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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 17 468 messages
Maitre des forums‚
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Bonjour,

Edouard Plantagenêt, premier prince de Galles et fils d'Edouard III, roi d'Angleterre, fut sans nul doute le plus grand homme de guerre de son temps : surnommé le Prince Noir ou Edouard-le-noir en raison de la couleur de son armure, ou encore Edouard de Woodstock, il se distingua vaillamment à la bataille de Crécy en 1346 et vainquit en 1356 le roi de France Jean II le Bon, qu'il fit prisonnier, entre autres hauts faits d'armes.

Or, cette figure emblématique de la Guerre de Cent Ans, s'il était un héros pour les Anglais, est demeuré dans l'esprit des Français un monstre, qui, parti de Bordeaux, se livra à des chevauchées barbares, mit à feu et à sang presque tout le pays, passant par Béziers, Narbonne, Castelnaudary et Carcassonne, Bergerac, Bellac, Issoudun, Bourges, les bords de la Loire, Montlouis, Montbazon, Poitiers, etc., plus tard la Castille en Espagne... terrorisant les populations, brûlant les terres et semant la famine.

Un tel fou de guerre, que l'armée royale française, commandée par Jean d'Armagnac, se garda bien de contrer, qui resta prudemment terrée derrière les murs de Toulouse tandis qu'il perpétrait ses atrocités dans les parages ; un tel fou de guerre, donc, aurait pu tomber au champ d'honneur, mais il n'en fut rien.

Car le terrible Prince noir, les soirs de ses folles chevauchées, s'adonnait à des ripailles sans retenues, dévorant force viandes et gibiers, le tout copieusement arrosé de vin claret dont il était friand. Et, s'il est vrai que le vin médiéval était beaucoup moins alcoolisé que notre vin contemporain, les dix litres qui s'écoulaient quotidiennement dans son gosier représentaient tout de même une quantité d'alcool impressionnante. Enfin, qui aurait osé le faire souffler dans le ballon, une brute de sa trempe, pensez !

"Tous en étaient pleins" dira le héraut Jean Chandos des chevaliers anglais ayant abusé du vin lors de leur arrivée à Pampelune, et parmi lesquels le Prince noir ne devait pas être le moins ivre.

De tels excès, répétés à un tel rythme, ne pouvaient pas rester sans conséquence sur la santé d'Edouard Plantagenêt : apparu pour les mœurs du temps souverain respectueux des usages, il devint de plus en plus irascible au fil des beuveries, ne parvenant plus à contenir des excès de violence et de grossièreté qui frappèrent ses contemporains.

Pour finir atteint d'hydropisie, prémices de la cirrhose du foie, il se retrouva cloué au lit, son état mental allant toujours en déclinant, alternant crises d'abattements à la limite du coma éthylique, et poussées d'excitation colérique, au point d'en venir à prendre des décisions incongrues ou particulièrement brutales, comme la fois du sac de la ville de Limoges, qu'il fit brûler le 24 août 1370 après avoir fait massacrer ses défenseurs et ses habitants, tous confondus.

De retour en Angleterre deux ans plus tard, rongé par la cirrhose, il renonça devant le Parlement à son titre de Prince d'Aquitaine.

Il mourut à l'âge de 46 ans le 8 juin 1376, vaincu par le bon vin de France.

(source : Wikipédia + Les Petits plats de l'Histoire, Jean Vitaux, éd. Puf).

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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S'il était monté sur le trône, il ruinait définitivement la France. Merci le vin :sleep:

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