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cadeau d'un poème que vous aimez


chirona

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Je vous propose, amis de la poésie, d'offrir aux forumeurs un poème que vous aimez tout particulièrement. Je pourrais en mettre des dizaines et la plupart de Baudelaire car j'adore Les fleurs du mal. Je vous offre donc "les aveugles" (extrait du recueil cité plus haut) et je vous en souhaite bonne lecture.

XCII. ¿ Les aveugles

Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux !Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ;Terribles, singuliers comme les somnambules ;Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,Comme s'ils regardaient au loin, restent levésAu ciel ; on ne les voit jamais vers les pavésPencher rêveusement leur tête appesantie.Ils traversent ainsi le noir illimité,Ce frère du silence éternel. O cité !Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,Vois ! je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?

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Membre, 39ans Posté(e)
grododo Membre 2 344 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)

c'est tres beau!

desolee je n'en ai pas en stock etant donne que la poesie n'est pas mon genre litteraire favori mais je tenais a t'encourager!! :o

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Membre, Fant'homme mot-coeur, 44ans Posté(e)
Ghostrider Membre 8 642 messages
44ans‚ Fant'homme mot-coeur,
Posté(e)

Belle initiative chirona :o

J'offre à une demoiselle qui se reconnaitra pitêtre ce tout pitit poeme de Lermontov, poete russe que j'aime lire... j'en ai d'autres en stock hein :o

Si j'en crois mon espérance.

Non, si j'en crois mon espérance,

J'attends un meilleur avenir.

Je serai malgré la distance

Près de vous par le souvenir.

Errant sur un autre rivage,

De loin je vous suivrai,

Et sur vous si grondait l'orage,

Rappelez-moi, je reviendrai

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Merci pour ton petit message Grododo31.

Je continue sur ma lancée et je vous propose un autre poème de Baudelaire tout aussi beau que "les aveugles" et extrait des fleurs du mal.

LXXXV - L'Horloge

Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,

Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi!

Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible;

Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon

Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;

Chaque instant te dévore un morceau du délice

A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde

Chuchote: Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix

D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois,

Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor!

(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)

Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide

Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi.

Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi!

Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,

Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,

Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),

Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard!"

Charles Baudelaire

Merci pour ta contribution, Ghostrider, je ne connaissais par Lermontov et je trouve son poème très beau.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Je suis vraiment déçue de constater qu'il y a peu d'amateurs de poésie sur ce forum. J'essaie de ne pas me désespérer et d'alimenter ce topic. Je vous propose un poème de Ronsard que j'ai adoré quand je l'ai découvert au collège. Ce poème est là pour dire qu'il faut profiter du moment présent car la jeunesse et la beauté ne durent qu'un temps.

Mignonne, allons voir si la rose

A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose

Qui ce matin avoit desclose

Sa robe de pourpre au Soleil,

A point perdu ceste vesprée

Les plis de sa robe pourprée,

Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,

Mignonne, elle a dessus la place

Las ! las ses beautez laissé cheoir !

é vrayment marastre Nature,

Puis qu'une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,

Tandis que vostre âge fleuronne

En sa plus verte nouveauté,

Cueillez, cueillez vostre jeunesse :

Comme à ceste fleur la vieillesse

Fera ternir vostre beauté.

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Membre, Fant'homme mot-coeur, 44ans Posté(e)
Ghostrider Membre 8 642 messages
44ans‚ Fant'homme mot-coeur,
Posté(e)

Un nouveau de Lermontov... pour la même personne :o

L'ATTENTE

Je l'attends dans la plaine sombre;

Au loin je vois blanchir une ombre,

Une ombre qui vient doucement...

Eh non! - trompeuse espérance-

C'est un vieux saule qui balance

Son tronc desséché et luisanté

Je me penche et longtemps j'écoute:

Je crois entendre sur la route

Le son qu'un pas léger produit...

Non, ce n'est rien! C'est dans la mousse

Le bruit d'une feuille que pousse

Le vent parfumé de la nuit.

Rempli d'une amère tristesse,

Je me couche dans l'herbe épaisse

Et m'endors d'un sommeil profond...

Tout à coup, tremblant, je m'éveille:

Sa voix me parlait à l'oreille,

Sa bouche me baisait au front.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Voici un poème de Verlaine, poète que j'aime également beaucoup et que je trouve magnifique.

<H1 align=center>Mon rêve familier</H1>

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,

Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent

Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.

Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,

Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

je continue avec ce magnifique poème de Rimbaud dédié à Ophélie, l'héroïne malheureuse de Hamlet. Il est extrait du recueil Une Saison en Enfer.

Ophélie (écrit par Arthur Rimbaud)

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Flotte trés lentement, couchée en ses longs voiles...

-- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;

Voici plus de mille ans que sa douce folie

Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle

Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;

Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile:

-- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

ô pale Ophélia! belle comme la neige!

Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!

-- C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège

T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,

A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits;

Que ton coeur écoutait le chant de la nature

Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,

Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux;

C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,

Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux!

Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre folle!

Tu te fondais à lui comme une neige au feu:

Tes grandes visions étranglaient ta parole

-- Et l'infini terrible effara ton oeil bleu ! -- Et le poète dit qu'aux rayons des étoiles

Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,

Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,

La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

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VIP, Breizh addict , 44ans Posté(e)
Violette VIP 8 748 messages
44ans‚ Breizh addict ,
Posté(e)

Poème tiré du film "4 mariages et un enterrement"

de Wystan Hugh Auden (1907-1973)

>> Version anglaise : Stop all the clocks, cut off the telephone,

Prevent the dog from barking with a juicy bone,

Silence the pianos and with muffled drum

Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead

Scribbling on the sky the message He Is Dead,

Put crepe bows round the white necks of the public doves,

Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,

My working week and my Sunday rest,

My noon, my midnight, my talk, my song ;

I thought that love would last for ever : I was wrong.

The stars are not wanted now : put out every one ;

Pack up the moon and dismantle the sun ;

Pour away the ocean and sweep up the wood.

For nothing now can ever come to any good.

>> version Francaise : Arretez les pendules, coupez le téléphone

Empechez le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne ;

Faire taire les pianos et sans roulement de tambour,

sortir le cercueil avant la fin du jour

Que les avions qui hurlent au dehors,

Dessinent dans le ciel ces trois mots :Il est mort

Nouez des voils noirs aux colonnes des édifices

Gantez de noir les mains des agents de police

Il etait mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest

Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste

Mon midi, mon minuit ; ma parole, ma chanson

Je croyais que l'amour jamais ne finirait, j'avais tort

Que les etoiles se retirent,qu'on les balaye

Demontez la lune, et le soleil

Videz l'océan, arrachez la foret

Car rien de bon ne peut advenir desormais

Je prefere la version Anglaise :o

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Merci beaucoup Violette pour ton poème que je connaissais et que je trouve vraiment magnifique :o:o :D . En fait, je l'avais étudié à la fac mais je n'avais jamais réussi à mettre la main dessus par la suite car je ne me souvenais plus de l'auteur.

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Membre, Fant'homme mot-coeur, 44ans Posté(e)
Ghostrider Membre 8 642 messages
44ans‚ Fant'homme mot-coeur,
Posté(e)

A qui le veux, j'offre ce poème de Pierre de Ronsard... Carpe Diem :o

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,

Assise auprès du feu, dévidant et filant,

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :

Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,

Déjà sous le labeur à demi sommeillant,

Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,

Bénissant votre nom de louanges immortelle.

Je serai sous la terre et, fantôme sans os,

Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;

Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.

Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain ;

Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

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VIP, Breizh addict , 44ans Posté(e)
Violette VIP 8 748 messages
44ans‚ Breizh addict ,
Posté(e)
Merci beaucoup Violette pour ton poème que je connaissais et que je trouve vraiment magnifique :o:o :D . En fait, je l'avais étudié à la fac mais je n'avais jamais réussi à mettre la main dessus par la suite car je ne me souvenais plus de l'auteur.

ben voilà, maintenant tu l'as retrouvé :o

@Ghost : tres joli aussi le tien ;)

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Voici le poème du jour, toujours de Baudelaire, et toujours extrait des Fleurs du mal. ce sonnet est un hymne à la rencontre qui est le fruit du hasard. Je l'adore et je suis sûre que l'on a tous vécu cette rencontre au moins une fois dans notre vie.

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,

Une femme passa, d'une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.

Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté

Dont le regard m'a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !

Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

é toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Un merci très chaleureux aux amoureux de la poésie qui apportent leur petite contribution à ce topic :o . L'idéal serait qu'il y ait au moins un nouveau poème par jour. Cela ne me dérange pas du tout d'en poster un quotidiennement, mais je trouverais cela tellement plus enrichissant si chacun pouvait apporter sa petite contribution. J'espère que cet appel sera entendu. ;)

A qui le veux, j'offre ce poème de Pierre de Ronsard... Carpe Diem :D

Merci beaucoup Ghostrider pour ce merveilleux poème et je l'accepte avec plaisir car tu as dû remarquer que j'aime bien Ronsard. :o

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Membre, 43ans Posté(e)
marylia Membre 44 632 messages
Baby Forumeur‚ 43ans‚
Posté(e)

Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

c'est le seule que je connaisse :o

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Très jolie contribution, un grand merci à Marylia :o . Il ne faut cependant pas oublier de citer l'auteur. Si mes souvenirs sont exacts, il s'agit de Victor Hugo.

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Membre, Fant'homme mot-coeur, 44ans Posté(e)
Ghostrider Membre 8 642 messages
44ans‚ Fant'homme mot-coeur,
Posté(e)

Comme ce topic ressemble de plus en plus à mon film préféré, je me permets de déclarer reconsitué le cercle des poètes disparus de ForumFr :o

Je m'en allais dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément et sucer toute la moelle de la vie ! Mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu.

é CAPITAINE ! MON CAPITAINE !

é Capitaine ! mon Capitaine ! Notre formidable voyage s'achève,

Le bateau a surmonté toutes les tempêtes, nous avons atteint notre but

Le port est proche, j'entends les cloches et le peuple qui se réjouit

Tandis que des yeux, je suis le sillage du fier et terrible vaisseau,

Mais ô Coeur ! Coeur ! Coeur !

é ce sang qui s'écoule, rougissant le pont,

Où mon Capitaine gît,

Froid et sans vie.

é Capitaine ! mon Capitaine ! Levez-vous et écoutez les cloches ;

Levez-vous - pour vous l'on a hissé les couleurs - pour vous le clairon sonne,

Pour vous bouquets et couronnes de fleurs volent - pour vous les foules envahissent la côte,

Pour vous ces clameurs, ces vagues humaines et ces visages si impatients de vous accueillir ;

Ici Capitaine ! Cher Père !

Ce bras posé sous votre tête !

C'est un rêve de vous voir, gisant sur ce pont

Froid et sans vie.

Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et sereines,

Mon Père ne sent pas mon bras, il n'a ni pouls ni désir,

Le navire est ancré, sain et sauf, son périple terminé,

De ce formidable voyage, le victorieux vaisseau revient, sa tâche achevée ;

Réjouis-toi ô côte et sonnez ô cloches !

Mais moi, d'un pas triste,

J'arpente le pont où mon Capitaine gît,

Froid et sans vie.

Walt Whitman (en hommage à Abraham LINCOLN)

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Membre, Artisan écriveur , 56ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
56ans‚ Artisan écriveur ,
Posté(e)

Prévert, de mémoire:

Une fille nue nage dans la mer,

Un homme barbu marche sur l'eau.

Où est la merveille des merveilles ?

Le miracle annoncé plus haut...

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Membre, 62ans Posté(e)
RIPPERDUCK Membre 2 846 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

Enfant! Si j'étais roi, je donnerais l'empire,

Et mon char, et mon sceptre, et mon peuples à genoux,

Et ma couronne d'or, et mes bains de porphyre,

Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire,

Pour un regard de vous!

Si j'étais dieu, la terre et l'air avec les ondes,

Les anges, les démons courbés devant ma loi,

Et le profond chaos aux entrailles fécondes,

L'éternité, l'espace, et les cieux, et les mondes,

pour un baiser de toi!

Victor Hugo 8 mai 1829 poéme à Adéle Hugo

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Membre, 62ans Posté(e)
RIPPERDUCK Membre 2 846 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

Pour elle

:o :o :D

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines

Et j'ai vu désormais le monde à ta façon

J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines

Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines

Comme au passant qui chante on reprend sa chanson

J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne

Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu

Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne

Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne

Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux

Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes

N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue

Une corde brisée aux doigts du guitariste

Et pourtant je vous dis que le bonheur existe

Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.

Terre, terre, voici ses rades inconnues.

LOUIS ARAGON

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Membre, 39ans Posté(e)
purple_d Membre 345 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)

voici une veritable merveille a tout ceux qui s'y reconnaitront...

SI...

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te remettre à rebâtir,

Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,

Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère

sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser sans n'être qu'un penseur;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage

Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tout jamais tes esclaves soumis

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un homme, mon fils

R. Kipling

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