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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 17 448 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

Aux alentours du 12 décembre, les vitrines des pâtisseries et chocolateries genevoises exhibent d'irrésistibles marmites en chocolat. C'est un peu comme à l'approche des Pâques, sauf qu'en lieu et place d'œufs, de poules, de cloches et de lapins, ce sont des marmites. Tout cela pour célébrer le souvenir de l'Escalade, qui se fête le 12 décembre à Genève.

Au XVI° siècle, Genève, s'étant émancipée de la tutelle du duché de Savoie, devint une théocratie indépendante dirigée par le réformateur Jean Calvin, mais Charles-Emmanuel 1er, duc de Savoie de 1580 à 1630, ne l'entendait pas de cette oreille, qui comptait bien reconquérir une métropole commerciale aussi industrieuse et prospère.

Aussi passa-t-il à l'acte en attaquant la ville dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602.

Son avant-garde escalada avec des échelles la Porte de la Monnaie, permettant à deux cent mercenaires de pénétrer dans la cité.

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Deux Genevois donnèrent l'alerte puis, vers 2h30 du matin, le tocsin de la cathédrale Saint-Pierre résonna. Un héros local du nom d'Isaac Mercier, Lorrain, s'empressa de baisser la herse de la Porte Neuve, empêchant ainsi le gros de la troupe savoyarde d'entrer dans Genève, et prenant au piège dans ses murs ceux qui avaient pu s'y introduire. Ces derniers seront massacrés sur place, ou bien fait prisonniers et exécutés le lendemain.

Mais c'est au cours de cette escalade d'échelles que ce situe un fait d'armes inhabituel, attribué à une certaine mère Royaume. La famille Royaume, originaire de Lyon, avait fui les persécutions frappant les huguenots pour aller s'installer dans la ville protestante suisse, où les siens exerçaient depuis le métier de potier.

Cette nuit-là, la mère Royaume faisait cuire une soupe de légumes et de riz dans une marmite, quand elle entendit l'alerte. C'est à cet instant que lui vint l'idée de jeter depuis le passage de la Monnaie son pot fumant sur la tête d'un envahisseur en train de grimper à l'échelle, l'en faisant dégringoler et le tuant.

Son acte héroïque fut célébré pendant des siècles par la ville de Genève, et chez les Royaume la tradition familiale voulait qu'on se transmette d'une génération à l'autre "le pot de l'Escalade".

Voilà pourquoi le 12 décembre, à Genève, on dévore des marmites en chocolat.

marmite.jpg

(Source : Les Petits Plats de l'Histoire, Jean Vitaux, éd. Puf).

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Membre, Posté(e)
Javade Membre 1 381 messages
Baby Forumeur‚
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Merci pour cet article que je trouve fort intéressant ! smile.gif

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 353 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Bonjour,

Aux alentours du 12 décembre, les vitrines des pâtisseries et chocolateries genevoises exhibent d'irrésistibles marmites en chocolat. C'est un peu comme à l'approche des Pâques, sauf qu'en lieu et place d'œufs, de poules, de cloches et de lapins, ce sont des marmites. Tout cela pour célébrer le souvenir de l'Escalade, qui se fête le 12 décembre à Genève.

Au XVI° siècle, Genève, s'étant émancipée de la tutelle du duché de Savoie, devint une théocratie indépendante dirigée par le réformateur Jean Calvin, mais Charles-Emmanuel 1er, le duc de Savoie, ne l'entendait pas de cette oreille, qui comptait bien reconquérir une métropole commerciale aussi industrieuse et prospère.

Aussi passa-t-il à l'acte en attaquant la ville dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602.

Son avant-garde escalada avec des échelles la Porte de la Monnaie, permettant à deux cent mercenaires de pénétrer dans la cité.

esc3.jpg?1324323005

Deux Genevois donnèrent l'alerte puis, vers 2h30 du matin, le tocsin de la cathédrale Saint-Pierre résonna. Un héros local du nom d'Isaac Mercier, Lorrain, s'empressa de baisser la herse de la Porte Neuve, empêchant ainsi le gros de la troupe savoyarde d'entrer dans Genève, et prenant au piège dans ses murs ceux qui avaient pu s'y introduire. Ces derniers seront massacrés sur place, ou bien fait prisonniers et exécutés le lendemain.

Mais c'est au cours de cette escalade d'échelles que ce situe un fait d'armes inhabituel, attribué à une certaine mère Royaume. La famille Royaume, originaires de Lyon, avaient fui les persécutions frappant les huguenots pour aller s'installer dans la ville protestante suisse, où ils exerçaient depuis le métier de potier.

Cette nuit-là, la mère Royaume faisait cuire une soupe de légumes et de riz dans une marmite, quand elle entendit l'alerte. C'est à cet instant que lui vint l'idée de jeter depuis le passage de la Monnaie son pot fumant sur la tête d'un envahisseur en train de grimper à l'échelle, l'en faisant dégringoler et le tuant.

Son acte héroïque fut célébré pendant des siècles par la ville de Genève, et chez les Royaume la tradition familiale voulait qu'on se transmette d'une génération à l'autre "le pot de l'Escalade".

Voilà pourquoi le 12 décembre, à Genève, on dévore des marmites en chocolat.

marmite.jpg

(Source : Les Petits Plats de l'Histoire, Jean Vitaux, éd. Puf).

:plus:

bonjour

les grands faits de l'histoire sont très connus mais ,les fait particuliers le sont moins , ou pas du tout ,merci .

bonne soirée

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Membre, Posté(e)
rocoeur Membre 61 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Merci pour ce récit. Je n'habite pas très loin de Genève, côté de l'envahisseur... :smile2: Au courant de l’événement, je n'en connaissais pas tous les détails.

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 17 448 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

J'ai rajouté une précision sur le temps de règne de Charles-Emmanuel 1er en tant que duc de Savoie. Il était un des petits-fils de François 1er par sa mère Marguerite de France, la plus jeune des filles de ce dernier.

En 1603, il est contraint de signer avec Genève le traité de Saint-Julien garantissant à la cité la paix et nombre de droits.

Prompt à la guerre, il se hasarda dans plusieurs guerres coûteuses, guerroya également contre Henri IV : ce fut la guerre franco-savoyarde qui eut lieu de 1600 à 1601.

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Ci-dessus, le duc Charles-Emmanuel 1er de Savoie.

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