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Marioons blog

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Lâcher prise ?


Marioons

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On entend beaucoup parler de lâcher-prise. Simple effet de mode, ou cette injonction recèle au fond un véritable trésor ? Et avant tout, que signifie-t-elle ? Que lâcher ? Dans quelle mesure ? Quand ? Comment ?

S'agit-il de lâcher nos désirs, demeurer dans une sorte de neutralité, de je m'en foutisme, de ça m'est-égalisme ?

Ca ne me paraît pas pertinent ni souhaitable. Nous serions petit bateau de papier endormi se laissant porter au grès du courant.

Est-ce renoncer au perfectionnement, sous prétexte que le perfectionnisme serait nuisible ? Nous serions alors petit bateau de papier résigné s'arrêtant devant le rocher sans même souhaiter le contourner. L'entéléchie est la "propension à chercher et à atteindre la perfection de l'âme, poussant à déployer son être dans toute l'étendue des possibles". En soi, cela me semble être une tendance naturelle et tout à fait saine. Seule l'obsession qu'on lui superposerait serait néfaste.

Peut-être s'agit-il de d'abord concevoir clairement ce qui est du domaine de mon contrôle et ce qui ne l'est pas, ou peu. Qu'est-il possible, et qu'est-il souhaitable de contrôler ? Où et jusqu'à quel point est-il pertinent de concentrer mes efforts ? Troquer une attitude qui me coûte habituellement 80% d'efforts pour 20% d'efficacité, contre une autre qui me coûterais 20% d'efforts pour 80% d'efficacité, serait-ce envisageable ? Certainement.

Pour moi, l'attitude juste serait alors de me concentrer sur la clarification de mes désirs. Une fois ceux-ci clairs et cohérents dans ma tête et mon coeur, l'intention est lancée, telle une flèche qui n'a plus besoin que d'être portée par le vent. L'intention, c'est la direction donnée à mon petit bateau. Puis, en lâchant mon besoin d'emprise sur le déroulement et la forme exacts des évènements, je laisse les choses s'agencer parfaitement d'elles-mêmes. Les vagues me portent sans effort vers les meilleures conditions adaptées à mes désirs. Et souvent bien plus géniales que ce que mon mental, limité, aurait pu imaginer par son système de planification étriqué. A l'inverse, ne semble-t-il pas que plus j'interviens mentalement, plus j'ai peur du mauvais déroulement, plus je doute de la réussite, plus ça foire ? Le petit bateau gigote en tous sens et finit par chavirer par sa seule force d'agitation. Certes en se crispant très fort, il peut parvenir à se redresser et finir par atteindre sa cible, ou pas loin, mais à quel prix...

Lâcher-prise, c'est peut-être arrêter de me demander ce que je dois faire et comment, pour me demander ce que je veux être et vivre. Du devoir au vouloir, de l'apparence à la profondeur, de la peur à l'envie. Une fois les désirs éclaircis, ressentis profondément et dans la joie, le lâcher-prise viendrait comme permission donnée aux forces de la nature d'organiser au mieux les situations, sans plus besoin de mon contrôle excessif ni de mes efforts disproportionnés. La porte est ouverte, elle laisse entrer la découverte, la surprise et la magie. Le chemin devient alors aussi merveilleux que l'idée de son aboutissement.

Lâcher prise, c'est rêver, puis faire enfin confiance à la vie.

Lâcher prise, c'est réaliser et accepter que l'on est né avec une baguette magique à la main, et qu'elle se commande avec le coeur.

6 Commentaires


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Oui je pense aussi. Le lâcher prise concerne en même temps notre rapport à nous-même. Lâcher la croyance selon laquelle nous sommes imparfaits tels que nous sommes et devons par conséquent cacher ou travestir certains aspects de nous-même. A mesure que le masque perd paisiblement du terrain, notre surface de contact fertile avec le monde s'étend, et tout semble s'accélérer, devenir plus fluide, plus facile, plus évident.

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"Lâcher-prise, c'est peut-être arrêter de me demander ce que je dois faire et comment, pour me demander ce que je veux être et vivre."

Néanmoins, il n'y a de réel chemin (vers le devenir voulu) que s'il y a planification.

On ne peut atteindre un idéal, l'être souhaité, qu'en ayant énoncé les hypothèses et les outils de sa réalisation. Il s'agit, techniquement, d'avoir réuni les moyens et la méthode, en faire la conjoncture en vue d'un objectif donné, allier le comment au pourquoi afin d'être efficace avec efficience. Car dès que l'on a posé la question du "que voulé-je être ?", on commence tout de même un cheminement abstrait, une véritable gestion de sa propre vie.

Je pense cependant comprendre la teneur de ta pensée. Il existe deux temps : La planification, puis le relâchement complet des moyens et de la réalisation.

Je trouve cependant paradoxal que l'on puisse prétendre annihiler le perfectionnisme et la "prise de tête" en voulant fixant la direction.

Car lorsque la flèche est tendue, l'archer met en place tous les moyens qu'il a afin d'anticiper les éventuels aléas (qui n'en sont que sur le long terme) qui viendraient à courber la trajectoire de sa flèche. S'il tendait l'arc pour tendre l'arc en visant équiprobablement dans n'importe quelle direction (l'intention pure), il n'aurait presque aucune chance d'atteindre son objectif.

Alors comment dire que l'intention suffit lorsque l'on prétend à quelque chose de beau et grandiose ?

Plus généralement, comment dire que l'intention suffit à achever ne serait-ce que la plus petite entreprise ?

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Non tu as raison je ne pense pas, (ni ne pense avoir écrit), que l'intention suffit, du moins pas pour tout. La croyance en sa réalisation est importante, ainsi qu'un minimum d'action. Mais cette action, ces efforts, nécessitent à mon avis bien moins de prise de tête, de souffrance et de planification que ce que nous avons l'habitude d'envisager, lorsque l'état mental et émotionnel est adéquat. Lorsqu'on prend le temps de se poser régulièrement pour prendre davantage conscience de ce que l'on aime et de ce que l'on souhaite, au fond. Et surtout, de s'autoriser plus souvent à rêver, à repousser dans notre imaginaire ce qu'on croit être les limites du possible. Alors, paradoxalement (du moins en apparence), les actions se font plus rares mais plus efficaces, et il semble qu'elles viennent à nous comme des évidences plutôt qu'il faille lutter et réfléchir excessivement pour déterminer leur nature. C'est cela que j'ai voulu exprimer.

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Je pense que je comprends ce que tu veux dire Marioons. Effectivement, la planification est relativement spontanee, a part bien entendu pour les choses compliquees a realiser, mais dans ce cas-la cela est evident qu'il faille planifier. Dans la plupart des situations, quand on a une vue claire de ce dont on a besoin, on peut y aller a l'improvisation et cela se passe souvent tres bien.

Je ne suis pas sur cependant si l'on arrive a moins d'action. Cela depend probablement des situations. Parfois on est empetres par trop de reflexion parce qu'on ne sait pas ce qu'on veut, et donc on agit moins. Parfois on agit trop parce qu'on ne sait pas ce qu'on veut.

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