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Faim de crise.


PASDEPARANOIA

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 51ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
51ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Licencié en juin, pour un motif de merde qui va se payer aux prud'hommes dans quelques années, je me retrouve au chômage.

Je n'ai plus de revenus. Rien. On oublie la pension de 400 € que je dois à mon ex, par contre son huissier lui, il présente la note tous les mois, ça me coûte 80€ de frais bancaires pour rien.

Bon, je vais m'inscrire à Pole Emploi, et ça ira mieux.

A peine j'ai posé mon dossier sur la table, ils me réclament 7000 € de trop perçu. Etant auto entrepreneur, j'ai pas été informé qu'il fallait déclarer aussi mes revenus annexes. Je vous passe les phases ou je suis radié, pas radié, le tralala dure jusqu'à aujourd’hui ou un mec compréhensif me dit qu'il va payer 900 €, et on verra ensuite pour ma dette. Je repars avec une lettre qui dit que je vais palper, ça fera plaisir à ma banquière qui ma tel ce matin pour "gérer" mon découvert depuis fin août.

Depuis fin août, je vis de la solidarité de mes potes, de mon syndicat. J'ai pas grand chose à poser sur la table à part le panier de l'AMAP, payé avant sur l’année. Je vis de travaux au black, ça finance le téléphone. Le tel, je m'en sert pour le taf, je gère un groupement d'entreprise qui fait des travaux pour 1 500 000. Là dessus, je prends 3%. 30% à la signature, le reste au payement final. Sauf que deux connards ne payent pas.

Donc je végète à - 1200 depuis des mois. J'ai la chance d'être proprio, de truander à droite à gauche sur mes frais de maison, et d'aimer la diète et le sport.

Et surtout d'avoir Charlotte, Soleil de ma vie, qui me pousse à ne pas sombrer, même si je ne lui raconte pas le quart de ce que je vous dis ici.

Quand je vais à Pole emploi, je vois plein d'immigré qui s'en sortent mieux, qui palpent alors que je ne fais que re-remplir mon dossier en vain. Mais je m'en fou. Chacun sa merde. Moi ma merde me pousse en avant, me force à lutter, à devenir rugueux. Pas méchant, juste.

Ce soir je devais prendre ma fille. Chez elle je tombe sur la grand mère, une vielle bretonne venue faire des ménages à Paname. Je lui annonce que j'ai rien à manger, elle gère la mioche et me donne un fruit pour passer la journée, une banane. Je vois la tête de Billie devant son assiette de betterave au sel qui me regarde comme un zombie en se disant que c'est son seul plat du jour. J'en pleur.

Le 25, je vends mon appart, si tout va bien, et là je me retrouve avec 250 000 € sur le compte. De crève la faim, je passe à nantis.

Ca m'aura appris la solidarité, l'économie de guerre, à quel point nos vices son prégnants dans la disette, tabacs, alcool, à quel point nous sommes vulnérables, même si possédons deux trois trucs. Comment la droiture m'empêche de commettre le pire, et la radicalisation devant un système pourrit qui vous regarde travailler des années pour mieux vous voir tomber après. J'ai de la chance d'avoir des objectifs, des amis, des camarades, et une certaine maîtrise des choses administratives. Je n'ai pas pleurer au RSA, ni à la mairie, rien. Je laisse ça au pire que moi. J'aime mon pays, mes voisins, et ce que je ne prends pas ira dans leurs poches, ils n'ont pas ma chance.

Un mois d'enfer, de faim, de honte, mais un mois qui me dicte aujourd'hui des valeurs impérissables. Ma table reste ouverte, je partage le rien qui me reste, ma maison aussi. Et j'emmerde tous ses connards qui crachent sur l'assistance. Sur les immigrés. Ils sont là aussi pour me tendre la main en retour, partager le peux qu'ils ont. Alors que ma propre famille n'a plus rien à donner, empêtrée dans le maelstrom administratif avec leur propres mioches à nourrir.

Là ça va mieux, j'ai deux patrons à rincer, j'ai gagné contre l'administration, mon travail paye. Et plus que tout, j'aime ma femme, je veux un avenir radieux pour nous deux, pour nous trois, quatre, et tous si possible, débarrassé de cette merde ambiante qui nous mine. Il est grand temps de s'organiser pour faire de nos vie un havre de paix auquel nous avons droit, de voir grandir nos enfants autrement que dans le spectre de la peur. Nous sommes la majorité. Nous somme le droit, et l'avenir. Et quitte à lutter, faisons le de concert, pour un monde solidaire et radieux.

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Membre, forumeur éclairé, 54ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
54ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

si t'est dans la mouise viens manger à la maison.

quenelles-en-sauce-1.jpg

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 51ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
51ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Une bonne quenelle après avoir mangé des cailloux, ça sera doux ! Là je viens de tester la quiche au céleri. Je deviens bon en cuisine rustique...

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