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Le Fou et la Dame en Noir! piéce en un acte....


BenPocaCosa

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Piéce en un acte de : Jaime Albindouche : Alias : BenPocaCosa

Le Titre : Le Fou et la Dame en Noir !

Mis en scéne par l’auteur!!contemporain et Français , né à Elne ( 1937- ??? Y a pas le feu !!!)

Décors et Costumes : de lui-même ( Roger Harth et Taylor Caldwell, étant indisponibles !!)

Accessoiristes : Emmaüs local !

Orchestre : un vieux Teppaz de 1958 ! ayant réussi à survivre malgré un stage en Petite Kabylie, ainsi que quelques vinyls d’époque, pour le fond sonore .

Dans le rôle de la Dame en Noir : celle-ci ayant refusée de tenir son propre rôle ! Les spectatrices/teurs , vu l’invisibilité de cette dernière, auront la possibilité de choisir l’actrice de leur choix. Désolé ! mon ministère de tutelle a refusé de me subventionner , même pour une doublure ! Étonnez-vous ! devant une telle attitude , que les créateurs s’expatrient à l’étranger ! Tel fut mon cas , résidant en la ville haute à Elne, c’est avec femme et enfants , que pour l’art j’ai décidé d’aller vivre ailleurs ! oui !!! à la ville basse .C’est ça !! pour l’Amour de l’art ! du lard ! aussi ! on a beau être un artiste , il faut bien nourrir sa famille ! n’est-ce pas !!

Le Fou ! moi ! dans un rôle de composition ?( le doute est permis!) je dois tout faire ici !! voila ,ce qu’il en coûte d’aimer le travail bien fait !!! Étonnez-vous, après ça !que les génies, meurent jeunes !!

Acte 1 et unique !! la scène se déroule :

Dans une chambre à coucher, simple et modeste, au pays des rousquilles , muscat tourons et créme et bien d’autres mets tout aussi délicieux, du pays catalan ,dont je ne ferais pas l’inventaire. N’émargeant pas au syndicat d’initiative, pourquoi le ferais-je ?

Etendu sur le lit L F Le Fou, contemple les figures abstraites ,que l’eau de la piscine ,agitée par le vent marin et , sous le soleil rasant, projettent au plafond, par la fenêtre grande ouverte. Elle laisse entrer la fraicheur marine , chargée encore de nombreuses fragrances , pour qui sait les reconnaître . Dans cette ambiance paisible et sereine . LF absorbé à déchiffrer , ces images aléatoires et abstraites, se laisse emporter lentement , au pays des rêves improbables,inavouables, et souvenirs tenaces.

Dans le décor , prés du lit , apparaît ,drapée de noir de pied en cap , une Dame ,difficile de lui donner un âge !

D N---Oh ! Raymond ! EH !! tu m’entends ou tu fais l’imbécile ! tu tiens à me faire mettre en colère ! tu n’y gagneras rien et tu le sais !

Cette voix qui interpelle LF n’est autre que la Dame en Noir .

LF s’agite sur sa couche s’étire lentement et se tourne en direction de la voix

--On peut savoir pourquoi vous braillez ainsi ! vous êtes qui ? hein !

DN---Oserais-tu prétendre que je te suis inconnue , par hasard ?

LF---Calmez-vous ! Laissez-moi le temps d’émerger s’il-vous-plait !

LF se redresse affichant un large sourire

---C’est évident , je vous connais! de vue, mais aussi à l’odeur!!

D N---Et cela te fait rire ! Imbécile heureux!

L F---Comme si vous ne saviez pas , que c’est naturel chez moi ! Puis-je vous poser une question qui m’a toujours préoccupé , qui c’est votre patron? Il y a bien quelqu’un qui donne des ordres! qui tirent les ficelles ! Ne me dites pas que vous agissez à l’aveuglette ? OUI!!

Ha! Oui le secret professionnel ! bien sur !!enfin ! Je me garderais bien d’insister !!

Vous ne m’ôterez pas de l’idée ,que vous êtes en cheville avec Les Parques !

la Dame s’agite nerveusement et pousse un gros soupir!!!!

D N---deux choses l’une , ou tu ais idiot !ou d’une naïveté consternante ! mais je te connais bien, tu fais l’ âne pour avoir du son ,n’est-ce pas ?

L F--- D’accord! Je comprends vous ne voulez pas vous mouiller !! Logique pour un ectoplasme cela me semble être dans l’ordre des choses !

D N--- Fait moi ! plaisir, pour une fois essai de poser une question sensée, du moins intelligente! ce dont je te sais capable!

L F--- Une toute simple, d’accord !, voilà j’aimerais savoir à quoi vous ressemblez, en dehors du travail , et si, comme le prétend la vox populi , vous êtes vraiment une femme ?

La dame en Noir amène près du lit une chaise sur laquelle, Elle s’installe avec grâce !! Rectifiant les nombreux plis ,de son vêtement.

D N--- tu ais vraiment incorrigible ! Je te vois venir ! tu vas , j’en mettrais ma main au feu ! me demander histoire ,de vérifier, si tu peux me toucher ! A mon humble avis , tu devrais consulter ,c’est peut-être grave ,tu sais!!

La Dame en Noir , sans retenue, éclate de rire !

L F--- C 'est non alors ! Bon, n’en parlons plus, j’aurais au moins essayé !

Le Fou , se dresse sur son séant et se cale le dos avec le coussin.

L F--- Il me faudra , quitter la scène, pour le grand voyage je comprends c’est prévu et inéluctable pour, je ne sais où ? En fait ! ça me laisse froid !! pour ainsi dire !!! , mais qui me montrera le chemin !j’aimerais savoir qui ? c’est normal je pense ! Non!

D N--- Parce que monsieur a en plus des exigences ? ce n’est pas important ! On verra ça plus tard!

L F--- Au contraire quand vous viendrez me chercher, ou plutôt m’inviter à vous suivre, j’apprécierais que ce ne sois pas ,n’importe qui ! Un bon mouvement hein ! ce n’est pas trop demander je pense! Comme par exemple , Adjani ,Marion James , Létitia Casta , Carole Bouquet ! la "Pomone de Maillol " ce genre de modèle ! quoi! Je ne voudrais pas abuser de vos bonnes dispositions ,à mon égard . Serait- il possible, au cas où vous en auriez,la possibilité ? de laisser sur le pas de la porte de vôtre copine : la souffrance ! Pourquoi faire traîner la chose ! elle est vraiment inutile !! j’ai compris ! vous n’avez aucuns pouvoirs de décisions ! n’est-ce pas !! Vous venez de lever mes derniers doutes a ce sujet!.

D N---A moi de te poser une question , comment expliques- tu que je ne t’impressionne pas plus que ça !

L F--- C’est la meilleure celle-là ! Vous plaisantez je suppose! C’est sans doute le fait de vous déguiser en courant d’air à tout bout de champ , ça doit laisser des traces,hein! Dites -moi , sans vous offensée, qui de nous deux a des absences !

L'Albina ! ma grand-mère , cela ne vous rappelle rien! Non! Il est vrai que vous accompagnez beaucoup de monde , ceci expliquant , cela . Allons un petit effort, cette petite bonne femme ,avec sa longue chevelure, blanche, vêtue de blanc, qui vous attendait sans angoisse ,ni peur, vous dévisageant en souriant ,sereine ,certaine de connaitre bientôt ce à quoi elle avait toujours crue. Je suis sur! que vous avez gardé en mémoire , les dernières paroles qu'elle m'adressa .Je ne les aient pas comprisent , de suite,c'était du latin: Memento quia pulvis es! Belle leçon d'humilité , souviens-toi que tu est poussière!!

DN--- Parce que monsieur a des préférences, je dirais en fait, un fantasme au lieu de songer à sa destination finale ,monsieur pense sexe! tu ais vraiment malade!. Pas de doutes !

L F--- Ne me faites pas rire! Vous savez mieux que personne , le peu de cas et d’intérêts ,quant à savoir quelle sera ma destination !! J’ai bien ma petite idée ! mais , là n’est pas le problème ,et c’est une autre histoire !

Le fou s’étire se lève et s’assied sur le bord du lit dans la direction de la voix. La Dame en Noir , prend sa chaise et s’installe face à lui.

D N--- Je comprends très bien que tu ne sois pas ! même effrayé !! tu te souviens de nôtre première rencontre ? Tu avais quel âge ? te rappelles tu ?

L F--- Hé ! Ho! Je suis pas encore sénile vous savez !! Il me serait difficile d’oublier, j’avais cinq ans , bien compté. Grand –mère a saisi le lapin par les pattes arrières et lui asséna un coup de battoir derrière les oreilles .Ainsi assommé, lui lia une patte arrière , et le pendit a la poignée de la demi- porte du cellier. Puis elle plaça sous ,sa tête tombante , une assiette creuse en porcelaine , dont le motif, central , représentait N-D de la Garde , cela ne vous a pas échappé je pense. Ainsi qu’une fourchette, plus petite une bouteille, contenant du vinaigre je pensais à un rite , j’étais vraiment innocent !!

Grand-mère munie d’un couteau pointu l’énucléa faisant tomber le sang dans l’assiette y ajoutant un trait de vinaigre et m’ordonna de remuer le tout avec la fourchette , ce fut ce jour là que je fis vôtre connaissance ! Je ressens encore la pression de vôtre main sur mon épaule, parfois !!

Puis vint la séance de l’écorchage et l’éviscération.

D N ---Mais cela ne t’as pas empêcher de te régaler, le soir avec ce sang, dans le quel ton aïeule ajouta ail et persil , qu’elle fit frire dans la grande poêle en fer avec une bonne cuillère de graisse d’ oie ,accompagnée d’une bonne part de polenta! Avoue! c’était pas mauvais ! hein !

L F--- Si je comprends bien ! c’était une récompense, je n’avais pas eu peur à la vue du sang et de la tripailles , c’est bien ça ?

D N---on peut le voir comme ça ! , en ce qui me concerne ,tu étais un personnage peu commun, ce qui se confirmera en d’autres occasions . Comme par exemple , a douze ans quand les jeudi après- midi tu te rendais à l’abattoir municipal sur l’ordre de ton grand-père ( qui ne l’était pas , mais ceci est , une autre histoire ! )

Avec l’amicale permission du directeur de l’abattoir local , qui étrangement se prénommait comme toi. Ta mission, récupérer quelques ventres d’agneaux ou de brebis, pour garnir la gamelle des chats et du chien.

Je dois avouer que tu m’as surprise !tu as fait face, non sans quelques hauts de cœurs parfois limites , mais compréhensibles, car certes il y avait la vue mais aussi les odeurs tenaces et prégnantes du sang, des viscères et des excréments. Sans compter les cris de certaines bêtes qui me devinait et cela n’avait rien de très joyeux ! J’en conviens bien sûr.

La Dame éclate d’un rire joyeux.

L F--- on peut savoir ce qui vous rends si joyeuse? Ce n’est pourtant pas quelque chose de naturel dans vôtre boulot ! Je crois ?

D N---c’est de toi, que je rigole !je me souviens très bien , tu laissais le seau contenant les ventres nettoyés, près de la grille d’entrée pour courir plus vite qu’un chat poursuivi par un chien fou ,et cela pour te précipiter dans le canal d’arrosage, éloigné tout au plus de vingt ou trente mètres de là. Et plonger dedans , tout nu , pour effacer les tâches et faire disparaître l’odeur fade du sang.

Oui! On peut tricher avec l'odeur , c'est vrai , mais l'empreinte est indélébile.

L F---un rien vous amuse si je comprends bien!!

D N---laisse courir ! Tu veux !! Parles -moi donc de ce fameux après-midi en mars 59 dans le djebel Bouridéne ? la willaya 3, fief d’ Amirouche, le fameux « Lion de la Soummam «

L F--- je ne savais pas que vous étiez rancunière ! Vôtre patron à dut vous engueulez , sans doute . Il faut avouer que deux d’un coup ce jour là vous auriez eu droit à une prime de rendement je suppose! Y sont cons ces jeunes !!

Entracte ! le bar est ouvert !!

______________________________________________ La sonnerie , annonce la reprise de la pièce !

D N--- tu me dois une explication ! Pourquoi ce silence toutes cc ,plus de quarante années ,pas un mot, même aux tiens, on peut savoir ?

L F--- parce que pour vous !il y a de quoi s’en vanter ! Désolé ! je pense que c’était bien ainsi !! Pas un mot! échangés, à nos seuls regards ,nous nous sommes compris ! ce qui vous a vexée, je peux l’imaginer sans problème . Deux jeunes hommes , du même âge, apparament ! qui tombent face à face,chacun suivant sa piste dans un talweg, profond, relativement frais. Garnis d’arbousiers de lentisques, de cistes roses et blancs , de genêts d’Espagne et leurs épines traîtresses. L’un muni d’un fusil de chasse, un vieux modèle à chiens ,un kabyle , l’autre d’un pistolet- mitrailleur un biffin français. Vous savez qu’ il m’arrive quelques fois de sourire, de cette histoire, je me plais à penser que ce jeune djounoud (1) un courrier sans doute, et moi , éclaireur de pointe. Certes nous avons eus peur !et prétendre le contraire , serait vraiment un gros mensonge. Ni lui ,ni moi n’étant Bayard ! je suis sûr que son cœur tapait aussi fort que le mien et au même rythme . Sans paroles, ni gestes équivoques , chacun suivant son chemin, conscient du risque , mais niant, notre présence réciproque.

D N--- tu me diras ou il faut rire ? Pour l’instant je ne vois pas , là matière à le faire!

LF quitte le lit en riant bruyamment agitant les bras , secouant la tête en tous sens !

Excusez cette attitude passablement débile , en me remémorant ce souvenir avec le recul du temps ,je viens de réaliser, une chose que même les Parques ne pouvaient savoir. L'évidence venait de se faire jour soudainement, savait-il ? que mon arme, chargeur engagé certes , avait la sécurité mise ! surement pas !! et que les chiens de son arme,étaient abaissés j'en doute!!

L F ---pour vous !j’en convient ,sans peine , mais il y a de fortes chances pour que le djounoud , comme moi se soit vanté de son aventure ,mais comme moi il a du rire de la bonne blague que nous avions joués au mektoub "destin ", pour lui , et aux Parques pour moi .

De toute façon dites-moi ,qui , franchement , accorderait le moindre crédit a cette histoire bien peu de gens je crois , puisque vous fûtes " le seul témoin "de cette scène somme toute surréaliste n’est-ce pas ? Hé! Oui Madame !...Avouer que vous l’avez eu mauvaise hein ? Deux jeunes cons avaient dit les Parques , du cousu main, résultat ! un bide de taille monumentale, d’accord , je compatis ! Bien que pour ma part je pencherais pour le simple bon sens : mourir à vingt ans ! Pour qui? Pourquoi ? Je sais un tel discours à l’époque m’aurais valu le " falot " tribunal militaire .

DN--- si tu est parfaitement lisible dans certain cas ,des fois tu ais une énigme a toi tout seul ! Tu parles beaucoup ! Mais tu ne dis , que ce qui t’arrange , j’ai raison n’est-ce pas !!

LF --- puisque nous en sommes aux confidences ! Dites -moi! Pour quelles raisons vous m’accordez autant d’intérêts ? mon sens de la répartie mon humour!C’est quoi au juste ! Le fait que je sois quelqu’ un d’atypique ?

Non ! C’est pas possible!! C’est affectif ! Qui pourrait croire une chose pareille ? Seul un fou ! Je suppose que vous vous moquez de moi!

DN__ Même si cela me gène de l’avouer ! Oui j’ai de l’affection pour toi,tu n’espères pas me faire croire , que tu as baigné dedans et de même pour la tendresse ! Je vois ! monsieur fait dans l’humour c’est pour donner le change ? Tu oublies que j’étais présente dès que tu as vu la lumière du jour et tu n’oserais pas me mentir peut être?

Dans la chambre ,la pénombre a pris place. Un long silence c’est établi , entre les deux acteurs. Le Fou c’est réinstallé confortablement , le dos callé dans les coussins, contre la tête du lit, écoutant , les yeux mi-clos,les bruits ténus du jour qui s’achève et sa propre respiration . La Dame en Noir l’observe silencieuse, puis regarde vers l’extérieur ,admirant la nuit chassant le jour de façon inexorable , alors viendra demain !! .

--- C’est pas vrai !! mais il dort !! l’animal ! quel toupet !! il mériterait que je le réveille ! non !! Va rêve ! sans crainte ! QUIEN SABE ?? Si demain sera !

Le grand rideau cramoisi tombe lentement , pour toucher les planches. Les lumières s’allument, la salle applaudit !! puis le rideau se relève pour le salut au public !!, dans la chambre plus personne ! la chaise toujours présente , sur le lit, le coussin a conservé l’emprunte du FOU ! ni Dame en Noir ! ni Fou ! ….sur un calicot de drap blanc s ‘affiche,en calligraphie romaine, une vérité peinte en noir, que souvent on oublie : Mémento ! quia pulvis és !! : souviens-toi ! que tu ais poussière ! Était-ce vraiment une histoire ! un rêve ! une illusion ! A chacun sa vérité !!!

(1 ) voir Gogol !vous pouvez faire un effort tout de même !!!

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