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Recueil de contes de Noël


Littleboy

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Membre, Que du bonheur, moi j'vous dis ! , 37ans Posté(e)
Littleboy Membre 1 533 messages
37ans‚ Que du bonheur, moi j'vous dis ! ,
Posté(e)

La tournée commence mal

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Tout allait bien. Pas d'embrouille dans les livraisons, pas de retard sur l'horaire, du moins pas encore en ce début de nuit de Noël ; parking possible sans péter les plombs... Le Père Noël avait le sourire sous son nez rougi par le froid et le vent.

Oh bien sûr, il y avait les habituelles chamailleries de l'équipage ! "Ces deux rennes, alors !" Mais c'était sans importance tant que le travail était fait et que les enfants, endormis dans cette nuit magique, respiraient l'espoir au creux de leurs rêves éblouissants.

Le Père Noël souriait dans sa barbe blanche, près du lit d'une petite fille dont les 5 ans étaient embarqués dans un sommeil de plomb. Elle avait commandé, et c'était bien souligné dans sa lettre, le gentil dragon du film d'heroïc-fantasy qui venait de sortir pour les fêtes. Un dragon dont les compétences vraiment peu agressives avaient valu un "bof" dédaigneux de la part de Jeune Renne. "Rajoute-lui au moins des griffes extensibles !" avait-il dit au Père Noël. "Il va finir par me faire douter de moi, ce petit et ses goûts manga" pensait le bon vieillard en fouillant dans sa hotte pour trouver le dragon. "Il ne peut pourtant pas me reprocher de ne pas évoluer, avec tout ce que je transporte dans mon traîneau ! éa vole, ça s'éjecte, ça explose, ça tire, ça saute, ça ressuscite... Mais où je l'ai fichu ce dragon à la fin !... Je l'ai oublié dans le traîneau... C'est bon, j'y retourne !"

Le Père y Noël trouva, bien sûr, ses deux rennes en pleine zizanie, mais il préféra prendre l'air de celui qui n'a rien vu et plongea la tête dans les sacs de jouets.

C'est à ce moment que deux secousses ébranlèrent le traîneau.

― Par ma hotte ! Qu'est-ce que c'est ?

― C'est pas moi, j'ai rien fait ! s'empressa de répondre Jeune Renne.

Les deux mêmes secousses recommencèrent. Le Père Noël se retourna : un motard de la police vérifiait le traîneau en appuyant dessus à deux mains.

― Les suspensions sont un peu usées... M'a l'air bien vieux ce véhicule, non !

― Ah ça ! Pour être vieux... répondit le Père Noël conciliant. Quoique tout est relatif....

― De quelle année ?

― Vous dites ?

― De quelle année ?

― Oh mon jeune ami, vous n'étiez pas encore né ! J'en suis déjà à la version 3, c'est pourquoi je l'appelle le T3 !

― Je vois...

Le policier tourna autour de T3 comme un inquisiteur tourne autour du présumé coupable.

― éa fait bien du poids toute cette marchandise... éa serait pas en excès de charge par hasard !

― En excès ! Mais qu'est-ce que vous me chantez là ! Depuis le temps que je distribue des jouets, vous pensez bien que j'ai de l'expérience, non ! D'ailleurs entre parenthèse, malgré son ancienneté, ce modèle ne date quand même pas de l'Homme de Cro-Magnon !... Alors croyez-moi, tout va bien !

Le policier écoutait en hochant moqueusement la tête, mais rien ne pouvait plus arrêter le Père Noël, trop scandalisé.

― ... Et les patins sont en fibre de verre ! Souples et résistants ! Et ils répondent bien aux freinage des rennes, vous savez !

― Mmh-mmh... Et combien de km au compteur ?

― Quand vous saurez jeune homme que chaque année je fais une fois le tour de la Terre, vous aurez une idée de ses performances !

― Veuillez me montrer le certificat de contrôle technique s'il vous plait.

― Je vous demande pardon ? s'exclama Père Noël ahuri.

― Le contrôle technique... Il a bien été fait, non ?

Trente secondes plus tard, le T3 et son équipage fendaient l'air de la nuit la plus féerique de l'année. Il venait de s'envoler au nez et à la barbe du policier qui ne saura jamais comment et pourquoi un vieux bonhomme un peu délirant, tout habillé en rouge, dans un drôle d'engin garé derrière deux drôles d'animaux, avait disparu de sa vue¿ "Ni plus, ni moins !" comme il disait à ceux qui voulaient bien l'écouter.

Il finit par conclure une fois pour toutes que le grand froid et la fatigue de sa nuit de travail n'étaient pas étrangers à ce qu'il avait vu. Et il n'en parla plus jamais.

Les Origines du Père Noel

C'est Saint Nicolas qui a inspiré le Père Noël.

On retrouve dans la représentation du Père Noël tout ce qui faisait la symbolique du personnage de Saint Nicolas :

la longue barbe blanche, la mitre qui est devenu un bonnet de fourrure, le grand manteau rouge. Il voyage dans un traîneau tiré par des rênes, Saint Nicoals voyageait sur le dos d'un âne. Pour cette raison, dans certaines régions de France, les enfants déposent sous le sapin de Noël, un verre de vin pour le Père Noël et une carotte pour son âne.

Saint Nicolas a été importé aux Etats-Unis au XVIIe siècle par les immigrés allemands ou hollandais où il aurait pris une l'ampleur commerciale que nous connaissons actuellement, subit des transformations vestimentaires et culturelles pour se transformer en un Père Noël plus convivial et serait ensuite revenu en Europe.

Pour les américains, Saint Nicolas est Sinter Klaas qui devint Santa Claus.

En 1821 : un pasteur américain, Clément Clarke Moore écrivit un conte de NOéL pour ses enfants dans lequel un personnage sympathique apparaît, le Père Noël, dans son traîneau tiré par huit rennes.

Il le fit dodu, jovial et souriant. Il remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d'orge et le débarrassa du Père Fouettard. L'âne fut remplacé par 8 rennes fringuants.

Mais c'est à la presse américaine que revient le mérite d'avoir réuni en un seul et même être les diverses personnifications dispensatrices de cadeaux.

1823 : L'événement qui contribua certainement le plus à l'unification de ces personnages fut sans aucun doute la publication du fameux poème de Clement Clarke Moore. Intitulé "A Visit From St. Nicholas", ce poème fut publié pour la première fois dans le journal Sentinel, de New York, le 23 décembre 1823. Repris les années suivantes par plusieurs grands quotidiens américains, ce récit fut ensuite traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.

En 1860, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste au journal new-yorkais Harper's Illustrated Weekly, revêt Santa-Claus d'un costume rouge, garni de fourrure blanche et rehaussé d'un large ceinturon de cuir.

En 1885, Nast établissait la résidence officielle du père Noël au pôle Nord au moyen d'un dessin illustrant deux enfants regardant, sur une carte de monde, le tracé de son parcours depuis le pôle Nord jusqu'aux états-Unis.

L'année suivante, l'écrivain américain George P. Webster reprenait cette idée et précisait que sa manufacture de jouets et "sa demeure, pendant les longs mois d'été, est cachée dans la glace et la neige du pôle Nord".

C'est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon Sundblom, le père Noël avait désormais une stature humaine (le rendant ainsi plus convaincant et nettement plus accessible), un ventre rebondissant, une figurine sympathique, un air jovial. La longue robe rouge a été remplacée par un pantalon et une tunique. Ceci est plus marqué aux Etats Unis, car en France, le père Noël a conservé une longue robe rouge.

Coca Cola souhaitait ainsi inciter les consommateurs à boire du Coca Cola en plein hiver.

Ainsi, pendant près de 35 ans, Coca-Cola diffusa ce portrait du père Noël dans la presse écrite et, ensuite, à la télévision partout dans le monde.

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Membre, Que du bonheur, moi j'vous dis ! , 37ans Posté(e)
Littleboy Membre 1 533 messages
37ans‚ Que du bonheur, moi j'vous dis ! ,
Posté(e)

En Franche-Comté, on raconte qu'une roche pyramidale, qui domine la crête d'une montagne, tourne trois fois sur elle-même pendant la-Messe de minuit, quand le prêtre lit la généalogie du Sauveur. En cette même, nuit, les sables des grèves, les rocs des collines, les profondeurs des vallées s'entrouvrent et tous les trésors enfouis dans les entrailles de la' terre apparaissent à la clarté des étoiles.

Dans cette même contrée existe la légende de la pierre qui vire. C'est une pierre pointue dressée en équilibre sur un rocher, entre les villages de Scey-en-Varais et de Cler, et qui, dit-on, fait un tour complet sur elle-même au coup de minuit, à Noël (L'abbé V..., du diocèse de Besançon).

Dans les Vosges, la pierre tournerose, bloc élevé qui existait près de Remiremont, se mettait elle-même en mouvement quand les cloches de Remiremont, de Saint-Nabord et de Saint-Etienne (deux paroisses voisines de Remiremont) appelaient les fidèles à la Messe de minuit (Richard, Traditions populaires).

C'est surtout au pays de Caux (Seine-Inférieure) qu'existe la légende des pierres tournantes. Ces pierres faisaient autrefois trois tours sur elles-mêmes pendant la Messe de minuit, et les monstres qui étaient censés y habiter exécutaient autour d'elles des danses folle3 qu'il eût été dangereux de troubler. Citons la chaise de Gargantua à Duclair, la pierre Gante à Tancarville, la pierre du Diable à Griquetot-sur-Ouville.

A Minières, dans le Cotentin (Manche), au carrefour des Mariettes, se trouve un bloc de pierre pesant mille kilos, qui, dit-on, saute trois fois, le jour de Noël, à minuit.

On croit encore, au pays de Caux, que les cloches perdues sonnent pendant la Messe de minuit.

Certains affirment avoir entendu l'ancienne cloche de l'église des moines d'Ouville-l'Abbaye, qui passe pour être enfouie dans le " Bosc-aux-Moines ", à Boudeville.

Légendes de Bretagne :

Nombreuses autant qu'énormes sont les pierres qui se déplacent pendant la Messe de minuit, pour aller boire, comme des moutons altérés, aux rivières et aux ruisseaux.

Un mégalithe, près de Jugon (Côtes-du-Nord), se rend à la rivière de l'Arguenon. Dans le bois de Couardes, un bloc de granit, haut de trois mètres, descend pour aller boire au ruisseau voisin et remonte à sa place de lui-même.

Il y a, au sommet du mont Beleux, un menhir qui se laisse enlever par un merle et qui met à découvert un trésor.

Il faut entendre surtout, telle qu'elle nous est contée par Emile Souvestre, la jolie légende des pierres de Plouhinec qui vont boire à la rivière d'Intel (Emile Souvestre, Le Foyer Breton, tome II. p. 181).

La plus célèbre était jadis la grosse pierre de Saint-Mirel, dont Gargantua se servit pour aiguiser sa faux, et qu'il piqua, après la fauchaison, comme on la retrouve encore aujourd'hui.

Elle cachait un trésor qui tenta un paysan des alentours.

Ce paysan était si avare qu'il n'eût pas trouvé son pareil : le liard du pauvre, la pièce d'or du riche, il prenait tout ; il se serait payé, s'il eût fallu, avec la chair des débiteurs.

Quand il sut qu'à la Noël les roches allaient se désaltérer dans les ruisseaux, en laissant à découvert des richesses enfouies par les anciens, il songea, pendant toute la journée, à s'en emparer.

Pour pouvoir prendre le trésor, il fallait cueillir, durant les douze coups de minuit, le rameau d'or qui brillait à cette heure seulement dans les bois de coudriers et qui égalait en puissance la baguette des plus grandes fées. Lors, ayant cueilli le rameau, il se précipita de toute sa force vers le plateau où le rocher de Gargantua profilait sa masse sombre, et, lorsque minuit eut sonné, il écarquilla les yeux.

Lourdement le bloc de pierre se mettait en marche, s'élevant au-dessus de la terre, bondissant comme un nomme ivre à travers la lande déserte, avec des secousses brusques qui faisaient sonner au loin le terrain de la vallée.

Jusqu'à ce moment la branche magique éclairait l'endroit que la pierre venait de quitter. Un vaste trou s'ouvrait, tout rempli de pièces d'or.

Ce fut un éblouissement pour l'avare, qui sauta au milieu du trésor et se mit en devoir de remplir le sac qu'il avait apporté. Une fois le sac bien chargé, il entassa ses pièces d'or dans ses poches, dans ses vêtements, jusque dans sa chemise. Dans son ardeur, il oubliait la pierre qui allait venir reprendre sa place. Déjà les cloches ne sonnaient plus. Tout à coup le silence de la nuit fut troublé par les coups saccadés du roc qui gravissait la colline et qui semblait frapper la terre avec plus de force, comme s'il était devenu plus lourd après avoir bu à la rivière. L'avare ramassait toujours ses pièces d'or. Il n'entendit pas le fracas que fit la pierre quand elle s'élança d'un bond vers son trou, droite comme si elle ne l'avait pas quitté.

Le pauvre homme fut broyé sous cette masse énorme, et de son sang il arrosa le trésor de Saint-Mirel (Lectures pour Tous, déc. 1903, p. 190.).

Il existe, en France surtout, une croyance populaire dont les formes varient suivant les différentes contrées : c'est la conversation des animaux entre eux pendant la Messe de minuit et surtout pendant la lecture ou le chant de la Généalogie.

C'est sans doute une réminiscence de la représentation de l'ancien " Mystère de la Nativité ", pendant laquelle on faisait parler les animaux.

Cette croyance si répandue, avec de nombreuses variantes, peut se résumer ainsi : un paysan, probablement ivre, ayant omis d'offrir à son bétail le réveillon traditionnel, entend ce dialogue entre les deux grands b¿ufs de son étable :

Premier b¿uf : " Que ferons-nous demain, compère"?

Second b¿uf : " Porterons notre maître en terre... "

Le maître, furieux, en entendant cette prédiction, saisit une fourche pour frapper le prophète de malheur ; mais, dans sa précipitation, il se blesse maladroitement lui-même à la tête... et le lendemain les b¿ufs le portent en terre.

Tel est le thème développé différemment suivant les provinces.

Dans les Vosges, à la Bresse, canton de Saulxures-sur-Moselotte, on a soin de donner abondamment à manger aux animaux avant d'aller à la Messe de minuit. A Comimont, au Val-d'Ajol, on croit encore que les animaux se lèvent et conversent ensemble pendant la Messe de minuit. On raconte à ce sujet qu'un habitant de Cornimont, jouissant de la réputation d'esprit fort, voulut s'assurer de ce fait surnaturel. 11 alla se coucher dans un coin obscur de l'écurie située derrière sa maison.

A l'heure de minuit, il vit un de ses b¿ufs se réveiller, puis se lever pesamment et demander, en bâillant, à son compagnon de fatigue, ce qu'ils feraient tous deux le lendemain. Celui-ci lui répondit qu'ils conduiraient leur maître au cimetière. La chose ne manqua pas d'arriver, dit la tradition : notre esprit fort fut saisi d'une telle frayeur qu'il en tomba raide mort sur place. Ainsi, sans doute, le racontèrent les b¿ufs.

On assure aussi qu'une semblable aventure arriva à une femme de Raon-aux-Bois, canton de Remiremont. Poussée par la curiosité, elle alla visiter ses étables pendant la Messe de minuit. Elle apprit également de ses b¿ufs qu'ils ne tarderaient pas à la conduire en terre (Traditions populaires, par Richard. Remiremont, 4818). La nuit de Noël est célèbre par une vieille légende que les paysans landais racontent avec terreur, pendant les veillées d'hiver.

Ils prétendent que le jour de Noël, vers minuit, l'âne et le b¿uf se mettent à parler entre eux. Ils causent du temps où l'Enfant-Jésus n'avait pour se réchauffer que leur haleine. Ce don miraculeux de la parole est le cadeau envoyé tous les ans par le Ciel à ces deux animaux, en souvenir des bons offices rendus à l'Enfant-Jésus dans l'étable de Bethléem. Mais malheur à celui qui tente de surprendre leur mystérieuse conversation.

Sa témérité est punie d'une manière terrible : il tombe mort à l'instant même (Le Petit Landais, 25 décembre 1902).

Un bon paysan de Gaillères l'éprouva à ses dépens. Pour se convaincre de la vérité du fait, il vint écouter à l'étable, et voilà qu'à minuit juste, le b¿uf dit à son voisin :

" Hoù Bouêt ? - Hoù Bortin.

- Que haram-nous, douman matin ?

- Que pourteram lou boue ou clôt. E lou boue que mouri sou cop " (Sorcières et loups-garous dans les Landes, p. 39).

Voici comment Laisnel de Lasalle a gracieusement brodé cette légende : la scène se passe en Berry (Croyances et légendes, tom. I, p. 17).

" On assure qu'au moment où le prêtre élève l'hostie pendant la Messe de minuit, toutes les aumailles (bêtes à cornes) de la paroisse s'agenouillent et prient devant îa Crèche. On assure encore qu'après cette oraison toute mentale, s'il existe dans une étable deux b¿ufs qui sont frères, il leur arrive infailliblement de prendre la parole.

" On raconte qu'un boiron (On appelle boiron le jeune g-areon qui touche on aiguillonne les b¿ufs pendant le labourage. - On dit aussi boyer pour bouvier - en italien, boaro) qui, dans ce moment solennel, se trouvait couché près de ses b¿ufs, entendit le dialogue suivant :

" - Que ferons-nous demain ? demanda tout à coup le plus jeune du troupeau.

" - Nous porterons notre maître en terre, répondit d'une voix lugubre un vieux b¿uf à la robe noire, et tu ne ferais pas mal, François, continua l'honnête animal en arrêtant ses grands yeux sur le boiron qui ne dormait pas, tu ne ferais pas mal d'aller l'en prévenir, afin qu'il s'occupe des affaires de son salut.

" Le boiron, moins surpris d'entendre parler ses bêtes qu'effrayé du sens de leurs paroles, quitte l'étable en toute hâte et se rend auprès du chef de la ferme pour lui faire part de la prédiction.

" Celui-ci se trouvait attablé avec trois ou quatre francs garnements de son voisinage et, sous prétexte de faire le réveillon, présidait à une monstrueuse orgie, tandis que la cosse de Nau (bûche de Noël) flamboyait dans l'âtre et que sa femme et ses enfants étaient encore à l'église.

" Le fermier fut frappé de l'air effaré de François à. son arrivée dans la salle.

- Eh bien? Qu'y a-t-il? lui demanda-t-il brusquement.

" - Il y a que les b¿ufs ont parlé, répondit le boiron consterné.

" - Et qu'ont-ils chanté ? reprit le maître.

" - Ils ont chanté qu'ils vous porteraient demain en terre ; c'est le vieux Noiraud qui l'a dit, et il m'a même envoyé vous en avertir, afin que vous ayez le temps de vous mettre en état de grâce.

" - Le vieux Noiraud en a menti, et je vais lui donner une correction, s'écria le fermier, le visage empourpré par le vin et la colère.

Et, sautant sur une fourche de fer, il s'élance hors de la maison et se dirige vers les étables. Mais il est à peine arrivé au milieu de la cour qu'on le voit chanceler, étendre les bras et tomber à la renverse.

" Etait-ce l'effet de l'ivresse, de la colère ou de la frayeur ?

" Nul ne le sait.

" Toujours est-il que ses amis, accourus pour le secourir, ne relevèrent qu'un cadavre et que la prédiction du vieux Noiraud se trouva accomplie.

" Depuis cette aventure, que l'on dit fort ancienne, les b¿ufs ont toujours continué à prendre, une fois l'an, la parole ; mais personne n'a plus cherché à surprendre le secret de leur conversation. "

" A Romorantin, nous écrit un de nos correspondants, lorsque j'étais enfant, on me recommandait de me trouver à la Crèche, le jour de Noël, à minuit sonnant; c'était, me disait-on, l'heure où le b¿uf et l'âne empruntaient la voix humaine pour saluer le Christ naissant. "

Dans le Colentin, où la foi est naïve, on est persuadé que toute la création adore le petit Jésus, à Noël. A l'heure de minuit, dit-on, tous les animaux de ferme s'agenouillent, et tel curieux qui voudrait alors pénétrer dans l'étable, uniquement pour s'assurer du fait, serait immédiatement puni de sa témérité (Ces détails nous ont été donnés par un habitant de Millieres, Manche).

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Membre+, Noyé dans un océan de couleurs, 38ans Posté(e)
_Fred Membre+ 15 765 messages
38ans‚ Noyé dans un océan de couleurs,
Posté(e)

+1

très intéressant :snif:

merci.

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Membre, Que du bonheur, moi j'vous dis ! , 37ans Posté(e)
Littleboy Membre 1 533 messages
37ans‚ Que du bonheur, moi j'vous dis ! ,
Posté(e)

Mais de rien, ça me fait plaisir ! :snif:

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