Obscur. Silencieux. Vide. Dans ce monde les mouvements sont lents, emprunt d’un dynamisme paradoxalement discret et continu. L’esprit se rempli d’idées sans lien, sans justification. Nul besoin de ce qui n’existe qu’au pluriel. Dans le sombre se cache une présence.Un ressenti. Quelque chose se trame dans la solitude qui aiguise l’inconscient et déguise le réel. On se prend à parler à voix haute, mais peu importe. On se dévoile les plus horribles secrets cachés sous nos sourires quotidiens. L’hypocrisie, plurielle, n’a plus aucun sens ici. Nous sommes tels que nous sommes.
C’est alors qu’on ressent dans le noir notre propre présence comme étrangère. On l’aborde doucement, sans brusquerie, et on la déshabille de son imaginaire. Les sens s'ouvrent une voie à la profondeur. La solitude… Pensée par pensée, on dépoussière l’esprit, on l’effeuille lentement, sensuellement. On met à l’épreuve de la plus pure des folies le moindre sentiment, rejetant, plus que de raison, le « bien-fondé» commun des rues moutonnières, des sens interdits et des jeux dangereux. On se laisse envahir par notre être, par notre propre réalité.
La solitude, c’est se faire l’amour à soi-même, égoïstement. Le paroxysme de la réciprocité.
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