"City on Fire", le roman qui valait deux millions

Rarement des éditeurs s'étaient autant battus pour un roman : les droits de "City on Fire", écrit par un Américain jusque-là inconnu, se sont vendus à près de 2 millions d'euros, un montant jamais vu pour un premier livre. Déjà traduit en 15 langues, et sorti en France le 14 janvier dernier, il pourrait devenir un énorme best-seller.

Les éditeurs hexagonaux savent que ce genre de fiction américaine cartonne en France, souvent même mieux qu'aux US. Des enchères sont organisées et c'est Plon qui remporte la palme en échange d'un chèque de 150 à 200.000 euros.

Déjà acheté pour le cinéma

En 2012, une dizaine d'éditeurs se battent pour acquérir les droits du livre alors que le manuscrit n'est pas encore terminé. Après une première offre à un million de dollars, Knopf rafle finalement la mise, avec une enchère de deux millions de dollars (1.800.000 euros). Soit le premier roman le plus cher de l'histoire.

Mais le succès de l'ouvrage ne s'arrête pas là : dans le même temps l'agent de Garth Risk Hallberg fait parvenir le manuscrit à Scott Rudin, le producteur hollywoodien auquel on doit "No Country for Old Men" ou "There will be blood". 24 heures après, Rudin achète les droits pour le cinéma.

https://fr.news.yaho...-145828821.html

Dans cette œuvre-fleuve à la confluence du roman d'apprentissage et de la fresque urbaine, le nouveau prodige américain ressuscite un New York révolu.

http://www.telerama....fire,137448.php

Je ne sais pas si ça excite votre curiosité autant que la mienne, quelqu'un l'a lu ?

Vous vous doutez bien, faible comme je suis, je l'ai acheté bien sûr !

Je le commencerai bientôt et je reviendrai en parler :)

Aujourd'hui méridienne et chat sur les cuisses, j'ai commencé le pavé.

Il était 13h00 passés, je n'ai su le lâcher qu'en fin d'après-midi (parce que mes yeux me trahissaient).

Pour l'instant, après près de 200 pages, je dirais : le décor est planté, les premières réflexions/peurs sont posées. Intrigantes, je regrette que mes yeux ne me suivent plus pour pouvoir aller plus loin. Côté écriture, fluide, facile, rien dans le style qui soit extraordinaire, mais le style simple plaît, naturel. Côté structure du bouquin, j'ai lu le premier "interlude". Les pages sont différentes, une écriture manuscrite, on se demande si dans ce nouveau style se trouvent des indices, ça marche ! J'accroche.

A bientôt pour la suite.

J'ai continué ma lecture ce soir. Maison silencieuse et comme il neige (misère il neige fort) à l'extérieur, c'est encore plus silencieux. Notre parasite préféré me rejoint immédiatement sur la méridienne. Pas besoin de plaid, un chat de cinq kilos à poils longs, surtout l'hiver, c'est un chauffage confortable.

Je commence la partie II, nous quittons l'époque précédente pour revenir un peu en arrière, et approfondir le décor de chaque personnage. Le style devient meilleur, le détail pointu. De grandes références, littéraires (Truman Capote), musicales (de Gene Krupa à Bowie), artistiques (Jackson Pollock) et l'Histoire, servent de toile de fond au parcours des différents personnages. L'auteur a ce don de nous plonger immédiatement en quelques mots dans une ambiance qui vous amène un petit sourire, un rapide soupir et un haussement de sourcils. C'est très bon !

Le livre présente parfois des différences de polices de caractères. J'ai déjà parlé des "interludes" tout à fait différents de la police choisie au départ, mais même dans le livre, il y a par exemple une liste comme tapée sur une vieille machine à écrire, ou là où l'on veut indiqué qu'il est écrit sur une lettre "Faire suivre", la police de ces deux mots est changée, agrandie et graissée. Ca hypnotise un peu, c'est marrant. A chaque changement de partie, il y a une photo.

Je suis rendue à la page 230 (entre-temps il a fallu nourrir le chat, le sortir, choper au passage une boîte de crackers parce-que j'avais un petit creux) et je me fais la promesse de ne pas reprendre le livre dans trop longtemps pour ne pas perdre le fil.

Bonjour bonjour,

Partie III presque terminée. Ca devient compliqué, si vous le lisez prenez des notes au niveau des personnages il y a un monde fou là d'dans !

Des requins de la finance, un groupe de rock au leader déjanté, un môme en quête d'identité, une famille riche et ses secrets, un journaliste, un enquêteur, une organisation secrète, bon... Mon personnage préféré c'est Mercer. Mais pour savoir pourquoi vous allez devoir lire le bouquin. Bof, je ne suis pas originale, j'aime bien le gentil, enfin, jusqu'à présent il est gentil. Même un peu naïf le pauvre...

Allez, un p'tit extrait. C'est le leader du groupe de rock qui parle, sous coke :

"Alors on fait quoi, Charlie ? On réagit, on lutte. On cède notre droit imprescriptible à défendre notre propre domaine d'action. (Reprenant un gros sniff.) C'est vrai, d'un côté, il y a quoi, quarante quadrillions d'armes nucléaire pour assurer un statu quo. D'un autre côté, des étudiants sympas, intelligents, lisent "L'Homme unidimensionnel" et se disent : Hé, je vais aller faire du lobbying auprès de mon... n'importe qui... et alors on sera débarrassés des ogives nucléaires. Sans voir que ce qu'ils font, c'est étayer le système qui a produit les ogives nucléaires pour commencer. Je veux dire, on peut voter pour l'âne ou l'éléphant, ou rester chez soi à téter le biberon cathodique, mais on peut tourner les choses sous tous les angles, on consent à un système immoral. Tu achètes un spray de crème à raser chez Duane Reade, l'argent sert à fabriquer le napalm. Le but de tout le système et sa raison, c'est d'être totale, tu vois ce que je veux dire ?"

Ca dure comme ça sur deux pages, excellent !

Bonjour bonjour,

Pavé terminé hier. Bon livre. Pour un premier bouquin, quel talent !

Il faut l'envisager aussi comme une chronique, une ode à New York, dans la dinguerie des années 70.

Les personnages sont attachants, même les méchants.

Attention si vous le lisez, sachez que parfois, le début de quelque chose vous est raconté au chapitre 45, et vous ne retrouverez la fin de l'action qu'au chapitre 78 par exemple, faut suivre ! Si vous lâchez le bouquin trop longtemps pour s'y retrouver c'est un peu galère. Je ne sais pas si c'est une volonté de l'auteur, de nous emmener toujours plus dans le brouillard, peut être. J'ai eu l'impression de crapahuter sur une toile d'araignée géante où à un moment donné, au lieu où se rencontre tous les fils, le lien se fait entre tous les personnages.

Alors ou j'ai perdu certains fils ou il reste des choses en suspens et c'est la volonté de l'auteur, mais à la fin, pour certaines choses, on doit se faire sa propre idée.

J'ai posté cette semaine un topic sur "Vinyl" la nouvelle série de HBO. J'ai regardé le pilote, simultanément à la lecture de "City on fire", ça le fait ! Ca a mis des images sur certaines parties de mon bouquin

Les droits de ce livre ont déjà été achetés pour le cinéma. Franchement, je me demande comment ils vont en sortir un film, tellement il y a de retours en arrière, de poussées vers l'avant, et retour, et futur, ça va être compliqué. Si ça se fait, je le verrai, assurément !

Bonjour,

je l'ai lu il y a quelques semaines, j'ai beaucoup accroché au début, au milieu, à la fin...

J'ai un peu trouvé qu'il y avait des moments où ça tournait en rond, mais le désir de connaître le fin mot de l'histoire pousse à continuer !

Et le nombres de personnages, les multiples allers/retours ne m'ont pas dérangée dans la lecture.

Je n'en parle pas aussi bien que toi, mais je le recommande vraiment !!!

Bonjour,

Ca me fait plaisir que tu viennes donner tes impressions, je ne connais personne jusqu'ici à part toi et mon mari qui ont lu le bouquin. Il faut dire que pour beaucoup, les ouvrages de presque 1000 pages sont repoussants. Tiens je ne crois pas l'avoir dit, mais le livre, l'objet en lui-même, je l'ai beaucoup aimé. Papier fin, couverture souple, se pose parfaitement à plat sans s'abîmer. Et heureusement parce-que le tenir à bout de bras longtemps, ce n'est pas possible il est trop lourd

je ne sais pas pourquoi, mais ce livre m'a fait la même impression que "La conjuration des imbéciles" de Kennedy Toole.

L'as-tu lu ?

L'histoire n'a rien à voir, c'est juste une impression

Ah, je ne l'ai pas lu la conjuration des imbéciles.

A découvrir alors :)