Quand l'Amérique se met au vert...

A Detroit, Michigan, tout semble vouloir vous plomber le moral. Le ciel est gris, le thermomètre grelotte et, pour couronner le tout, le Salon international nord-américain de l'automobile va ouvrir ses portes, alors que les compagnies locales parlent de compression de personnel, de mise à la retraite ou de réembauche à des conditions moins favorables.

«The show must go on»

Mais, dans le centre COBO, on se la joue «the show must go on». Les observateurs des chaînes de télé locale font bien remarquer qu'il y a moins de voitures, plus d'espace entre les stands, rien n'y fait: l'Américain aime sa voiture, et ce n'est pas près de s'arrêter.

Ce qui a changé, en revanche, c'est l'approche qu'on a de ladite voiture. Jusqu'ici, une américaine, c'était un moteur immense, de la puissance à ne plus savoir qu'en faire, des carrosseries rutilantes et, corollaire, un poids démesuré. Fini tout ça! Comme le soulignait une journaliste de FOX TV, «on a l'impression pour la première fois que les constructeurs présentent les voitures que les clients leur ont réclamées. Au lieu de leur montrer celles qu'ils avaient envie de leur vendre!»

C'est que même au pays de GM, le prix du pétrole a pris l'ascenseur. Et que les gros V8 n'ont plus la même cote. Du coup, comme dans les autres salons du monde, on a hissé le drapeau vert.

Le look ne trompe pas, ce concept est bien signé Hummer. Mais avec un moteur fonctionnant au bioéthanol et des accessoires ultralégers pour diminuer la consommation...

Cure minceur

Chez Ford, on brandit le moteur Ecoboost. comprenez downsizing: on réduit la cylindrée, mais on augmente la puissance avec un turbo. Le V8 devient V6, et le V6 devient 4 cylindres. Une révolution qui aurait passé, il y a peu encore, pour une véritable hérésie.

Carburants bio

Et puis il y a les autres mesures. Comme celle de Rick Wagoner, qui, à la tête de GM, martèle son credo dans le bioéthanol. Ou ces hybrides qui fleurissent en pagaille, de la petite voiture au plus gigantesque 4x4. Même Hummer s'y met, avec un concept allégé roulant au bioéthanol. Plus révolutionnaire encore, on voit apparaître des véhicules hybrides au gaz, à l'électricité, des 100% électriques, voire des engins mûs par l'hydrogène.

Une chose est sûre: même à Detroit on ne reviendra plus en arrière. La course au vert est lancée, et tout le monde s'y engouffre, peu importe la stratégie. Le but est le même: séduire le client en économisant l'énergie.

Le plus fou

En toute logique, il s'appelle Provoq. Et il représente la façon dont General Motors imagine le transport de luxe de l'avenir.

Un monstre d'acier aux lignes effilées qui, sous sa robe agressive, cache une pile à hydrogène de toute dernière génération. Couplée à des batteries au lithium-ion, elle permettra à ce véhicule de se déplacer sans rien émettre d'autre qu'un peu de vapeur d'eau dans l'atmosphère.

Le plus... américain

Aucun doute là-dessus: c'est le Ford F-150. Plus qu'un pick-up, c'est un mythe, «le» modèle le plus vendu depuis des décennies.

Face à la concurrence, il a dû se mettre au goût du jour. Mais sans trop abandonner sa silhouette familière.

Ford a donc retouché le châssis, glissé du luxe dans l'habitacle et imaginé toutes sortes de boîtes de rangement sur le pont arrière. De quoi continuer à partir, joyeux, à la conquête de l'Ouest...

Source : Le Matin

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