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les inventeurs de maladies


smodelajungle

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Membre, 39ans Posté(e)
smodelajungle Membre 188 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
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LES INVENTEURS DE MALADIES

J'aurai très bien pu sous-titrer cet article "Le malade imaginaire". Mais ce titre est déjà pris (sic). Pourtant, il lui va comme un gant. Tant la World Company du médicament nous prend comme tel pour nous imposer sa pharmacopée toute aussi inutile que dangereuse ! Oui, nous ne sommes pas aussi malades que certains aimeraient nous y voir. Seulement il faut toujours plus de consommateurs. Car il y a toujours plus de nouvelles molécules "inventées". Pour le plus grand profit de quelques uns. Ne serait-il pas temps de dire STOP ? !

La médecine occidentale a perdu tout bon sens. Et s'est enfermée dans ses canons. Certitudes. Certitudes. Et encore certitudes, et toujours la même et seule manière de concevoir, de faire. Exit les médecines traditionnelles, les remèdes, les traditions. Et ne parlons surtout pas de l'approche naturelle, quel vilain mot ! Ainsi, l'on est arrivé, dans les années 1980, à désigner crise de foie une migraine accompagnée de symptômes digestifs. Et spasmophilie une crise de panique. Etc. Des maladies inventées pour justifier un traitement de cheval.

"Tout bien portant est un malade qui s'ignore" Docteur Knock

Ce héros de Jules Romains est tristement d'actualité ! Car nous marchons sur la tête. La seule vision que nous avons de nos jours est celle définie par le médecin. Une vision faite de diktats et d'avertissements inquiétants : une vision totalitaire et non soignante ! En France, on trouve dans les officines plusieurs dizaines de milliers de marques de médicaments. Alors pourquoi l'OMS dresse-t-il une liste de médicaments essentiels de 325 éléments ?

Parce que les pays riches subissent le Big Brother de l'industrie pharmaceutique. Avec l'illusion que cela nous est indispensable ...

Or, il n'en est rien !

L'industrie du médicament - et avec elle, celle des appareillages de dosage biologique, des machines diagnostiques, des cosmétiques, des instruments chirurgicaux, etc. - a fait de la devise du personnage de Jules Romains son leitmotiv !

Avec une variable habillement ajouté. Tout bien portant est un consommateur en puissance ... à condition de lui faire croire qu'il est malade.

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science sans conscience

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Membre, 50ans Posté(e)
Black Survitual Membre 1 513 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
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TEXTE COMPLET : ----> ICI

LA PASSION CLASSIFICATRICE EN PSYCHIATRIE : UNE MALADIE CONTEMPORAINE ?

Claire GEKIERE, psychiatre de secteur dans le Nord-Isère

Colloque du CEFA : « PASSIONS », 8 -9 décembre 2006, Paris

LE DIAGNOSTIC PSYCHIATRIQUE AU TEMPS DES DSM

Comme je le rappelais au début, nous en sommes à la 6° version du Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux, qui a commencé à faire parler de lui à partir du DSM III traduit en français en 1983 (1980 aux USA). Son dernier avatar, le DSM IV TR (texte révisé), l'a été lui en 2004, quatre ans après sa publication aux USA. Quatre versions en 20 ans donc, chacune s'annonçant par la critique de la précédente pour installer sa légitimité (21).

Nous nous trouvons là avec une machine qui produit, à partir de la fabrication visible de diagnostics psychiatriques toujours plus nombreux, un modèle de maladie mentale réducteur mais surtout hégémonique.

Revenons sur le processus de fabrication, pour comprendre les progrès foudroyants de la maladie.

Dans « Aimez-vous le DSM ? Le triomphe de la psychiatrie américaine »(21) les deux auteurs, des universitaires américains professeurs en travail social décortiquent comment, à partir du DSM III, les classifications élaborées par l'APA (American Psychiatric Association), pour qui personne jusque là ne se passionnait, sont devenues une entreprise (au sens fort du terme puisque ça va jusqu'à la vente lucrative de produits dérivés) visant à « diagnostiquer de manière fiable le sain d'esprit du fou et les différents types de maladie mentale »(p319) et ce pour « défendre la psychiatrie en rendant le diagnostic, du moins en apparence, plus conforme à l'image de la rationalité technique » ce qui « suppose un lien très important entre le diagnostic, le raisonnement clinique et l'intervention thérapeutique »(p360).

La nécessité d'une classification psychiatrique ayant pour principes généraux une « approche clinique purement descriptive, un modèle médical de type catégoriel, des diagnostics reposant sur des listes de critères et des évaluations multiaxiales » (avant-propos du DSM IV), présentée comme athéorique et validée scientifiquement, a donc été vendue aux psychiatres, d'abord nord-américains puis aux autres comme une façon d'affirmer l'identité de la psychiatrie, la légitimité de leur travail dans une société où, même si le marché des troubles psy connaissait une expansion qui se poursuit toujours (voir le succès des notions de souffrance psychique et de santé mentale par exemple), d'une part la concurrence existe avec d'autres dispensateurs de soins ou de bien-être, et d'autres part les financeurs demandent un formatage diagnostique auquel corresponde le financement d'un type de soins forcément standardisés.

Les promoteurs des DSM ont donc mis en avant la validité et la fiabilité des diagnostics tels qu'ils les construisaient. Ces diagnostics seraient appropriés pour définir les troubles mentaux, délimiter le normal et le pathologique, et ce de façon telle que les différents cliniciens qui les utilisent arrivent au même diagnostic pour une personne donnée. Enfin réglée la question de la place de l'observateur, de l'intersubjectivité, tous ces artéfacts pénibles entravant la marche de la science !

Or il s'avère que les catégories des DSM ne sont ni valides ni fiables.

Un des arguments les plus faciles à saisir me semble-t-il est qu'un système de classification qui connaît 4 versions en 20 ans, avec des remaniements importants à chaque fois (par exemple pour les troubles de l'humeur), et surtout une inflation massive du nombre de catégories diagnostiques puisque l'on passe de 265 dans le DSM III à 392 dans la dernière mouture, alors même qu'il prétend s'étayer sur des travaux empiriques validés réalisés par des centaines de praticiens et de chercheurs n'est pas méthodologiquement sérieux. D'autant que chaque nouvelle version s'étaye sur une critique de la précédente qui la disqualifie.

Cette inflation se combine avec l'élargissement des critères diagnostiques pour inclure plus de « cas ».

Je prend souvent l'exemple du « trouble dépressif majeur », isolé (p161 et 167 du DSM IV). Si, pendant au moins 15 jours vous êtes triste, ne prenez pas d'intérêt ou de plaisir, vous sentez fatigué, dévalorisé et avez du mal à vous concentrer, que vous en souffrez et que ça se voit, vous fait un « épisode dépressif majeur » (« c'est-à-dire caractérisé », précisent avec prudence les publicités pour les anti-dépresseurs).

Donc, si c'est dans les suites d'une rupture ou d'un licenciement, peu importe, votre interlocuteur pourra vous adresser à un médecin, qui pourra vous trouver le remède : un anti-dépresseur. Le laboratoire WYETH partage sans doute cette analyse, quand il promeut un de ses anti-dépresseurs avec deux slogans : « EFFEXOR°, reprendre goût à la vie » ; « WYETH, on ne sera jamais trop nombreux pour prendre soin de notre époque ».

L'inflation du nombre de diagnostics est rendue possible techniquement par « l'approche clinique purement descriptive » (2), et stratégiquement par l'intérêt que peuvent avoir les promoteurs de cette affaire et l'industrie pharmaceutique à étendre leur champ d'action.

En effet, une classification sans limite, sans principe organisateur restrictif a l'intérêt de recruter large et en fonction des opportunités. Elle peut accueillir une troupe hétéroclite de troubles qui aspirent au grade de maladie. Ainsi patientent dans l'annexe du DSM IV intitulée « critères et axes proposés pour des études supplémentaires », parmi 28 candidats :

Le « trouble détérioratif simple (schizophrénie) », écho réfrigérant de la « schizophrénie torpide » (22), mais aussi vaste marché pour les neuroleptiques dits atypiques

Le « trouble dysphorique prémenstruel », énorme marché potentiel. A resituer dans le cadre d'une offensive beaucoup plus vaste encore puisqu'il est prétendu que « près de la moitié des américaines sont affectées par un dysfonctionnement baptisé FSD » (13) (en français dysfonction sexuelle féminine). Au passage, noter l'importance du baptême par un sigle, sceau de l'authenticité scientifique ; on ne présente plus les TOC, ni même les TAG ; et récemment le TOP (Trouble Oppositionnel Précoce), pour les petits enfants, a fait une très belle percée, sponsorisé à la fois par l'INSERM, dans son « expertise collective. Troubles des conduites chez l'enfant et l'adolescent » en 2005 et le ministère de l'Intérieur.

Le « trouble dépressif mineur »

Le « trouble dépressif récurrent bref », qui avait tenté un première percée il y a plus de 20 pendant mes études : une tentative de suicide pouvait s'expliquer par un épisode dépressif si bref de deux trois jours qu'elle échappait à l'observation. Une solution, pour éviter la récurrence : les antidépresseurs suffisamment longtemps¿

La « personnalité dépressive »

« l'échelle de fonctionnement défensif »

« l'échelle d'évaluation globale du fonctionnement relationnel »

Ces échelles candidates sont le reflet du lobbying d'écoles de pensée pour voler au secours du succès, et les troubles en attente ont tous un point commun : les marchés qu'ils ouvrent en cas de succès.

Nous voici donc avec des diagnostics psychiatriques de plus en plus nombreux, lancés et promus comme n'importe quel produit de consommation, dans un contexte où chacun doit prendre soin de son capital-santé (23), et non plus seulement se faire soigner quand il est malade.

Le type de classification qui produit ces diagnostics est maintenant hégémonique, et pas seulement dans les recueils d'activité en lien avec les financements.

Comme ils sont bâtis sur des comportements observables, et rejettent au départ toute construction psychopathologique et toute intersubjectivité, ces diagnostics « suggèrent, sans faire de théorie, que les symptômes sont des entités naturelles biologiques », à partir d'entités naturelles observables, ainsi que le résume J.C.MALEVAL (24).

Nous sommes donc dans un modèle organiciste causaliste où comme R.NEUBURGER l'a décrit : le trouble présenté par le sujet est le problème

Le soignant doit le débarrasser du problème, corps étranger, pour obtenir un retour à l'état antérieur, peu importe que le temps ne soit pas réversible

Le symptôme a une cause

éa arrange tout le monde puisque personne n'y est pour rien

Le traitement est symptomatique (25)

Le symptôme a une cause : la génétique est à la mode, mais nous avons aussi en magasin en ce moment, et faisant d'ailleurs bon ménage avec, la vulnérabilité et la neuroplasticité. Les psychiatres sont quotidiennement inondés de publications à ce sujet, remplies de déclarations délirantes (prémisses fausses, conviction inébranlable, mécanismes interprétatifs) sur l'origine univoque des troubles. Dans une brochure destinée aux patients, à leur entourage et aux médecins généralistes intitulé « Dialogue médecin malade ; mieux connaître la schizophrénie » (26), voici des extraits de la conclusion « quel avenir pour la prise en charge des patients schizophrènes ? » : « sur le plan de la recherche, les progrès importants des neuro-sciences et les futurs progrès en génétique permettent d'améliorer la connaissance de la maladie¿ De même, les développements dans le domaine de la pharmacogénétique permettront une utilisation plus spécifique des outils pharmacologiques »

Et pour le traitement « le développement de nouvelles stratégies médicamenteuses, mais également l'amélioration des stratégies de type remédiation cognitive ou réhabilitation psycho-sociale représentent une voie prometteuse ».

Et avec un degré de plus dans l'affirmation la préface d'une brochure résumant un symposium organisé par ARDIX lors du dernier congrès annuel de l'ENCEPHALE (27) : « la prévalence des troubles de l'humeur est très élevée et en augmentation. Ces maladies sont associées à une comorbidité et une mortalité considérables. Il est entendu que les facteurs génétiques et environnementaux interagissent pour créer une vulnérabilité à la dépression. Les études et la physiopathologie de la dépression ont considérablement tiré profit dans les années passées des progrès des neuro-sciences fondamentales, y compris, en particulier, l'utilisation de la neuro-imagerie structurale et fonctionnelle¿¿ Il est clair à présent que la neuro-plasticité est une propriété importante du cerveau chez l'adulte et est modulée par diverses influences externes. Il devient de plus en plus évident que, au-delà de leurs actions sur les neuro-transmetteurs monoaminergiques, certains anti-dépresseurs, en particulier la tianeptine, favorisent la résistance intra-cellulaire et la plasticité neuronale ».

En 2002, ici même, Bertrand JORDAN (28), généticien, nous rappelait que les recherches génétiques dans les maladies héréditaires nécessitent des maladies clairement définies, distinguant bien entre malades et indemnes, condition non remplie en psychiatrie.

Quant à la vulnérabilité, mise à toutes les sauces, c'est le liant actuel pour faire avaler toutes les causalités, y compris psychologiques. Je vous en propose ma définition : la vulnérabilité résume l'idée que si vous tombez malade c'est parce que

Premièrement vous l'étiez déjà

Deuxièmement c'est de votre faute

Concept à succès car permettant l'alliance entre prédictivité, dépistage de masse et responsabilité individuelle de son capital-santé. Il y a un antidote, se répéter la phrase de Hannah ARENDT : « l'évènement illumine son passé mais ne peut en être déduit »

Le traitement est symptomatique : les conséquences concrètes sont là, prenons le cas de l'expansion massive de l'addictologie. Sa construction syndromique lui a permis un accroissement rapide, les addictions sans produit font un tabac, et une fusion-acquisition est en cours puisque les centres d'alcoologie et ceux de soins au toxicomanes vont être réunis dans des CSAPA (Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie) « dans la perspective d'une vision transversale des conduites addictives, et non plus référées aux différents produits » (29). Bouclons la boucle avec l'extrait d'un interview d'un spécialiste français des addictions, paru dans SYNAPSE de septembre (30): « déjà en 1997, le LANCET titrait « addiction is a brain didease », mais le changement des représentations sociales est long, lent, progressif. L'alcoolisme et les toxicomanies étaient perçus, avant tout comme des fléaux sociaux- plus que comme des maladies¿ Mais la connaissance de plus en plus fine des mécanismes de l'addiction, liée aux progrès de la neuro-biologie et de l'imagerie cérébrale, de la génétique des comportements, de la neuropsychologie, permet désormais d'affirmer que le cerveau du sujet addict ne fonctionne plus comme un cerveau normal : il a perdu quant à l'objet de son addiction, la liberté de décision : son fonctionnement est altéré par sa passion addictive » (bonne nouvelle : le cerveau est capable de passion¿).

TEXTE COMPLET : -----> ICI

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Membre, Anarchiste épistémologique, 50ans Posté(e)
kyrilluk Membre 7 691 messages
50ans‚ Anarchiste épistémologique,
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Quand je vois la taille de l'article, cela me donne envie de prendre de l'aspirine.. :snif:

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Membre+, Chronophage boulimique, 52ans Posté(e)
Blablateur Membre+ 7 075 messages
52ans‚ Chronophage boulimique,
Posté(e)

Il faut surtout bien prendre en compte un paramètre très important :

Depuis un certain temps, le visage du domaine médicamenteux et des laborentins à changé radicalement, et ce n'est pas la faute aux scientifiques et autres médecins, mais bel et bien la responsabilité des financiers et autres spéculateurs. Pourquoi? Parce que depuis qu'un certain accord à été signé sur le fait qu'une molécule pouvait être vendu sous l'estampille "générique", il n'y à plus de produit unique mais une panoplie de centaine et centaine de molécules pour un même médicament!

Aujourd'hui, le médicament n'est plus ce qu'il était il y a quelques années, il est devenu un produit de consomation lambda tout comme le pain ou la viande... Et l'état y trouve son compte car je vous défie d'aller avec une ordonnance et sans ouvrir la bouche de ressortir avec le produit inscrit sur celle-ci, pour le pharmacien, il sera toujours préférable de vous refourguer un produit générique.

On invente pas vraiment des maladies, seulement on fait avec la maladie du moment, l'argent, l'économie et le pouvoir d'achat! Depuis maintenant un petit moment, faire un médicament n'appartient plus exclusivement aux secteurs de pointe, bientôt le cordonnier d'à côté pour se faire greffer l'étiquette de préparateur en pharmacie!

Pour ce qui est des diagnostique et de l'élargissement du champs de traitement, ça c'est dû aux progrès de la science et à sa ramification dans des secteurs spécialisés! Plus le temps passe et plus on aura la capacité à comprendre ou à interpréter la façon dont notre corps et en particulier notre cerveau fonctionne.

Je ne vois pas où est le réel problème! Ce qui serait plutôt inquiétant, c'est qu'à notre siècle, un seul secteur, par exemple un psychanaliste s'occupe de la totalité des maux qui nous incombes!

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