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Discours du ministre brésilien de l'éducation aux Etats-unis.


Black Survitual

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Membre, 50ans Posté(e)
Black Survitual Membre 1 513 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé par des

étudiants aux Etats-Unis...

Internationalisation

Discours du ministre brésilien de l'éducation aux Etats-unis.

Pendant un débat dans une université aux Etats-unis, le ministre de

l'éducation CRISTOVAM BUARQUE, fut interrogé sur ce qu'il pensait au

sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.

Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il

espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.

Voici la réponse de M. CRISTOVAM BUARQUE.

En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre

l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance

de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.

En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu

ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit

internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour

toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions

internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser

les réserves de pétrole du monde entier.

Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que

l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des

réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer

l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier

des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes,

elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un

pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par

les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous

ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays

entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Avant l'Amazonie, j'aimerais assister é l'internationalisation de tous

les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir é la

seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles

¿uvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce

patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de

l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul

propriétaire ou d'un seul pays. Il y a quelque temps, un millionnaire

japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître.

Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent

le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des

difficultés pour y assister, é cause de difficultés aux frontières des

Etats-unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège

des Nations unies, soit internationalisé.

Au moins Manhattan devrait appartenir é toute l'humanité Comme du

reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasé­lia, Recife,

chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde

devraient appartenir au monde entier.

Si les Etats-unis veulent internationaliser l'Amazonie, é cause du

risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des

Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire

des Etats-unis.

Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles

armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que

les déplorables incendies des forêts Brésiliennes.

Au cours de leurs débats, les actuels candidats é la Présidence des

Etats-unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves

florestales du monde en échange d'un effacement de la dette.

Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les

enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école.

Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent,

comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage

encore que l'Amazonie.

Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde

comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas

travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les

laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une

internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera

comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et

seulement à nous!

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Membre, Posté(e)
jacris32 Membre 267 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

TRES belle réponse , un vrai humaniste mais qui va etre traiter de gauchiste car il est pour le partage du monde ,le reve d'un petit nombre etre citoyen du monde !

Car facile de demander aux autres de faire des efforts alors que l'on est l'un des plus gros polueur de monde !(et que l'on refuse de signer les traités )

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Membre, 63ans Posté(e)
yves-1902 Membre 5 859 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

Il faut bien faire la différence entre un bien et sa valeur spéculative.

Pour moi, la notion de propriété d'un bien n'est pas essentielle. Peu m'importe si le Louvres appartienne à l'Etat Français, au contraire, il vaut mieux que ce soit l'état qui en ait la gérence et l'entretien, tout comme de nombreux châteaux privés qui travaillent en convention avec l'état, afin de pouvoir survivre et être entretenus.

Ce qui me choque, quand on parle de patrimoine architectural, culturel, artistique ou autre, c'est qu'il plus souvent considéré sur sa valeur financière, donc spéculative.

Pourquoi les toiles de maîtres atteignent-elles des sommes si faramineuses ? Pourquoi des individus sont-ils prêts à mettre des sommes si monstrueuses dans des tableaux ? Ce n'est sûrement pas pour récompenser l'art ni de posséder une oeuvre d'art dans la plupart des cas, telles les véritables mélomanes, mais évidemment dans le seul et unique but de placer son pognon dans une valeur sûre et, pourquoi pas, de voir la côte du tableau monter afin d'en dégager des dividendes encore plus monstrueux.

Les oeuvres d'art ne devraient pas avoir de valeur marchande, afin d'être uniquement considérées et appréciées sous leur seule valeur et intérêt artistique.

Je déplore même que l'Art soit utilisé à de telles fins.

Pour ce qui est d'internationnaliser des ressources mondiales, je suis assez dubitatif.

En effet, nous ne savons pas où ni quelles seront les nouvelles ressources et matières premières qui nous intéresserons dans 20 ans ou dans 100 ans.

Pendant des millénaires des régions du globe n'ont intéressé personne parce qu'elle n'étaient que des étendues de sables arides et sans vie, ou alors des régions qui n'intéressaient personnes parce que sauvages et impraticables, il fallait bien qu'elles soient pourtant à l'intérieur d'une frontière.

Actuellement il existe des zones où l'exploitation des ressources a cessé (mines, puits, carrières ...), et dont on se débarrasserait bien, dans ce cas internationalisons aussi ce qui emmerde, et non seulement ce qui rapporte.

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