Pas de forage pétrolier en Alaska

WASHINGTON (AFP) - Les ours blancs et les caribous d'Alaska ont obtenu un répit après la décision prise mercredi par le Sénat américain de ne pas permettre de forages pétroliers dans une réserve naturelle, malgré les pressions de l'administration Bush.

Le Sénat a refusé mercredi de voter le budget de la Défense, auquel avait été annexé in extremis un amendement pour permettre des forages dans un coin de cette immense étendue de glace, d'eau et de toundra peuplée d'ours, d'oies des neiges, de loups et de caribous, située à l'extrême nord-est de l'Alaska.

Le texte devrait être représenté au Sénat sans l'amendement controversé.

La décision est d'autant plus notable que le projet, autour duquel s'affrontent pétroliers et écologistes depuis plus de vingt ans, était vigoureusement défendu par l'administration Bush républicaine. Or le Sénat est dominé par les républicains.

George W. Bush, dont la famille a fait fortune dans l'industrie pétrolière, est encore monté au créneau début décembre pour le défendre. Alors que les prix de l'essence à la pompe ont flambé cet automne, il a affirmé que les forages en Alaska permettraient de réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis.

Il a minimisé les dégâts potentiels du projet en soulignant qu'il s'agissait d'une toute petite surface du parc naturel, et maximisé les bénéfices attendus en cherchant à jouer sur la corde sensible des automobilistes américains.

Toutefois, les experts avaient relativisé l'impact potentiel de cette entreprise car les quantités disponibles ne sont pas jugées assez importantes pour peser sur l'approvisionnement des Etats-Unis, premier consommateur d'énergie au monde.

La totalité du gisement est estimée à moins d'un an de la consommation totale du pays. Et elle ne serait pas disponible avant plusieurs années, la zone naturelle ne comportant aucune route et encore moins d'infrastructure industrielle.

Dans l'immédiat, les 77.000 kilomètres carrés de la réserve, dont 800 hectares auraient été affectés par les forages, resteront sauvages. En 2004, seulement 980 visiteurs y ont été répertoriés.

"Le vote d'aujourd'hui signifie que le Refuge Arctique restera un sanctuaire spectaculaire et unique pour la vie sauvage", a souligné mercredi Sarah Wilhoite, de l'association Earthjustice.

L'une des plus importantes associations américaines de défense de l'environnement, le Sierra Club, inquiète des dommages irréparables qu'auraient pu subir la faune et la flore de la réserve, a pour sa part prévenu qu'elle resterait "vigilante":"ceux qui voudraient piller le Refuge Arctique (le nom de la réserve) pour des gains à court terme sont clairement déterminés à tout essayer sans compter".

Depuis 1991, les républicains, soutenus par l'industrie pétrolière, ont tenté à quatre reprises de faire voter l'ouverture de la zone écologiquement protégée de l'Alaska. Sans succès.

La dernière fois, en 2003, les sénateurs démocrates et plusieurs républicains l'avaient bloquée, par 52 voix contre 48.

En désespoir de cause, le projet avait été inclus dans le budget de la Défense en arguant du financement de l'effort militaire.

Au sein de la réserve, baptisée ANWR (Arctic National Wildlife Refuge), créée en 1960 et gérée par le service fédéral de la pêche et de la vie sauvage, on recense plus de 36 espèces de mammifères, caribous, grizzlis ou ours blancs, 180 espèces d'oiseaux et 36 de poissons.

etonnant , mais rassurant , la cupidité et la betise ont du ceder au bien general ,

God bless America

C'est une bonne chose pour le moment

vote serré quand même mais ça reste une bonne nouvelle