournoyer dans son esprit pour qu'il ait une valeur quelconque; il faut qu'il s'y investisse, qu'il en fasse un travail, qu'il suscite l'exigence en lui.

Or, un témoignage livré de façon brute n'élève pas l'âme dans ces contrées-là. Pour qu'il acquière une telle hauteur, il faut qu'il soit réservé au rôle de rampe de lancement. Peut-être sera-t-il le prélude à l'énoncé d'un questionnement, ou peut-être constituera-t-il la mineure d'un raisonnement à la portée plus universelle ? Les possibilités sont multiples. Ici, en l’occurrence, c’est le raisonnement qui est mon arme privilégiée. Par définition, un raisonnement n’est jamais autosuffisant : il nécessite un mouvement de l’esprit de la part de celui qui s’y frotte. Il a donc un « contenu ouvert ». Mais un discours qui a pour fin le témoignage qu'il contient n'est assurément pas un discours philosophique. Parce qu'il ne suscite pas, par ce qu'il n'explicite pas la réflexion. C'est même une absence de réflexion. J'ai d'ailleurs souvent invectivé (non sans plaisir) les intervenants du forum qui se contentent de livrer leur témoignage ou de livrer leur opinion (l'opinion n'est finalement que le témoignage d'un état affectif ou émotionnel) – précisément parce qu'ils tuent la réflexion. Réfléchir, philosopher, ce n'est pas seulement avoir des états intérieurs, ce n'est pas seulement ressentir des choses, avoir une inclination pour tel courant de pensée. Réfléchir, philosopher est avant tout un mouvement de l'esprit et, dans sa dimension communicationnelle, c’est la restitution de ce mouvement. Or, une opinion ou un témoignage ne restitue pas un tel mouvement. Au contraire, c'est un arrêt : « voilà ce que je suis, voilà ce que je ressens. » Oui? Et quoi? Qu'est-ce qui se passe? Ça bouge là-dedans? Où ça s'en va? C'est fini? En quoi c'est intéressant?

Le témoignage ou l’opinion pris pour fin constitue un discours à « contenu fermé », un discours fermé qui n'invite pas l'autre dans le jeu de la réflexion. Si cela peut s'avérer souhaitable en plusieurs occasions, et est même nécessaire à la vie sociale, en philosophie, ce n'est rien de moins que la peste. Ils transforment ce qui se veut réflexion partagée en un dialogue de sourds entre zombies narcissiques qui se servent des autres comme de simples miroirs pour admirer leur univers étriqué.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 059 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Le témoignage recouvre t'il le besoin d'exorciser son expérience, d'exister par rapport à l'autre, d'amener une information capitale ou de se sentir investi d'une mission ?

Nous donne t'il un statut particulier qui nous rend intéressant voire capital et si oui au près de qui ?

J'adore la polysémie du mot associé aux nombreuses valeurs qu'il renvoie.

Il y a une connotation d'expérience humaine particulière et de partage.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Le témoignage recouvre t'il le besoin d'exorciser son expérience, d'exister par rapport à l'autre, d'amener une information capitale ou de se sentir investi d'une mission ?

Comme pour toute parole en général: le besoin de se lier, de se relier, d'être compris, de se comprendre, etc.

Nous donne t'il un statut particulier qui nous rend intéressant voire capital et si oui au près de qui ?

Si le témoignage restitue une expérience hors de l'ordinaire, oui. Auprès des personnes qu'une telle expérience peut intéresser, et dépendamment du contexte.

Voir mon intervention précédente pour les modalités d'application en philo.

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

Témoigner c'est passer le relais ce qui s'apprend, ne s'improvise pas :

Pour passer le relais il faut deux choses :

- avoir parcouru la distance requise (expérience réelle, non virtuelle ou imaginaire => avoir quelque chose à faire passer)

- savoir le passer (le relais)

bye

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

L'œuvre de Montaigne est assez remarquable pour cette propension qu'il a à livrer son propre témoignage après avoir traité d'une manière plus théorique des sujets qu'il aborde dans ses Essais. L'approche est à la fois triviale et révolutionnaire: il n'était pas un héros, il n'était pas un grand homme, au sens moral du terme, mais cette façon de déshabiller la philosophie de son contenu théorique pour remonter jusqu'aux racines de l'homme derrière l'auteur nous rapproche de lui. Nous n'avons pas l'impression d'écouter les jérémiades ésotériques de quelque sage perché sur sa colline ou dans sa tour d'ivoire, mais plutôt d'écouter les chaleureuses paroles de sagesse d'un ami.

Le témoignage est donc un gage d'authenticité. Il nous donne l'indication que l'auteur prend sa philosophie au sérieux puisqu'il se place lui-même dans l'équation. Sa vie pèse dans la balance de la réflexion que le philosophe offre à ses lecteurs ou auditeurs. Ensuite, de savoir qu'un philosophe réfléchit à partir des conditions de sa vie réelle - donc à partir de matériaux tangibles, augmente certainement la valeur de sa réflexion à nos yeux. Nous sentons instinctivement lorsqu'un homme ne fait que spéculer, ne fait que pelleter des nuages, et sa parole devient alors vaine pour nous.

Le témoignage se veut donc un essentiel trait d'union entre l'expérience intime du philosophe et sa réflexion lorsqu'elle a atteint un statut d'universalité tel que l'on puisse dire qu'il s'agit effectivement d'une réflexion philosophique. Le témoignage est le moyen terme de cette trajectoire, il est, comme tu le dis si bien Anna, l'amorce du mouvement de recul qui permet à l'esprit d'atteindre à un discours ayant les traits de l'universalité.

Je parle bien de trait d'union, autrement dit d'une chose qui n'a de raison d'être que parce qu'elle est liée à un terme qui le précède et à un terme qui le suit. Parce que si le philosophe se contente de livrer un témoignage sans s'élever jusqu'à l'universalité, alors il ne s'agit pas de philosophie - à moins que ce témoignage ne soit livré qu’à titre de pièce à conviction provisoire, le temps que la réflexion se construise dans le dialogue avec les autres. Et je parle bien d'universalité, et non de vérité. Atteindre à l'universalité consiste à hisser son discours à une élévation telle qu'il soit délié de ce que j'appellerais son « contenu fermé », pour se transmuer en un « contenu ouvert ». Par exemple, lorsque l'on raconte une anecdote à quelqu'un, il s'agit d'un discours à « contenu fermé », qui ne laisse pas d'espace à notre interlocuteur pour réfléchir. Nous lui livrons un contenu prêt à être ingurgité et digéré. Tandis que le discours philosophique, qui tend à l'universalité, est rempli d'interstices où le lecteur doit nécessairement s'engouffrer pour en restituer le sens. Comme dans le texte que j'écris présentement: il faut assurément que la personne qui me lit s'approprie ce discours et le fasse tournoyer dans son esprit pour qu'il ait une valeur quelconque; il faut qu'il s'y investisse, qu'il en fasse un travail, qu'il suscite l'exigence en lui.

Or, un témoignage livré de façon brute n'élève pas l'âme dans ces contrées-là. Pour qu'il acquière une telle hauteur, il faut qu'il soit réservé au rôle de rampe de lancement. Peut-être sera-t-il le prélude à l'énoncé d'un questionnement, ou peut-être constituera-t-il la mineure d'un raisonnement à la portée plus universelle ? Les possibilités sont multiples. Ici, en l’occurrence, c’est le raisonnement qui est mon arme privilégiée. Par définition, un raisonnement n’est jamais autosuffisant : il nécessite un mouvement de l’esprit de la part de celui qui s’y frotte. Il a donc un « contenu ouvert ». Mais un discours qui a pour fin le témoignage qu'il contient n'est assurément pas un discours philosophique. Parce qu'il ne suscite pas, par ce qu'il n'explicite pas la réflexion. C'est même une absence de réflexion. J'ai d'ailleurs souvent invectivé (non sans plaisir) les intervenants du forum qui se contentent de livrer leur témoignage ou de livrer leur opinion (l'opinion n'est finalement que le témoignage d'un état affectif ou émotionnel) – précisément parce qu'ils tuent la réflexion. Réfléchir, philosopher, ce n'est pas seulement avoir des états intérieurs, ce n'est pas seulement ressentir des choses, avoir une inclination pour tel courant de pensée. Réfléchir, philosopher est avant tout un mouvement de l'esprit et, dans sa dimension communicationnelle, c’est la restitution de ce mouvement. Or, une opinion ou un témoignage ne restitue pas un tel mouvement. Au contraire, c'est un arrêt : « voilà ce que je suis, voilà ce que je ressens. » Oui? Et quoi? Qu'est-ce qui se passe? Ça bouge là-dedans? Où ça s'en va? C'est fini? En quoi c'est intéressant?

Le témoignage ou l’opinion pris pour fin constitue un discours à « contenu fermé », un discours fermé qui n'invite pas l'autre dans le jeu de la réflexion. Si cela peut s'avérer souhaitable en plusieurs occasions, et est même nécessaire à la vie sociale, en philosophie, ce n'est rien de moins que la peste. Ils transforment ce qui se veut réflexion partagée en un dialogue de sourds entre zombies narcissiques qui se servent des autres comme de simples miroirs pour admirer leur univers étriqué.

Réflexion, recul, long mûrissement, élévation... au moment même où je parcours l'introduction d'Humain, trop humain II, de Nietzsche :

"Il ne faut parler que si l'on ne peut se taire ; et ne parler que de ce que l'on a surmonté, - tout le reste est bavardage, "littérature", manque de discipline. Mes ouvrages parlent uniquement de mes victoires : c'est "moi" qu'ils contiennent, avec tout ce qui me fut ennemi, ego ipsissimus, et même, si l'on me permet une expression plus fière, ego ipsissimum. On le devine : j'ai déjà beaucoup de choses - sous moi... La sérénité nécessaire pour pouvoir parler de longues années de transition, toutes de solitude et de privations intérieures, ne m'est venue qu'avec le livre Humain, trop humain. Livre "pour esprits libres", il tient quelque chose de cette froideur, non sans gaieté ni curiosité, du psychologue qui note encore après coup pour elle-même et fixe pour ainsi dire à la pointe de quelque épingle une foule de choses douloureuses qu'il a surmontées, qu'il a dépassées : - quoi d'étonnant si, au cours d'un travail aussi piquant et mordant, il coule aussi un peu de sang, si le psychologue..."

***

Le témoignage sublimé/artistique n'est-il pas parfois une façon plus ou moins pudique de parler de ce que l'on a surmonté ?

Nous pouvons témoigner et parler de nous-même, comme le ferait un écrivain, à la 1ère personne, ou bien à la 2e personne (apprendre à se dire en se tutoyant), ou encore à la 3e personne du singulier... Le philosophe peut aussi tutoyer son lecteur afin de mieux le prendre à témoin.

Advient-t-il aux animaux de se dire, de témoigner ? Il me semble que oui, mais dans l'instant présent. J'observe le manège de deux oiseaux dans l'arbre fruitier. Apparemment, ils ne disent rien de leur passé, mais tout sur les dangers éventuels pouvant surgir dans l'instant présent. Ce témoignage rassurant ou inquiétant, grâce au chant, semble indispensable à la survie de l'espèce. Témoigner signifie pour eux s'entr'aider, dire la vérité. A noter une exception malgré tout, dans le cas de certains animaux. En l'absence de son maître, le chat de mon voisin m'a témoigné sa souffrance... Puis cette tourterelle, dont le compagnon a été tué par un chat, qui a passé des mois et des mois à clamer le désespoir de son couple détruit...

Le témoignage humain est une plongée encore plus marquée dans le passé immédiat ou lointain, sorte de "passé composé" dont les effets éprouvés hier se font sentir jusqu'au jour présent. L'homme est capable par surcroît de falsifier un témoignage, en ne racontant pas la vérité, mais toujours dans un souci de survie. L'enjeu semble toujours le même : celui de sauver sa peau, plus ou moins dignement.

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

Or, un témoignage livré de façon brute n'élève pas l'âme dans ces contrées-là. Pour qu'il acquière une telle hauteur, il faut qu'il soit réservé au rôle de rampe de lancement. Peut-être sera-t-il le prélude à l'énoncé d'un questionnement, ou peut-être constituera-t-il la mineure d'un raisonnement à la portée plus universelle ?

Ça se discute. Un témoignage sans la moindre explication évite que le lecteur ne s'attache qu'à l'interprétation et que ses penchants polémiques ne prennent le dessus. Livré brut, il incite à se mettre directement à la place du personnage face à la situation décrite, et le sens de cette situation, c'est à lui de l'interpréter sans plus de repère que ça, avant que de le commenter.

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

C'est vrai parce-que je l'ai vu, vecu, senti, touché, ressenti, eprouvé, j'en temoigne alors je vous demande de me croire, c'est la vérité, ma vérité. Sauf que l'autre il s'en tape de ta vérité, il a deja la sienne, :smile2:

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 841 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Ça se discute. Un témoignage sans la moindre explication évite que le lecteur ne s'attache qu'à l'interprétation et que ses penchants polémiques ne prennent le dessus. Livré brut, il incite à se mettre directement à la place du personnage face à la situation décrite, et le sens de cette situation, c'est à lui de l'interpréter sans plus de repère que ça, avant que de le commenter.

Moi je parle de la manière dont le témoignage peut se glisser dans le discours philosophique à proprement parler. Maintenant, tous les discours ne sont pas philosophiques. De même qu'un discours philosophique surgit souvent à partir de matériaux qui ne le sont pas.

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

Moi je parle de la manière dont le témoignage peut se glisser dans le discours philosophique à proprement parler. Maintenant, tous les discours ne sont pas philosophiques. De même qu'un discours philosophique surgit souvent à partir de matériaux qui ne le sont pas.

Oui, sans doute. J'ai du mal à comprendre la question d'Anna...

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
tous les discours ne sont pas philosophiques.

Ca dépend : réduisez la Philosophie à de la logique => ça pourra le faire.

- bien entendu l'universelle logique gouverne la pensée philosophique, comme tout discours même celui du fou (qui a tout perdu sauf la raison), ceci dit la Philosophie peut-elle ou doit-elle se réduire à de la logique ?

C'est vrai parce-que je l'ai vu, vecu, senti, touché, ressenti, eprouvé, j'en temoigne alors je vous demande de me croire

Vous voulez témoigner de quoi si vous n'avez rien vécu ?

- de ceci cela, appris par coeur dans d'obscurs bouquins peut-être ?

=> le danger est de témoigner de tout sauf de quelque chose de réellement vécu.

De quoi peut témoigner un bébé juste né ?

De quoi témoigne le fou ?

... y'en a qui disent qu'ils ont rencontré le Vieux s'il existe, pensent pouvoir témoigner de cela => ne seraient-ils pas plutôt devenus fous :aie:

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Des fêlés de la casquette par chaud soleil pensent pouvoir témoigner d'esprits purs (anges ou démons) et d'autres vierges Marie, vies éternelles, péchés originels, réincarnations, résurrections, créations du monde en sept jours, transsubstantiations, rédemptions que sais-je encore, veulent "voir Dieu" s'il existe ou quoi que ce soit allons bon ...

=> sont-ils tous devenus fous :fool:

- si tu veux témoigner de tout ce fourbi prête plutôt allégeance à quelque secte, ça pourrait l'faire.

. La vérité est sûrement, autrement plus simple que ça :facepalm:

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Invité Yokkie
Invités, Posté(e)
Invité Yokkie
Invité Yokkie Invités 0 message
Posté(e)

Le témoignage désigne au sens large la déclaration par laquelle un individu communique à autrui la connaissance personnelle qu’il possède d’un fait ou d’un évènement.

Dans le domaine juridique, si le témoignage est parfois utilisé pour l’établissement d’actes authentiques. Le recours au témoignage constitue sans doute le mode de preuve le plus fréquent.

Le témoin est en effet celui qui vient solennellement attester par sa déclaration de la véracité d’un fait ou d’une situation.

Au niveau littéraire...

"Face à la violence de masse telle qu'elle s'est exercée au XXe siècle – traumatisme de la Grande Guerre, terreurs totalitaires, système concentrationnaire et génocides – , est apparue une « littérature de témoignage » qui, à tort ou à raison, tend à se présenter comme un nouveau genre littéraire.

Mais l'acte de témoignage est tel que ces textes ont un statut particulier au sein de la littérature ; par là même ils la débordent et l'interrogent.

Cet acte a une signification éthique particulière – le survivant pense souvent accomplir une mission, au nom des morts et auprès des vivants, en narrant son expérience –, et un impact critique : le témoin, conscient des pouvoirs et des limites de la littérature, aide à repenser la nécessité de celle-ci, en même temps que la responsabilité incombant aux écrivains.

Par une certaine exigence et tension d'écriture, les auteurs de témoignages littéraires ont défendu, illustré ou invoqué une certaine idée de la littérature, suscitant parfois de grandes batailles critiques, voire certains scandales ou malentendus."

Mon lien

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

Se raconter, témoigner, être témoin... !

Il revient souvent, ce témoignage, pour appuyer un propos dans une discussion. Un peu comme une preuve.

Mais preuve de quoi, finalement ?

D'avoir "compris" la conversation qui se déroule ?

Le témoignage serait-il la manifestation d'une nécessité de s'extraire d'un vécu, d'une expérience qui engendre la souffrance d'être tue ?

Quels en sont les enjeux et cachent-ils ou dévoilent-ils un ou plusieurs désirs ?

Vous avez 10 ans pour répondre... Tic tac, tic tac, tic tac...

Preuve qu'on a été directement impliqué dans le problème dont on parle, non ?

C'est un argument - et de poids - supposé démontrer qu'on n'est pas dans le seul débat d'idées, qu'on ne fait pas que raisonner sur des concepts.

Mais je cerne pas bien la question, voire le problème.

Ensuite il est question d'une manifestation supposée marquer une nécessité de "s'extraire d'un vécu"... on témoignerait pour dire, exprimer ce qu'on n'a pu dire.

C'est autre chose alors, non ?

Là il est question de "se raconter".

Pourquoi est-ce qu'on "se raconte" ?

J'imagine parce qu'on n'a pas le sentiment d'avoir été compris, non ?

Je sais pas. Un souci de dignité ?

Faudrait que tu précises, Anna.

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Membre, Posté(e)
placide3 Membre 522 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Mais je cerne pas bien la question, voire le problème.

... moi non plus :(

Comme toujours ce genre de "débats" part en "c-uilles" du moment que la question du départ n'a pas été clairement établie :rtfm:

Poser correctement un problème, une question, c'est déjà y répondre.

=> à question absurde, réponses absurdes et pis c'est tout :bad:

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Membre, 157ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 157ans‚
Posté(e)

... moi non plus :(

Comme toujours ce genre de "débats" part en "c-uilles" du moment que la question du départ n'a pas été clairement établie :rtfm:

Poser correctement un problème, une question, c'est déjà y répondre.

=> à question absurde, réponses absurdes et pis c'est tout :bad:

C'est pas non plus si simple de poser une bonne question.

Sinon j'ai pas vu quoi que ce soit partir en couilles ?

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Membre, 55ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 55ans‚
Posté(e)

Maintenant quel est le désir à l'origine du temoignage, puisque telle est finalement la question. Je dirais que c'est un désir de combler le désir de l'autre par sa propre version de la reponse à la question. Le desir de faire sien le desir de l'autre, pour le dire autrement ...

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