Maltraitance durant l'enfance.

[Les mots roides 3]

Bonjour,

Ma copine et moi venons de rompre. Rien à voir avec le sujet, me direz-vous.

Mais ce nouveau départ et l'envie de le faire de la meilleure manière possible m'a fait prendre conscience que quelque chose cloche chez moi.

J'ai toujours su que j'avais un problème de réserve, voire timidité quand je suis au sein d'un groupe. Que j'ai peu confiance en moi. Que le fait d'aller au magasin seul me donne des aigreurs d'estomac. Ou que le simple fait de prendre le téléphone pour prendre rendez-vous chez le coiffeur accélère mon rythme cardiaque.

Il y a une chose que je sais depuis longtemps: ma mère était très sévère.

Je sais depuis longtemps également que ma grande sœur et moi avons reçu des fessées et des gifles régulièrement.

Mais c'est seulement aujourd'hui que je me réveille et accepte enfin de reconnaitre que cela est anormal.

Comme c'est anormal qu'une maman force sa fille à lire son journal intime devant elle, à voix haute.

Anormal d'être déshabillé sur une place publique à une heure de grande affluence, parce que je suis tombé en jouant près d'une fontaine et que mon pantalon était mouillé (Je ne sais plus l'âge que j'avais, mais j'en pleurais de honte)

Anormal de me faire porter des pantalons pour fille durant mon adolescence (pantalons moulants), ce qui me valait bien sûr d'être la risée de l'école.

Anormal de rester 1 heure en haut des escaliers parce que j'avais un mauvais bulletin (60%) et que je savais que j'allais me prendre des claques en le montrant.

Pour ces mêmes raisons, ma sœur s'est déjà jetée dans les escaliers pour se blesser et espérer ainsi éviter une correction.

Quelques charmants souvenirs:

-Ma sœur se faisait engueuler pour je ne sais quelle raison dans sa chambre. J'étais en bas dans la salle à manger, probablement en train de faire mes devoirs. Je l'entendais crier de mal.

Puis j'ai entendu ma mère dire à mon père: "ça n'est pas juste, c'est elle qui se prend tout et l'autre en bas n'a rien" Visiblement, ma sœur et moi avions fait cette bêtise à deux.

Sur ce, j'ai entendu mon père descendre et, avant de comprendre ce qu'il m'arrivait, je me suis pris quelques coups violents sur la tête.

Puis mon père à ma mère: "Voilà, t'es contente ?"

-Ma sœur et moi étions dans la cuisine. Nous mangions des fraises avec une tartine. Ma sœur a eu l'idée de mettre du sucre glace dans son pain. J'ai fait de même.

Mon père est passé, et voyant l'horrible chose que nous avions faite, a giflé ma sœur.

-Suite a une probable autre bêtise de ma part, j'ai eu droit à un "tu es moche !" de ma mère.

-Un jour un copain de classe m'a proposé de venir jouer chez lui. je lui ai dit que je n'oserais pas demander à ma mère parce qu'elle était de mauvaise humeur.

Croyant bien faire, il le dit à sa maman. Celle-ci en parle à la mienne. Quelques minutes plus tard, j'ai su que je n'aurais jamais dû dire ça. Le soir, mon père m'a demandé de présenter des excuses à ma maman, parce que je l'avais "blessée".

-Comme si ça ne suffisait pas, petit souvenir quand j'avais 6 ans. Mon instituteur m'a forcé à me mettre debout sur un banc et tout mes camarades criaient en cœur mon nom de famille d'une manière méprisante. Comme quoi, j'ai vraiment eu de la chance durant mon enfance. Humiliations sur humiliations.

Il y a d'autres supers souvenirs, comme ce moment ou vous savez que si vous faites quelque chose, vous vous ferez gronder. Et si vous faites l'inverse... aussi. En gros, quoi que vous fassiez, vous y passerez.

Je pourrais encore en raconter d'autres...

Je vois un psy depuis un mois pour essayer d'accepter ce passé. J'ai 31 ans aujourd'hui, et pourtant je suis encore un petit garçon apeuré.

J'aimerais savoir si d'autres personnes ici ont connu ce genre de situation, si elles s'en sont sorties, et comment elles y sont parvenues.

[Leste 667]

Il ne sert à rien de s'entêter sur un passé, vos parents ont fait des erreurs, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne vous ont pas aimé. Le principal est le présent et l'avenir.

[Mite_Railleuse 36 684]

Il n'est pas question ici d'entêtement mais de traumatisme(s).

Et si nos mauvaises expériences ne laissaient aucune traces, nous nagerions tous dans un océan de béatitude.

[Les mots roides 3]

Je m'attendais à tout mais pas à ce genre de réponse.

Toutes proportions gardées, évidemment:

"Je me suis fait violer quand j'étais ado", "J'ai renversé quelqu'un en voiture, il est mort"...

"J'ai été maltraité physiquement et psychologiquement, humilié à plusieurs reprises quand j'étais gosse"

A cela on répond qu'il ne faut pas s'entêter sur le passé. C'est une blague ???

Vous vous rendez compte des dégâts dans la tête d'un enfant ? Sa confiance en lui écrabouillée, son estime de lui qui ne vaut pas mieux.

[Erneste 482]

Je vois un psy depuis un mois pour essayer d'accepter ce passé. J'ai 31 ans aujourd'hui, et pourtant je suis encore un petit garçon apeuré.

Tu vois encore tes parents ?

Tu devrais peut-être couper les ponts, du moins un temps, histoire de "reprendre le contrôle".

Ou alors, si tu y arrives, à leur dire clairement ce que tu penses de tout ça.

Tu n'es plus un petit enfant, tu n'as plus à avoir peur.

Bonne chance.

[Les mots roides 3]

Si je m'étais réveillé plus tôt, peut-être que j'en serais guéri aujourd'hui.

Je sais que je ne suis plus un enfant et que mes peurs ne sont pas fondées. Mais m'en rendre compte n'est pas suffisant.

C'est pour ça que je vais voir un psy.

Ma sœur a suivi une thérapie bien avant moi. Elle va beaucoup mieux aujourd'hui.

Oui nous voyons encore nos parents. ça se passe plutôt bien, même si on ne peut pas compter sur eux pour certaines choses.

Mais c'est vrai que je suis en colère contre ma mère depuis que j'ai eu ce déclic.

Leur en parler, je crois que ça n'est pas possible. Même si je pense que ma mère a conscience de ce qu'elle a fait, elle ne le reconnaîtra jamais.

Elle n'a d'ailleurs jamais reconnu quand elle avait tort.

[Erneste 482]

Ça serait simple s'il suffisait de prendre conscience des choses pour les régler, hein...

Mais je me doute bien que ce n'est pas aussi simple.

Tu es en colère contre ta mère mais t'es le seul à le savoir et à le subir (encore) finalement, non ?

C'est bien pour ça que je pense que le fait de lui dire ce que tu penses (et peu importe si elle le reconnait ou pas, c'est pas le plus important) ou alors de couper les ponts peut avoir un effet libératoire sur toi, une manière de "reprendre le pouvoir" et de rejeter ce que tu as vécu. Si tu fais comme si de rien n'était, c'est un peu comme si tu l'acceptais et c'est encore toi qui en souffre.

[le merle 9 130]

Si je m'étais réveillé plus tôt, peut-être que j'en serais guéri aujourd'hui.

Je sais que je ne suis plus un enfant et que mes peurs ne sont pas fondées. Mais m'en rendre compte n'est pas suffisant.

C'est pour ça que je vais voir un psy.

Ma sœur a suivi une thérapie bien avant moi. Elle va beaucoup mieux aujourd'hui.

Oui nous voyons encore nos parents. ça se passe plutôt bien, même si on ne peut pas compter sur eux pour certaines choses.

Mais c'est vrai que je suis en colère contre ma mère depuis que j'ai eu ce déclic.

Leur en parler, je crois que ça n'est pas possible. Même si je pense que ma mère a conscience de ce qu'elle a fait, elle ne le reconnaîtra jamais.

Elle n'a d'ailleurs jamais reconnu quand elle avait tort.

bonjour

pour moi ,ce sont des parents indignent d'avoir des enfants . il ce peut qu'ils est subie eux même ce traitement pendant leurs enfance ? et ils le reproduisent avec leurs enfants .t'on père semble avoir été complice simplement pour ne pas contrarier t'à mère ?

bonne journée

[Out of Paprika 15 132]

Si je m'étais réveillé plus tôt, peut-être que j'en serais guéri aujourd'hui.

Je sais que je ne suis plus un enfant et que mes peurs ne sont pas fondées. Mais m'en rendre compte n'est pas suffisant.

C'est pour ça que je vais voir un psy.

Ma sœur a suivi une thérapie bien avant moi. Elle va beaucoup mieux aujourd'hui.

Oui nous voyons encore nos parents. ça se passe plutôt bien, même si on ne peut pas compter sur eux pour certaines choses.

Mais c'est vrai que je suis en colère contre ma mère depuis que j'ai eu ce déclic.

Leur en parler, je crois que ça n'est pas possible. Même si je pense que ma mère a conscience de ce qu'elle a fait, elle ne le reconnaîtra jamais.

Elle n'a d'ailleurs jamais reconnu quand elle avait tort.

Je ne vais pas te rassurer, mais ne comptes pas trop là-dessus. On ne change pas les gens, et la remise en question est parfois impossible pour certains.

Un parent qui reconnaît ses torts doit remettre en question tous ses principes éducatifs, et pour certains c'est impossible.

Il va donc te falloir composer avec toi-même et chercher un moyen de te construire en tant qu'adulte ; parfois le chemin est (très) long, mais une fois que tu l'as compris, tu cherches à avancer.

Les parents toxiques ne savent parfois même pas qu'ils le sont, ou à quel point. Pense à toi, évite de trop te frotter à des gens qui t'ont fait perdre toute confiance en toi ; car même si les rapports te semblent corrects, les non dits ont formé des abcès qui risquent de te crever à la tronche d'un coup si tu prends trop sur toi. Un peu de distance, surtout en période de thérapie.

[Les mots roides 3]

Ma grand-mère n'a jamais compris pourquoi ma mère nous frappait. Donc je ne pense pas qu'elle ait vécu ça dans son enfance. Mon père non plus.

Ils nous ont eu très tôt. Pour ma grande sœur, ma mère avait 19 ans.

Je n'ai pas dit que mon père avait des problèmes d'alcool, aussi.

Elle a sûrement fait passer toutes ses frustrations sur nous.

Et mon père n'a jamais rien dit, a toujours laissé faire.

[Les mots roides 3]

Je ne compte pas sur le fait qu'elle reconnaisse qu'elle a eu tort. Je pense pas que je me sentirai mieux pour la cause. Le mal est trop profond.

Je pense effectivement à prendre un peu de distance.

[Leste 667]

Je m'attendais à tout mais pas à ce genre de réponse.

Toutes proportions gardées, évidemment:

"Je me suis fait violer quand j'étais ado", "J'ai renversé quelqu'un en voiture, il est mort"...

"J'ai été maltraité physiquement et psychologiquement, humilié à plusieurs reprises quand j'étais gosse"

A cela on répond qu'il ne faut pas s'entêter sur le passé. C'est une blague ???

Vous vous rendez compte des dégâts dans la tête d'un enfant ? Sa confiance en lui écrabouillée, son estime de lui qui ne vaut pas mieux.

Euh ouais, sauf que là il me semble que les faits ne sont pas aussi traumatisants, moi aussi j'ai pris des baffes gamins, me suis fait taper à l'école, j'ai vu des choses traumatisantes comme une TS de mes frères, m'en suis remis. A un moment donné, le passé doit rester le passé, il ne doit pas être le présent sinon on vit plus.

[January 37 143]

Qu'est ce qui te permet d'aller juger la souffrance d'autrui ?!

[Les mots roides 3]

Euh ouais, sauf que là il me semble que les faits ne sont pas aussi traumatisants, moi aussi j'ai pris des baffes gamins, me suis fait taper à l'école, j'ai vu des choses traumatisantes comme une TS de mes frères, m'en suis remis. A un moment donné, le passé doit rester le passé, il ne doit pas être le présent sinon on vit plus.

Des baffes ? Pour quelles raisons et à quelle fréquence ?

Si tu as lu correctement, je parle de maltraitance psychologique également. Sais-tu ce que cela signifie ? Et comment ça peut être pris par un enfant ?

Ton père était-il alcoolique ? As-tu déjà vu ton père saoul frapper sur ta mère ?

Je ne sais pas ce qu'est une "TS".

Va dire à un psy que tout ce que j'ai raconté est juste le passé et n'est pas traumatisant. Il te conseillera de consulter également.

[January 37 143]

Tant qu'il y aura des gens pour hiérarchiser la souffrance il y aura des gens complètement incompris. Ce n'est pas un concours bon sang !

TS = tentative de suicide.

[Les mots roides 3]

je ne m'attendais pas à être compris par tout le monde.

Si je suis marqué, c'est que c'était marquant pour moi, point barre. Ma sœur a vécu la même chose que moi et a été très mal également.

Certaines personnes sont p-ê plus fortes que nous, grand bien leur fasse.

Si c'est juste pour dire "le passé est le passé", autant ne rien dire et passer cette conversation.

[Out of Paprika 15 132]

Tant qu'il y aura des gens pour hiérarchiser la souffrance il y aura des gens complètement incompris. Ce n'est pas un concours bon sang !

TS = tentative de suicide.

Non mais ça, le concours à qui mieux mieux du "moi j'ai vécu des choses plus graves"..... comme si tout le monde était égal face aux coups durs.

Et puis je me méfie de ceux qui pensent avoir réussi à zapper sans séquelles ; j'y crois moyen, chacun se défend avec ses propres armes.

[January 37 143]

Si c'est juste pour dire "le passé est le passé", autant ne rien dire et passer cette conversation.

C'est clair, oui.

@ Out of papri : J'y crois moyen aussi...

[Noisettes 3 023]

On a aussi l'exemple d'enfants maltraités qui peuvent être considérés, le jour où ils ont des enfants, comme des parents maltraitants sans que cela se vérifie.

[January 37 143]

Peut-être qu'il n'y a pas assez d'exceptions qui confirment la règle :(