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Dutroux au tribunal correctionnel


marielle

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Dutroux au tribunal correctionnel lundi


06 Janvier 2005-21h05

Des petites frappes carolos et un ex-péjiste comparaîtront lundi devant le tribunal correctionnel de Nivelles. Ils y répondront d'un trafic de véhicules qui passerait pour un banal fait divers si les noms de Marc Dutroux et Georges Zicot ne figuraient sur la liste des prévenus.

Des petites frappes carolos et un ex-péjiste comparaîtront lundi devant le tribunal correctionnel de Nivelles. Ils y répondront d'un trafic de véhicules qui passerait pour un banal fait divers si les noms de Marc Dutroux et Georges Zicot ne figuraient sur la liste des prévenus. Le volet «trafic de voitures » du méga-dossier Dutroux avait été transféré de Neufchâteau à Nivelles en mai 1998. Le parquet général de Liège et la chambre du conseil de Neuchâteau ne voyaient pas de raison suffisante de mêler les délits liés à un trafic de véhicules orchestré entre autres par Marc Dutroux aux crimes pédophiles de ce dernier. Aucune voiture n'a été dérobée dans l'arrondissement chestrolais, aucun inculpé ou victime n'y habite ou n'y a été interpellé. Le dessaisissement de Neufchâteau répondait également à une volonté manifestée par le procureur général de Liège de l'époque, Anne Thily, d'éviter qu'un procès plus conséquent mobilise la cour d'assises d'Arlon.

Il permettait par ailleurs à des personnes inculpées «seulement » pour vol, recel ou faux d'éviter une comparution devant le jury populaire. D'aucuns avaient alors critiqué ce «saucissonnage » du méga-dossier, indice selon eux d'une volonté d'estomper d'éventuelles protections policières dont aurait bénéficié Marc Dutroux. Si le dossier a été transféré à Nivelles, c'est que l'un des faits déclencheurs de l'affaire a été commis dans l'arrondissement nivellois, à Braine-l'Alleud: à l'automne 1995, Bernard Weinstein et Pierre Rochow dérobaient dans la commune brabançonne un camion Iveco de la firme Fabricom, avec son contenu de câbles électriques. Ils l'ont entreposé à Lodelinsart, dans un hangar que Gérard Pinon louait à Michelle Martin, l'épouse de Marc Dutroux. Pinon, informateur de la police judiciaire de Charleroi, a découvert le véhicule et averti Georges Zicot. Le péjiste, qui espérait remonter la filière des trafiquants, a sorti le camion du hangar pour l'abandonner sur un parking à Ransart. De faux-procès verbaux auraient alors été rédigés, indiquant que le camion avait été retrouvé sur la voie publique.

Marc Dutroux, qui s'est cru doublé par Pierre Rochow et l'ami de celui-ci, Philippe Divers, s'est vengé en séquestrant les deux hommes et une amie de ceux-ci, en novembre 1995 dans le chalet de Weinstein, à Jumet. La jeune femme est cependant parvenue à se défaire de ses liens et à prévenir la police qui a arrêté Dutroux. Il a été incarcéré de décembre 1995 à mars 1996, alors que les petites Julie et Melissa se trouvaient dans la cache de sa maison de Marcinelle. C'est pendant cette détention de trois mois que les fillettes auraient trouvé la mort. Les assises d'Arlon ont condamné en juin dernier Marc Dutroux à la perpétuité pour les faits liés aux fillettes disparues, la séquestration des trois jeunes gens et l'assassinat de Bernard Weinstein. Il sera jugé devant le tribunal correctionnel de Nivelles pour deux recels et association de malfaiteurs. Georges Zicot devra répondre de recel, faux et usage de faux commis en tant que fonctionnaire public, escroquerie et corruption passive. Six autres personnes comparaîtront dès lundi aux côtés de Marc Dutroux et Georges Zicot. Les audiences débuteront lundi à 14 heures dans la salle de la cour d'assises du palais II de justice de Nivelles. Au moins cinq après-midi sont prévus pour ce procès. Les mesures de sécurité adéquates ont été prises en vue de la présence de Marc Dutroux, assure-t-on au parquet de Nivelles. Mercredi, Marc Dutroux a été transféré de la prison d'Arlon à celle d'Ittre, afin de faciliter les comparutions.


Source: La Libre Belgique
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