[Exo perso] la mort de mémé

Tout le monde était très ému en poussant les portes de l’hôpital. Le médecin avait prévenu : c’était une question de jours désormais, d’heures peut-être.

Betty Dupeuple avait encore cette apparence juvénile si rassurante malgré la maigreur qui émaciait ses traits. Elle arbora son sourire le plus désarmant : "ah mes enfants, quel bonheur de vous voir enfin rassemblés... grâce à vous je vais pouvoir partir en paix".

Will sauta sur l’occasion : "hors-sujet mémé, et là je dis attention : partir est impropre, le terme est "casser sa pipe", tu n’apprends rien mémé, malgré mes leçons salutaires".

Matt le prit par la couture du pantalon et l’expédia par la fenêtre. Six étages plus bas, un "schplaff" retentissant annonça à tous qu’il était arrivé à bon port : "Matt Matt, mon tout petit, qu’as-tu fait encore, s’exclama Betty... si tu étais allé voir un analyste comme feu le camarade ton père le préconisait, on n’en serait pas là !".

John intervint alors pour calmer les esprits : "John va parler dit-il, il s’apprête à parler et demande un silence absolu afin que chacun puisse graver au plus profond de lui les mots qui servent à communiquer entre les simples mortels et lui-même, et surtout vice-versa, c’est peu de le dire".

Rassérénés par cette annonce, l’assemblée observa une minute de silence. Était-ce en souvenir de Will ou dans l’attente d’un discours de John, nul ne le savait vraiment. Au beau milieu, John réajusta son nœud de cravate et partit s’en jeter un au bar en face de l’hôpital.

"Ââârh qu’elle est belle John" ne pu s’empêcher alors de souffler Rob, en verdissant d’émotion (Rob était daltonien, tendance Averell). "J’vais te montrer mon zizi, j’vais te montrer mon zizi" plaça opportunément Kevin au milieu des indignations des uns et des autres.

"Il suffit, coupa Grandma, mes enfants ma chair, camarades, écoutez-moi : ceci est ma dernière volonté : prions tous ensemble à la mémoire de Will et aussi de Joseph, mon défunt et votre père à tous, tragiquement disparu il y a de cela plusieurs générations de révolutionnaires de souche".

La danse rituelle autour du divan où mémé était affalée commença, le rite prenait soudainement une autre dimension : "prions pour Will camarades, prions mes frères, prions pour notre père à tous, à la gloire du petit père Dupeuple" (Joseph était un nain), papa papa, pourquoi nous as-tu abandonné ?"

Maria était déjà nue et quasiment en transes. Matt se rapprocha discrètement en envoyant valser d’un coup d’épaule Kevin occupé à s’entretenir avec le dieu Onan, l’oeil rivé sur le postérieur d’icelle. Sa tête alla se fracasser contre l’angle de la commode, au moment même où un jet surpuissant s’éparpillait sur les lunettes faciales de Grandma (et un peu autour). La mort fut instantanée.

"A son âge remarquez, c’est dans l’ordre des choses" risqua Ann après un silence. "Une belle mort en tous cas" commenta Rob, en spécialiste. On mit le cadavre de Kevin dans le vide-ordure où il passa tout juste.

Alors on décida de s’occuper enfin un peu de l’auguste ancêtre, qui commençait à remugler sévère.

"Euh mémé, tu veux écouter Beyonce avant de trépasser" s’enquit l’adorable Sam, en hochant gravement ses nattes. "Un cachou Grandma ?" proposa Rob, particulièrement attentif pour une fois.

Hélas, au moment même où les choses semblaient s"apaiser, un hurlement interrompit ces marques d’affection : Matt gisait par terre, ensanglanté, un couteau planté dans le ventre. Maria, nue et ruisselante, le regardait d’un air outré : "quand je dis non, c’est non !" rugit-elle.

"Bien fait" siffla Betty, j’ai jamais pu le piffer celui-là : coupons-le en rondelles et hop, à la poubelle comme l’autre !". Les féministes s’exécutèrent, un rictus de haine aux lèvres (Maria conserva quand même la queue en souvenir, pour sa collection privée).

"Ah elle est belle Sam" souffla Rob à un moment, l’esprit ailleurs. Il lui sauta dessus et s’apprêtait à la violer quand, emportés dans leur élan, ils tombèrent tous deux par la fenêtre.

Ainsi Betty, qui attendait paisiblement la mort, se retrouva seule avec ses deux filles, Ann et Maria. Un rayon de soleil couchant passa par la fenêtre où un pinson vint fredonner quelques notes

"Fin des visites" annonça soudain Jenny en entrant en coup de vent dans la pièce.

"Oh noooon, firent en choeur les trois survivantes, on vient à peine d’arriver".

"C’est vrai que le temps passe vite ici" railla Maria.

"Mais, mais mais : on est quatre, fit-elle, l’oeil soudainement allumé... et si on faisait un bridge ?"

" Mais qui c’est qui va faire le mort ?" s’enquit Ann, en ricanant.

Betty, qui n’avait aucun sens de l’humour, prit la remarque très au sérieux et trépassa sur le champ.

Maria se jeta sur Ann en hurlant que c’était sa faute, qu’elle avait tué mémé.

Jenny à ce moment ouvrit sa blouse de médecin, elle était presque entièrement nue et son corps n’était qu’arabesques et douceur : un vrai appel à l’amour.

Seule une ceinture épaisse la préservait d’une totale nudité.

"Allah Ouakbar" fit-elle sobrement en appuyant sur le bouton.

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:wub:

Là, oui, je te lis... Et plutôt deux fois qu'une ! **Private Joke**

C'est excellentissime en matière de caricature (oui, j'e crois que j'ai reconnu tout le monde) et complétement délirant vis à vis de la rapidité des enchaînements. Un humour noir à faire pâlir la mort en personne - bien sûr que j'exagère pour te flatter. Je me suis sentie bousculée du début à la fin avec une petite pause très courte quand le pinson vint siffler la chute complètement inattendue. J'adore !

Les contraintes y sont, même si j'aurais assez aimé que tu en donnes plus... Parce que bien évidemment, tu en as largement les moyens mais tu favorises ton petit côté cabotin...

Bravo ou plutôt Chapi Chapo, Chapati, Chapi Chou !

(Oui, je ne me lasse pas de dériver sur ton pseudo dont il faudra un jour que tu me livres son origine et sa signification sur un divan... Mais le moment n'est pas encore venu, non.)

Ravi de t'avoir quand même bousculée, c'est malgré tout gratifiant à mon âge (j'essaierai de faire mieux la prochaine fois ).

Bizzzzz

(y'a pas le feu au lac hein)

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Hum, il semble qu'il y ait maldonne...

Je voulais deconner en jouant sur le double sens de "bousculer" : "bousculer une fille", qui me semblait vouloir dire se l'envoyer (me semblait avoir lu ça y'a bien longtemps dans San-Antonio). Finalement pas très sûr je vérifie... on dirait que y'a méprise, pas de bousculer synonyme de.

Bien embêté...

J'ai bien aimé.

Et il me semble aussi que "bousculer" ai ce double sens.

C'est dans le registre de Claude François... "Je me lève et je te bouscule"... bien que je n'aie jamais compris qu'il ne la bouscule pas avant de se lever, c'est tellement plus "habituel" d'user d'une cuillère (à café, à soupe, à confiture) pour éveiller quelqu'une et lui donner le sourire, de surcroît... Tu m'étonnes qu'elle ne se réveille pas... :x

Tu nous fais un Exo Chinois, Chapatitan ?

........histoire et personnages trop grossiers...dommage.

Ah! le fantasme de la belle infirmière nue sous sa blouse qui se fait saut.. exploser!!:)

Je te reconnais bien là !

(il en manque encore quelques uns)

........histoire et personnages trop grossiers...dommage.

Ça je vous le fais pas dire !

Et encore, y'en a des pires...

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Chapati...j'aurais aimé qu'on évite le trash mais d'après les commentaires il semble que le parler cru vous va...

sinon infirmière moi même c plus que moyen cette histoire de nu

aucune d'entre nous n'y est!

je prenais l'exercice au sérieux ...

C'est une fiction...

je voulais dire avec un peu de retenue pour l'exercice...et ces clichés ... bof.

la fiction forcément puisque on raconte une histoire avec des personnages...

J'ai lu cette histoire comme on regarde un dessin animé. Tout s'enchaîne très très vite. L'invraisemblable est au rdv. C'est plein de rebondissements. Le sang gicle, on se tronçonne.

Tout est très visuel. J'imaginais en même temps des bruitages de cartoons.

Certes on est loin d'une description psychologique des personnages.... Du coup c'est divertissant et pas prise de tête...

oui comme celui que vous avez fait vous même aussi

je me donne encore le droit de dire ce que je pense

et remercie Chapati d'avoir considéré mon avis en toute simplicité... sans chichi :D

Ça je vous le fais pas dire !

Et encore, y'en a des pires...

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Je m'adressais à Chapati. Mais c'est vrai que j'ai omis de le préciser...

On en fait des mangas de tes histoires et tu me donnes un pourcentage , pourquoi? c'est mon idée et pour sûr, ça se vendra comme des petits pains.

Personnages grossis à la loupe, caractères des personnages qui explosent ( pas seulement dans le sens figuré :) ) mais cela n'en devient pas caricatural mais réel comme un manga film , on se focalise sur un personnage et là arrive un autre qui transfigure la scène pour nous apporter un nouvel élément- l'histoire se fabrique comme un casse tête chinois et c'est assez drôle de se rendre compte qu'on comprends... , c'est assez ''bondé'', la pièce se rétrécit et les acteurs de l'histoire deviennent plus présents mais la fin arrive beaucoup trop vite

tu résumes pour arriver à la fin ( l'impatience est un vilain défaut qui raccourcie le trame de l'histoire)

On en fait des mangas de tes histoires et tu me donnes un pourcentage , pourquoi? c'est mon idée et pour sûr, ça se vendra comme des petits pains.

Super ! Mais j'ai une meilleure idée : tu fait des mangas avec mes histoires, tu t'occupes de tout et tu m'envoies le blé !