Pékin Express de M6 sur une piste glissante

Pékin Express: Avec un euro par jour peut-on vraiment y arriver???

Nous resterons droits dans nos bottes, on se défendra point par point. » Hier, M6 est partie en guerre... pour l'honneur de « Pékin Express ». La chaîne assigne en diffamation deux anciens salariés de Studio 89, sa filiale qui produit le programme d'aventures. Car le matin même, Philippe Bartherotte et Christophe Gallot, respectivement ex-journaliste et chef de projet de l'émission, ont témoigné dans le Canard enchaîné de manipulations pas très cathodiques au sein du jeu de piste géant. La méthode est vieille comme le Loft. Parmi les dix couples de candidats qui doivent rallier Lima depuis Rio, avec un seul euro par jour, la prod aurait favorisé ses têtes. Les équipes qui suivent les candidats paieraient des habitants des régions traversées afin de les transformer en chauffeurs providentiels pour ses chouchous. Il y a deux ans, Télé Loisirs évoquait le stratagème, glisser « quelques billets à un automobiliste pour qu'il prenne en stop tel couple ». Mais Le Canard va plus loin en publiant les notes de production interne distribuées aux équipes sur place : Gérard et Cédric ? « Ne pas les booster ni les encourager. » Christina et Delphine, c'est le contraire : « Poussez-les à frapper aux portes. » M6 ne nie pas l'existence de ces directives, mais en minimise la portée : « elles ne sont pas destinées à être publiques. Prenez Terence et Olivia ; on a des mots malheureux sur le papier [« puants, fourbes, manipulateurs et menteurs »], mais leur image a toujours été préservée dans le rendu final ».

Jointe au téléphone par 20 Minutes, une des candidates, la Lilloise Aurélie, jure qu'elle « n'a jamais constaté de tricherie, ou de voiture miracle tombée du ciel ». En attendant que la justice tranche sur ce parole contre parole, plusieurs ex-candidats de « Pékin Express » ont déjà contacté Jérémy Assous, avocat spécialiste de la téléréalité. « C'est un peu tôt pour en dire plus sur le dossier "Pékin" que je suis en train d'examiner, confie-t-il à 20 Minutes. Mais avec l'article du Canard, d'autres entrent en contact avec moi. » L'avocat vient de se distinguer il y a moins d'un mois pour avoir fait condamner la société de production Glem, filiale de TF1 à 100 %, à verser 27 000 euros à trois anciens de « L'Ile de la tentation » 2003, pour « travail dissimulé ».

Sources: www.20minutes.fr