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Membre, 48ans Posté(e)
Frelser Membre 5 478 messages
Forumeur balbutiant‚ 48ans‚
Posté(e)

Bonjour. La philosophie des sciences est un domaine qui n'est malheureusement que trop peu enseignée aux étudiants. Or, elle constitue bien le générateur central de tous les progrès scientifiques et de toutes les réformes et révolutions scientifiques.

L'histoire des sciences aussi est un domaine éludé qui devrait à mon sens être enseignée à l'école de façon plus rigoureuse, en sorte que les élèves puissent avoir une bonne base pour évaluer l'ampleur et les limites des théories scientifiques et du parcours qui y a conduit au fil des siècles.

Toute théorie, tout modèle scientifique se fonde en dernière instance dans un concept philosophique antérieur à toute recherche. Les hypothèses les mieux formulées et présentées de façon réfutable permettent une évaluation, tandis que celles qui ne sont jamais formulées de façon vérifiable sont condamnées à demeurer à l'état de cogitation stérile.

Pourtant, le fond du fond de la philosophie des science tient bien précisément en la critique sévère des théories en sorte de les pousser au plus loin. Et c'est bien la méconaissance de cette particularité de la science qui conduit beaucoup de jeunes étudiants à concevoir pour ainsi dire les sciences comme une religion. La science n'est pas le lieu des dogmes, ni encore moins de vérités absolues, mais la méthode d'élaboration de théories réfutables.

Cependant, malgré des millénaires de cogitation et de recherches de plus en plus soutenues, nous ne disposons à ce jour de strictement aucune théorie, d'aucun modèle complet. Que ce soit au sujet de la structure des atomes (ondulatoire, corpusculaire, ..), des théories de l'évolution (théorie synthétique, équilibres ponctués, neutralisme, ..) dont même la classification des fossiles conduit à des divergences parfois profondes, les modèles sur l'embryogenèse qui demeure une ébauche digne des mythes antiques, les théories Standards (ce n'est pas une coquille) et leurs concurrentes... En sorte que strictement rien n'est à ce jour expliqué intégralement.

Mieux, le théorème d'incomplétude de Gödel démontre qu'aucune théorie ne sera jamais complète et demeurera définitivement contradictoire. Ainsi, la démarche philosophique et scientifique est condamnée à demeurer fatidiquement réfutable et incomplète.

illusion-optique-0353.jpg

Selon le regard posé et l'angle de vue, on peut imaginer une infinité des modèles se souscrivant à certains aspects de la réalité. Qui n'est en réalité pas celle que nos sens nous donnent l'impression d'identifier en propre. Puisque nous n'en avons qu'une simulation mentale incompatible avec les mesures fines.

Tout modèle est ainsi définitivement condamné à formuler les effets phénoménologiques de la nature en surface et en périphérie, sans jamais pouvoir en définir le processus intégral de façon réfutable. En sorte que chaque théorie n'est confortée que dans les limites réfutables de son propre cadre paradigmatique avec toutes les limites de son degré de performance à conforter par l'expérimentation. C'est dans ce cadre que je soutiens la thèse d'une approche probabiliste de la science, qui s'aligne et se superpose à la nature intrinsèque de la nature. Les lois étant donc une résultante statistique des effets d'un principe initiateur sans lequel rien n'existerait. Qu'en pensez-vous ?

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Membre, 48ans Posté(e)
Frelser Membre 5 478 messages
Forumeur balbutiant‚ 48ans‚
Posté(e)

Pour les personnes qui n'en auraient pas entendu parler, les attracteurs étranges sont des systèmes générant une structure d'apparence organisée à partir de chaos aléatoire.

4880_transition.jpg

Les schémas ci-dessus sont une présentation d'un attracteur de Lorenz. On parle d'attracteur étrange car tout se passe comme si ces formes étranges attiraient les points représentant un système mécanique pour les forcer à rester dans leur voisinage.

Cette théorie du chaos permet de modéliser l'émergence d'un certain degré d'ordre à partir de tendences stochastique, ou imprévisible.

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Membre, 48ans Posté(e)
Frelser Membre 5 478 messages
Forumeur balbutiant‚ 48ans‚
Posté(e)

Un autre point crucial en philosophie des sciences et trop souvent négligé est l'esprit critique. Cela peut paraitre une évidence chez certains, or, il ressort lors des débats et séminaires scientifiques que les chercheurs et théoriciens ont tendence à ne plus pouvoir parvenir à sortir du cadre des paradigmes fondateurs en sorte de pouvoir envisager une analyse externe de leur objet d'étude. Ce sujet très délicat est en réalité très profond, mais pour donner une idée de la place capitale de l'esprit critique dans la démarche scientifique et de l'urgence d'une démarcation parfaite, je vais citer quelques exemples..

Le fammeux rasoir d'Ockham par exemple est considéré comme un des principes clés dans l'orientation de la recherche et la compétition des théories. Néanmoins, cela n'est pas fondé sur une démonstration mais sur une approche herméneutique ou une conjecture.

Une seconde perturbation de notre démarcation tient en notre tendence à chercher des modèles intuitifs. Or, cela non plus ne se fonde pas sur une démonstration, mais sur une attente et donc un manque de démarcation fondateur susceptible d'aliéner le processus des recherches...

9points2.jpg

Sur le schéma ci-dessus, nous voyons comment on peut traverser les neufs points en un seul trait et quatre mouvements, à condition d'avoir l'ingéniosité de sortir du cadre qui s'impose à nous nous conduisant à vouloir rester à l'intérieur des limites du rectange imaginaire.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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Ouips Freiser.

C'est vrai qu'à nos âges on se retourne sur le sens alors que jeune étudiant, seule la technicité intéresse.

Un bon scientifique est un bon technicien quand on passe ses diplômes.

Ce qui m'a choqué, c'est la perte du doute, la perte du caractère réfutable et incomplet d'une représentation scientifique, la perte des méthodes, de leur rigueur et de leur limite, la perte de la manière de juger de la validité d'une position, la perte d'une certaine liberté intellectuelle.

C'est vrai, la science devient souvent un dogme représenté comme lumineux face à l'obscurantisme avec une justification sur la représentation du monde que la science n'éclaire pas définitivement voire pas du tout.

Sans compter le rapport déontologique, moral, pédagogique...

Le côté potache béatement anti religieux par exemple est intéressant quand on a 20 ans.

Enfin bref, la science est souvent vue par un très petit bout de lorgnette

D'ailleurs, à titre personnel, j'ai toujours trouvé que les meilleurs scientifiques étaient ceux qui parvenaient humblement à s'émerveiller, à s'interroger, à douter, à pétiller.

Les certitudes, les dogmes, c'est la mort définitive de l'esprit.

Il y a d'ailleurs un très gros lien entre mathématiques et philosophie.

On peut certainement être philosophe et non mathématicien ou mathématicien et philosophe, scientifique dans une acception plus large.

Et pourtant, je pense qu'il n'est pas raisonnable d'aborder l'un sans l'autre.

C'est le même exercice de pensée, la même abstraction.

La philosophie, ce sont des mathématiques et les mathématiques sont de la philosophie.

C'est fou ce qu'on apprend d'une équation et c'est fou ce qu'une équation gagne d'une abstraction.

Les deux sont liés, indubitablement.

Rajoutons la poésie et on peut s'émerveiller de la beauté du monde.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

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Membre, 48ans Posté(e)
Frelser Membre 5 478 messages
Forumeur balbutiant‚ 48ans‚
Posté(e)

Merci pour ce partage. En effet, la curiosité et l'ouverture en osmose avec l'Univers sont des ingrédients fondateurs des sciences. Leur évanouissement survient à mesure de notre avancement dans les labyrinthes théoriques, en sorte que nous confondons la rigueur des sciences dures avec leurs résultantes théoriques, en sorte de nous attacher émotionellement à nos acquis obtenus avec tant d'efforts, parfois d'acharnement et surtout tant de patience.

Pourtant la raison et la logique voudraient que nous restions plus proches des faits que de leurs mesures, afin de ne pas aliéner et travestir la science de sa philosophie directrice. La démarcation vis-à-vis des théories et la réfutabilité sont des conditions de l'élaboration et de l'épistémologie des sciences, mais aussi les garantes de notre bonne intelligence de leurs puissances et surtout de leurs limites et de leurs contextes.

Mais dans tous les cas, la capacité de s'émerveiller devant un papillon, face à un isecte minuscule doté de pattes, de structures et de couleurs digne d'un joyau, d'un cerveau et apte à se reproduire et à s'adaper, ..., fasse à une explosion de supernovae, ou lors d'un séisme ou une tempête furieuse... Voilà ce qui fait le moteur véritable des progrès scientifiques, par la curiosité que ces événements époustoufflants suscitent en nous, provoquant des turbulences sensorielles, des tsunamis émotionnels. Nous conduisant presque malgré nous à nous pencher sur le monde d'un regard toujours neuf. Chaque jour, chaque seconde, chaque instant,

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
Posté(e)

Chaque jour, chaque seconde, chaque instant,

J'aimerai te faire un cadeau

Un grand philosophe qui dit qu'il faut vivre la vie au jour le jour, à la seconde, à la seconde... alors on apprécie les détails....

Tu m'avoueras que c'est très très proche de toi.

Même découpé tu peux mettre en ordre.

Et puis Freiser j'adore l'eau, dans 20,30 ans y'en aura plus.

Allez dédicace Zen pour toi qui aime la philosophie tout comme moi.

Et ce gars est notre maître à penser à tous les deux.

Et en plus, c'est pas si con ce qu'il dit si on l'écoute bien.

Un discours quantique un peu.

éh éh

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Membre, Poisson rouge très très méchant, 38ans Posté(e)
Loopy Membre 3 109 messages
38ans‚ Poisson rouge très très méchant,
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Salut les filles.

C'est une approche que je trouve intéressante de la philosophie de la science. En tant que relativement jeune scientifique, je suis forcé d'avouer que la technicité a d'abord été la condition indispensable à me sentir à ma place. De la réalisation d'une thèse, passage obligé du scientifique, à la rédaction d'une publication, tout est cadré, normé, rien ne peut sortir des sentiers battus. Si la science et le scientifique se targue d'aimer sortir de ce qui est connu, il ne transige ni dans le fond dans la forme, répétant inlassablement le même schéma. On s'instruit de la littérature de nos pairs, s'en inspire et finalement suivons le même chemin, c'est ainsi qu'on peu résumer une thèse. On rédige un article, avec des paragraphes prédéfinis, un nombre limité de mots dans l'abstract, un ordre parfaitement clair dans les auteurs, etc...

Cet aspect, j'en vois aujourd'hui la limite et la réalité à travers la réflexion que m'inspire vos conversations (faut dire que vous êtes bavards tous les deux.... -_-' ). Ce qui me semblait normal, logique (et non dogmatique) m'apparait comme une tare et je veux comprendre pourquoi. Mon premier élément de réponse est la méthode. Pour moi, la science c'est une philosophie, certes, mais c'est aussi et avant tout une méthode. Si le champs est et doit être ouvert à l'imaginaire, celui ci doit se contraindre à une certaine forme de réalité. C'est en quelque sorte l'idée de la confrontation. Toutefois, une théorie, même avant d'être confronté, même à l'état d'idée au fond du crâne du scientifique ne peut être appelée théorie que si son élaboration a suivi un cheminement de pensé logique, méthodique, le plus objectif possible.

Mais je comprends aujourd'hui que toute la méthode du monde ne remplace pas l'ingéniosité et l'ouverture de l'esprit vers des choses différentes, que les lois de la natures peuvent être contre intuitive et défier la logique, donc la méthode. Pourtant, cela reste bien de la science. Comment alors trouver l'équilibre ?

Ma première idée, c'est l'enseignement. Souvent négligé (ou relégué au rang de secondaire) par le chercheur le travail d'enseignement est un exercice qui confronte la certitude aux questions les plus simples, les plus essentielles, les plus fondamentales, et surtout, les plus originales. L'étudiant est celui qui pose la question "pourquoi" en permanence, verbalement ou pas d'ailleurs. C'est, personnellement dans mon expérience de l'enseignement que j'ai trouvé du sens à ce que je faisais, parce que mes étudiants m'avaient posé la question, tout simplement de savoir à quoi servirai mes travaux, puis à quoi serviront les applications de mes travaux, et à quoi serviront les applications des applications, et ainsi de suite.

On se rend alors compte que la recherche, c'est finalement courir après le détail, pour essayer de construire un tout... Exactement comme l'enseignement. Tout part et reviens ainsi à l'étudiant. Il est au coeur, je pense, de la philosophie de la science : notre rôle, c'est la transmission de la connaissance et de la méthode, la créativité, c'est la tâche de l'étudiant.

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Membre, Agitateur Post Synaptique, 55ans Posté(e)
zenalpha Membre 19 069 messages
55ans‚ Agitateur Post Synaptique,
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On se rend alors compte que la recherche, c'est finalement courir après le détail, pour essayer de construire un tout... Exactement comme l'enseignement. Tout part et reviens ainsi à l'étudiant. Il est au coeur, je pense, de la philosophie de la science : notre rôle, c'est la transmission de la connaissance et de la méthode, la créativité, c'est la tâche de l'étudiant.

Salut Loopy

ça fait un bail qu'on se croise meme si tu avais été un peu absent ces derniers mois et ça fait plaisir de te revoir.

Oui alors, je partage ton point de vue et d'ailleurs, c'est une vision qui est pragmatique.

On démarre par la volonté de connaitre et d'etre expert d'un sujet avant de s'apercevoir que meme pour avancer sur ledit sujet, d'autres approches, d'autres méthodes, d'autres domaines sont indispensables.

Que tout est lié.

Et ton propos à propos des étudiants me fait penser à ce vieux dicton Zen.

C'est au professeur de montrer la porte, mais c'est à l'élève de la traverser.

Après, certains ne regardent que la serrure mais peu importe.

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Membre, 48ans Posté(e)
Frelser Membre 5 478 messages
Forumeur balbutiant‚ 48ans‚
Posté(e)

Oui, parfois les néophytes nous conduisent à remarquer des sauts logiques manqués ou l'acceptation de conjectures dont nous avions oublié le fondement non réfutable... Le doute méthodique est principal dans la démarche scientifique.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Tout modèle est ainsi définitivement condamné à formuler les effets phénoménologiques de la nature en surface et en périphérie, sans jamais pouvoir en définir le processus intégral de façon réfutable. En sorte que chaque théorie n'est confortée que dans les limites réfutables de son propre cadre paradigmatique avec toutes les limites de son degré de performance à conforter par l'expérimentation. C'est dans ce cadre que je soutiens la thèse d'une approche probabiliste de la science, qui s'aligne et se superpose à la nature intrinsèque de la nature. Les lois étant donc une résultante statistique des effets d'un principe initiateur sans lequel rien n'existerait. Qu'en pensez-vous ?

Je ne t'apprendrais rien en te disant que je ne partage pas ce point de vue.

Le monde n'est probabiliste qu'en apparence, lorsque l'on étudie la cinétique des gaz, comme l'a fait Boltzmann, on voit bien que les particules sont interchangeables, de même si l'on prend un échantillon de matière radioactive, ne pouvant pas matériellement/techniquement, trier les atomes, nous en sommes réduit à faire une approche statistique, mais imaginons que nous pouvions prendre un seul atome, que d'une manière ou d'une autre nous venions de créer, et que celui-ci est de nature radioactif, on pourrait regarder comment il évolue, et si nos outils d'investigation sont assez puissants, peut-être trouver ce qui va déclencher l'émission radioactive, se faisant, une fois la loi trouvée avec sa cause, on pourrait, connaissant chaque atome de notre échantillon et son passé/pédigrée, être en mesure de prédire à chaque instant ce qui se passe et écrire une courbe qui reflète exactement ce qui se produit en réalité, non plus de façon statistique, mais de façon déterministe. En avons nous les moyens? Nous donnons nous les moyens?

Idem avec la météorologie, ne pouvant pas maitriser tous les paramètres macroscopiques, on est contraint de faire des prévisions probabilistes, tout en s'appuyant sur un modèle météo et ce qui s'est passé dans des situations semblables avec ces valeurs de paramètres, une sorte de système prévisionnel hybride. Mais en réalité chaque élément a une influence précise, tout est parfaitement déterministe, toutefois on ne peut pas dans l'état actuel des choses prédire correctement les évènements à venir, il est autrement plus simple d'expliquer a postériori ce qui s'est passé, en général!

De plus, sans vouloir t'embêter, si chaque discipline revendiquait le droit ou le devoir d'enseigner ce qu'elle estime être indispensable, c'est presque la connaissance entière de l'humanité qu'il faudrait ingurgiter, en effet, le prof d'histoire qui va se plaindre que telle période est incontournable, alors qu'un autre pointera une autre date, le prof de musique qui donnera son sentiment sur ce qui lui semble "vital" de savoir, en Français, il faudrait lire toutes les grandes oeuvres francophones, etc...

Néanmoins je partage ton sentiment, mais soyons réaliste, il faut que cela ne vise que ceux que cela concerne, autrement dit les scientifiques, car il est fort regrettable que dans notre cursus aucun cours ne soit prévu à cet effet, ni même en option, du moins en mon temps, hormis sans doute en médecine où sera aborder la déontologie du médecin avec un bref rappel historique.

Et pendant qu'on y est, on peut y adjoindre l'épistémologie et l'histoire des sciences. ;)

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Membre, 48ans Posté(e)
Frelser Membre 5 478 messages
Forumeur balbutiant‚ 48ans‚
Posté(e)

Je ne t'apprendrais rien en te disant que je ne partage pas ce point de vue.

Le monde n'est probabiliste qu'en apparence, lorsque l'on étudie la cinétique des gaz, comme l'a fait Boltzmann, on voit bien que les particules sont interchangeables,

Interchangeable, comme quand on change un dé avec un autre dé ? :|
de même si l'on prend un échantillon de matière radioactive, ne pouvant pas matériellement/techniquement, trier les atomes, nous en sommes réduit à faire une approche statistique, mais imaginons que nous pouvions prendre un seul atome, que d'une manière ou d'une autre nous venions de créer, et que celui-ci est de nature radioactif, on pourrait regarder comment il évolue, et si nos outils d'investigation sont assez puissants, peut-être trouver ce qui va déclencher l'émission radioactive, se faisant, une fois la loi trouvée avec sa cause, on pourrait, connaissant chaque atome de notre échantillon et son passé/pédigrée, être en mesure de prédire à chaque instant ce qui se passe et écrire une courbe qui reflète exactement ce qui se produit en réalité, non plus de façon statistique, mais de façon déterministe.
J'ai déjà essayé d'expliquer cela plus haut. La désintégration nuccléaire n'est à ce jour décrite que par la MQ. C'est-à-dire qu'il n'y a aucun modèle théorique qui parvienne à décrire la mécanique nanoscopique qui ne colle d'ailleurs pas à la mécanique macroscopique tant newtonienne qu'eisteinienne.. Or, la question de l'incomplétude de la théorie n'a à ce jour jamais été entrevue. Au contraire, les prédictions quantiques, même les plus contre-intuitives ont été vérifiés avec une précision inégalée. La seule prédiction non encore vérifiée doit justement bientôt être expérimentée : la transformations de l'energie en matière. Sur le papier tout est déjà en ordre, reste à présent à attendre les résultats des expériences.

En avons nous les moyens? Nous donnons nous les moyens?
Certainement oui, dès que nous élaborons une théorie susceptible de prendre en défaut les modèles existents, les laboratoires du monde entier entrent dans une course éffrénée pour le vérifier le premier. Donc, ce n'est pas une question de se donner les moyens, mais de l'inexistence de théories réfutables permettant de les contourner. Or, l'espoir d'un univers déterministe ne transformera jamais la nature de la physique. Si les données tendent à démontrer qu'elle est fondamentalement acausale, alors l'état actuel des connaissances éprouvée par les expériences de pointes et les théories les plus puissantes est la seule vérité réfutable acquise à ce jour. On peut évidment garder un doute de principe, mais sans confrontation équivalente, l'état de fait penche très clairement dans l'autre sens.
Idem avec la météorologie, ne pouvant pas maitriser tous les paramètres macroscopiques, on est contraint de faire des prévisions probabilistes, tout en s'appuyant sur un modèle météo et ce qui s'est passé dans des situations semblables avec ces valeurs de paramètres, une sorte de système prévisionnel hybride.
Sais-tu que l'état de spin de chaque particule des gas atmosphériques influe sur le cours des événements ? Or, nous avons déjà vu plus haut comme leur moment magnétique est indécidable et non déterminé avant la mesure (superposition d'état). Donc, une météo rigoureusement prédictible n'est pas possible, sauf à générer une gamme très très vaste de situations possibles dont une doit forcément se présenter : mais ce serait strictement sans intérêt pratique.

Mais en réalité chaque élément a une influence précise, tout est parfaitement déterministe, toutefois on ne peut pas dans l'état actuel des choses prédire correctement les évènements à venir, il est autrement plus simple d'expliquer a postériori ce qui s'est passé, en général!
Non, tout n'est pas déterministe, j'ai expliqué pourquoi ci plus haut.
De plus, sans vouloir t'embêter, si chaque discipline revendiquait le droit ou le devoir d'enseigner ce qu'elle estime être indispensable, c'est presque la connaissance entière de l'humanité qu'il faudrait ingurgiter,
Non, si discuter m'embêtait, je me contenterais de rédiger mes articles et le publier, sans trainer dans des forums sociaux. Mais, précisément, pour faire avancer la science, on doit de plus en plus faire appel à toutes les branches y étant liées, au péril de ne plus pouvoir faire avancer les choses d'un iota.

en effet, le prof d'histoire qui va se plaindre que telle période est incontournable, alors qu'un autre pointera une autre date, le prof de musique qui donnera son sentiment sur ce qui lui semble "vital" de savoir, en Français, il faudrait lire toutes les grandes oeuvres francophones, etc...
Non, il faut traiter chaque sujet d'étude un par un. Et ne pas violer le principe de démarcation.
Néanmoins je partage ton sentiment, mais soyons réaliste, il faut que cela ne vise que ceux que cela concerne, autrement dit les scientifiques, car il est fort regrettable que dans notre cursus aucun cours ne soit prévu à cet effet, ni même en option, du moins en mon temps, hormis sans doute en médecine où sera aborder la déontologie du médecin avec un bref rappel historique. Et pendant qu'on y est, on peut y adjoindre l'épistémologie et l'histoire des sciences.
Don acte. :)
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Membre, Poisson rouge très très méchant, 38ans Posté(e)
Loopy Membre 3 109 messages
38ans‚ Poisson rouge très très méchant,
Posté(e)

Salut Loopy

ça fait un bail qu'on se croise meme si tu avais été un peu absent ces derniers mois et ça fait plaisir de te revoir.

Oui alors, je partage ton point de vue et d'ailleurs, c'est une vision qui est pragmatique.

On démarre par la volonté de connaitre et d'etre expert d'un sujet avant de s'apercevoir que meme pour avancer sur ledit sujet, d'autres approches, d'autres méthodes, d'autres domaines sont indispensables.

Que tout est lié.

Et ton propos à propos des étudiants me fait penser à ce vieux dicton Zen.

C'est au professeur de montrer la porte, mais c'est à l'élève de la traverser.

Après, certains ne regardent que la serrure mais peu importe.

De plus, sans vouloir t'embêter, si chaque discipline revendiquait le droit ou le devoir d'enseigner ce qu'elle estime être indispensable, c'est presque la connaissance entière de l'humanité qu'il faudrait ingurgiter, en effet, le prof d'histoire qui va se plaindre que telle période est incontournable, alors qu'un autre pointera une autre date, le prof de musique qui donnera son sentiment sur ce qui lui semble "vital" de savoir, en Français, il faudrait lire toutes les grandes oeuvres francophones, etc...

Salut Zen, Ca fait un bail oui et c'est toujours un plaisir ;)

Dejà-utilsé a bien dit que malheureusement nous devons selectionner ce que nous allons apprendre (dans les deux sens d'"apprendre"). A cet endroit précis, impossible d'être complètement pragmatique. La plus pertinente des méthodes devient alors l'apprentissage en premier lieu de la communication, outil indispensable au scientifique pour échanger, et donc compléter ses déficit de connaissances par le cerveau de quelqu'un d'autre. Le travail d'équipe. C'est aussi une composante qui manque à la formation scientifique. La thèse est une aventure bien solitaire, de même que le métier de Mcf ou de CR... On a bien essayé les espaces ouvert, les mini congrès locaux, rien à faire.

Je ne t'apprendrais rien en te disant que je ne partage pas ce point de vue.

Le monde n'est probabiliste qu'en apparence, lorsque l'on étudie la cinétique des gaz, comme l'a fait Boltzmann, on voit bien que les particules sont interchangeables, de même si l'on prend un échantillon de matière radioactive, ne pouvant pas matériellement/techniquement, trier les atomes, nous en sommes réduit à faire une approche statistique, mais imaginons que nous pouvions prendre un seul atome, que d'une manière ou d'une autre nous venions de créer, et que celui-ci est de nature radioactif, on pourrait regarder comment il évolue, et si nos outils d'investigation sont assez puissants, peut-être trouver ce qui va déclencher l'émission radioactive, se faisant, une fois la loi trouvée avec sa cause, on pourrait, connaissant chaque atome de notre échantillon et son passé/pédigrée, être en mesure de prédire à chaque instant ce qui se passe et écrire une courbe qui reflète exactement ce qui se produit en réalité, non plus de façon statistique, mais de façon déterministe. En avons nous les moyens? Nous donnons nous les moyens?

Idem avec la météorologie, ne pouvant pas maitriser tous les paramètres macroscopiques, on est contraint de faire des prévisions probabilistes, tout en s'appuyant sur un modèle météo et ce qui s'est passé dans des situations semblables avec ces valeurs de paramètres, une sorte de système prévisionnel hybride. Mais en réalité chaque élément a une influence précise, tout est parfaitement déterministe, toutefois on ne peut pas dans l'état actuel des choses prédire correctement les évènements à venir, il est autrement plus simple d'expliquer a postériori ce qui s'est passé, en général!

C'est une ancienne théorie, des variables cachées si je ne m'abuse. Je comprends mieux pourquoi l'autre sujet à dérivé sur les inégalité de Bell et la manip d'Aspect. Tu n'es pas le seul à défendre l'idée d'un univers déterministe, où les mêmes causes entrainent les même conséquence, mais la meilleure défense que j'ai pu entendre de cette théorie est que la MQ est déterministe, non pas parce que ses équantions le sont, mais parce que le fait que le résultat est un champs de probabilité ne change rien au fait que c'est un résultat unique.

Je veux dire que je n'ai pas connaissance à ce jour (mais serai curieux de le découvrir si toutefois cela existait) de thèse soutenant encore la théorie des variables cachées ( = idée selon laquelle si les résultats sont probabilistes, c'est que nous ne maitrisons pas tous les paramètres, toutes les variables, mais pas du fait que la physique est intrinsèquement probabiliste). Aujourd'hui le caractère intrinsèquement probabiliste de la physique est difficile à remettre en cause car on n'arrive pas à trouver de réponse déterministe à l'obervation. Ca ne signifie pas qu'il n'en n'existe pas, mais simplement qu'on n'a pas réussi à le formaliser. Par contre, si comme le dit Fresler tu ne pourras jamais prévoir un état météo unique, mais seulement un ensemble d'états probables, lorsque les mêmes conditions sont réunis, tu obtiendra toujours le même ensemble d'états probable. En ce sens donc, on peut défendre l'idée d'une physique encore déterministe.

Nous n'arrivons pas à extraire un formalisme déterministe pur (c'est à dire qui ne considère pas le champ de probabilité comme un résultat déterministe), qui permette d'expliquer l'expérience. Mais quand on part du principe que ça peut être probabiliste, on y arrive. C'est donc tout naturellement qu'on creuse dans cette voie aujourd'hui. Fresler dit qu'il ne faut avoir aucune certitude en science, et je suis d'accord. Toutefois, sans avoir de certitude, il faut savoir faire preuve de conviction. Les idées les plus originales ont du mal à percer, et la résilience du monde scientifique est importante, d'autant plus importante que les théories sont vastes. Est ce un mal ? Parfois, oui. Mais parfois non. On ne peut pas accepter toutes les théories sans les confronter à la critique, et la critique scientifique est le principe même de la méthode (j'y revient encore... peut être suis je trop cartésien, allez savoir :D). Toutes les théories relativement admises ont déjà passé l'épreuve du feu, les prochaines le devront ausi.

Néanmoins je partage ton sentiment, mais soyons réaliste, il faut que cela ne vise que ceux que cela concerne, autrement dit les scientifiques, car il est fort regrettable que dans notre cursus aucun cours ne soit prévu à cet effet, ni même en option, du moins en mon temps, hormis sans doute en médecine où sera aborder la déontologie du médecin avec un bref rappel historique.

Et pendant qu'on y est, on peut y adjoindre l'épistémologie et l'histoire des sciences. ;)

Je connais un peu l'univers des études médicales, et beaucoup des étudiants que je connais, devenus praticiens aujourd'hui, se plaignent de n'avoir pas assez éduqués au principal pilier de leur métier : l'humain. Même là, résident de graves lacunes il me semble.

Quant aux études scientifiques, elles sont en mal d'étudiants et de vocations. La technique a été longtemps l'argument de vente principal des filières scientifiques. Les temps changent, et si nous sommes ici tous d'accord pour dire que la science gagnerait à connaitre sa propre histoire, nous ne devons certainement pas être les seuls. La vraie question est alors, pourquoi ne le fait on pas ?

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