Au Bout (du) Quai
- Amour ? – Ah non !! Maudit mot, je te hais ! Gardes-toi bien de ne jamais m'atteindre. L’ivresse, seule, a une place que je cède. Je suis tombé ivre du toit, saoul de ton charme. Toi qui flirtes étrangement avec ce qui n'a pas de nom - ou n’en a pas encore. Crois-tu que l'on puisse, au plaisir de la chaire, s'adonner avec des mots ?
Pour le savoir je me graverai la peau jusqu'au sang - qui coule derrière moi, sèche doucement. Mais il sèchera. Laissera une trace, mais finira simple peinture. Je m'inquiète de celui qui colore tes murs. Il m'est inconnu. Est-ce bien du sang d’ailleurs ?
Ca me gratte.
Comme hier, le train sera encore parti sans moi. Lassé de mon hésitation, il aura fini par abandonner ses appels. Repassera-t-il ? Je veux qu'il me tente encore, je veux un jour céder et le laisser m’en aller.
Le diable m'emporte – drôle de train que celui-ci - Si je ne me perds pas cette fois, je me jetterai comme un Lyon, je prendrai la Part de Dieu. Il parait qu'un jardin existe quelque part au bout du chemin. De faire ritournelle aux jolies demoiselles qui y trainassent, larves imbéciles dorées au soleil, j’en rêve ! Et tant pis si elles manquent d’esprit, j'aimerais trouver ce jardin et m'aventurer dans les fleurs qui y poussent. Ivresse… Je reviendrai demain, et me laisserai emporter par un tourbillon déraillé. Je viendrai.
Et toi là-bas, train qui part, cesse de me railler ou sur mon honneur je t’occis !! Misérable fer de terre…
Bon il est tard. Il faut rentrer… Mais que vais-je faire de ce bouquet ?
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