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In medio stat virtus¿ (I)


Popopo

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Membre, Posté(e)
Popopo Membre 1 message
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La vertu se tient au milieu¿ et non aux extrêmes (découlant du grec μηδεν αγαν « mêdén ágan »). Cette formule, avant-gardiste, inscrite au frontispice du temple des Sept sages, présageait déjà des combats d'une espèce bien différente. Prônant les réactions justes et équilibrées, elle mettait en garde contre l'immature et le ridicule de l'exagération. Du grec « kentron » puis du latin « centrum » signifiant respectivement « aiguillon » et « pointe sèche d'un compas », d'où « centre d'un cercle ou d'une sphère », le mot « centre » est introduit et défini en France et en français moderne au XIIIème siècle. Son éthymologie est d'autant plus claire que les sciences dites « dures » l'ont imposé comme repère géométrique : centre de répétition d'ordre n d'une figure plane ; prémisse empirique qui donnera ce qui sera nommé bien plus tard la symétrie centrale. Mais le terme est également caractéristique de concepts homothétiques, analytiques ou encore géographiques. On en déduit inéluctablement que le centre est, d'abord et avant tout, un repère spatio-temporel qui nous est, conceptuellement, indispensable. De manière conséquente, en politique, le centre est naturellement le parti qui se situe entre la droite et la gauche.

Parce que le centriste est, par définition, raisonnablement équilibré, il est forcément mal vu par les bords adjacents qui se battent avidement pour le pouvoir depuis toujours. Ceux qui veulent être devant « l'adversaire » ¿ comme ils l'appellent ¿ mais pas au devant du peuple quand il s'agit de le soutenir, de l'accompagner. Dès 1791, lors de la Révolution française, un centre politique de plus de 300 députés se constitue pour éviter la surenchère monarchiste et calmer les ardeurs des révolutionnaires les plus extrémistes. C'est l'équilibre émotionnel de l' « Homme du Centre » qui a permis la conservation des acquis de la révolution car on perçoit la dégénérescence progressive qui aurait proliféré en cas d'uniques pulsions jusqu'au-boutiste. De nos jours, on se complait dans un immobilisme continu et une situation globale incongrue. En réalité, je me laisse même à penser que la situation tendancieuse du pays profite aux parties qui se partagent le pouvoir depuis 25 ans car, en réalité, un pays stable ne leur apporterait rien. Ils ne pourraient plus combattre la seule idéologie qui s'oppose continuellement à la leur et ferait alors preuve d'une stabilité caractérielle apparente (bien que leur molesse empirique soit, elle, démontrée depuis longtemps¿). Par conséquent, la théorie centriste d'équivalence des forces, de réflexions collectives et d'actions globalisées et profondes ne peut que les gêner dans leur continuelle démarche d'alternance démagogique. Le centrisme est alors, littéralement et philosophiquement, équilibré et ambitieux. Tentons justement, ici, d'être l'un pour justifier l'autre¿ icon_wink.gif

D'après Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS, le centrisme se veut comme une « dénégation de la violence politique ». Violence prise donc ici comme entité fondamentale lors de toute manifestation démocratique ce qui paraît extraordinaire dans un pays où l'éthique la plus raisonnable et la plus humaine se veut être le partage et le respect. La dénégation de la violence politique ou du moins son apaisement comme idéel transgressif n'est-il tout simplement pas contraire aux principes « systèmo-social » de bases ? Contraire à la juxtaposition équilibrée et humaine du système et de l'humanité ? En considérant qu'aujourd'hui, seul l'équivalence du marché, du système et de la démocratie peut permettre l'atteinte de la réalité la plus juste et la moins utopique. A moins que la politique soit un corps à détacher complètement du regard du peuple ; il perdrait alors le peu crédibilité qu'il lui reste¿ Il précise également une chose (plus censée cette fois?¿) : « Prendre la pacification démocratique pour le dépassement de la guerre, c'est commettre la plus tragique des erreurs car on peut être certain que la conflictualité niée ici fera résurgence ailleurs, aussi sûrement que le mal-refoulé est voué à faire retour¿ c'est-à-dire sous les formes les moins contrôlables et potentiellement les plus monstrueuses. » Il est évident que sur certains sujets le désaccord se fera sentir mais pourquoi plus que lorsque c'est un parti unique au pouvoir? ¿ En considérant que, dans les 2 cas, les gens ont acceptés de travailler ensemble ¿. L'égo d'hommes moralement réfléchis et instruis se veut-il comme une pense qui explose lorsqu'on la nourrie trop? Mon imagé argumentaire se veut presque aussi vulgaire que l'affront du propos.

Le centrisme est ¿ ipso facto ¿ le fruit d'une création naturelle : lors d'un conflit, la médiation s'impose souvent de manière spontanée répartissant et classant ainsi les réflexions qui valent la peine d'être prise en compte. Mais qui est cette abstraction qui se permet de s'immiscer me direz-vous? C'est tout simplement le peuple dans sa plus pure réaction. Néanmoins, l'imposition naturelle est-elle automatiquement saine ? Au commencement, l'interaction était commandé par le besoin ¿ non pas de commander ¿ mais de communiquer. « Ainsi, par le seul instinct, ces hommes se demandaient et se prêtaient des secours. Je dis par le seul instinct, car la réflexion n'y pouvait encore avoir part. L'un ne disait pas : il faut m'agiter de telle manière, pour lui faire connaître ce qui m'est nécessaire et pour l'engager à me secourir ; ni l'autre : je vois à ses mouvements qu'il veut telle chose, je vais lui en donner la jouissance : mais tous deux agissaient en conséquence du besoin qui les pressait davantage. » (Condillac, Essai sur l'origine des connaissances humaines, II, sect. 1, ch. 1). De nos jours, bien que le but de cette démarche ne soit plus le même, sa contexture dans un environnement conflictuel raisonné se veut tout aussi puissante qu'elle l'était dans un monde irréfléchie.

Malgré toutes ces idées, le centrisme a besoin d'une chose ; d'une impulsion en France : son indépendance politique. Ne plus jamais s'accoupler à la droite impulsive qu'on connait aujourd'hui. Toujours prendre en compte les propositions intéressantes qui émanent de son rang sans pour autant devoir obligatoirement fusionner pour espérer toucher à leurs conceptions. Car s'il y a bien une chose qui étouffe notre système politique actuellement, c'est en effet la pression décisionnelle et l'asphyxie idéel dont les députés ¿ des partis qui sont au pouvoir depuis 25 ans ¿ sont les premières victimes¿

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Membre+, 145ans Posté(e)
cabusar Membre+ 3 377 messages
145ans‚
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:snif:

t'est jeté toi ^^"

présente toi avant de poster des truc comme ça :snif:

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  • 2 semaines après...
Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 108ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
108ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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Le problème du "milieu", c'est q'il peut changer. Ainsi, si Le Pen disparaissait, l'UMP se retrouverait à l'extrême droite de l'échiquier politique.

Pareillement, si la LCR, le PT, LO et le PC dissparaissaient, alors le PS se retrouverait à l'extrême gauche.

Plus il y a d'extrêmes, et plus les extrêmistes sont centristes.

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Membre, 115ans Posté(e)
esperanza42 Membre 655 messages
Baby Forumeur‚ 115ans‚
Posté(e)
Le problème du "milieu", c'est q'il peut changer. Ainsi, si Le Pen disparaissait, l'UMP se retrouverait à l'extrême droite de l'échiquier politique.

Pareillement, si la LCR, le PT, LO et le PC dissparaissaient, alors le PS se retrouverait à l'extrême gauche.

Plus il y a d'extrêmes, et plus les extrêmistes sont centristes.

raisonnement faux. Il suffit de voir en GB ou US ... pas d'extrèmes.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)
Il suffit de voir en GB ou US ... pas d'extrèmes.

Ah bon ? :snif:

Le problème du "milieu", c'est q'il peut changer. Ainsi, si Le Pen disparaissait, l'UMP se retrouverait à l'extrême droite de l'échiquier politique.

Pareillement, si la LCR, le PT, LO et le PC dissparaissaient, alors le PS se retrouverait à l'extrême gauche.

Plus il y a d'extrêmes, et plus les extrêmistes sont centristes.

Ce raisonnement droite/gauche/centre me dérange beaucoup.

La politique n'est pas aussi "géographique" ! Beaucoup de concepts d'extrême droite sont communs aux centristes, à la gauche, la droite et l'extrême gauche.

C'est un puzzle.

Ce qui est sûr, c'est que les partis extrêmes forment des bornes, mais on pourrait très bien en avoir 4 ou 5 au lieu de 2. Ce qui est au centre se veut plus nuancé, moins radical.

A force de tout mettre en opposition par dualité, on en oublie que la situation politique est bien plus complexe. En schématisant notre panorama politique, on schématise la pensée, on tend vers la manipulation... :snif:

Le centre n'est pas au milieu de la droite et la gauche !

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