A ma fille

On parle très souvent d'instinct maternel.

Je suis convaincu pour ma part que ça n'existe pas ou si peu!

On apprend à devenir mère. Certaines ont plus de facilitées, c'est évident. Pour d'autres le chemin est plus long, moins évident. Mais ça, faut pas le dire, s'en est limite honteux si on se met pas à verser des torrents de larmes une fois le nourisson posé sur la poitrine.

Pourtant bien des femmes n'ont pas ce fameux "déclic" à ce moment là...

J'ai voulu ma fille, depuis des années je l'attendais.

Puis je suis tombée enceinte. Grossesse pas simple puisque diabète gestationnel insulino dépendant. Mais j'étais bien enceinte, heureuse, épanouie. Je m'imaginais l'accouchement, la suite selon ce que j'avais pu lire ici et là ; une vision quelque peu idéalisée de ces moments là visiblement!

Elle devait naitre le 7 octobre.

Le 4 septembre des douleurs atroces. Le parrain de ma fille arrive après mon appel à 2H30 du mat' et m'emmene à l'hôpital malgrès mes reticences.

je suis arrivée aux urgence ,vomissant tripes et boyaux et j'ai rien compris à ce qui est arrivé ensuite. Un monito, du personnel soignant qui parle entre eux, et me voilà en salle d'op' . Un ne comprend pas pourquoi je pleure, "elle est en panique "dira sa collègue qui tente de me rassurer. on m'endors, mon ventre est rond.

Je me réveille, mon ventre est vide, je me souviens que je pleure. je dis apparement que c'est de ma faute, j'ai peur que mon bébé soit mort, je veux le voir...

Je n'ai le droit qu'à une photo, et à ce qu'on me dise qu'elle est en réa.

Je la verrai 8H après. Parce que j'ai insisté, limite gueulé pour qu'on m'emméne à ma fille! Il fallait que j'arrive à me déplacer malgrès ma césarienne. 8H après j'étais debout.

je m'attendais tellement à cette espèce de revelation dont on nous rabache les oreilles quand le fauteuil me menait en réaneonat, que la réalité m'a ....choqué!

Je suis arrivée devant sa couveuse et elle m'a attendri...voilà tout! Je ne l'ai même pas reconnue, je me suis même demandée si c'était vraiment ma fille!

Pour quelqu'un qui avait imaginé une maternité idéal depuis des plombes, je vous racontes pas le merdier psycho!

Je vous passe les 15 jours suivant en réaneonat assez affreux.

Je vous passe aussi les 3 derniers mois...difficiles!

En somme, il m'aura fallut 3 mois presque pour vraiment aimer ma fille comme un mère!

Entre la non reconnaissance du départ, un allaitement qui échoue, des nuits difficiles à gérer seule, oui au départ j'ai vraiment eu du mal à l'aimer comme ma fille. L'impression d'avoir un bébé mignon mais qui n'est pas le sien dans les bras...c'est déroutant.

Aujourd hui, même si ma chouette est parfois une chieuse qui me fait des nuits de merde, même si c'est difficile de l'élever seule d'autant que c'est une ralouilloute comme sa mère, je déborde d'amour pour ma merveille! ça aura mis du temps, je me suis remise en question. J'ai eu honte de ne pas l'avoir aimé dés le début. J'ai parlé à un psy à cause de ça (et parait que dans les cas de naissance sous AG c'est normal....), mais voilà je l'aime si fort, si comme jamais, je la trouve si belle que mon ptit coeur ne cesse de fretiller de joie!

'fin bref, avant de devenir cucul , je voulais juste raconter mon experience et faire savoir que ça n'est pas anormal de ne pas aimer son bébé à la seconde ou il né! Non ça n'est pas inné, instinctif! il y a des mecanismes plus complexes qui se jouent là!

Et comme on dit on ne nait pas femme on le devient, de la même manière, on ne nait pas mère, on le devient!

joli témoignage , l'essentiel est que tu oubli(si cela est possible le début de la naissance de ta fille) et que tu vive tout le bonheur du monde avec ton bout de choux

courage et bonne fête de fin d'année

Toujourscap

'fin bref, avant de devenir cucul , je voulais juste raconter mon experience et faire savoir que ça n'est pas anormal de ne pas aimer son bébé à la seconde ou il né! Non ça n'est pas inné, instinctif! il y a des mecanismes plus complexes qui se jouent là!

Et comme on dit on ne nait pas femme on le devient, de la même manière, on ne nait pas mère, on le devient!

Et c'est très important de le dire, parce qu'on n'imagine pas le nombre de mères qui culpabilisent et les tensions qui s'en ressentent dans la famille ensuite, juste parce qu'on leur avait promis un idylle et que la réalité a cogné un peu plus dur. Des enfants qui ont l'impression de ne pas être aimé, des mères qui ont l'impression d'être indigne, et les deux côtés qui se percutent parfois durant des années.

Pour moi tu as été lucide sur le problème, tu as fait ce qu'il fallait pour l'aimer et qu'elle ne souffre pas. Désolée, mais pour moi c'est un signe d'instinct maternel. :D

L'instinct maternel ce n'est pas tant aimer inconditionnellement son enfant que le protéger... d'instinct.

Ceci dit, je suis d'accord avec toi d'une certaine manière. Moi je pense que ça existe, mais que ça ne concerne pas toutes les mères.

Bonjour arwena,

Joli témoignage que le vôtre.

Mais il s’apparente plus à un décalage de perception ou de représentation dans le temps, entre le moment présent ou l’ont vit l’évènement,avec celui de tous les bouleversements qui en résultent ultérieurement.

Or ce n'est que rétrospectivement que l'on peut faire le tri sur toutes les émotions qui nous submergent dans le domaine du garçon qui devient père ou de la fille qui devient mère.

Les parents qui ont des enfants sont généralement jeunes,avec l'esprit encombré d'un tas de soucis annexes, tel que le nouveau travail,le nouveau logement, les soucis d'argent, la relation de couple.

La naissance de mon premier enfant s'ajoutait à toutes les inquiétudes énumérées précédemment.

Lorsque mon père me dit que devenir père à mon tour était un évènement marquant dans l’existence d’un homme, j’avoue que, sur le moment, je n’ai pas complètement compris ce qu’il voulait me dire, alors que ce n’était pas ce que je ressentais profondément de l’instant vécu.

Ce n'est que plus tard que l'on jauge et pèse toutes les conséquences et toutes les responsabilités de ce nouveau statut, celui d'être père pour la première fois.

Effectivement, l'on ne naît pas père on le devient.

Ma gamine me réclame le clip de "papaoutai" de Stromae tous les jours : je vous préviens, le premier qui le poste ici, je le tue.

Très agréable à lire :)

Ton témoignage est magnifique, je te souhaite une merveilleuse année remplie d'amour !!

Ce que tu as vécu doit être choquant, je pense surtout à ces heures d'attente pour cette "première rencontre"... tu as eu du courage et en te lisant on sent que même si la naissance de ta puce a été difficile, c'est avant tout une très belle histoire.

On n'est pas des machines ........... même l'amour d'une mère ne se programme pas

J'ai eu un bébé pillule enfin pas moi mais mon ex et je ne l'ai vu qu'au bout d'un mois et encore encadré par une assistante sociale et deux gendarmes, j'ai eu du mal et après je me suis battu, j'ai fait un test adn pour prouver que oui c'était bien moi qui avait mis la graine et que oui ce bébé je devais être son père, alors oui j'ai eu du mal à l'aimer pourtant j'avais déjà des enfants mais là je ne peux pas expliquer pourquoi j'avais pas de précautions pour lui, je faisais pas attention à lui, je pense qu'il l'a senti et que même maintenant 10 ans après il préfère sa mère même s'il est content de me voir, même si on se fait des calins interminables je sais que c'est pas ça et que ça le saura jamais.

Et c'est très important de le dire, parce qu'on n'imagine pas le nombre de mères qui culpabilisent et les tensions qui s'en ressentent dans la famille ensuite, juste parce qu'on leur avait promis un idylle et que la réalité a cogné un peu plus dur. Des enfants qui ont l'impression de ne pas être aimé, des mères qui ont l'impression d'être indigne, et les deux côtés qui se percutent parfois durant des années.

ben voilà, on "vend" aux femmes la maternité comme étant hyper idyllique, épanouissante à souhait. or si tu ne rentres pas dans ces critères, la culpabilité peut être dur à digérer. Il y a une honte aussi , celle de n'être pas "normale" et si tu ne tombes pas sur les bons interlocuteurs à la base, ça peut effectivement être assez destructeur pour la mère et l'enfant.

J'ai eu la chance de tomber sur une très bonne psy en réa/néonat qui a mis le mot "normal" sur mon ressenti et heureusement sinon ben...voilà quoi!

Pour moi tu as été lucide sur le problème, tu as fait ce qu'il fallait pour l'aimer et qu'elle ne souffre pas. Désolée, mais pour moi c'est un signe d'instinct maternel. :D

L'instinct maternel ce n'est pas tant aimer inconditionnellement son enfant que le protéger... d'instinct.

Ceci dit, je suis d'accord avec toi d'une certaine manière. Moi je pense que ça existe, mais que ça ne concerne pas toutes les mères.

Pour le coup, je sais pas si c'est une histoire d'instinct maternel. Bizarrement ça m'a ramené à ma mère qui elle m'a sorti un jour "je t'ai faite mais t'es pas ma fille". Et j'ai surtout refusé ça pour ma fille.

Après, instinct de la protéger ou pas, peut être, mais c'était aussi pour me protéger moi l'air de rien.

Ton témoignage est magnifique, je te souhaite une merveilleuse année remplie d'amour !!

Ce que tu as vécu doit être choquant, je pense surtout à ces heures d'attente pour cette "première rencontre"... tu as eu du courage et en te lisant on sent que même si la naissance de ta puce a été difficile, c'est avant tout une très belle histoire.

On n'est pas des machines ........... même l'amour d'une mère ne se programme pas

merci :)

En réalité le plus choquant pour moi ça a été cette absence de "vague d'amour" la première fois que je l'ai vu!

Mais je me rattrappe aujourd hui. Sa naissance ne fut pas le plus beau jour de ma vie, par contre dés qu'elle me sourit, qu'elle fait un truc qu'elle ne faisait pas hier, ce sont de purs instant de grace et ça, c'est juste...le bonheur!

il y a beaucoup de mères seules qui souffrent

Bonjour,

Ma fille est née également par césarienne, mais à terme (plus de 4 kilos).

Je me rappelle de la première fois où je lui ai dit : "Viens avec maman" : Je m'étais forcée pour le dire. Mais c'est vite devenu l'être qui compte le plus au monde.

Par contre, bien des années après, je ne peux pas voir un accouchement sans me mettre à pleurer.

Bonjour,

La naissance a été attendu comme quelque chose de trop idéalisé, je pense. On a tendance à oublier qu'il y a toujours, plus ou moins, une part de hasard dans l'accouchement. Mais ce n'est la faute à personne, et il ne faut pas trop s'attarder une fois que c'est passé à ce qui a déplu pendant ces moments, qu'on ne peut pas contrôler à cent pour cent. Certaines femmes accouchent dans des moments qui ne les arrangent pas du tout : une prise d'otages, un accident de train, un bombardement, etc. et je vous en passe. Ce n'est pas pour autant que la grande histoire d'amour avec leur enfant ne prend pas par la suite.

Faut dire aussi qu'actuellement, on exige des femmes un certain "ars parturienti". Dans mon cas, après les accouchements, je suis contente bien sûr, mais complètement flagada : du mal à bouger, à parler, etc.. Complètement K.O. quoi. Et chaque fois les sages femmes réagissent bêtement comme si je n'étais pas contente, me disent qu'il faut parler au nourrisson, etc., alors qu'en vérité je ne demande pas mieux, il faut seulement me donner le temps de reprendre des forces.

Hn Hn Hn

Bien choquant pour l'enfant en question d'apprendre qu'il n'était pas désiré ou que son arrivée fut un cauchemar et qu'on ne l'aimait pas vraiment....

Je parle par expérience et on ne regarde jamais sa mère pareil après U.U C'est bien triste

L'auteur du topic parle d'un instinct maternel qui n'est pas quelque chose d'innée, mais qui s'acquiert au fil du temps et bien après la naissance de son enfant. Et quand une naissance est difficile, il est difficile pour une femme n'ayant pas cet instinct de se sentir pleinement mère à la minute où est né son enfant.

Hn Hn Hn

Bien choquant pour l'enfant en question d'apprendre qu'il n'était pas désiré ou que son arrivée fut un cauchemar et qu'on ne l'aimait pas vraiment....

Je parle par expérience et on ne regarde jamais sa mère pareil après U.U C'est bien triste

Un accouchement difficile peut être source de souffrance pour la femme, mais cela ne veut pas dire que cet enfant n'est pas aimé.

Bonsoir,

L'instinct maternel n'existe pas. C'est plus un instinct de survie. C'est un état empathique de la mère envers son enfant... et moi qui n'aimait pas plus que ça les bébés... Quand je l'ai vu... ma fille, si petite, si dépendante, si fragile, si belle J'ai eu envie d'en prendre soin. Je n'ai pas compris ce qui m'arrivait.

J'ai lu un article sur l'attachement de la mère à son enfant... et vu des émissions là dessus.

Il parait que lors du déclenchement de l'accouchement "naturel" une hormone est sécrétée. Cette hormone n'est donc pas sécrétée lors de déclenchement artificiel ou césarienne.

L'hormone en question jouerait un rôle dans l'attachement de son enfant à la naissance.

Merci arwena pour ce beau témoignage.

J'imagine que tout à été très vite pour toi. Le lien, tu as réussis à le créer, tu lui as donner ton amour (après un accouchement sous AG cela doit être particulièrement troublant). Je te souhaites tout pleins de bonheur avec ta fille.

Cette hormone de l'attachement, c'est l'ocytocine.

Bien choquant pour l'enfant en question d'apprendre qu'il n'était pas désiré ou que son arrivée fut un cauchemar et qu'on ne l'aimait pas vraiment....

Je parle par expérience et on ne regarde jamais sa mère pareil après U.U C'est bien triste

Ma mere n'a jamais rien fait pour moi ,

et une fois elle a dit qu'elle avait tout fait pour ne pas me garder , je l'ai detesté encore plus à partir ce jour.

Hn Hn Hn

Bien choquant pour l'enfant en question d'apprendre qu'il n'était pas désiré ou que son arrivée fut un cauchemar et qu'on ne l'aimait pas vraiment....

Je parle par expérience et on ne regarde jamais sa mère pareil après U.U C'est bien triste

je te rassure ma fille va très bien et elle est entourée d'amour :)

Une arrivée difficile ne veut pas dire qu'on n'aime pas son enfant. J'avais idéalisé mon accouchement, son arrivée. Or rien ne s'est passé comme voulu. Je ne l'ai pas vu naître et c'est très difficile à accepter.De plus il y a aussi eu beaucoup de culpabilité de n'avoir pas été là pour elle à sa naissance alors qu'elle était au plus mal. Il a fallut du temps pour digérer tout ça. Pour autant, ma fille c'est la prunelle de mes yeux et contrairement à ce que tu sous entend dés que j'ai appris ma grossesse, je l'ai aimé !