Les chats dorés Dimanche 07 Décembre - 16:19 Les chats dorés constituent deux genres de félins qui se répartissent sur deux continents : le genre Catopuma auquel appartiennent le chat doré de Bornéo ou chat bai (Catopuma badia) et le chat de Temminck ou chat doré d'Asie (Catopuma temminckii), tous deux vivant en Asie tropicale ; et le genre Profelis dont le seul constituant est le chat doré d'Afrique (Profelis aurata).

Le chat de Temminck ou chat doré d'Asie

Le chat doré d'Asie porte le nom du naturaliste hollandais Coenraad Jacob Temminck qui l'a découvert, ainsi que le chat doré africain.

Le chat de Temminck est de taille moyenne. Il mesure environ 55 centimètres au garrot ; son corps fait entre 73 à 105 centimètres et sa queue environ 50, pour un poids allant de 12 à 15 kilogrammes. Son pelage uniforme varie de doré à brun. Cela dit, on rencontre souvent des individus noirs et même tachetés ou rayés à certains endroits. Sa tête est rayée de blanc et de noir. Son ventre est marqué d'une large tache blanche. Ses yeux sont souvent ambre ou vert pâle.

Le chat doré d'Asie chasse au sol, souvent à deux. Il est cependant capable de grimper aux arbres si cela s'avère nécessaire. Il chasse les petits ongulés, les chèvres, les moutons, les lièvres, les lézards et les oiseaux. En captivité, on les a vu plumer les oiseaux qu'ils avaient tués avant de les manger.

Le chat de Temminck atteint la maturité sexuelle entre 18 et 24 mois. La femelle donne naissance à une portée d'un ou deux petits après environ 80 jours de gestation, et ce dans un arbre creux, un trou entre les rochers ou tout autre endroit abrité. On ne sait quasiment rien sur les habitudes du chat doré d'Asie à l'état sauvage mais, en captivité, le mâle participe à l'éducation des petits.

La vie sociale de ce chat est très mal connue. On a dit qu'il était un animal nocturne mais de nouvelles observations, notamment dans la réserve de Kerenci, montrent qu'il se déplace et chasse aussi le jour. Les quelques spécimens capturés se sont montrés étonnamment affectueux.

Le chat doré d'Asie vit principalement en forêt tropicale. On le retrouve cependant dans les plaines et dans les endroits rocailleux, jusqu'à 3 000 mètres d'altitude. Il habite toute l'Asie du Sud-Est : l'Inde, le Népal, le Tibet, le Bangladesh, la Chine, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, la Malaisie et Sumatra.

Il est classé comme vulnérable par l'IUCN, étant victime de la déforestation qui détruit son habitat naturel. Il est également chassé pour sa fourrure et ses os. Avoir sur soi un ou plusieurs poils de chat doré ou manger de sa viande protègerait effectivement des tigres selon les croyances asiatiques. Il arrive que l'on brûle un de ces félins entier avec sa fourrure pour protéger tout le village. Les os sont ensuite récupérés afin de servir à la composition de remèdes magiques.

Le chat doré de Bornéo ou chat bai

Le chat bai vit uniquement dans les jungles de l'île indonésienne de Bornéo, où il est menacé. Extrêmement mal connu, il n'a été observé que 7 fois en 150 ans dans la nature. Un jeune mâle a été capturé en 2006. Pendant très longtemps, seule une dizaine de fourrures attestaient de l'existence de ce chat, qui a été pris pour la première fois en photo en 1998.

Ressemblant fortement au chat de Temminck, le chat doré de Bornéo a une fourrure roussâtre à brun. Certains individus sont cependant gris ardoisé. Sa robe est très peu tachetée. Le ventre est plus clair, de couleur brun doré, et aussi légèrement tacheté. Une rayure claire, blanc jaunâtre, s'étendant de l'extrémité au milieu de la queue, plutôt longue, sur une dizaine de centimètres caractérise celle-ci. Une ligne droite part du côté externe de l'¿il et des rayures peu visibles traversent horizontalement les joues du chat bai, dont les marques à l'arrière du crâne forment la lettre M.

Le chat bai pèse 3 à 4 kilogrammes pour une taille (tête et corps) de 50 à 69 centimètres et une queue de 35 à 43 centimètres.

On sait peu de choses sur son comportement. Il est réputé féroce et vit probablement en solitaire.

Le chat doré de Bornéo se nourrit de petits mammifères tels que les rats et souris, mais aussi d'insectes, de singes et d'oiseaux. Il est probablement charognard à ses heures.

Le chat bai se trouve exclusivement sur l'île de Bornéo. Il a été aperçu autant dans les états malaisiens du Sarawak et de Sabah, sur la pointre nord et nord-ouest de l'île que dans le Kalimantan, plus au centre de l'île. Il n'a encore jamais été réellement étudié. On suppose toutefois qu'il vit dans les forêts denses et dans la brousse des régions calcaires rocheuses, jusqu'à 900 mètres d'altitude.

La taille de son territoire reste inconnue.

Le chat bai est considéré comme en danger par l'IUCN depuis 2002. La population sauvage est estimée à moins de 2 500 spécimens. Il n'a jamais été élevé en captivité. Comme le chat doré d'Asie, il souffre de la déforestation. Le trafic routier est également une des causes de sa mortalité, ainsi que la chasse pour sa fourrure.

Le chat bai a été photographié grâce à un piège photographique en 2003 dans le sanctuaire sauvage de Lanjak Entimau. C'est la photographie la plus récente que l'on ait prise de lui.

Le chat doré africain

Le chat doré africain a été découvert par le naturaliste Coenraad Jacob Temminck (1778-1858) au XVIIIe siècle. Il était autrefois surnommé "chat-pard".

Le chat doré africain a un pelage court et serré, brun-doré et souvent marqué de mouchetures sombres. Il mesure 65 à 100 centimètres environ pour un poids de 11 à 14 kilogrammes et une queue de 24 à 40 centimètres.

Il chasse principalement les oiseaux, les serpents et les rongeurs tels que les rats et souris ; mais aussi des petites antilopes, des signes, parfois même des moutons et des chèvres, voire des hylochères (famille du cochon).

La femelle donne naissance à une portée d'un à quatre petits - pesant chacun 180 à 240 grammes - après 75 jours de gestation. Ceux-ci atteindront leur maturité sexuelle vers 2 ans.

Le chat doré africain vit jusqu'à 20 ans.

Il vit dans les forêts tropicales de l'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale.

Il est considéré comme vulnérable par l'IUCN.