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djulyss13

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Membre, Posté(e)
djulyss13 Membre 18 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

je suis croyante !! et cherche encore des éléments de réponse dissuasifs pour faire comprendre les réponses de la foi aux personnes dites athées.

Quels sont vos declics de votre foi? Quel argument avez vous? Merci

Si certaines st de confession chrétienne et se st reconverties? pour quels raisons ? argumentez svp Merci cela me sera bénéfique!!

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Membre, Posté(e)
saint thomas Membre 17 547 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pourquoi veux tu convaincre des gens ?

PS : tu dis chercher des éléments dissuasifs pour faire comprendre ta foi , dissuasifs ou persuasifs ? parce que c'est pas pareil du tout

En l'état ta phrase est difficile à saisir , mais bon on y arrive quand même si on lit "persuasifs" au lieu de dissuasifs.

Lapsus ?

Modifié par saint thomas
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Membre, Le loup dans la bergerie., 36ans Posté(e)
AGM Membre 5 933 messages
36ans‚ Le loup dans la bergerie.,
Posté(e)
Etre croyante devrait te suffire , c'est quelque chose de personnel

Le but de la religion est.... comme celui le plus instinctif de l'homme: procréer, ce multiplier.

A cela que quant l'homme adhère a un courant de penser, cette affiliation passe par une envie de partage qu'il va plus ou moins imposer aux autres.

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Membre, 63ans Posté(e)
yves-1902 Membre 5 859 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

Trop souvent les convictions religieuses sont utilisées pour se faire valoir aux yeux des autres, quand ce n'est pas carrément à des fins d'oppression.

Or ce devrait être plutôt l'inverse, une démonstration de modestie et d'humilité, de partage et d'aide envers son prochain.

La religion ne doit pas être faite de "il faut" ou de "tu dois". Tous les religieux ont parfois péché à ce niveau, ce qui explique la désafection et le désintérêt des gens vis à vis de la religion.

Pour ce qui est de l'Eglise catholique, elle a appris avec le temps qu'on peut à la fois rester fidèle à des fondamentaux et admettre que nul n'est tenu de s'y soumettre sans pour autant être rejeté, au contraire, le fait de rester rapproché permet de réfléchir ensemble sur ces fondamentaux et de les faire évoluer, c'est un peu ce qui se passe actuellement.

Pour ce qui est est de l'Islam, je ne m'aventurerai pas trop loin puisque le monde monde musulman ne m'est pas familier, mais il y a trop d'écart entre les différentes branches qui sont trop dures ou trop violentes pour certaines, trop dogmatiques pour d'autres. Comment se situer dans un Islam "généraliste" dans de telles conditions.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 51ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
51ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Dieu, la vérité, la foi

Peut-on ne pas croire ?

Les rationalistes ont donné l'impression de penser que la religion devrait pouvoir être remplacée par quelque chose qui ne serait plus une religion. On a utilisé pour réfuter cette supposition l'argument du « remplacement obligatoire et plus ou moins automatique », signifiant que ce qui détruit la religion, s'il n'est pas déjà lui-même une religion, est condamné à le devenir. Cet argument peut être invoqué aussi bien par des incroyants que par des hommes religieux, avec cette différence que les seconds ont tendance à l'utiliser, au moins indirectement, en faveur de leur religion, et les premiers plutôt en faveur de l'inévitabilité de la religion en général. Jacques Ellul, qui explique qu'« il faut croire à son groupe, et [que] ceci donne un certain sens et une stabilité à la vie (1) », en a conclu que la religion était indestructible (lire « Une croyance inhérente à l'humain »).

Régis Debray estime lui aussi qu'il est impossible de venir à bout de la croyance religieuse (2). Cette constatation faite, on peut se réjouir de ce qu'elle implique ou faire mine de déplorer que l'esprit humain soit suffisamment faible et irrationnel pour préférer la plupart du temps l'illusion à la vérité. Pour Debray, « l'erreur (...) est d'ignorer qu'on ne détruit que ce qu'on remplace, formule de Danton admirablement approfondie par Comte. Voyez les sacralisations substitutives d'avant-hier ¿ la sacralité du Roi se reportant sur la Patrie dans le bréviaire républicain ; celle de l'Eglise sur le Parti dans les catéchismes du progrès social. Là, loin de disparaître, l'ersatz aggravant déroule sous nos yeux ses facéties cruelles aux quatre coins du monde, y compris chez nous, avec nos sectes, nos astrologies et nos parasciences (3) ».

Essayer de justifier la croyance religieuse, en arguant, comme le fait Ellul, que nous avons besoin, de toute façon, de croyances ¿ ce qui est indiscutable ¿ et que la croyance religieuse n'est après tout qu'une forme de croyance parmi d'autres, n'est pas sérieux. On peut penser qu'elle est justement une forme de croyance suffisamment spécifique pour poser des problèmes d'une espèce particulière, et que le fait que nous ne puissions pas nous passer de croyances en général ne suffit sûrement pas par lui-même à empêcher cette forme-là de se révéler, le cas échéant, à peu près dénuée de fondement, mais (heureusement) facultative. Plus préoccupant : l'argument du remplacement présente, entre autres faiblesses, celle de conclure un peu trop vite du fait au droit. Les rationalistes comme Jean Bricmont soutiennent que ce n'est pas parce que les choses se sont passées d'une certaine façon que l'on est autorisé à conclure qu'elles ne pourront jamais se passer autrement.

On ne voit pas pourquoi on devrait admettre, par exemple, que l'existence d'une théorie et d'une pratique de la laïcité qui réussit à rester fondamentalement distincte du laïcisme ¿ considéré comme une religion ni plus ni moins respectable que toutes les autres et susceptible de commettre exactement les mêmes abus de pouvoir qu'elles ¿ serait inconcevable. Pour pouvoir rapporter les faits que l'on mentionne à une sorte de nécessité interne, et même de fatalité qui nous condamne de façon irrévocable à rester religieux, l'histoire et les exemples historiques, aussi nombreux et significatifs qu'ils puissent être, ne suffisent évidemment pas. Il faut pouvoir invoquer, en plus de cela, des vérités d'essence déductibles, croit-on, de disciplines comme la sociologie et l'anthropologie (qui se révèlent, pour une fois, bien utiles) ou, mieux encore, comme l'a découvert Debray, de la logique elle-même.

Le fait de répéter ad nauseam qu'il y a eu des religions profanes capables de se révéler encore plus oppressives et meurtrières que les religions traditionnelles auxquelles elles essayaient de se substituer ne pourra jamais constituer un argument en faveur de la religion en général. La seule conclusion que tirait de cela un rationaliste comme Bertrand Russell est que, si l'humanité veut avoir une chance de réussir à éviter le pire, il faut absolument que, sur des questions comme celles dont il s'agit, elle se montre capable d'apprendre à penser de façon véritablement non religieuse.

En outre, l'argument du remplacement automatique ne nous dit rigoureusement rien sur ce qui pourrait sembler être, justement, la question principale, à savoir : de quoi avons-nous besoin exactement en matière de religion, et ne pourrait-il pas y avoir, sur ce point, des choix qui sont, pour des raisons plus ou moins objectives, préférables à d'autres ? Par exemple, une fois accordé ¿ ce qui peut être fait sans difficulté ¿ qu'une « religion dans les limites de la simple raison » (dans un sens plus ou moins apparenté à celui de Kant) serait bel et bien encore une religion, ne peut-il pas y avoir des raisons sérieuses (intellectuelles, morales, politiques, etc.) de préférer ce genre de religion à une religion qui ignore dès le départ les limites en question ?

Enfin, le fait historique que le dépérissement annoncé de la religion ne se soit pas produit et qu'elle donne en ce moment l'impression de connaître plutôt, au contraire, une forme de renaissance ¿ ce qui, pour Debray, constitue la bizarrerie principale qu'il faudrait expliquer, et dont les rationalistes sont incapables de rendre compte ¿ ne prouve en lui-même nullement que ce ne soit pas ce dépérissement qui constituerait bel et bien un progrès réel.

Faut-il penser que, si les religions de remplacement que l'on s'est efforcé, consciemment ou inconsciemment, de mettre à la place de la religion traditionnelle ont échoué, c'est parce qu'elles n'étaient, tout compte fait, pas vraiment des religions ou n'étaient en tout cas pas suffisamment religieuses pour pouvoir rivaliser sérieusement avec l'original ? Et si c'est d'un retour à une croyance perdue que la société a besoin, quel est exactement le genre de croyance qu'elle peut et doit essayer de retrouver, étant entendu qu'il ne suffira sûrement pas de lui rappeler qu'elle en a besoin pour qu'elle la retrouve ?

Même si les philosophes de la religion comme Debray donnent souvent l'impression de ne pas faire une différence très importante entre ces deux choses, la croyance, encore une fois, n'est pas la même chose que la croyance à la nécessité de croire. Et si ce qui l'intéresse est, comme il le dit, non pas la vérité et l'erreur, au sens où l'entendent les gens comme Bricmont, « mais l'illusion, c'est-à-dire la croyance qu'on ne peut pas ne pas avoir parce qu'elle répond à nos souhaits les plus incoercibles, biologiques ou existentiels (4) », il lui reste encore à nous éclairer sur la question de savoir si toutes les illusions qui sont censées remplir à peu de chose près la même fonction (la « fonction Dieu », pour parler comme lui) ¿ par exemple, le culte du Dieu chrétien, d'un côté, et celui des valeurs républicaines, de l'autre ¿ doivent être considérées ou non comme équivalentes et plus ou moins interchangeables, alors que l'on pourrait penser que certaines d'entre elles exigent de la raison et de l'intellect des sacrifices beaucoup moins importants et comportent également des dangers directs ou collatéraux nettement plus réduits.

Si c'est bien d'illusion qu'il s'agit pour Debray, il ne devrait pas se considérer comme autorisé à infliger aux enfants de ch¿ur rationalistes qui croient naïvement que les choses se passent partout comme dans leur minuscule province la leçon de réalisme brutal qu'il leur administre : « Quiconque voyage en Afrique, en Asie, en Amérique latine, y compris aux Etats-Unis, en dehors du petit monde enchanté des soi-disant libres-penseurs, qui ont deux cents ans de retard, sait que notre vision est de type municipal, ou plutôt cantonal (5). » De façon compréhensible, Bricmont s'étonne que quelqu'un qui tient à ce point à se présenter, malgré tout, comme un défenseur de la raison et du rationalisme puisse manifester aussi peu de reconnaissance « à l'égard des sceptiques, des rationalistes, des scientifiques qui ont pris des risques immenses dans le temps pour que nous puissions aujourd'hui vivre libérés des croyances religieuses (6) ».

Il aurait pu ajouter que certains de nos « grands aînés », comme il les appelle, qui étaient pourtant des libres-penseurs de l'espèce la plus authentique et la plus lucide, ne s'étaient pas contentés d'affirmer que la religion est une illusion. Ils avaient été également capables de comprendre que l'illusion en général n'est pas uniformément et invariablement nocive et dangereuse, mais peut aussi être utile et l'est même souvent plus que la vérité. Et, pour ce qui concerne les chances que l'humanité peut avoir de réussir un jour à s'en passer, ils avaient une vision des choses qui n'était pas nécessairement plus naïve et plus romantique que celle de Debray. Elle était seulement moins ambiguë et moins complaisante pour l'adversaire que la sienne.

Ce n'est cependant pas cet aspect qui me semble le plus problématique dans son attitude. Quand Bricmont lui suggère que « la faiblesse outre-Atlantique d'une tradition laïque et antireligieuse comme il en a existé en France, à la fois dans la bourgeoisie et dans le mouvement ouvrier, est responsable du fait que ce pays est tellement arriéré du point de vue religieux », Debray répond sans aucune hésitation : « Arriéré ? Cela suppose une ligne d'évolution à sens unique qui était celle du progrès en 1880. Vous oubliez que le fondamentalisme protestant, en l'occurrence, pourrait être devant nous (7). »

Mais que signifie ici « devant » ? Simplement que ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis pourrait être, pour notre malheur, ce qui nous attend ? Ou bien que ce sont, en réalité, plutôt les Etats-Unis qui sont en avance et nous qui sommes arriérés ? Que quelque chose soit devant nous, du point de vue chronologique, ne l'empêche évidemment pas forcément d'être une régression. Mais Debray pense que la situation respective des Etats-Unis et de l'Europe pourrait démontrer, justement, que les effets du processus de sécularisation n'ont pas été uniquement positifs, puisqu'ils semblent avoir entraîné une perte de puissance et d'influence caractéristique pour la seconde.

Quand on le voit opposer le « dynamisme théologique des Nord-Américains sur la scène mondiale » et l'impuissance à laquelle « notre agnosticisme pacifié, notre scepticisme cauteleux (8) » semblent nous condamner sur le Vieux Continent, on est tout de même un peu inquiet. Si cela doit être compris comme un argument en faveur de la religion, il est pour le moins surprenant. Admettons un instant que l'emprise beaucoup plus forte de la croyance religieuse sur les esprits et sur la société puisse éventuellement contribuer à renforcer la confiance en soi des habitants du Nouveau Monde. Et, pour cette raison, aider un pays comme les Etats-Unis à affermir son statut de superpuissance sans rivale, à accroître son influence sur la scène internationale, en contraste frappant avec ce que Debray appelle la « façon aimable de prendre congé de l'histoire » en passant le relais à Washington qui semble caractériser la situation actuelle de l'Europe.

Pour quelqu'un qui raisonne principalement en fonction d'une exigence de justice et de morale, quelle conclusion peut-on espérer cependant tirer des succès (souvent d'ailleurs assez mitigés) qu'est capable de remporter, dans la compétition entre les nations, une grande puissance de type plus ou moins impérial dont l'action est inspirée par la conviction, implicitement ou explicitement religieuse, de représenter une sorte d'« empire du bien » engagé dans une lutte sans merci contre l'« empire du mal » ? Les arguments essentiellement politiques en faveur de la religion peuvent sans doute séduire les politiques, à qui les philosophes feraient sûrement mieux de les laisser, mais sûrement pas ébranler les incroyants.

Et depuis quand le fait que la toute première puissance mondiale puisse avoir, pour parler comme Debray, à côté d'une technologie à ce point développée et raffinée, une politique nationale et internationale inspirée des Ecritures saintes prouverait-il que, si c'est bien cette combinaison (devant laquelle l'Europe rationaliste et ses libres- penseurs arriérés et niais ont fait un peu trop la fine bouche) qui l'a rendue plus puissante, alors elle était aussi la plus juste et devait, du point de vue moral, être préférée ?

Debray peut, bien entendu, s'abriter, au moins apparemment, derrière l'autorité de Durkheim. C'est de lui qu'est tirée largement son idée du sacré. « Par choses sacrées, il ne faut pas entendre simplement ces êtres personnels qu'on appelle des dieux ou des esprits, écrit Durkheim ; un rocher, un arbre, une source, un caillou, une pièce de bois, une maison, en un mot une chose quelconque peut être sacrée (9). » Tout comme elle consacre des hommes, la société peut consacrer des idées et des principes. Rien n'interdit, de ce point de vue, de qualifier de « sacré » le principe du libre examen. « Même aujourd'hui, admet Durkheim, si grande que soit la liberté que nous nous accordons les uns aux autres, un homme qui nierait totalement le progrès, qui bafouerait l'idéal humain auquel les sociétés modernes sont attachées, ferait l'effet d'un sacrilège. Il y a, tout au moins, un principe que les peuples les plus épris de libre examen tendent à mettre au-dessus de la discussion et à regarder comme intangible, c'est-à-dire comme sacré : c'est le principe même du libre examen (10). »

Mais le choix de ce qui est désigné et traité, implicitement ou explicitement, comme sacré n'a pas, pour autant, à être considéré comme arbitraire ou irrationnel. Il peut y avoir des raisons objectives de considérer une société qui confère un caractère sacré au principe de libre examen comme nettement préférable à une autre qui accorde ce genre de statut aux dogmes d'une religion d'Etat.

Evidemment, c'est aussi de Durkheim que provient, chez Debray, la tendance à qualifier de « religieux » toutes les représentations et tous les événements qui ont quelque chose à voir avec le maintien et le raffermissement du lien social (lire Un besoin de sentiments collectifs). Debray semble également d'accord avec Durkheim pour accepter le genre de division du travail qui consiste à confier à la science le domaine de la connaissance et à la religion celui de l'action et de la vie. La vraie fonction de la religion n'est pas, nous dit Durkheim, d'augmenter notre connaissance, mais de nous faire agir, de nous aider à vivre : « Le fidèle qui a communié avec son Dieu n'est pas seulement (ni surtout) un homme qui voit des vérités nouvelles que l'incroyant ignore ; c'est un homme qui peut davantage. Il sent en lui plus de force, soit pour supporter les difficultés de l'existence, soit pour les vaincre. Il est comme élevé au-dessus des misères humaines, parce qu'il est élevé au-dessus de sa condition d'homme (11). »

Durkheim cite sur ce point William James et se réfère, lui aussi, au principe selon lequel un arbre se reconnaît à ses fruits. Or, si on accepte l'idée que l'on ne croit pas pour savoir plus ou mieux mais pour pouvoir davantage, on peut évidemment être conduit assez logiquement, comme Debray lui-même donne à certains moments l'impression de l'être, à trouver enviable la réussite apparente d'une société telle que les Etats-Unis actuels, qui semble capable d'accepter de savoir moins (autrement dit, de rester religieuse, au sens le plus traditionnel et même parfois le plus archaïque du terme) pour pouvoir plus.

Durkheim, on l'a vu, reconnaissait sans la moindre gêne et sans que cela lui paraisse constituer une difficulté ou une menace quelconques pour le rationalisme que la cohésion et l'harmonie sociale ne peuvent être produites que par une religion d'une certaine sorte. Mais il considérait comme une simple trivialité cette proposition que certains semblent avoir redécouverte récemment et ont tendance à nous présenter comme une vérité première : « Dès qu'une fin est poursuivie par tout un peuple, elle acquiert, par suite de cette adhésion unanime, une sorte de suprématie morale qui l'élève bien au-dessus des fins privées et lui donne ainsi un caractère religieux. D'un autre côté, il est évident qu'une société ne peut être cohérente s'il n'existe entre ses membres une certaine communauté intellectuelle et morale. Seulement, (...) s'il est vrai qu'une religion est, en un sens, indispensable, il est non moins vrai que les religions se transforment, que celle d'hier ne saurait être celle de demain. L'important serait donc de nous dire ce que doit être la religion d'aujourd'hui (12). »

Or la réponse ne fait, aux yeux de Durkheim, aucun doute : « Tout concourt précisément à faire croire que la seule possible est cette religion de l'humanité dont la morale individualiste est l'expression rationnelle. » Mais ce n'est pas parce qu'on a besoin d'une « religion de l'humanité » que les autres peuvent se juger réhabilitées par association. La religion de l'humanité est appelée justement, pour Durkheim, à rendre inutiles les religions d'hier ; le fait de l'appeler une « religion » n'implique sûrement pas qu'elle puisse être traitée simplement comme une parmi d'autres, également possibles et respectables. On ne pourrait pas invoquer l'autorité du sociologue pour défendre l'idée que nous avons besoin d'une religion laïque, la religion de l'humanité, afin d'assurer la protection des droits de la personne humaine et en même temps d'une religion d'un type beaucoup plus proche de celui des grandes religions historiques afin de résoudre le problème de l'unité et de la stabilité du corps social.

Selon la formule de Durkheim, les forces religieuses sont des puissances morales dont l'autorité « n'est qu'une forme de l'ascendant moral que la société exerce sur ses membres ». A travers la divinité, c'est en réalité la puissance et la souveraineté de la société que vénère sans s'en rendre compte l'individu. Mais que se passe-t-il lorsque l'ascendant moral que celle-ci exerce sur ses membres diminue au point que le groupe concerné puisse sembler menacé de dissolution pure et simple (comme certains craignent que ce ne soit actuellement le cas, en raison du triomphe complet de l'individualisme, dans les démocraties modernes) ?

La solution ne peut résider que dans une aptitude de la société à se modifier et à se réorganiser de façon à retrouver une autorité et un prestige suffisants, et sûrement pas dans une tentative qui pourrait être faite pour réintroduire artificiellement de la religion, au sens usuel du terme, dans les institutions, dans les comportements et dans les m¿urs, avec l'espoir de réussir ainsi à recréer ou à raffermir le lien social. Croire le contraire reviendrait à prendre l'effet pour la cause et le reflet pour l'original, puisque la force dont l'action est ressentie par l'individu dans l'expérience religieuse n'est en réalité qu'une expression du pouvoir que la société exerce sur lui.

Debray n'a pas tort, cependant, de penser que le fait que certains des dieux les plus anciens non seulement ne meurent pas, mais donnent plutôt en ce moment l'impression de revivre soulève un problème réel. Mais il se pourrait bien que l'explication soit nettement plus triviale qu'il ne le suppose et qu'il faille la chercher en grande partie dans le phénomène d'amnésie historique bien connu qui amène à revenir toujours de préférence, après l'échec cuisant d'une nouveauté qui avait semblé pendant un temps prometteuse, aux bonnes vieilles solutions, toujours plus confortables et rassurantes, en faisant comme si elles n'avaient pas déjà été essayées avec le peu de succès (pour ne pas dire plus) que l'on sait.

Si, comme semblent le croire en ce moment beaucoup de gens, la société a cessé de pouvoir entrer en concurrence avec Dieu, cela ne prouve pas que celui-ci, qui était censément mort, soit à nouveau vivant, mais donne plutôt une idée du sentiment de déréliction sociale dont souffrent de plus en plus certains de ses membres, en particulier les plus défavorisés ¿ autrement dit, de tout ce qui lui manque, dans l'état présent des choses, pour remplir véritablement sa fonction ¿, et des transformations considérables qu'elle aurait besoin d'entreprendre sur elle-même pour redevenir, si l'on peut dire, réellement « compétitive ».

Jacques Bouveresse.

Georges Corm, La Question religieuse au XXIe siècle. Géopolitique et crise de la postmodernité, La Découverte, Paris, 2006, 205 pages, 17 euros.

Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme, PUF, Paris, 2004, 109 pages, 10 euros.

Régis Debray et Jean Bricmont, A l'ombre des Lumières. Débat entre un philosophe et un scientifique, Odile Jacob, Paris, 2003, 198 pages, 17 euros.

Emile Durkheim, L'Individualisme et les Intellectuels, Mille et une nuits, Paris, 1898, rééd. 2002, 70 pages, 2,50 euros.

Emile Durkheim, Formes élémentaires de la vie religieuse, PUF, Paris, 1912, rééd. 2003, 647 pages, 15 euros.

(1) Jacques Ellul, Islam et judéo-christianisme, PUF, Paris, 2004, p. 64.

(2) Régis Debray et Jean Bricmont, A l'ombre des Lumières. Débat entre un philosophe et un scientifique, Odile Jacob, Paris, 2003. Plus récemment, Régis Debray vient de publier Aveuglantes lumières. Journal en clair-obscur (dont Le Monde diplomatique a rendu compte dans son édition de janvier 2007, lire Critique du « chauvin cosmopolite »), Gallimard, Paris, 2006, 203 pages.

(3) Régis Debray et Jean Bricmont, A l'ombre des Lumières, op. cit., p. 139.

(4) Ibid., p. 125.

(5) Ibid., p. 146.

(6) Ibid., p. 141.

(7) Ibid., p. 163.

(8) Ibid., p. 157-158.

(9) Emile Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, PUF, Paris, réédition de 1960, p. 50-51.

(10) Ibid., p. 305.

(11) Ibid., p. 595.

(12) Emile Durkheim, L'Individualisme et les intellectuels, Mille et une nuits, Paris, réédition de 2002, p. 19-20.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
je suis croyante !! et cherche encore des éléments de réponse dissuasifs pour faire comprendre les réponses de la foi aux personnes dites athées.

Quels sont vos declics de votre foi? Quel argument avez vous? Merci

Si certaines st de confession chrétienne et se st reconverties? pour quels raisons ? argumentez svp Merci cela me sera bénéfique!!

Je suis également croyante. Mais je ne comprend pas pourquoi tu parles de dissuader les personnes athées ? :smile2:

Pour moi discuter sur la religion ok, chacun avance ses arguments les croyants comme les athées.

Je te rappelle juste que la croyance est quelque chose de personnel, on ne peut pas forcer des personnes à croire en quelque chose sinon on en revient "au temps des conversions forcées" dont beaucoup d'exemples jalonnent l'histoire humaine. Et là, c'est une atteinte à la liberté de croyance des individus.

Parler de Dieu de manière pacifique sans l'imposer comme une vérité absolue là tu pourras avoir des échanges constructifs et peut être faire réfléchir certains athées sur la possible existence d'une intelligence supérieure que les croyants appellent Dieu.

Mais si tu veux le faire par forcing comme le sous entend ton post, à mon avis c'est perdu d'avance.

Comme saint thomas, je pense que tu as mal utilisé tes mots, tu devais vouloir dire : des arguments persuasifs et non dissuasifs

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Membre, Admiratrice de Scrat, 35ans Posté(e)
Adenora Membre 5 400 messages
35ans‚ Admiratrice de Scrat,
Posté(e)
Comme Saint-Thomas !! Je crois ce que je vois.

C'est marrant, je dis souvent ça. :smile2:

Sinon, j'ai déjà du mal à croire en moi, alors je ne vois pas comment je pourrais croire en Dieu.

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Membre, Le loup dans la bergerie., 36ans Posté(e)
AGM Membre 5 933 messages
36ans‚ Le loup dans la bergerie.,
Posté(e)
Trop souvent les convictions religieuses sont utilisées pour se faire valoir aux yeux des autres, quand ce n'est pas carrément à des fins d'oppression.

Or ce devrait être plutôt l'inverse, une démonstration de modestie et d'humilité, de partage et d'aide envers son prochain.

La religion ne doit pas être faite de "il faut" ou de "tu dois". Tous les religieux ont parfois péché à ce niveau, ce qui explique la désafection et le désintérêt des gens vis à vis de la religion.

Pour ce qui est de l'Eglise catholique, elle a appris avec le temps qu'on peut à la fois rester fidèle à des fondamentaux et admettre que nul n'est tenu de s'y soumettre sans pour autant être rejeté, au contraire, le fait de rester rapproché permet de réfléchir ensemble sur ces fondamentaux et de les faire évoluer, c'est un peu ce qui se passe actuellement.

Pour ce qui est est de l'Islam, je ne m'aventurerai pas trop loin puisque le monde monde musulman ne m'est pas familier, mais il y a trop d'écart entre les différentes branches qui sont trop dures ou trop violentes pour certaines, trop dogmatiques pour d'autres. Comment se situer dans un Islam "généraliste" dans de telles conditions.

Pufff! Connerie! Les deux sont comme des virus. L'une ce permet d'être dans le spectaculaire, dans le violent, dans l'imposition d'une image stricte. L'autre fait ça pute, elle surf sur des tendances... adopte un jolie visage. les deux doivent en tout cas, amadouer le futur contaminer.

Les deux sont a chier. Désoler Yves :smile2:

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Membre, 43ans Posté(e)
Acharon Membre 2 217 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

Ton texte était intérressant pasde paranoia et pourrait être le prémisse d'un débat .Pour ma part je serai plutot de l'avis de Debray d'ailleurs .

Modifié par Acharon
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Membre, Posté(e)
djulyss13 Membre 18 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Comme saint thomas, je pense que tu as mal utilisé tes mots, tu devais vouloir dire : des arguments persuasifs et non dissuasifs

Merci c exactement cela :smile2:

Et par exemple pr toi qlq st les elements entre toi et moi qui t' ont persuadé ( anecdotes , verset, ...) d' y croire si ce n'est qu' une transmission familiale?

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Membre, 31ans Posté(e)
Karnevil Membre 619 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

Pour moi je dirais que le terme "Dieu"est ce que les humains utilisent pour decrire la nature et les lois de la physique. C'est mon concept de la religion.

:smile2:

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 108ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
108ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
Pour moi je dirais que le terme "Dieu"est ce que les humains utilisent pour decrire la nature et les lois de la physique. C'est mon concept de la religion.

:smile2:

Il me semble pourtant que beaucoup d'être humains n'utilisent pas le mot "Dieu" dans ce sens.

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  • 4 mois après...
Invité febus
Invités, Posté(e)
Invité febus
Invité febus Invités 0 message
Posté(e)

:smile2: Avant de nier ou d'affirmer l'existence de Dieu ;faudrait se mettre d'accord sur sa définition exacte .

Trop facile de le mettre à toutes les sauces !!!

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Membre, Posté(e)
sennoma Membre 130 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

pourquoi les religions et les dieux existe?

Parce que la nature en a imprimer la notion dans toute les âmes.

Modifié par sennoma
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Membre, Posté(e)
sennoma Membre 130 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

oui mais l'idée de faire des religions et des dieux est venu comment dans l'esprit humain? c'est la nature qui en a imprimer la notion dans toutes les âmes.

Modifié par sennoma
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Membre, 47ans Posté(e)
DbasDhaut Membre 2 018 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)
je suis croyante !! et cherche encore des éléments de réponse dissuasifs pour faire comprendre les réponses de la foi aux personnes dites athées.

Lache moi avec ton dieu, et arrete le prosélytisme. Pourquoi tu le garde pas un peu pour toi.

J'ai aucune envoe de comprendre les réponses de la foi. Si tu as trouvé ton bonheur et tes réponses trés bien. Mais compte pas sur moi pour t'aider a convertir des gens.

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