Centenaire 14-18

Pendant ce temps-là, en Allemagne :

La gazette de la croix, de Berlin :

Nous ne craignons ni la France, ni la Russie, ni les deux ensemble. Ce n'est pas l'Allemagne qui a reculé pendant la crise de l'annexion 1908-1909, et si en France et en Russie, en dépit des assurances pacifiques, on se croit assez fort pour tenter une passe d'armes avec nous, nous n'y voyons aucun inconvénient.

Berliner Neueste Nachrichten :

C'est en vain que depuis longtemps on essaie de nous effrayer avec la terrible Russie. Aujourd'hui, on ne peut pas plus nous faire peur sous ce rapport que du temps de Bismarck. Du reste on sait que de tout temps les aboiements bruyants ont été la caractéristique de la presse parisienne.

Deutsche Tageszeitung :

Avant la guerre contre le Japon on disait que la Russie jetterait en peu de jours les "singes jaunes" à la mer. Quelques dizaines d'années auparavant un ministre de la guerre avait parlé de la France archiprêtre. Nous comprenons que les français soient ivres de joie au seul énoncé du chiffre formidable du contingent russe, et cela surtout à un moment où l'état de leur armée a été discuté en public d'une façon peu satisfaisante. Tout cela nous rappelle l'histoire des enfants se promenant seuls dans la forêt, et qui, pour se rassurer, entonnent la chanson du grand frère qui est plus fort...

(articles rapportés dans "Le Matin" du 19 juillet 1914)

20 juillet 1914

"Le petit Journal":

-Un article historique consacré à une réforme fiscale sous le Directoire.

-Editorial portant sur un incident entre des patrons et des grévistes à Marseille

-Un accident de ballon lors d'un fête aéronautique à Paris.

-France-Russie: << La réception de M. Poincaré à Saint-Pétersbourg, la probable réception du tsar en France s'inscriront brillament dans l'histoire de cette alliance...Les diplomates de la Russie et de la France poursuivent leur effort solitaire en faveur de la conciliation des intérêts légitimes et de l'affermissement d'une paix équitable >>

21 juillet 1914 Le Figaro:

Les 6 premières pages sont consacrées au procès de Mme Caillaux...

La page 7 relate l'arrivée de M. Poincaré en Russie et le banquet qui s'en est suivi.

Puis: L'état des relations entre l'Autriche et la Serbie

<<Pas encore de note autrichienne" . >>

On signale que le chef d'Etat-Major autrichien interrompt ses vacances.

<<Toutes sortes de bruits alarmistes ont circulé dans la journée d'hier, comme si l'atmosphère européenne s'était subitement assombrie >>

Le 22 juillet 1914, (12 jours avant la déclaration de guerre à la France)

La Une du Figaro est encore toute entière consacrée au procès de Mme Caillaux

En page 2, sous le titre " M. Poincaré en Russie", précisions sur la réception offerte la veille à l'empereur et sa famille; menu du diner.

En page 9 seulement, sur une colonne:

-"L'Autriche et la Serbie": Pas encore de note.

-Nouvelles de l'Angleterre

-Les affaires d'Orient.

Le "Petit journal" partage sa Une entre " la journée de M. Poincaré à Saint-Pétersbourg", et le procès de Mme Caillaux.

23 juillet 1914 Le Figaro

Pages 1 à 7: Toujours le procès de Mme Caillaux.

Page 8, nouvelles de l'Etranger:

"Avant la démarche autrichienne". ... La note autrichienne dont l'empereur a approuvé le texte sera remise à Belgrade dans un délai très court. Ce document n'a nullement le caractère d'un ultimatum...

Italie: "L'agitation des cheminots"

Russie: "L'agitation gréviste s'accentue à Saint-Pétersbourg"

Alsace-Lorraine: Par ordre du général commandant le 15 ième corps d'armée, l'emploi de la langue française dans les locaux publics a été à nouveau interdit aux soldats.

Incidents de frontière entre Bulgarie et Roumanie. Le désir des deux gouvernements est de rétablir des rapports normaux et amicaux entre les deux pays.

Angleterre: Polémique dans l'opinion à propos du discours du roi qui a employé l'expression "guerre civile".

Turquie: La chambre a voté un crédit militaire extraordinaire.

Bonjour rasibus :)

Effectivement on voit que "ça bouge" un peu partout, mais tous les journaux relaient très largement le procès de Mme Caillaux, plusieurs pages pour certains d'entre eux, le voyage de Poincaré est relégué à une seule colonne (et encore) à la une...

Le Figaro du 24 juillet 1914:

Noyé dans la Une toujours consacrée au procès Caillaux, sous le titre "L'Autriche et la Serbie", sur une colonne:

<<Remise de la note austro-hongroise >>, une réponse demandée dans les quarante-huit heures..."Ce qui ne saurait être considéré comme un procédé conciliant" . Les pessimistes trouveraient même à en déduire que la note est presque un ultimatum. >>

"....L'imagination des journalistes continue à se donner libre carrière. Le bruit courait aujourd'hui à Vienne que de nombreux réservistes avaient reçu l'ordre de mobilisation. Même si cette rumeur se confirmait, il serait bon avant de la considérer comme très alarmante, de se rappeler que, l'an dernier, toutes les réserves ont été mobilisées pendant de longs mois, sans dommage pour la paix de l'Europe..."

Toute dernière heure: "La note réclame une assurance formelle du gouvernement serbe de condamner la propagande criminelle et terroriste qu'elle a tolérée jusqu'ici "

Le Figaro du 25 juillet 1914. Extraits:

"La menace autrichienne"

La note que le gouvernement autrichien vient de communiquer à la Serbie et de faire connaitre aux puissances dépasse par son caractère comminatoire, par l'étendue et la violence de ses exigences tout ce qu'on pouvait en attendre... La remise de cette note...crée une situation très grave....Son texte est inacceptable pour toute na tion jalouse de son indépendance.

"Que fera la Serbie ?"

Personne ne compte sérieusement que la Serbie acceptera la note... Quant à ce qui arrivera ensuite, il est difficile de faire des prévisions optimistes. Le bruit court que le gouvernement serbe concentre des troupes dans le sud de la Serbie.

Dans les milieux politiques, on semble croire que les puissances, comme en 1909, se désintéresseront du conflit.

On se demande si l'Allemagne n'est pas tentée par la possibilité d'une guerre préventive dont elle trouverait l'occasion dans la nécessité de secourir son alliée...

Pour lire le journal "Le Figaro" du 26 juillet 1914:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2903888.image.langFR.r=Le%20Figaro%201914

Le Petit Parisien titre ce matin : Les ambassadeurs de France et de Russie font une démarche auprès du cabinet de Vienne

"On espère encore éviter un conflit"

Dans les quatre colonnes à la une, on trouve ceci :

L'arbitrage du Saint-Siège ?

Le fait que le gouvernement autrichien ait communiqué au Saint-Siège la note adressée à la Serbie, provoque des commentaires. Il semble qu'il y ait là, dit-on notamment, de quoi donner créance aux bruits suivant lesquels le pape serait intervenu personnellement auprès de l'empereur François-Joseph en faveur de la paix. D'aucuns prétendent que la voix du Saint-Siège se fera entendre au dernier moment pour faire accepter l'arbitrage. C'est, ajoute-t-on, la seule intervention devant laquelle l'Autriche puisse s'incliner.

On trouve aussi les commentaires de la presse étrangère :

Le Berliner Neueste Nachrichten :

La guerre ou la paix en Europe dépend de Saint Pétersbourg. Dans ce cas nous avons à retenir cette puissance, dans la mesure de nos forces : il faut qu'on sache sur les bords de la Néva et à Paris qu'une attaque contre l'Autriche, c'est la guerre avec l'Allemagne.

Le Messagero italien estime qu'un pays qui, comme la Serbie, souscrirait aux exigences autrichiennes, enregistrerait lui-même dans l'histoire humaine son acte de décès en tant que nation.

La Vittora italienne envisage la guerre comme probable. L'Italie ne peut pas, et ne doit pas, dit-elle, y prendre part.

Le Daily Graphic anglais estime que la Serbie a mérité tout le châtiment dont elle est menacée.

Le Morning Post anglais déclare que de telles exigences n'ont jamais été imposées sous une telle forme, même à un état vaincu.

Au pied de la première colonne, après un résumé de la situation vu de France, on trouve ceci : "Ces faits et symptômes divers permettront au public de se faire une opinion plus juste de la réalité et, sans s'endormir dans une confiance illimitée, de ne pas éprouver, non plus, une alarme excessive".

Jusqu'ici tout va bien ... ?

Nous sommes le 29 juillet 1914, l'Autriche a déclaré la guerre à la Serbie.

Une du "petit journal"

Merci January

Le Figaro du lendemain 30 juillet sera relativement optimiste.

Tandis que sur 5 colonnes à la Une, le journal déplore le verdict d'acquittement de Mme Caillaux, il écrit sous le titre :

<< Le conflit austro-serbe >> sur 1 colonne seulement:

"...malgré sa mobilisation partielle,...la Russie est résolue à tout faire pour préserver la paix de l'Europe.

...Les chances de paix résident dans les conditions plutôt défavorables où se trouverait l'Allemagne, au cas où la guerre viendrait à éclater."

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k290392b/f2.image.r=Le%20Figaro%201914.langFR

Le 31 juillet 1914:

La Russie a été informée que l'Allemagne comptait mobiliser si la Russie continuait sa mobilisation.

Le gouvernement français déclare qu'il n'y aurait une mobilisation en France que s'il y en avait une en Allemagne

Nous avons reçu un mail tout à l'heure à la Mairie, de la part de la préfecture. Ce mail invite la commune à sonner le tocsin, demain, aux alentours de 16h00, afin de rappeler que1er août 1914, vers 16h00, le tocsin a résonné dans toutes les communes françaises, pour annoncer la mobilisation générale.

Ma grand-mère maternelle est née le 31 juillet 1914, le jour de l'assassinat de Jaurès. Une pensée émue pour cette femme qui aurait cent ans aujourd'hui et m'a donné beaucoup d'amour.

Elle aura eu la chance de n'aucun souvenir de la guerre et d'en voir revenir son père (militaire de carrière et officier... ) au contraire de mon grand-père paternel né en décembre 1914 qui n'a jamais connu le sien, comme tant d'autres orphelins de cette époque.

Nous avons reçu un mail tout à l'heure à la Mairie, de la part de la préfecture. Ce mail invite la commune à sonner le tocsin, demain, aux alentours de 16h00, afin de rappeler que1er août 1914, vers 16h00, le tocsin a résonné dans toutes les communes françaises, pour annoncer la mobilisation générale.

Nous nous replongerons un instant dans l'ambiance de l'époque où les gens n'avaient ni télé ni radio...

(Pour ma part, j'ai entendu le tocsin en septembre 1939: Plutôt sinistre...)

Ben j'ai trouvé aussi. Pas l'avis de la Mairie. Du coup j'irai le faire moi-même, j'ai les clés et tout :p

Ah bon ? Qui a autorité pour sonner les cloches ?

Tu vas demander son avis au curé de l'église ?

C'est un petit village ici, il n'y a pas de curé attitré, pas de souci :) Il suffit de demander aux "bigotes", elles font autorité, personne ne fait rien sans elles, c'est comme si l'église était à elles. Lorsqu'on veut donner un concert, faire une expo (oui on se sert de l'église) lorsque le curé qui s'occupe de tout le bassin vient faire une messe (une fois tous les trois mois...) c'est à elles qu'il demande quoi que ce soit.

Les clés nous les avons toujours, comme les clés de la Mairie. Au cas où il se passe quoi que ce soit, nous sommes deux à avoir les clés, le Maire et mon mari et moi. Le Maire étant en congés, mon mari étant son premier suivant et les bigotes étant d'accord : j'irai tout à l'heure sonner les cloches :)

Faut quand même pas affoler les personnes qui ne sauraient pas de quoi il s'agit...

J'ai affiché ce matin à la Mairie, à l'église et bien sûr et surtout : à l'épicerie :)

Les anciens sont au courant, c'est le plus important, et puis ils ont demandé à ce que les drapeaux soient posés sur la façade de la mairie et sur le monument aux morts aussi, alors j'irai chercher les drapeaux avec eux tout à l'heure.