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La prison de la Santé ouvre ses portes au public


January

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
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Inaugurée en 1867, la maison d’arrêt de la Santé est la dernière prison de Paris. Elle est aujourd’hui fermée pour bénéficier à partir de 2015 d’importants travaux de rénovation et de modernisation.Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine 2014, la prison ouvrira pour la première fois de son histoire ses portes au public pour une visite guidée par des personnels pénitentiaires.

Pour participer : http://www.sortirapa...son-de-la-sante

Les origines

C'est le 3 novembre 1851 que la Commission départementale faisant fonction de Conseil général de la Seine entreprend de lancer « les études nécessaires pour arriver à la construction d'une nouvelle maison cellulaire destinée à renfermer les détenus à la charge du département de la Seine qui ne peuvent trouver place à la nouvelle prison Mazas ». Ce dernier établissement, inauguré l'année précédente le 19 mai 1850, est le premier de son espèce. Conçu comme une expérience, un modèle, il répond en tous points aux vœux de la circulaire Duchâtel qui impose le principe d'isolement cellulaire absolu, de type pennsylvanien, pour la construction des édifices pénitentiaires. Après un peu plus d'un an de fonctionnement, il remplit toutes les espérances du Département convaincu, lui aussi, de la supériorité de ce système qui doit empêcher la prison de devenir « une école mutuelle de vice et de corruption ».

La future Santé sera donc cellulaire.

Le choix de l’administration s’est vraisemblablement assez vite porté en 1861 sur un vaste terrain trapézoïdal de 25 053 m² situé dans le sud de la capitale, non loin de l’Observatoire et de ses jardins et à proximité immédiate du boulevard Saint-Jacques, l’un de ces « boulevards extérieurs » qui ne le sont plus depuis peu, suite à l’annexion en 1860 des faubourgs de Paris situés entre le mur des fermiers généraux et l’enceinte de Thiers.

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Le terrain choisi, appelé « enclos de la Santé » et accessible par la rue du même nom, correspond justement à la première implantation de la Maison de Santé établie au XIIIe siècle pour les pestiférés par Marguerite de Provence, veuve de Saint Louis. Également connu sous le nom de « clos de la Charbonnerie » en raison de la présence d’un marché aux charbons dans les années 1830-1840, il est essentiellement composé de jardins et sert en 1860 de simple dépôt de matériaux. La parcelle est donc libre de toute construction, elle a en outre l’avantage d’appartenir à la Ville de Paris.

Le programme initial du préfet de police prévoit l’accueil de 200 prévenus et de 800 condamnés. La nouvelle prison est donc prioritairement destinée à la correction et dans une moindre mesure à la prévention : il s’agit simplement d’éponger le trop plein de Mazas. En décembre 1861, l’architecte présente des plans et un devis d’un montant de 4 407 910 francs. La détention y est divisée en trois quartiers : deux quartiers de type auburnien pour les condamnés ; un seul de type pennsylvanien pour les prévenus, avec guichet spécial destiné à garantir un fonctionnement indépendant.

Dossier complet, La Santé, une architecture de compromis : https://criminocorpu.../17578/?start=0

L’établissement est finalement inauguré le 20 août 1867, le personnel ayant pris possession des lieux dès le début du mois.

Une fois les derniers prisonniers transférés, les Madelonnettes peuvent désormais être détruites. La continuité du service entre l’ancienne et la nouvelle prison s’accompagne alors d’un passage de relais symbolique qui vaut à la maison d’arrêt de la rue de la Santé de prendre d’abord la dénomination de « nouvelles Madelonnettes » qui vient parfois sous la plume de l’administration départementale ou des contemporains. Mais si un plan de Paris offert par le Bon Marché porte encore en 1898 l’étonnante mention « Santé ou Madelonnettes », l’appellation d’usage « prison de la Santé » est adoptée dès la mise en service de l’établissement.

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L'accueil de nouveaux services : https://criminocorpus.org/musee/17582/

La réorganisation des prisons de la Seine : https://criminocorpus.org/musee/17584/

La fin des grands travaux : https://criminocorpu.../17588/?start=0

Scènes de la vie carcérale

Parloir

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Si les journaux et revues restent interdits, les prisonniers ont accès à la bibliothèque.

Ceux qui le désirent peuvent recevoir la visite des aumôniers des divers cultes (catholique, protestant mais aussi israélite et même musulman) qui passent régulièrement de cellule en cellule, munis d’une clé unique permettant d’ouvrir toutes les portes de la détention.

Galerie complète : https://criminocorpus.org/musee/17590/

La sombre page d'histoire de la Santé avec l'entrée en guerre en 1939

Avec l’entrée en guerre de la France, le 3 septembre 1939, s’ouvre une page sombre de l’histoire de la Santé. Dans un Paris déclaré ville ouverte, la prison de la Santé subit elle aussi l’occupation allemande. Si le quartier haut reste géré par l’administration française, les autorités militaires nazies prennent le contrôle de la « Six » et des quatre divisions du quartier bas, installant sur place une garnison de soldats allemands et transformant le rond point central de surveillance en véritable « bunker » après le remplacement de l’autel par une mitrailleuse. Pour la première fois de son histoire, la Santé accueille des femmes (au premier rang desquelles Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Germaine Tillion…), le quartier bas devenant mixte jusqu’au départ des Allemands fin 1942. Les 1re et 2e divisions sont affectées aux seuls « terroristes » – c’est-à-dire aux résistants –, tandis que les 3e et 4e divisions accueillent également les droit commun. La séparation des sexes se fait par étage.

Que ce soit du côté français ou du côté allemand, les effectifs montent en flèche. La Santé abrite bientôt 4 000 à 5 000 détenus : communistes (toujours poursuivis par la police française) et opposants au régime nazi certes, mais surtout la population habituelle des droit commun augmentée des auteurs de délits liés à l’état de guerre (fraude, marché noir…) ou au contexte de rigueur morale du régime de Vichy (alcoolisme, adultère…).

La prison de la Santé pendant la deuxième guerre mondiale, la sortie de la guerre : https://criminocorpus.org/musee/17592/

Vue aérienne en 1974

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Au coeur des problématiques, chronique d'une destruction annoncée : https://criminocorpu.../17594/?start=0

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Membre, Serial profiler, 49ans Posté(e)
Bart_Sylvain Membre 1 696 messages
49ans‚ Serial profiler,
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j'aime beaucoup l'idée d'une journée portes ouvertes dans une prison :D

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