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mmm7

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  1. ...moi, depuis tout petit, j'étais en contact avec l'art, soit que mon milieu familial ait des oeuvres dans les habitations, soit que l'art soit valorisé, et j'ai eu en cadeau des livres sur l'art. C'était mystérieux de s'y plonger, et puis c'était la possibilité de voir des femmes nues, c'était érotique. Et puis j'ai trouvé que les histoires de l'art se répétaient les unes les autres, sans que je sache pourquoi tel peintre plutôt qu'un autre, car certaines oeuvres m'intéressaient, voire me plaisaient, d'autres; pas du tout, ou même m'effrayaient. Mon caractère me dirigeait vers l'art, du point de vue du beau comme sensation. Les représentations de l'enfer de Bosch me fascinaient, mais cela me semblait conduire nulle part, une fantaisie gratuite, mais très imaginative. J'ai été ébloui par la faculté de donner l'illusion du réel, le phénomène de ressemblance parfaite chez Ingres où même la nature de l'étoffe d'une robe, avec ses reflets, devient perceptible. (Il paraît que c'est le rendu de la carnation qui exige la plus grande virtuosité technique.) La jeune femme à la perle de Vermeer de Delft, est , sans doute , un sommet , car le peintre, avant la photographie, a saisi un instant ...la seconde d'après...tout est autre...être se sentant observé et qui se retourne en dévoilant sa manière de sentir la présence de la personne qui la regarde... Léonard a sans doute représenté la félicité d'attendre un enfant vivre l'amour sur terre: la Joconde ...c'est ce que je perçois dans ce visage qui n'a pas besoin d'exprimer ce qu'il vit et contient comme son ventre qui rayonnent de joie: c'est cela, pour moi, le sourire de la Joconde. La perspective d'une vie simple, heureuse, qui ne manque de rien. "Plénitude" . On n'a aucun mérite à aimer de telles oeuvres. Je ne peux confier tout ce qui m'a touché, parmi toutes les oeuvres représentées dans les livres ou visibles dans les musées. Cependant, comment ne pas confier l'importance pour moi, des paysagistes du 17, 18, 19ème, de Ruysdael à Turner . Ce moment si court de l'aventure de l'art où l'on va accorder à la nature non dénaturée qui disparaît sous les assauts de l'industrialisation, de devenir un motif non de la représenter, mais de la montrer, sa puissance, sa beauté.Auparavant, la nature servait de cadre au tableau, elle était au dernier plan ou symbolisée dans les illustrations religieuses. Elle n'est même plus un cadre pour montrer un prince, un noble, ou des scènes galantes; non ! Elle devient le sujet du tableau. Un nuage (Constable.) Le paysage comme état d'âme (Caspard David Friedrich), comme univers onirique, métaphysique disent, des commentateurs....correspondances entre monde terrestre et l'au-delà ? Mais la charrette de foin de Constable montre que sa méditation sur la lumière l'a conduit à inverser ciel et terre ou traiter la matière comme si elle n'était que lumière, en révélant que tout est lumière (ce que dit la physique de son époque et celle du début du 20ème siècle...à la fois onde et particule.) Constable nous restitue le monde à l'état de vibration. Si on se reporte à l'oeuvre du dernier Turner, Le réel semble devenir visible à la périphérie d'un centre éblouissant, par refroidissement de ce soleil où rien n'est discernable, univers incandescent comme chez Héraclite le philosophe présocratique. Quelques bâtiments , dans le lointain apparaissent dans la lagune de Venise, quelques gondoles, et la présence humaine est figurée par un rouge qui évoque bien plus le refroidissement du métal dans une forge que le sang. Révélation que nous sommes lumière, morceaux de soleil jetés dans l'espace, nous sommes plus près de ce nuage... déchirure dans le ciel, au couchant que chair. Ces peintres ont fait fondre la frontière entre vivant et matière...à l'épreuve du temps, tout se révèle être lumière. Il est logique que cela fût exploré par des peintres. L'évolution des idées en physique, les a, sans doute , influencés. La philosophie aussi, qui a mis le temps au centre de son sujet de réflexion. Ainsi, comme les fresques de Pompéi disparaissent sous les yeux des archéologues qui les découvrent, brûlées par la lumière...l'être humain s'est intéressé à la nature, juste au moment où il la perdait, il la dénaturait, sous l'effet de sa transformation par lui. On nous annonce 80% de la population mondiale urbaine, d'ici quelques années, une humanité arrachée à son milieu, détachée de son milieu, comme une expérience dans du formol. Est-ce que ces grands paysagistes ont trouvé un réconfort dans cette idée indienne des réincarnations à l'infini. L'être est devenir. "...tout se transforme " ? en peignant les effets lumineux, ces peintres avaient-ils conscience de faire voir et l'éphémère et l'essentiel ? Je n'ai pas consulté leurs notes, mais c'est mon hypothèse. A vérifier ! En tout cas, leur oeuvre m'a imposé cette description de leur apport qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, et peut-être n'est-elle que divagation, mais je suis heureux de vivre ainsi. Bon cheminement à tous.
  2. .... Ce n'est donc ni aux experts, ni aux spécialistes de dicter ce qui est ou non de l'art. Néanmoins, ce qui revêt un caractère universel et singulier parmi la multitude d'oeuvres produites depuis que l'homme montre qu'il est un être différent des autres animaux, ne saurait être confondu avec le: "oh ! ce tableau; je le mettrais bien au dessus du canapé, dans le salon; il irait très bien avec les tons de beige de la pièce !" L'art ne saurait être réduit à une fonction décorative et qui plus est si l'oeuvre en question procède d'une démarche artistique et non de la simple séduction que peut exercer une couleur, une forme ou une matière. Il ne faut bien sûr pas tomber, pour autant dans le: "c'est tellement moche; cela est assurément de l'art !". Malheureusement, notre époque contemporaine entre la pression industrielle dont le but est le profit et qui, sous couvert de "design" a la prétention d'annexer cette dimension humaine : "l'art" (qui, naguère, était la religion, le rapport à la mort, au temps) et la sortie du ressemblant, de l'art contemporain, par l'abstraction, qui a imposé la lecture de l'oeuvre (activité conceptuelle) au détriment du sensible; on comprend très bien que peu se figurent aujourd'hui, ce qu'est cette dimension propre à l'être humain: "l'art". En outre la spéculation financière sur les oeuvres condamne plutôt à suivre le jugement des experts dont les avis sont consultés par un grand nombre qui voient là une manière d'échapper à l'impôt, gagner de l'argent, sécuriser un patrimoine (cela marche quand il s'agit de Picasso), ou perdre de l'argent en jouant (mais pas au casino). Le marché de l'art confère au goût de personnes fortunées, plus d'importance qu'il ne le mérite (le temps fera son oeuvre ! les modes passent.) Qu'est-ce qui est le propre de l'être humain, parmi, la diversité des formes de vie connues ou existantes , sur le plan d'une production qui s'adresse à la sensibilité ? C'est justement de produire de l'inutile, qui devient pourtant , essentiel ! L'art en dit d'autant plus que le produit est inutile et précieux. Mettre en place le capitalisme, est , sans doute une oeuvre d'art qui en dit long sur l'être humain, notamment sur le plan pathologique, notre période, nous force à l'apercevoir. Bref ! rien ne nous interdit de poursuivre notre étonnement devant l'espèce humaine et ses oeuvres, sa puissance de création qui va plus vite que les autres formes existantes vivantes ou inertes dont la puissance est actuelle ou virtuelle.
  3. Il est clair qu'un artiste véritable ne créé pas pour les spécialistes, les experts, mais pour quiconque éprouve comme lui ou elle, de forts sentiments, et se trouve engagé dans une aventure spirituelle (pas nécessairement religieuse)au contact de l'oeuvre ou ce que l'artiste a essayé de garder d'un vécu , d'une rencontre. Ce sentiment, cette aventure ne se limiteront pas à une émotion passagère ordinaire; mais pourront transformer le témoin de l'oeuvre, au point qu'il ou elle ne sera plus exactement le ou la même qu'auparavant. L'oeuvre d'art change la manière de vivre...rend plus sensible, plus vivant. Les spécialistes, les experts authentifient les oeuvres, les sélectionnent pour faire ou non partie du récit de l'histoire de l'art. Pourtant, telle oeuvre encensée à telle période, tombera dans l'oubli, et, inversement, telle oeuvre mineure deviendra majeure à une autre époque. Mais être transformé par une oeuvre; ce n'est pas la juger. L'artiste ne connaît pas le destin de son oeuvre...il ne peut pas s'adresser aux seuls spécialistes, ce serait du snobisme et être prétentieux, ce qui ne colle pas avec ce qu'est un véritable artiste.
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