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Un amour impossible


ElisabethCharlie

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Le sujet de l'inceste n'incite pas à la critique acerbe : tout être humain est pétrifié d'horreur devant la transgression d'un tel tabou. Mais il faut pourtant se rendre à l'évidence : on ne fait pas forcément de bons livres avec de bons sentiments. Surtout, à vouloir tout décrire, on en perd le fil de son propos, dilué dans l'insignifiant jusqu'à écœurement.

Cette autofiction autobiographie est faite pour vous si :

* vous aimez les phrases disloquées dont un exemple est donné dès l'incipit : "Mon père et ma mère se sont rencontrés à Chateauroux, près de l'avenue de la gare, dans la cantine qu'elle fréquentait, à vingt-six ans elle était déjà à la Sécurité Sociale depuis plusieurs années, elle a commencé à travailler à dix-sept ans comme dactylo dans un garage, lui, après de longues études, à trente ans, c'était son premier poste." Il semblerait que ce soit un signe obligé de modernité.

* vous appréciez aussi cet autre signe de modernité qui consiste à répéter sur des lignes - voire des pages - la même idée ou la même expression (seize "j'en ai marre" consécutifs, par exemple, ce qui convient bien à ce que je ressentais à la lecture du passage).

* vous adorez les dialogues nunuche gavés de "ma bichette" et de "je t'aime" qui se veulent (je l'espère) plus ou moins ironiques, mais qui exaspèrent quand ils sont multipliés et confinent au remplissage.

* vous avez une passion pour les petits faits qui constituent l'essentiel de la vie quotidienne d'une famille médiocre : rien ne vous sera épargné, depuis le retrait de cinquante francs au guichet d'une Caisse d'épargne jusqu'aux poils aux fesses de l'adolescente, en passant par les occupations ou les bons mots d'une enfant et les photos de famille d'un oncle. On croit assister à la consultation contrainte d'un de ces albums soporifiques concernant une famille qui nous est étrangère.

* vous vous pâmez quand l'intrigue se résume à une phrase qui arrive aux deux tiers du texte : la narratrice est sodomisée depuis des années par son père. Le lecteur se réveille alors et suit avec un certain intérêt la confrontation de la mère et de la fille. Hélas ! Un discours pseudo-sociologique et pédant l’assomme de nouveau sur une quinzaine de pages. Trop tard, le livre est terminé.

* vous n'avez jamais rien lu de Christine Angot et vous ne savez pas qu'elle ressasse depuis des décennies le même sujet. Le lecteur est partagé entre la compassion face à une telle souffrance et une colère sourde face à ce qui ressemble parfois à un fond de commerce.

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