Ecriture à quatre mains

Le soleil n'était encore levé au dessus de Paris. Les lumières artificielles des réverbères publics se reflétaient encore sur les quais détrempés.

Un homme faisait les cent pas, seul. Il consultait sa montre avec nervosité et impatience.

Le froid était saisissant. La pluie avait cessé de battre le tarmac. Un silence assourdissant l'entourait.

D'un geste vif, il jeta son mégot à terre et tandis que le nuage de fumée malodorant se répandait dans l'air, une voix le fit sursauter.

Il reconnut immédiatement cette démarche, cette silhouette élégante. C'était elle. Elle était venue.

Il la regardait s'approcher. Il écoutait les empreintes sonores de ses pas sur le sol comme un mélomane écouterait l'un de ses airs préférés. Ces bruits de pas le réconfortaient; ils lui prouvaient sa présence bien réelle en face de lui.

5h58. Toujours deux minutes avant l'arrivée du tramway.

Elle était particulièrement jolie ce jour-là.

Elle lui tendit l'enveloppe, sans dire un mot. Il la saisit; elle acquiesca d'un geste de tête et s'éloigna aussi rapidement qu'elle était venue.

Le tramway s'arrêta devant lui, il monta.

L'homme balaya du regard l'intérieur de la rame comme s'il cherchait quelqu'un, ou peut être dans l'espoir de ne pas y voir quelqu'un. Il y avait du monde, plus de places assises. Ce n'était pas grave, il préférait rester debout, près de la porte de sortie.

Il portait l'enveloppe dans la poche intérieure de son manteau. En y pensant, son visage se durcit.

Le tramway s'arrêta. C'est là qu'il descendait. Machinalement, il remonta le col de son manteau.

Il s'engagea le long de la grande avenue, pensif. Il se demandait pourquoi elle ne pipait jamais mot.

Leurs fonctions les obligeaient à effectuer leur travail sérieusement; mais pourquoi demeurait-elle si froide.

Il s'engoufra dans une sobre entrée, sonna au 12 et attendit l'autorisation de monter.

Après avoir appuyé sur la vieille sonnette en cuivre, il attendit un signe qui ne vint pas. Rien. Il appuya à nouveau, mais déjà un sentiment d'inquiétude l'envahit. Un mauvais pressentiment.

D'un geste discret, il toucha l'enveloppe dans sa poche intérieure, comme pour se rassurer. Il tourna lentement la tête à droite puis à gauche, pour voir si quelque chose paraissait suspect dans la rue.

Il remarqua une jeune fille qui promenait son chien avec des écouteurs blancs sur les oreilles. Plus loin, un commerçant balayait devant son magasin de fruits et légumes. Un scooter bruyant et rapide cherchait à rattraper le retard de son conducteur.

C'est alors qu'il vit la camionnette grise garée à l'autre bout de la rue. Quelque chose n'allait pas.

Et la suite ?? j'attends moi

Sachez que vous avez un talent cetrtains

Merci, cher public adoré...

ben oui la suite , ou qu'elle est la suite ?

L'homme prit soin de ne pas trahir le moindre geste ou expression du visage qui purent révéler son trouble de voir la camionnette de l'autre côté de la rue. Après tout, cela ne signifiait peut être rien. Elle put tout aussi bien appartenir à un habitant du voisinage. Il commençait à voir le mal partout. A être suspicieux de tout.

Constatant que personne ne répondait à l'appel de la sonnette, l'homme tourna les talons et partit dans le sens opposé à la camionnette. Son regard absorbé fixait le sol devant lui tandis qu'il s'éloignait.