Aller au contenu

L'influence de la religion dans le monde moderne


jean ghislain

Quelle place pour la religion ?  

12 membres ont voté

Vous n’avez pas la permission de voter dans ce sondage, ou de voir les résultats du sondage. Veuillez vous connecter ou vous inscrire pour voter dans ce sondage.

Messages recommandés

Membre, 50ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

S’il est une vérité que l’histoire a mise hors de doute, c’est que la religion embrasse une portion de plus en plus petite de la vie sociale. A l’origine, elle s’étend à tout ; tout ce qui est social est religieux ; les deux mots sont synonymes. Puis, peu à peu, les fonctions politiques, économiques, scientifiques s’affranchissent de la fonction religieuse, se constituent à part et prennent un caractère temporel de plus en plus accusé. Dieu, si l’on peut s’exprimer ainsi, qui était d’abord présent à toutes les relations humaines, s’en retire progressivement, il abandonne le monde aux hommes et à leurs disputes.

Durkheim.

Que les choses soient donc bien claires : on n’annonce pas une fois de plus et pour rien la mort en quelque sorte physique des dieux et la disparition de leurs fidèles. On met en évidence le fait que la Cité vit d’ores et déjà sans eux, y compris ceux de ses membres qui continuent de croire en eux. Ils survivent ; c’est leur puissance qui meurt. Prospéreraient-ils insolemment que son vrai ressort n’en serait pas moins irrémédiablement aboli.

Gauchet.

Pour dire combien est moribonde la religion en l'état actuel. Les causes en sont multiples. Les erreurs et nombreux faits religieux ont démontré au fil du temps combien le discours religieux et les actes sont deux choses différentes. D'un côté l'on parle de bonté, de l'autre on guerroie. D'un côté on avance l'amour du prochain, de l'autre côté, le même aura vite fait de juger, d'exclure, de condamner à tout va. Et c'est encore le même qui te parlera de la vie et qui sera aussi le premier à tuer son adversaire en religion. Comment ne pas ouvrir les yeux devant cela ?

On dit que l'histoire est juge. Or dans notre histoire de la philosophie, cela fait déjà plus d'un siècle que nous avons jugé Dieu. Grâce à la philosophie des Lumières, la révolution a coupé la tête du roi, qui était, le représentant de Dieu sur Terre. Comme quoi... Et puis Nietzsche a annoncé la mort de Dieu au 19è siècle, déjà, pour dire que ce genre de croyance devait indéniablement s'affaiblir.

Regardons aujourd'hui. La science n'a plus de compte à rendre à la censure religieuse comme du temps de Galilée. La politique est séparée de la religion, nous vivons dans un état laïque. C'est donc plus de liberté, plus de progrès pour la science mais aussi l'organisation de la cité, c'est en fin de compte une époque où l'on a passé Dieu à la trappe, à l'exception de ceux qui y croient encore, et qui en ont tout-à-fait le droit...

Mais qui voudrait sérieusement revenir au temps de Moïse ou Jésus ? Celui-là ne serait qu'un malheureux, avec tout le ressentiment qu'il trimbale envers notre monde moderne. L'état islamique en est un exemple flagrant. Des réactionnaires au monde occidental moderne, qui décident de tomber dans l'extrême de leur fondamentalisme religieux.

L'état islamique est le signe de la volonté qu'a l'islam fondamentaliste de s'approprier et ordonner le monde sous son joug. Outre la diabolisation de tous les non-croyants, et l'endoctrinement interne des plus jeunes (et même des enfants), cet islam extrémiste veut s'étendre et dominer.

Dans notre histoire, nous, occidentaux, nous avons le souvenir désagréable de la toute puissance d'Hitler, qui voulait établir un "empire de 1000 ans", pour son peuple qu'il considérait comme supérieur, au détriment des autres "races dégénérés". Heureusement que cet barbarie, ayant mené des millions de juifs, d'homosexuels ou d'handicapés à une mort atroce, n'a duré qu'un temps.

Si l'on peut retenir quelque chose, c'est bien qu'alors, au début de la montée de la barbarie, l'Europe fut engluée par son idéal de paix et de justice, idéal certes très louable, mais pourtant dénotant d'une certaine veulerie. Car c'est la lâcheté, l'inaction des gens de bien qui fait se développer librement le mal.

Et cette courageuse lutte américaine, qui a le soutien de la France, doit aussi être un message fort contre toute forme d'extrémisme religieux. La religion moribonde, qui dans un dernier souffle, voudrait d'un sursaut tout détruire, de peur de disparaître sans faire de bruit ?...

C'est la suite naturelle à la décadence de la religion. Les philosophes modernes, et pas seulement Durhkeim ou Gauchet, mais aussi Marx ou Bakounine nous ont éclairé sur le mécanisme du phénomène religieux. Et c'est en montrant cette mécanique sous son vrai visage que l'on peut avoir la possibilité de passer à autre chose. Le but avoué et assumé de ces philosophes est l'amour de l'humanité, qui ne saurait se passer de sa liberté fondamentale. Car pour tourner la page, il faut d'abord situer ainsi que comprendre les tenants et aboutissants de la croyance.

« Amoureux et jaloux de la liberté humaine, et la considérant comme la condition absolue de tout ce que nous adorons et respectons dans l'humanité, je retourne la phrase de Voltaire, et je dis : Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître. »

Bakounine.

« L'expérience nous apprend, au contraire, que le système répressif et autoritaire, loin d'en avoir arrêté les débordements, l'a toujours plus profondément et plus largement développée dans les pays qui s'en sont trouvés atteints, et que la morale publique et privée a toujours descendu et monté à mesure que la liberté des individus se rétrécissait ou s'élargissait. Et que, par conséquent, pour moraliser la société actuelle, nous devons commencer d'abord par détruire de fond en comble toute cette organisation politique et sociale fondée sur l'inégalité, sur le privilège, sur l'autorité divine et sur la méprise de l'humanité ; et après l'avoir reconstruite sur les bases de la plus complète égalité, de la justice, du travail, et d'une éducation rationnelle uniquement inspirée par le respect humain, nous devons lui donner l'opinion publique pour garde et, pour âme, la liberté la plus absolue. »

Bakounine.

Pour Bakounine, qui est le contemporain de Marx, version plus libertaire, Dieu est le prétexte que prennent les classes dominantes pour endormir et asservir les masses. Il constitue donc un obstacle à la réalisation d'un État se basant sur des fondamentaux de liberté et d'épanouissement personnel et collectif. S'il existait, ce qui est déjà peu probable pour les philosophes de l'époque, il faudrait l'extirper du monde présent afin de libérer les hommes de son emprise. N'existant pas, il faut alors lutter contre l'église établie pour que le croyant retrouve son propre chemin de pensée, à la place de se soumettre. Ce qu'il faut faire disparaître pour Bakounine, grâce au matérialisme philosophique, c'est l'idée toute métaphysique et abstraite de Dieu, afin de libérer la pensée humaine. Il rejoint donc Marx sur le fond, lorsque Marx assure que Dieu est le prétexte suprême de la classe dominante pour maintenir une hiérarchie injuste. La différence d'avec Marx étant que Bakounine ne veut pas voir la classe ouvrière dominer, ce qui serait en fait déplacer le problème de la hiérarchie. Son espoir est plutôt de faire la révolution d'un point de vue autant individuel que collectif, par la prise de conscience que ma liberté passe aussi par la libération des autres. Plus je vis dans un monde libre, plus il doit y avoir de gens libres. Car même s'il n'y a qu'un minimum de gens aliénés, malheureux, et soumis, l'effet pervers peut se propager à l'ensemble de la société. Toute liberté est donc à défendre, à soutenir, à maintenir fermement, pour éviter l'emprise négative du ressentiment, qui est une voie royale pour toute religion.

Marx qui explique très bien le phénomène religieux et les problèmes qu'il engendre. Marx part de la situation misérable de l'homme. Pour lui, l'homme vit dans une société, un monde qui souvent l'opprime, l'empêche de réaliser sa vie du fait de conditions sociales défavorables dans la plupart des cas. Or ce monde-là crée de toute pièce la religion qui, n'étant que l'expression de la détresse de l'homme, conduit à donner à l'homme des illusions pour supporter le poids de sa vie. En fait, cette formidable somme encyclopédique de spiritualité n'est pour Marx que la réalisation en l'homme d'une conscience inversé du monde qui maintient l'homme dans l'imaginaire, apaisant ainsi ses souffrances, et qui le détourne ainsi de toute protestation.

« Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple.

L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions. […] La critique de la religion détruit les illusions de l'homme pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de la raison, pour qu'il gravite autour de lui-même, c'est-à-dire de son soleil réel. »

Marx.

La réalité, mot important pour Marx, qui considère ses prédécesseurs idéalistes comme penseurs bourgeois, à la solde du système. Le réalisme, c'est le contraire de l'idéalisme. Marx s'oppose par conséquent à Hegel, directement, et à Platon, indirectement. Si on y regarde bien, c'est vrai que Hegel voit le monde et l'homme comme la réalisation de ce qu'il appelle "l'Esprit absolu", sans trop concrétiser ce concept. Peut-on y voir Dieu ? Ou est-ce un avatar du monde des Idées de Platon ? En tout cas, Marx critiquant Hegel y voit l'homme qui marche à l'envers. D'où la nécessité du retournement matérialiste préconisé par la philosophie marxiste.

Dans ce contexte, la phrase "La religion [...] est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité" est compréhensible dans le cadre du réalisme marxiste.

Le fantastique, c'est la production imaginaire, et pourtant d'apparence cohérente, d'une explication transcendante, idéale, contre ce monde là-devant, et à ses phénomènes incompris. Du moins quand ce monde même résiste à l'explication, évidemment, le fantastique naissant de la stupeur, du manque de sens donné à la réalité par l'individu.

En pratique, cet individu, il ne "possède pas de réalité", il lui manque ce rapport avec le monde qui l'entoure. Marx avance que le prolétaire en est la parfaite illustration : le travail à la chaîne, qui habitue l'ouvrier à sa tâche répétitive, le réduit de fait à une machine. Ne pas posséder de réalité, c'est ne pas trouver de sens au monde, à sa vie. La vie d'esclave n'a pas de sens. Le monde devient absurde. Je dirais pour employer une expression moderne, que l'individu aliéné "décroche".

Que reste-t-il alors pour cet être aliéné ? Le rêve, l'imaginaire. La religion, comme consolation, illusion, opium comblant le vide de l'existence. La promesse d'un monde meilleur dès lors qu'il rentre en religion. Mais qui le mènera au contraire à une facile acceptation de son sort, et en définitive à être encore plus "mouton" envers tout système qui veut bien l'exploiter. Rien à gagner somme toute, si ce n'est de perdre le peu de vie qu'il lui reste sur un pari illusoire.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, Posté(e)
Javade Membre 1 381 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La religion ne doit avoir sa place que dans la vie privée !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
jepense Membre 16 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

la religion, c'est la vie, ce n'est pas une chose qui est fabriqué par les humains.

pourquoi nous somme dans la vie !!!, il y a certainement une réponse, et évidement une raison de notre existence, que l'on doit chercher.

ne me dit pas que le dieu nous a créés et nous a laissés (c'est de la folie),

ne me dit pas que le dieu s'est divisé par trois, mais il y a un seul dieu dans le même temps (même mon petit frère ne peut jamais croire en ça )

il y a un seul dieu c'est Allah, et je suis un musulman.

vous pouvez bien chercher sur l'islam (objectivement) et vous pouvez comprendre pourquoi je suis musulman.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 50ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

Des gens comme toi, on en veut pas ici en Occident.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

S’il est une vérité que l’histoire a mise hors de doute, c’est que la religion embrasse une portion de plus en plus petite de la vie sociale. A l’origine, elle s’étend à tout ; tout ce qui est social est religieux ; les deux mots sont synonymes. Puis, peu à peu, les fonctions politiques, économiques, scientifiques s’affranchissent de la fonction religieuse, se constituent à part et prennent un caractère temporel de plus en plus accusé. Dieu, si l’on peut s’exprimer ainsi, qui était d’abord présent à toutes les relations humaines, s’en retire progressivement, il abandonne le monde aux hommes et à leurs disputes.

Durkheim.

Cette citation de Durkheim me paraît tout à fait témoigner en faveur de ta thèse (ou plutôt ton désir, soit dit en passant tout à fait légitime) d'en finir avec la religion.

Cela fait à présent quelques décennies que les plus grands penseurs des sciences sociales (Durkheim en tête de liste) défendent l'idée de sécularisation, c'est à dire qu'ils ont l'idée que nous sommes dans un processus irréversible d'affaiblissement du divin et de la puissance des religions sur le politique ou le temporel. Le tout étant sensé nous mener à la disparition des religions (pour le moins en occident).

Rappelons toutefois que toute l'angoisse de Durkheim et l'origine même de ses écrits visa cependant à repenser le lien social sans le recours de la religion, à laquelle il reconnaît néanmoins la capacité structurante et normative (au niveau global). Pour Durkheim, la religion est le ciment social qui permet aux citoyens d'une même civilisation de partager et propager des valeurs communes, et donc un mode d'emploi du vivre-ensemble.

Que les choses soient donc bien claires : on n’annonce pas une fois de plus et pour rien la mort en quelque sorte physique des dieux et la disparition de leurs fidèles. On met en évidence le fait que la Cité vit d’ores et déjà sans eux, y compris ceux de ses membres qui continuent de croire en eux. Ils survivent ; c’est leur puissance qui meurt. Prospéreraient-ils insolemment que son vrai ressort n’en serait pas moins irrémédiablement aboli.

Gauchet.

J'ai beaucoup d'admiration pour Marcel Gauchet qui souffre à tort d'une mauvaise réputation dans les journaux d'extrême gauche. C'est un penseur admirable et profondément érudit comme notre système scolaire ne sait plus en produire. Un philosophe dont la pensée est d'une qualité extrêmement rare, mais nous savons tous ce qu'il advient lorsque l'on donne de la confiture à des cochons...

Ce que Marcel Gauchet a bien vu, c'est cette spécificité du christianisme qui en fait "la religion de la sortie de la religion". Il démontre que le christianisme est à l'origine insoupçonnée de l'humanisme des Lumières et de la sécularisation, malgré les oppositions injustes et véhémentes des laïques de gauche qui sont préoccupés à l'idée d'intégrer un islam aux nombre d'adhérents sans cesse grandissant. Pour des raisons bêtement politiques et idéologiques donc, beaucoup refusent et refuseront de considérer la pertinence (indéniable) de sa pensée.

Je crains cependant que Marcel Gauchet démontre précisément qu'il est impossible de plaquer les concepts de progrès, de laïcité et de sécularisation à la civilisation islamique. Mais il n'en est pas responsable : nous voulons toujours tuer le messager, surtout quand il nous porte une mauvaise nouvelle ou même simplement si son message met en danger tout ce en quoi nous croyons.

Pour dire combien est moribonde la religion en l'état actuel. Les causes en sont multiples. Les erreurs et nombreux faits religieux ont démontré au fil du temps combien le discours religieux et les actes sont deux choses différentes. D'un côté l'on parle de bonté, de l'autre on guerroie. D'un côté on avance l'amour du prochain, de l'autre côté, le même aura vite fait de juger, d'exclure, de condamner à tout va. Et c'est encore le même qui te parlera de la vie et qui sera aussi le premier à tuer son adversaire en religion. Comment ne pas ouvrir les yeux devant cela ?

Pour te dire la vérité, il y a de profondes similitudes (dont les racines sont culturelles et probablement exclusivement occidentales) entre le commandement chrétien d'amour du prochain et l'amour de l'humanité qui habiterait (soit disant) les anarchistes, communistes ou autres révolutionnaires.

En réalité, il s'agit toujours d'un commandement ou d'une exigence morale (l'amour du prochain) qu'il nous est à jamais impossible d'atteindre. Comment choisirions-nous d'aimer alors que nous ne faisons nos choix que selon nos amours et nos affinités? Pourquoi parlerait-on de "tomber amoureux" sinon pour exprimer que ce sentiment échappe par nature à notre contrôle?

On dit que l'histoire est juge. Or dans notre histoire de la philosophie, cela fait déjà plus d'un siècle que nous avons jugé Dieu. Grâce à la philosophie des Lumières, la révolution a coupé la tête du roi, qui était, le représentant de Dieu sur Terre. Comme quoi... Et puis Nietzsche a annoncé la mort de Dieu au 19è siècle, déjà, pour dire que ce genre de croyance devait indéniablement s'affaiblir.

Regardons aujourd'hui. La science n'a plus de compte à rendre à la censure religieuse comme du temps de Galilée. La politique est séparée de la religion, nous vivons dans un état laïque. C'est donc plus de liberté, plus de progrès pour la science mais aussi l'organisation de la cité, c'est en fin de compte une époque où l'on a passé Dieu à la trappe, à l'exception de ceux qui y croient encore, et qui en ont tout-à-fait le droit...

Puis-je me permettre une série de questions tout à fait ouvertes : En quoi consiste concrètement et objectivement, selon toi, l'accroissement de liberté et de progrès dont nous tirerions les bénéfices actuellement? Comment l'organisation de la cité y gagnerait-elle sans le recours à la religion comme "ciment social" (Durkheim)? La liberté pour chacun s'oppose-t-elle par principe à l'égalité de tous?

Mais qui voudrait sérieusement revenir au temps de Moïse ou Jésus ? Celui-là ne serait qu'un malheureux, avec tout le ressentiment qu'il trimbale envers notre monde moderne. L'état islamique en est un exemple flagrant. Des réactionnaires au monde occidental moderne, qui décident de tomber dans l'extrême de leur fondamentalisme religieux.

L'état islamique est le signe de la volonté qu'a l'islam fondamentaliste de s'approprier et ordonner le monde sous son joug. Outre la diabolisation de tous les non-croyants, et l'endoctrinement interne des plus jeunes (et même des enfants), cet islam extrémiste veut s'étendre et dominer.

Les religions veulent toujours, à priori, s'étendre et dominer. Comme toutes les religions qui n'ont pas séparé le spirituel et le temporel d'ailleurs. La seule exception historique restera le christianisme, qui a réussi ce tour de force, même si c'est de façon involontaire et/ou inconsciente.

Toute la difficulté est que la civilisation islamique a un rapport à la mémoire qui est différent de celui de la civilisation occidentale. C'est pourquoi certains observateurs s'interrogent (à juste titre) sur la pertinence qu'il y aurait à plaquer les concepts occidentaux de laïcité, sécularisation, progrès (entre autres...), sur la civilisation islamique. Ce rapport à la mémoire est profondément enraciné dans l'islam, il est constitutif de cette civilisation.

Plusieurs indices permettent de bien le percevoir (et tous les spécialistes de la question savent que c'est la vérité) :

La mémoire et les traditions étant naturellement transmises par les anciens, la civilisation islamique se caractérise par un grand respect pour les personnes âgées (si bien qu'il paraît indigne à beaucoup de musulmans de mettre leurs parents dans une maison de retraite contre leur gré ou encore de se désolidariser financièrement de leurs géniteurs, si ils sont dans le besoin) qui sont perçues comme des individus expérimentés et pleins de sagesse, vecteurs également de la perpétuation des traditions, ou encore de la transmission du savoir.

A l'inverse, en Occident, les traditions ne sont plus prises au sérieux et les personnes âgées (qui seules pourraient les transmettre) sont mises au ban de la société, pour faire place à un culte de la jeunesse et de la performance. Les enfants sont une nouvelle forme de sacré, et comble du comble, les adultes les plus conditionnés parle système et atteignant un certain âge ont du mal à accepter leur propre vieillissement qu'ils associent à une baisse fatale de leurs capacités débouchant sur la mort ou encore (pour paraphraser le Général de Gaulle) à "un naufrage".

La mort d'un enfant est beaucoup plus mal vécue par les occidentaux que la mort d'un de leurs parents : nous avons l'idée que l'enfant n'a pas pu vivre grand chose, qu'il n'a finalement profité de rien (idée implicite et non-innocente de "profit"), tandis que (même si ce n'est jamais dit explicitement lors d'un enterrement) les personnes âgées qui décèdent auraient "fait leur temps", en "faisant la place" aux nouvelles générations.

A l'inverse, dans la civilisation islamique (mais aussi dans d'autres civilisations), la mort d'un ancien est un véritable drame, puisque c'est toute une expérience, un savoir-faire et une sagesse qui seront perdues à jamais. Bien entendu, la mort d'un enfant ou d'un nourrisson les attriste eux aussi (tout comme la mort d'un ancêtre nous attriste nous aussi), mais il y a l'idée inconsciente et sous-jacente que c'est un évènement (mettons autant de guillemets qu'il le faut) "moins grave".

Les Maghrébins considèrent classiquement qu'être fils d'untel ou untel constitue une sorte de cachet, une garantie d'être issu de bonne famille (ou d'une mauvaise), tandis que les Occidentaux considèrent idéalement que chaque génération doit fonder et conquérir son propre empire en partant de zéro. La civilisation islamique (encore une fois ce n'est pas un hasard) assimile l'intelligence à la mémoire (les autres processus mentaux leur paraissant secondaires), tandis que la civilisation occidentale assimile l'intelligence à la compréhension (la mémoire étant un processus perçu comme secondaire).

Et les exemples sont encore plus nombreux...

Dans notre histoire, nous, occidentaux, nous avons le souvenir désagréable de la toute puissance d'Hitler, qui voulait établir un "empire de 1000 ans", pour son peuple qu'il considérait comme supérieur, au détriment des autres "races dégénérés". Heureusement que cet barbarie, ayant mené des millions de juifs, d'homosexuels ou d'handicapés à une mort atroce, n'a duré qu'un temps.

Si l'on peut retenir quelque chose, c'est bien qu'alors, au début de la montée de la barbarie, l'Europe fut engluée par son idéal de paix et de justice, idéal certes très louable, mais pourtant dénotant d'une certaine veulerie. Car c'est la lâcheté, l'inaction des gens de bien qui fait se développer librement le mal.

Tout le problème de la société libérale capitaliste contemporaine, qui met la jouissance et le désir des individus sur un piédestal, consiste fondamentalement et inconsciemment à maintenir (et surtout à justifier rationnellement) l'interdit de l'inceste et du meurtre. En effet, si seule la libre jouissance de chacun doit être prise en compte, en quoi la loi s'opposerait-elle encore à un inceste consentant ou au meurtre d'un individu qui mettrait en péril le bien-être général, voire même son propre bien-être (p.ex. le meurtre d'Adolphe Hitler ou l'euthanasie).

C'est pourquoi nous sommes souvent peu crédibles face aux musulmans et à une civilisation islamique aux repères et aux valeurs très fortes, même si les pratiques liées à cette religion sont très oppressives (notamment pour les femmes ou les homosexuels) et que l'islam est condamné à évoluer lui aussi.

Voilà, j'abrège ma réponse parce qu'elle risque de devenir cauchemardesque à déchiffrer.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
jepense Membre 16 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Des gens comme toi, on en veut pas ici en Occident.

oui, biensur que oui, merci pour votre bienveillance votre tolérance et votre ouverture.

vous devez visiter un jour le Maroc, et tu va voir pourqoi nous sommes muulman, pourquoi les gens entre dans l'islam de plus en plus.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Clou quantique Membre 3 201 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Salut.

Le dieu Argent est bien vivant. En son nom, les gens pillent, massacrent, bombardent, saccagent, affament.

++

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 032 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Pour dire combien est moribonde la religion en l'état actuel.

Cette affirmation me laisse perplexe, pour peu que l'on veuille bien faire un tour d'horizon à l'échelle de la planète. Qu'il y ait une tendance générale à la baisse est incontestable, mais rien ne permet d'affimer la disparition des religions à court terme, la situation étant extrêmement variable d'un pays à un autre. D'où la nécessité de prendre très au sérieux l'impact de la religiosité, indispensable à la compréhension de nombreuses sociétés. Et pas seulement dans les pays les plus pauvres, mais aussi dans les pays les plus riches et les plus puissants du monde. Peut-on parler de religion moribonde aux Etats-Unis au vu de l'auto-appartenance religieuse des Américains : 79,9 % se déclarent croyants en 2008 (baisse de 10% par rapport à 1990) ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Lion2
Invités, Posté(e)
Invité Lion2
Invité Lion2 Invités 0 message
Posté(e)

Cette affirmation me laisse perplexe, pour peu que l'on veuille bien faire un tour d'horizon à l'échelle de la planète.

En effet, je suis tout aussi perplexe, mon tour d'horizon commençant d'abord par les définitions. Le mot "religion" me semble contenir en dehors du culte (rituel) et du divin (sacré) une dimension morale que je retiendrais comme une clé. Et si je regarde du côté du mot "laïc", il me semble que nous avons dans les définitions une différence qui semble marquer une opposition et donc une confusion qui de mon point de vue gagerait à être prise en compte.

Voici ce que j'ai relevé dans les définitions(cntrl) qui me semble intéressant:

laïque:

"Qui s'oppose, qui est hostile à toute influence, à toute emprise de l'Église et du clergé sur la vie intellectuelle et morale sur les institutions, les services publics."

religion:

"Rapport de l'homme à l'ordre du divin ou d'une réalité supérieure, tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales"

Votre exemple concret est toutefois très intéressant. Si l'on peut constater qu'il existe une religion "dominante", il serait tout aussi intéressant d'en étudier la moralité. C'est peut-être là où votre point de vu ne diverge pas tant que ça de ce que décrit Jean Gislain et que je trouve tout aussi intéressant.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Lion2
Invités, Posté(e)
Invité Lion2
Invité Lion2 Invités 0 message
Posté(e)

Voilà, j'abrège ma réponse parce qu'elle risque de devenir cauchemardesque à déchiffrer.

J'avoue que j'ai du mal avec les longueurs mais là c'est un régal !

Les textes sont bien choisis et la démonstration limpide pour clarifier ce qui peut l'être encore. Merci à vous Quasi-modo ! ;)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 50ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

Tout le problème de la société libérale capitaliste contemporaine, qui met la jouissance et le désir des individus sur un piédestal, consiste fondamentalement et inconsciemment à maintenir (et surtout à justifier rationnellement) l'interdit de l'inceste et du meurtre. En effet, si seule la libre jouissance de chacun doit être prise en compte, en quoi la loi s'opposerait-elle encore à un inceste consentant ou au meurtre d'un individu qui mettrait en péril le bien-être général, voire même son propre bien-être (p.ex. le meurtre d'Adolphe Hitler ou l'euthanasie).

Voudrais-tu développer le fond de ta pensée, Quasi-Modo ?

Et en quoi notre société occidentale maintient l'interdit de l'inceste dans les familles et en même temps elle ne saurait "s'opposer à un inceste consentant" ?

Je trouve là une contradiction dans ce genre de procès.

Au contraire, je trouve que l'inceste a toutes ses raisons d'être interdit, car c'est un vice familial. Et d'après moi, c'est au contraire à des sociétés occidentales, où la famille est très morcelée, dans les sociétés très traditionnelles (le monde arabe pour reprendre ton exemple), qui offre le plus ce genre de pratique puisque très familiales de structure?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Fournet Membre 18 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

oui, biensur que oui, merci pour votre bienveillance votre tolérance et votre ouverture.

vous devez visiter un jour le Maroc, et tu va voir pourqoi nous sommes muulman, pourquoi les gens entre dans l'islam de plus en plus.

J'ai croisé pas mal de musulmans convertis au christianisme (catholicisme comme protestantisme) et encore plus devenus athées.

En ce moment le mouvement religieux qui fait le plus de conversion en France est le mouvement évangélique.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×