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l'alphabet des écrivains et de leurs oeuvres

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chirona

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
Posté(e)

En Z, Marion Zimmer Bradley... Qui a écrit... Beaucoup de choses, de sa version des légendes arthuriennes, Les Dames du Lac, à l'histoire d'une planète, mêlant fantasy et science fiction: La Romance de Ténébreuse.

Avec le résumé des Dames du Lac:

" Merlin l'enchanteur, Arthur et son invincible épée, Lancelot du Lac et ses vaillants compagnons, tous sont présents mais ce sont ici les femmes qui tiennent les premiers rôles: Viviane, la Dame du Lac, Ygerne, Duchesse de Cornouailles et mère d'Arthur, son épouse Guenièvre, Morgane la fée, soeur et amante du grand roi...

Cette épopée envoûtante relate la lutte sans merci de deux mondes inconciliables, celui des druides, prêtresses et des anciennes croyances défendant désespérément un paradis et celui de la nouvelle religion chrétienne supplantant peu à peu rites et mystères enracinés au coeur de la Grande-Bretagne..."

(je rajouterai un extrait de la Romance de Ténébreuse quand j'aurai les bouquins sous la main).

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

En A : Jane Austen dont je suis une fervente admiratrice : j'ai lu tous ses romans. Elle a malheureusement trop peu écrit.

Je vous propose Orgueil et préjugés.

Résumé du livre

Elizabeth est l'une des cinq filles de Mr. et Mrs. Benneth qui espèrent bien voir l'une d'entre elles gagner le coeur de leur riche voisin. C'est pourtant l'arrivée du riche et orgueilleux Darcy qui retiendra l'attention de la jeune fille. De là, commence une intrigue reposant sur deux personnages que l'orgueil et la condition sociale séparent. Quelle sera l'évolution de leur relation?....

Extrait : dialogue entre Mr Bennet, qui parle de ses filles, et son épouse :

"- Certes, elles n'ont pas grand-chose pour les recommander les unes ni les autres, elles sont sottes et ignorantes comme toutes les jeunes filles. Lizzy, pourtant, a un peu plus d'esprit que ses soeurs.

- Oh ! Mr Bennet, parler ainsi de ses propres filles ! ¿ Mais vous prenez toujours plaisir à me vexer ; vous n'avez aucune pitié pour mes pauvres nerfs !

- Vous vous trompez, ma chère ! J'ai pour vos nerfs le plus grand respect. Ce sont de vieux amis : voilà plus de vingt ans que je vous entends parler d'eux avec considération."

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Membre, 39ans Posté(e)
grododo Membre 2 344 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)
En "V" Didier Van Cauwelaert

L'évangile de Jimmy

"

j'adore cette idee! je mets dans la liste!

@ chirona, ton extrait est tres drole! :snif:

donc en B, frank Baum et le "Magicien d'Oz"

grand classique jeunesse mais que j'ai eu un immense plaisir a relire il n'y a pas longtemps!

Emportés par un cyclone, Dorothée et son chien se réveillent au pays d'Oz. Comment faire pour rejoindre le Kansas, tante Em et oncle Henry ? Une seule solution : se rendre à la cite d'émeraude et demander l'aide du Grand Magicien Oz. Chemin faisant, la fillette rencontre un épouvantail esseulé, un homme en fer rouillé et un lion poltron. Accompagnée d ces nouveaux amis, Dorothée saura-t-elle résister au pouvoir assommant d'un champ de pavots maléfiques, aux attaques de singes ailés et à toutes les terrifiantes épreuves qui l'attendent.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

C : Italo Calvino avec Si par une nuit d'hiver un voyageur.

2792-medium.jpg

Titre original : Se una notte d'inverno un viaggiatore

Année : 1979

Genre : roman

Editeur : Seuil

Si par une nuit d'hiver un voyageur : Vous, lecteur, vous, lectrice, vous êtes le principal personnage de ce roman, et réjouissez-vous : c'est non seulement un des plus brillants mais aussi un des plus humoristiques qui aient été écrits dans ce quart de siècle. Vous allez vous retrouver dans ce petit monde de libraires, de professeurs, de traducteurs, de censeurs et d'ordinateurs qui s'agitent autour d'un livre. Vous allez surtout vous engager dans des aventures qui vous conduiront chaque fois au point où vous ne pourrez plus retenir votre envie d'en savoir davantage, et là, ce sera à vous de continuer, d'inventer. Bon voyage.

extrait : "les auteurs il vaut mieux ne jamais les connaître parce que leur personne réelle ne correspond jamais à l'image qu'on se fait en les lisant."

Je l'ai lu il y a très longtemps et j'avoue que je ne m'en souviens plus très bien. En tout cas, c'est un livre très original à la manière des expériences oulipiennes.

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Membre, Parle à ma main !, 35ans Posté(e)
aya Membre 2 715 messages
35ans‚ Parle à ma main !,
Posté(e)

Pour le "D", Assia Djebar

Extrait de La soif

"Je connaissais ces situations, et la suite. Inutile de m'interroger sur mes propres sentiments ; pour l' instant, ils ne comptaient pas. J'avais pris le pli de ménager ma 'sensibilité' ; je la maniais avec délicatesse, non par peur des risques ou par prudence, mais par instinct. Je n'aimais pas frémir, et j'avais pitié des filles qui se spécialisaient dans les exaltations d'adolescentes, pour un homme. Je les regardais tous s' avancer, armés lourdement de leur fatuité naïve. Ils m'amusaient quelque fois ; je les amenais alors tout doucement à mes pieds, bien ficelés. A ce moment seulement, je me demandais ce qu'il fallait en faire.

Je n'avais d'ailleurs rien pu en tirer jusque-là ; c'est pourquoi je les repoussais le jour où, à un éclair nouveau de leur regard, à leurs épaules qui finissaient par se redresser peu à peu, à leurs étreintes qui se voulaient soudain protectrices, je les trouvais embarrassants. S' ils me traitaient de coquette, c'était parce qu'ils n'avaient rien su me donner - rien que leur mensonges.

Un homme veut une femme parce qu'il a froid ; pour cette seule raison ils cherchent tous à se frotter si souvent au plaisir. Pauvres petits vers qui tous, un beau jour, finissent par se prendre pour des dieux ! Moi, je n'aime pas les dieux."

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

En E, Paul Eluard et son célèbre poème "Liberté"

Liberté

Sur mes cahiers d'écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable de neige

J'écris ton nom

Sur les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J'écris ton nom

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l'écho de mon enfance

J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur

Sur l'étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l'orage

Sur la pluie épaisse et fade

J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des couleurs

Sur la vérité physique

J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées

Sur les places qui débordent

J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume

Sur la lampe qui s'éteint

Sur mes raisons réunies

J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux

Du miroir et de ma chambre

Sur mon lit coquille vide

J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre

Sur ses oreilles dressées

Sur sa patte maladroite

J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte

Sur les objets familiers

Sur le flot du feu béni

J'écris ton nom

Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis

Sur chaque main qui se tend

J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attendries

Bien au-dessus du silence

J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J'écris ton nom

Sur la santé revenue

Sur le risque disparu

Sur l'espoir sans souvenir

J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Paul Eluard

in Poésies et vérités, 1942

L'extrait du roman d'Assia Djebar me plaît beaucoup. Est-ce que tu l'as lu Aya ? Si c'est le cas, qu'en as-tu pensé ?

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Membre, Parle à ma main !, 35ans Posté(e)
aya Membre 2 715 messages
35ans‚ Parle à ma main !,
Posté(e)

En "F", Feydeau (Georges de son prénom :snif:)

Extrait de Un bain de ménage

Adélaïde. - Ah! c'est fini... ouf!

Elle s'assied avec lassitude.

Catulle. - Hein!... ah! oui, ça a dû te fatiguer...

Adélaïde. - Ah! allez, Monsieur Catulle, c'est dur

d'être femme de chambre...

Catulle. - A qui le dis-tu... matin!

Adélaïde. - Si j'avais su... c'est moi qui n'aurais

pas quitté le demi...

Catulle. - Le demi...

Adélaïde. - Eh! bien, dites... oui le demi... j'étais

placée dans le demi... chez une cocotte, dites...

j'ai voulu être chez une femme honnête - ah

bien, dites, on vous fait porter l'eau, chez les

femmes honnêtes... v'là ce que c'est que de

déroger...

Catulle. - Comment, tu as servi chez une

cocotte? (Avec envie.) Oh! tu as de la chance!

Adélaïde. - Ah! dites, c'est que c'était joliment

plus agréable chez elle! D'abord, je n'étais pas

seule... il y avait Benoît, le valet de pied, qui était

aussi l'oncle de Madame, quand il y avait des

étrangers...

Catulle. - Allons donc!

Adélaïde. - Parole! J'ai même jamais pu savoir si

c'est son domestique qui lui servait d'oncle ou

son oncle qui lui servait de domestique. Enfin,

n'importe! l'ouvrage allait joliment plus vite...

Vous pensez, à nous deux!

Catulle. - Vous faisiez tout?...

Adélaïde. - Non! nous ne faisions rien! oh!

Madame avait tant d'amis, c'était pas la peine de

fatiguer les domestiques.

@chirona : j'ai acheté La Soif mais je l'ai pas encore commencé :snif: (enfin disons que j'ai un peu regardé en diagonale)

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

En G, William Golding avec Sa majesté des mouches (titre original : Lord of the flies) - écrit en 1954

Pendant la Seconde Guerre mondiale , un avion transportant exclusivement des garçons anglais issus de la haute société, envoyés par leurs parents en Australie , pendant le Blitz [réf. souhaitée], s'écrase en route sur une île déserte. Le pilote et les adultes accompagnateurs périssent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les nombreux enfants survivants tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef charismatique et d'une religion rudimentaire. Sacrifices humains, chasse à l'homme, guerres sanglantes : la civilisation disparaît au profit d'un retour à un état proche de l'animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur vie. (sources : Wikipédia)

En France, ce roman est souvent considéré comme un livre pour enfant et régulièrement étudié en primaire ou au collège. Pourtant, sa violence sauvage, crue et sensuelle en fait un livre difficile et troublant. La finesse de son analyse et la qualité de son écriture en font par ailleurs une ¿uvre à part entière.

J'ai justement lu ce livre au collège et il m'avait profondément marquée.

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
Posté(e)

En H, Hemingway... Cauchemard des étudiants d'anglais en première année... Mais bien sympa quand même... :snif:

Avec un extrait du Vieil homme et la mer:

"Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau, qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l'accompagna ; mais au bout de ce temps, les parents du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidément et sans remède salao, ce qui veut dire aussi guignard qu'on peut l'être. On embarqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois poissons superbes.

Chaque soir le gamin avait la tristesse de voir le vieux rentrer avec sa barque vide. Il ne manquait pas d'aller à sa rencontre et l'aidait à porter les lignes serrées en spirales, la gaffe, le harpon, ou la voile roulée autour du mât. La voile était rapiécée avec de vieux sacs de farine ; ainsi repliée, elle figurait le drapeau en berne de la défaite.

Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque. Les taches brunes de cet inoffensif cancer de la peau que cause la réverbération du soleil sur la mer des Tropiques marquaient ses joues ; elles couvraient presque entièrement les deux côtés de son visage ; ses mains portaient les entailles profondes que font les filins au bout desquels se débattent les lourds poissons. Mais aucune de ces entailles n'était récente : elles étaient vieilles comme les érosions d'un désert sans poissons.

Tout en lui était vieux, sauf son regard, qui était gai et brave, et qui avait la couleur de la mer.

"Santiago, dit le gamin tandis qu'ils escaladaient le talus après avoir tiré la barque au sec, je pourrais revenir avec toi maintenant. On a de l'argent."

Le vieux avait appris au gamin à pêcher et le gamin aimait le vieux.

"Non, dit le vieux, t'es sur un bateau qu'a de la veine. Faut y rester.

– Mais rappelle-toi quand on a passé tous les deux vingt-sept jours sans rien attraper, et puis tout d'un coup qu'on en a ramené des gros tous les jours pendant trois semaines.

– Je me rappelle, dit le vieux. Je sais bien que c'est pas par découragement que tu m'as quitté.

– C'est papa qui m'a fait partir. Je suis pas assez grand. Faut que j'obéisse, tu comprends.

– Je sais, dit le vieux. C'est bien naturel.

– Il a pas confiance.

– Non, dit le vieux. Mais on a confiance, nous autres, hein ?

– Oui, dit le gamin. Tu veux-t-y que je te paye une bière à la Terrasse ? On remisera tout ça ensuite.

– C'est ça, dit le vieux. Entre pêcheurs."

Ils s'assirent à la Terrasse où la plupart des pêcheurs se moquèrent du vieux, mais cela ne l'irrita nullement. Les autres vieux le regardaient et se sentaient tristes. Toutefois ils ne firent semblant de rien et engagèrent une conversation courtoise sur les courants, les fonds où ils avaient traîné leurs lignes, le beau temps persistant et ce qu'ils avaient vu. Les pêcheurs dont la journée avait été bonne étaient déjà rentrés ; leurs poissons ouverts étaient étalés sur deux planches, que quatre hommes, un à chaque bout, portaient en vacillant jusqu'à la pêcherie ; le camion frigorifique viendrait chercher cette marchandise pour l'amener au marché de La Havane. Ceux qui avaient attrapé des requins les avaient livrés à "l'usine à requins" de l'autre côté de la baie, où l'on pend les squales à un croc, pour leur enlever le foie, leur couper les ailerons, et les écorcher. Après quoi leur chair débitée en filets va au saloir."

Chirona, merci pour le poème d'Eluard, je l'adore...

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

En I, Eugène Ionesco avec son excellentissime La cantatrice chauve. Je vous invite vivement à lire cette pièce sinon mieux, à aller la voir, elle est franchement hilarante. Elle s'est jouée pendant plus de 20 ans au théâtre de la Huchette à Paris : j'ai eu le privilège de la voir là-bas. J'en garde un excellent souvenir.

Scène 4 :Comme c'est curieux!

Mme et M. Martin s'assoient l'un en face de l'autre, sans se parler. Ils se sourient, avec timidité.

M. Martin, d'une voix traînante, monotone, un peu chantante, nullement nuancée. - Mes excuses, Madame, mais il me semble, si je ne me trompe, que je vous ai déjà rencontrée quelque part.

Mme Martin - A moi aussi, Monsieur, il me semble que je vous ai déjà rencontré quelque part.

M. Martin - Ne vous aurais-je pas déjà aperçue, Madame, à Manchester, par hasard ?

Mme Martin - C'est très possible ! Moi, je suis originaire de la ville de Manchester ! Mais je ne me souviens pas très bien, Monsieur, je ne pourrais pas dire si je vous y ai aperçu ou non !

M. Martin - Mon Dieu, comme c'est curieux ! Moi aussi je suis originaire de la ville de Manchester, Madame !

Mme Martin - Comme c'est curieux !

M. Martin - Comme c'est curieux !... Seulement moi, Madame, j'ai quitté la ville de Manchester il y a cinq semaines environ.

Mme Martin - Comme c'est curieux ! Quelle bizarre coïncidence ! Moi aussi, Monsieur, j'ai quitté la ville de Manchester il y a cinq semaines environ.

M. Martin - J'ai pris le train d'une demie après huit le matin, qui arrive à Londres un quart avant cinq, Madame.

Mme Martin - Comme c'est curieux ! Comme c'est bizarre! et quelle coïncidence ! J'ai pris le même train, Monsieur, moi aussi !

M. Martin - Mon Dieu, comme c'est curieux! Peut-être bien alors, Madame, que je vous ai vue dans le train?

Mme Martin - C'est bien possible, ce n'est pas exclu, c'est plausible et, après tout, pourquoi pas ! Mais je n'en ai aucun souvenir, Monsieur.

M. Martin - Je voyageais en deuxième classe, Madame. Il n'y a pas de deuxième classe en Angleterre, mais je voyage quand même en deuxième classe.

Mme Martin - Comme c'est bizarre! Que c'est curieux! et quelle coïncidence! Moi aussi, Monsieur, je voyageais en deuxième classe.

M. Martin - Comme c'est curieux! Nous nous sommes peut-être bien rencontrés en deuxième classe, chère Madame.

Mme Martin - La chose est bien possible et ce n'est pas du tout exclu. Mais je ne m'en souviens pas très bien, cher Monsieur !

M. Martin - Ma place était dans le wagon numéro huit, sixième compartiment, Madame !

Mme Martin - Comme c'est curieux! ma place aussi était dans le wagon numéro huit, sixième compartiment, cher Monsieur !

M. Martin - Comme c'est curieux et quelle coïncidence bizarre ! Peut-être nous sommes-nous rencontrés dans le sixième compartiment, chère Madame ?

Mme Martin - C'est bien possible, mais je ne m'en souviens pas, cher Monsieur !

M. Martin - A vrai dire, chère Madame, moi non plus je ne m'en souviens pas, mais il est possible que nous nous soyons aperçus là, et si j'y pense bien, la chose me semble même très possible.

Mme Martin - Oh ! Vraiment, bien sûr, vraiment, Monsieur !

M. Martin - Comme c'est curieux !... J'avais la place numéro trois, près de la fenêtre, chère Madame.

Mme Martin - Oh, mon Dieu, comme c'est curieux et comme c'est bizarre, j'avais la place numéro six, près de la fenêtre en face de vous, cher Monsieur.

M. Martin - Oh, mon Dieu, comme c'est curieux et quelle coïncidence !... Nous étions donc vis-à-vis, chère Madame ! C'est là que nous avons dû nous voir !

Mme Martin - Comme c'est curieux ! C'est possible mais je ne m'en souviens pas, Monsieur !

M. Martin - A vrai dire, chère Madame, moi non plus je ne m'en souviens pas. Cependant, il est très possible que nous nous soyons vus à cette occasion.

Mme Martin - C'est vrai, mais je n'en suis pas sûre du tout, Monsieur.

M. Martin - Ce n'était pas vous, chère Madame, la dame qui m'avait prié de mettre sa valise dans le filet et qui ensuite m'a remercié et m'a permis de fumer ?

Mme Martin - Mais si, ça devait être moi, Monsieur! Comme c'est curieux, comme c'est curieux, et quelle coïncidence !

M. Martin - Comme c'est curieux, comme c'est bizarre, quelle coïncidence ! Eh bien alors, alors, nous nous sommes peut-être connus à ce moment-là, Madame ?

Mme Martin - Comme c'est curieux et quelle coïncidence ! C'est bien possible, cher Monsieur! Cependant, je ne crois pas m'en souvenir.

M. Martin - Moi non plus, Madame...

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
Posté(e)

En J, Julie Victoria Jones, qui a écrit la trilogie du Livre des Mots... Trilogie de fantasy très très sympa.

Avec un chtit extrait... Le début du tome 3... Donc il est assez court pour éviter de trop gros spoilers :snif:

"Tip. Tip. Tip. La clepsydre tourna d'un degré, vidant l'équivalent d'un gobelet d'eau au fond du bassin. Encore un tour et l'heure sonnerait. La même heure qui avait vu, un mois plus tôt, célébrer son mariage avec le duc.

Melli se pelotonna dans le meilleur fauteuil de la pièce la plus agréable de la maison. Alors que ses pieds décollaient du sol, son pouce trouva le chemin de sa bouche. Elle posa l'autre main sur son ventre puis se mit à se balancer d'avant en arrière. Elle était une veuve sans noir à se mettre, sans cadavre à emmailloter, sans nuit de noces dont se souvenir durant son deuil. Tout le contraire d'une veuve, selon les critères de Brennes."

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Membre, Parle à ma main !, 35ans Posté(e)
aya Membre 2 715 messages
35ans‚ Parle à ma main !,
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En K, Leslie Kaplan extrait du Livre des Ciels

On a souvent rendez-vous en haut de la rue.

C'est un carrefour hétéroclite, ouvert.

Au loin, un immeuble inachevé, une construction.

Les fenêtres sont dessinées, des trous.

La rue longe un hôpital, nom historique. Une cheminée rigide sort du fond.

Des femmes passent, très belles, avec leur veste sur les épaules. Je vois leur air étonné, leurs colliers en or.

Monde en fissures, ruines intérieures. Des palissades en bois. Derrière, c'est la production.

Il y a des choses que je sais. J'y pense.

Sur la terrasse une fillette, assise, semble boire du vin.

Il traverse la rue en balançant un sac, il danse un peu. Sa bouche est fermée autour de la cigarette.

Les femmes le regardent, sérieuses.

Il vient à côté de moi. Ses cheveux sont un peu longs dans le cou. Il s'assoit.

Il a le même air étonné, perméable. Il a remonté les manches de son blouson, je vois ses bras nus.

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
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En L, Maurice Leblanc, avec un extrait d'Arsène Lupin:

" Allons, monsieur le directeur, ne jouez pas au plus fin avec moi. Comment ! On a la précaution de me ramener seul dans la voiture, on prépare un bon petit encombrement, et l'on s'imagine que je vais prendre mes jambes à mon cou pour rejoindre mes amis! Eh bien, et les vingt agents de la Sûreté, qui nous escortaient à pied en fiacre et à bicyclette ? Non, ce qu'ils m'auraient arrangé! Je n'en serais pas sorti vivant. Dites donc, monsieur le directeur, c'est peut-être là-dessus que l'on comptait?"

Il haussa les épaules et ajouta :

" Je vous en prie, monsieur le directeur, qu'on ne s'occupe pas de moi. Le jour où je voudrai m'échapper, je n'aurai besoin de personne."

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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En M, je propose Prosper Mérimée avec sa nouvelle fantastique "la Vénus d'Isle" (ou Ille ? )

Résumé : Le narrateur de La Vénus d'Ille est accueilli lors d'un voyage dans le sud de la France par M. de Peyrehorade, notable de la petite ville D'Ille et amateur d'antiquités. Celui-ci, qui est sur le point de marier son fils Alphonse, a découvert par hasard une statue de Vénus dont il est très fier. D'aucuns prétendent que cette statue, qui est à l'origine de plusieurs accidents troublants, serait maléfique. Esprit rationnel, le narrateur voit pourtant ses convictions ébranlées lors de la nuit de noces d'Alphonse, au cours de laquelle le jeune marié trouve la mort dans de très mystérieuses circonstances.

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
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Pas très inspirée, et pas trop le temps, mais je remonte le topic...

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
Posté(e)

Bon, je suis toujours pas inspirée, mais il faut bien faire remonter ce topic, je propose donc Amélie Nothomb, déjà citée par Grododo...

Avec cette fois ci une citation, tirée de Mercure, mon livre préféré de cet auteur...

«L'amour : c'est une maladie qui rend mauvais. Dès que l'on aime vraiment quelqu'un, on ne peut s'empêcher de lui nuire, même et surtout si l'on veut le rendre heureux.»

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Tu as raison Kinwena, Mercure est un très beau roman de Nothomb. J'en ai beaucoup apprécié la lecture et l'idée de proposer deux fins possibles était très originale.

En O, je propose un auteur que je ne connais pas du tout mais ce topic peut aussi permettre de parler des écrivains contemporains. Merci Google :snif:

C'est Zoé Oldenbourg, écrivain russe (1916-2002).

5425-medium.jpg

De Zoé Oldenbourg

Année : 1977

Genre : Autobiographie

Editeur : Gallimard

Visages d'un autoportrait : Résumé

Les différents visages de Zoé Oldenbourg se découpent sur cette « histoire vraie » : l'enfant qui lit, regarde ; l'adolescente qui se cherche ; la jeune femme vulnérable ; enfin, à toutes les périodes, l'écrivain qui naît, vit ses premières expériences de dédoublement, publie. Il ne s'agit pas de souvenirs d'enfance, car de ce qu'il a vu l'auteur ne rapporte ici que le centième, et s'efforce surtout de traduire ce qu'a pu être la formation, dès l'enfance, d'un futur romancier. Parmi les faces de ce complexe « autoportrait » apparaissent les visages des deux parents, figures initiales. é cela près, les autres protagonistes sont volontairement laissés dans l'ombre. Le thème du livre est l'éveil progressif d'un long élan créateur.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Bon ! Je sens une petite stagnation et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir relancé :snif: . Si après le week-end, personne n'a continué, je me dévouerai sans problème.

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Membre+, Patate fossilisée, 37ans Posté(e)
Kinwena Membre+ 4 724 messages
37ans‚ Patate fossilisée,
Posté(e)

Arf, vraiment pas eu le temps... Ca fait trois jours que j'y pense... Vais voir si je peux faire ça dimanche (demain, c'est sur, je pourrai pas ;)), sinon je te laisse volontier la main chirona :snif:

Au passage, merci encore pour ce topic, je l'adore vraiment :snif:

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Merci Kinwena :snif: .

Bon, je continue donc avec la lettre P et Georges Perec avec son roman oulipien La disparition qui est un roman en lipogramme (disparition de la lettre e) (1969).

Membre de l'Oulipo, Georges Perec considérait que les contraintes formelles sont un puissant stimulant pour l'imagination. Il a donc choisi dans ce roman l'utilisation du lipogramme pour écrire une ¿uvre originale, dans laquelle la forme est fortement liée au fond. En effet, la disparition de cette lettre e est au c¿ur du roman, dans son intrigue même ainsi que dans son interrogation métaphysique, à travers la disparition du personnage principal, au nom lui-même évocateur : Anton Voyl. Le lecteur suit les péripéties des amis d'Anton qui sont à sa recherche, dans une trame proche de celle du roman policier. Absence, vide, manque, virginité, silence, énigme, tels sont les thèmes principaux de ce livre fondé sur le jeu et le défi technique, au service d'une écriture extrêmement souple et littéraire. (sources : Wikipédia)

Voici un extrait :

"Anton Voyl n'arrivait pas à dormir. Il alluma. Son Jaz marquait minuit vingt. Il poussa un profond soupir, s'assit dans son lit, s'appuyant sur son polochon. Il prit un roman, il l'ouvrit, il lut; mais il n'y saisissait qu'un imbroglio confus, il butait à tout instant sur un mot dont il ignorait la signification.

Il abandonna son roman sur son lit. Il alla à son lavabo; il mouilla un gant qu'il passa sur son front, sur son cou.

Son pouls battait trop fort. Il avait chaud. Il ouvrit son vasistas, scruta la nuit. Il faisait doux. Un bruit indistinct montait du faubourg. Un carillon, plus lourd qu'un glas, plus sourd qu'un tocsin, plus profond qu'un bourdon, non loin, sonna trois coups. Du canal Saint-Martin, un clapotis plaintif signalait un chaland qui passait.

Sur l'abattant du vasistas, un animal au thorax indigo, à l'aiguillon safran, ni un cafard, ni un charançon, mais plutôt un artison, s'avançait, traînant un brin d'alfa. Il s'approcha, voulant l'aplatir d'un coup vif, mais l'animal prit son vol, disparaissant dans la nuit avant qu'il ait pu l'assaillir."

Modifié par chirona
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